LE GANG DU CHÂTEAU
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement
Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO
Dans :
« LE GANG DU CHÂTEAU »
(10-ième épisode)
Personnages :
Roberto (sous les traits d'Emilio le baladin)
Le Comte de la bouche-en-Biais
Mademoiselle Lucie de Modestie (Fiancée du Comte)
Jacqueline de la Bouche-en-Biais (Soeur du Comte)
Sylvestre (Le facteur)
Augustin (le tenancier de L'Auberge de la Licorne)
Lieu : Le château de la Via Dorée (Midi de la France)
Genre: Comédie
Auteur: Casali émilien
EPISODE 10 : « LE GANG DU CHÂTEAU » (1999)
Première partie de la pièce « Appellation d’origine incontrôlée (AOI)
PROTECTION SACD
http://emiliencasali.populus.ch/
Contact : Emilien CASALI – (France)
e-mail casali-emilien1@orange.fr
Prologue
Le Comte de la Bouche-En-Biais / Roberto (Sous les traits d'Emilio le baladin) / Lucie de Modestie.
LUCIE, entre, suivie du Comte
Je ne veux plus rien savoir, laissez-¬moi tranquille !
LE COMTE, porte un peignoir et tient une canne dans une main
N'oubliez pas que nous devons rendre nos fiançailles officielles samedi prochain.
LUCIE
Tiens donc ?
LE COMTE, sort une bague de sa poche
Maintenant, vous allez me faire le plaisir d'essayer cette bague.
LUCIE
Ce n'est plus la peine, j'y renonce.
LE COMTE
Mais oui, mais oui, vous y renoncez.
LUCIE
Parfaitement !
LE COMTE
Puis-je savoir à quoi vous renoncez exactement ?
LUCIE
Eh bien, à tout ! A ce château... à votre gouvernante, que je n'aime pas d'ailleurs.
LE COMTE
Mais certainement pas à ma bague !
LUCIE
Hélas...
LE COMTE
Qu'est-ce qui peut bien vous rendre si réticente, soudain, ma Lucie ?
LUCIE
Vous le savez bien, les journaux en parlent.
LE COMTE
Dois-je croire qu'une catastrophe va se produire le soir de nos fiançailles ?
LUCIE
Et dire que la photo fait la une de tous les journaux.
LE COMTE
Ne me dites pas que « la station Mir » va nous tomber sur la tête en ce jour mémorable ?
LUCIE
Vous êtes immonde et grotesque, Christophe Rodolphe !
LE COMTE
Allons, séchez vos larmes, ma tendre hirondelle, et passez-moi cette bague autour de votre annulaire ! Où est-il ce petit doigt ?... que je puisse y glisser la jolie babague !
LUCIE
Vous ne m'avez toujours pas répondu, mon ami : Que faisiez-vous dans les bras de cette blondasse ?
LE COMTE
Je vous demande pardon ?
LUCIE
Monsieur aurait-il profité que je m'absente au printemps dernier pour me faire des infidélités ?
LE COMTE
Que me chantez-vous là, enfin ?
LUCIE
Cent vingt de tour de poitrine... un mètre quatre-vingt quinze. On peut dire qu'elle en a des atouts.
LE COMTE
Qui donc ?
LUCIE
On prétend qu'elle est le pilier central de l'équipe féminine de rugby des « AlI Black ».
LE COMTE
Mais de qui parlez-vous, enfin ?
LUCIE
De Juliette, voyons !
LE COMTE
Juliette ?
LUCIE
Elle doit avoir les doigts boudinés ?
LE COMTE
Qui donc ?
LUCIE
Prévoyez-lui un anneau de serviette.
LE COMTE
pourquoi faire ?
LUCIE
Pour lui passer la bague au doigt, guignol ! Sur ce, adieu, Monsieur ! (Elle s'enfuit dans la chambre)
LE COMTE
Ne me poussez pas à bout, Lucie, revenez immédiatement ! Lucie ! (Il s'agenouille) Je vais tout vous expliquer... Il ne sais jamais rien passé avec Juliette. Vraiment, je ne la comprendrai jamais.
ROBERTO, entre, sous les traits d'Emilio le Baladin, portant un costume du moyen age et d’une cape bleu; son visage est recouvert d'un masque bleu en forme de papillon à tâches dorées; il porte une coiffe bleu sur la tête avec une plume)-Tout va bien, Monsieur le Comte ? Vous n'êtes pas blessés au moins ?
LE COMTE, agenouillé
Je suis désemparé.
ROBERTO
Je pars à leur poursuite ! (Il rentre dans la chambre)
LE COMTE
Qui est cet intrus ? Que fait-il chez moi ? (Il part à sa poursuite)
ROBERTO, fait son retour
Ne vous en faites pas, Monsieur le Comte, on va les avoir.
LE COMTE, toujours à sa poursuite
Sortez d'ici, Monsieur !
Roberto et Monsieur le Comte font des allers et venues
LE COMTE, sort de la chambre, tenant Roberto par l'oreille
Fichez-moi le camp d'ici, immédiatement !
ROBERTO
Attention, ils risquent de s'enfuir !
LE COMTE
C'est ma fiancée qui vous intéresse, n'est-ce pas ?
ROBERTO
Absolument pas !
LE COMTE
Vous pensiez sûrement que j'étais parti en voyage d'affaires… L'occasion rêvée pour vous infiltrer chez moi, et par là même, abuser de ma future fiancée ! Mais hélas...
ROBERTO
Ce soir, je suis en mission spéciale, Monsieur le Comte.
LE COMTE
Vous me prenez pour un idiot ou quoi ? Savez-vous l'heure qu'il est ?
ROBERTO
C'est justement à cette heure de la nuit qu'ont lieu les cambriolages, Comte.
LE COMTE
En parlant de cambriolage, je vous signale que vous avez fait irruption dans mon château, andouille, et qui plus est, dans cet accoutrement quelque peu louche. Il semble que ce soit un délit au regard de la police ?
ROBERTO
Je vais tout vous expliquer.
LE COMTE
Vous n'avez rien à m'expliquer. Dehors !
ROBERTO, lui tend un journal
Jetez donc un coup d'oeil sur l'article mentionné à la page régionale.
LE COMTE
Je n'ai pas mes lunettes. De plus, je vois flou sans elles.
ROBERTO
Le Gang des châteaux défraie la chronique, ces jours-ci, dans le Comté tout entier.
LE COMTE
Que signifie cette histoire ? (Il lui retire son masque) Nous ne sommes pas dans un bal masqué, ici, la plaisanterie a assez duré, mon cher Roberto.
ROBERTO
C'est très sérieux, vous dis-je.
LE COMTE, lui arrache le journal des mains et lit le contenu
Voyons voir ces ragots du voisinage.
ROBERTO
Ces gens-là s'intéressent en général aux pièces de grande valeur. Je vous conseille, dès lors, de bien verrouiller vos portes.
LE COMTE
Je suis sur mes terres, l'oubliez-vous ? Ils n'ont qu'à venir, je les attends de pieds fermes !
ROBERTO
Quoiqu'il en soit, je ne serai pas bien loin.
LE COMTE
Ce ne sera pas la peine, Roberto.
ROBERTO
J'insiste pour vous secourir, Comte.
LE COMTE
Vous n'avez rien d'autre à faire, qu'à jouer les justiciers masqués les nuits de pleine lune ?
ROBERTO
Je vous signale que j'agis également en dehors des nuits de pleine lune. Dans la journée, par exemple…
LE COMTE
Laissez donc la police se mêler de ces affaires. Cela ne vous regarde pas !
ROBERTO
Je vais devoir vous quitter, Comte.
LE COMTE
N'oubliez pas de refermer la porte derrière vous en
sortant !
ROBERTO
A propos, Comte… Savez-vous qui est en première page dans le journal ? (Il lui remet le journal) Plutôt sexy la blondasse !
LE COMTE
Quoi donc ? (Le nez collé dans le journal)
ROBERTO
Pas mal cette Juliette ! C'est la grande
passion, dirait-on ? On frise l'orgie !
LE COMTE ,le nez toujours collé sur la première page
C'est un scandale ! Qui donc s'est permis de diffuser cette photo ?
ROBERTO
Mes amitiés à Juliette, Monsieur le Comte !
(Puis il s'enfuit)
LE COMTE, prend la direction des chambres, le journal en main
Je vous assure, Lucie, que je n'y suis pour rien ! Il y a eu malentendu ! Revenez-moi, ma belle hirondelle !
FIN DU PROLOGUE
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Acte 1 / Scène 1
Jacqueline de la Bouche-en-Biais /
Sylvestre / Lucie De Modestie
Une semaine plus tard... En matinée...
JACQUELINE, entre, une bouteille de vin en main
Charlot ! Charlot ! Ta Jacotte est de retour ! Qu'attends-tu pour me recevoir ? Mais qu'est-ce qu'il fout encore ? Je parie que cette andouille fait la grâce matinée ! Allons voir dans sa chambre ! (Elle rentre dans la chambre)
SYLVESTRE, entre
Ola, il y a quelqu'un ! J'ai un colis fragile à remettre à Monsieur le Comte ! (Puis il s'assoit sur une chaise)
Ma fois ! je m'en vais l'attendre sur cette chaise.
JACQUELINE, de retour, suivie de Lucie
Ca va ! Ne vous excitez pas comme ça, je n'avais pas l'intention de vous braquer.
LUCIE
Qui vous a autorisé à rentrer dans ma chambre ?
JACQUELINE
Je cherchais mon frangin.
LUCIE
Nous n'admettons pas les mendiants au Château de la Via Dorée ! Fichez le camp d'ici !
JACQUELINE
Bas les pattes, grognasse !
SYLVESTRE
Vous voulez peut-être un coup de main, Mademoiselle Lucie ? (Il se lève de sa chaise)
LUCIE
Cette femme s'est infiltrée chez Monsieur le Comte sans y être invitée.
JACQUELINE
Je te signale, grognasse, que je suis chez moi aussi.
SYLVESTRE
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous, madame Jacqueline ?
JACQUELINE
Tiens ! Mais c'est mon petit Sylvestre ! Viens ici que je t'embrasse.
SYLVESTRE
Doucement ! Doucement ! Je transporte un colis fragile avec moi.
JACQUELINE, lui tend la bouteille de vin
Goutte-moi ça, mon petit Sylvestre, c'est la cuvée spéciale de Septembre.
SYLVESTRE
Je parie qu'avant de vous rendre au château, vous avez fait une halte à l'Auberge de la Licorne, madame Jacqueline.
JACQUELINE
Ca faisait un bail que je n'y avais pas foutu les pieds. Toujours égal à lui-même le père Augustin ! Il m'a fait fumer un de ces machins à la pipe. Je ne te dis pas comme ça déjante !
SYLVESTRE
Je trouve qu'il se la joue un peu « Rasta farniente » depuis quelques temps.
LUCIE
On peut savoir ce qui se passe ?
JACQUELINE
La ferme, grognasse !
SYLVESTRE
Ca fait bien dix ans qu'on ne vous voyait plus dans le voisinage, madame Jacqueline.
JACQUELINE
Appelle-moi, Jacotte !
SYLVESTRE
On peut savoir ce que vous avez fait pendant tout ce temps ?
JACQUELINE
Qu'est-ce que tu crois ? Je me suis éclatée à travers le monde ! et qui plus est, en très bonne compagnie.
SYLVESTRE
Je parie que monsieur Roberto était de la partie.
JACQUELINE
Lui, c’est de l'histoire ancienne. Il faut dire qu'il y a eu d'autres lascars après lui et pas des moindres. Tiens ! Prenons Edouardo, par exemple.
SYLVESTRE
C'est qui ce gonze ?
JACQUELINE
Un matelot argentin ! Ah ! Si tu l'avais vu avec ses longs cheveux noirs qui traînaient jusqu'en bas des pieds.
LUCIE
Je ne vous dérange pas trop, tous les deux ?
JACQUELINE
La ferme, grognasse !
LUCIE
Dans ce cas, je me retire.
(Elle rentre dans la chambre)
JACQUELINE
C'est ça, va te coucher ! Vraiment, je me demande où mon frère peut bien les dénicher ses gouvernantes ?
SYLVESTRE
Dites, Madame Jacotte, vous avez fini par vous marier avec Edouardo ?
JACQUELINE
Moi, me marier avec Edouardo ? Penses-tu ! Il changeait de Nanas comme de slips, tant est si bien qu'au bout de deux mois, il s'est tiré l'oiseau… Volatilisé je ne sais où ? De toutes façons, je ne l'aimais pas... Du moins, pas assez pour me marier avec.
SYLVESTRE
Il y en a eu d'autres ensuite ?
JACQUELINE
Non mais ! Tu ne voudrais quand même pas que je te dresse la liste, avec ça.
SYLVESTRE
Vous en fadez pas, Jacotte !
JACQUELINE
Dis-moi, t'es toujours concierge ?
SYLVESTRE
Je suis devenu Facteur, avec le temps.
JACQUELINE
Ces deux là prêchent pour la même paroisse.
SYLVESTRE
Disons qu'ils sont complémentaires, et qu’avec eux, on en apprend tous les jours de bien bonne dans ce Comté.
JACQUELINE
Et quoi, par exemple ?
SYLVESTRE
Eh bien, par exemple... Que monsieur votre frère a pris la décision tout récemment de se fiancer.
JACQUELINE
Et peut-on savoir qui est l'heureuse élue ?
SYLVESTRE
Je laisse le soin à votre frère de vous la présenter.
JACQUELINE
Allons ! Dis-m'en un peu plus.
SYLVESTRE
Bon, nous pensons, les habitants de Maison-Du-Bois doré et moi-même que c'est une grognasse, et que votre frère n'a pas fini d'en baver avec elle.
JACQUELINE
Tu veux dire, par là, qu'elle court après plusieurs lièvres à la fois.
SYLVESTRE
Entre autre.
JACQUELINE
Mon charlot couche bien avec sa gouvernante.
SYLVESTRE
C'est qui ce zèbre ?
JACQUELINE
Eh bien, mon frangin ! Qui veux-tu que ce soit d'autres ?
SYLVESTRE
Il n'empêche que votre soi-disant Charlot a mis sa gouvernante à la porte la semaine dernière, tout cela pour les beaux yeux de sa belle étrangère.
JACQUELINE
Ah oui ? Et comment se fait-il que pas plus tard que tout à l'heure sa gouvernante changeait les draps de son lit ?
SYLVESTRE
Quoiqu'il en soit, je ne pense pas que leurs fiançailles vont durer bien longtemps.
JACQUELINE
Encore faut-il qu'elles aient lieu.
SYLVESTRE
Les dés sont pratiquement jetés.
JACQUELINE
Il n'a fait que les annoncer ; quant à la célébration il devra attendre six mois environ ; et d'ici là, il en passera de l'eau sous les ponts.
SYLVESTRE
Seulement voilà… C'est qu'elles se déroulent ce week-end.
JACQUELINE
Sans blague !
SYLVESTRE
Sur ce, je vous quitte ; je dois achever ma tournée matinale. Passez un bon séjour à Maison-du-Bois Doré, Jacotte !
JACQUELINE
A bientôt, Sylvestre !
SYLVESTRE
Ne faites pas trop d'excès avec la bouteille.
JACQUELINE
Tu es mal placé pour en parler, mon vieux.
SYLVESTRE
Eh bien, pour tout vous dire, j'essaie d'arrêter.
JACQUELINE
Tes clients vont s'impatienter. Dépêche-toi !
Sylvestre quitte les lieux rapidement, emportant le colis avec lui
JACQUELINE
Quant à moi, je crois bien qu'une petite sieste s'impose. (Elle prend la direction de la chambre)
Fin de la Scène 1
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Acte 1 / Scène 2
Le Comte de la Bouche-En-Biais / Lucie de Modestie
LE COMTE, entre, canne en main. Il porte toujours son peignoir
Ohé, Lucie ! Je suis de retour ! Le petit déjeuner est près, ma belle hirondelle ? Coucou ! Coucou ! C'est moi, votre Christounet adoré ! Eh bien, j'attends !
LUCIE, sort de la chambre
Enfin, vous revoilà, mon ami !
LE COMTE
Navré de vous avoir abandonné très tôt, ce matin, mais voyez-vous, j'avais une affaire urgente à régler.
LUCIE
J'ai besoin de votre aide, Christophe Rodolphe Charles Henri et j’en passe.
LE COMTE
Vous avez du mal à faire mon lit.
LUCIE
Il ne s'agit pas de cela, mon Christounet.
LE COMTE
Comment ? Vous ne savez pas vous servir de l'aspirateur.
LUCIE
C'est autre chose, en fait.
LE COMTE
La cuisinière électrique ne fonctionne pas.
LUCIE
Ah, si vous saviez, mon ami ?
LE COMTE
Je sais, ma chère, je sais, ce n'est pas facile de diriger un château du jour au lendemain ; vous éprouvez sans doute les premiers symptômes de lassitude par rapport au ménage. Je vous avais prévenu, qu'en limogeant ma gouvernante, vous vous exposeriez à un tas de difficultés de ce genre. Je peux remédier à cela.
LUCIE
Pour le moment, il y a plus urgent.
LE COMTE
Votre visage est crispé.
LUCIE
Mais, il y a de quoi !
LE COMTE
Vous avez croisé un fantôme dans l'escalier ? LUCIEUn monstre de la pire espèce ; elle m'a insultée devant Monsieur Sylvestre ; elle disait que le château lui appartenait, et je ne sais quoi d'autre...
LE COMTE
Puis-je connaître le nom de cette personne ?
LUCIE
Demandez-lui vous-même !
LE COMTE, prend la sortie
Très bien, j'y court !
LUCIE
où allez-vous ainsi ?
LE COMTE
Je ne puis tolérer que quelqu'un vienne me faire du chantage à la veille de mes fiançailles. Je m'en vais de ce pas lui apprendre qui est le Seigneur sur ces terres.
LUCIE
Vous perdez votre temps, mon ami, elle dort.
LE COMTE
Je présume qu'elle séjourne à l'Auberge de la Licorne ? Très bien, je m'en vais de ce pas lui frictionner les oreilles.
LUCIE
C'est à dire que la dernière fois que je l'ai vue, elle était allongée sur votre lit.
LE COMTE
Comment cela, sur mon lit ?
LUCIE
Elle me fait penser à ces militantes extrémistes, sans travail et sans domicile fixe, qui prêchent la révolution dans nos campagnes.
LE COMTE
Ce parasite a osé s'allonger sur mon lit ?
LUCIE
Eh bien, qu'attendez-vous pour la déloger ?
LE COMTE
Cette personne ne perd rien pour
attendre !
(Il rentre rapidement dans la chambre)
Fin de la Scène 2
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Acte 1 / Scène 3
Augustin / Lucie de Modestie
AUGUSTIN, entre, la pipe à la bouche, une caisse de vin sous le bras
« L'automne nous enverrait-il sa plus belle créature ? Ah ! Femme ! Ce que j'aime votre fière allure ! Vous êtes comme un soleil resplendissant dans ma vie ! Charmante à souhait, câline à l'infini ! En ces temps humides, le poète a besoin d'une compagne aimante, toujours prête à tout lui offrir, sans lui réclamer la moindre faveur.
AUGUSTIN
La douce dame, le temps d'une saison, emportée dans son élan chaleureux lui fera chavirer son
tendre coeur ! » Comment allez-vous, Lucie ?
LUCIE
On toque avant d'entrer chez les gens.
AUGUSTIN
La porte était grande ouverte.
LUCIE
Ce n'est pas une raison.
AUGUSTIN
Quelque chose ne va pas, Mademoiselle, je le devine à votre mine.
LUCIE
Tout va bien.
AUGUSTIN
Ah ! je vois… les préparatifs pour vos fiançailles ne se déroulent pas comme vous le désirez.
LUCIE
Laissez-moi tranquille, Augustin.
AUGUSTIN
Que diable ! N'êtes-vous pas réjoui de ce week-end mémorable qui s'annonce, pour vous, comme un chant d'Amour, qui va bientôt vous propulser au septième ciel, sous des latitudes édéniques, où règne seule la volupté, bercée de tendres baisers moelleux dans une douce nuit frénétique...
LUCIE
Cela suffit, Augustin !
AUGUSTIN
L' Amour n'est pas au goût du jour.
LUCIE
En quoi puis-je vous être utile ?
AUGUSTIN
Où dois-je déposer cette caisse de « Champinelle ? »
LUCIE
Déposez-là près de la cheminée.
AUGUSTIN, dépose la caisse près de la cheminée
Voilà !
LUCIE
Bonne journée, Augustin !
AUGUSTIN
Avant de m'en aller, pourrais-je parler à Monsieur le Comte ?
LUCIE
II est occupé. Repassez plus tard.
AUGUSTIN
C'est au sujet du repas des fiançailles prévu demain soir... Mamouzelle, ma femme, voudrait savoir s'il est toujours question de cent repas ?
LUCIE
Tout compte fait, nous ne serons que deux à table.
AUGUSTIN
Je vous demande pardon ?
LUCIE
Nous souhaiterions, Christophe Rodolphe et j’en passe et moi que nos fiançailles se déroulent en tête à tête... un dîner aux chandelles, si vous voyez ce que je veux dire ?
AUGUSTIN
Vous avez changé d'avis ?
LUCIE
Ainsi, il y aura moins de vaisselles à faire.
AUGUSTIN
Il est vrai que votre gouvernante s'est fait la belle.
LUCIE
Peut-on connaître le menu ?
AUGUSTIN
Il s'agit d'une bonne vieille recette conçue par belle maman : « De la bonne soupe de poireaux à la sauce de courgettes ! »
LUCIE
Parfait !
Fin de la Scène 3
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Acte 1 / Scène 4
Le Comte de la Bouche-En-Biais / Augustin / Jacqueline de la Bouche-En-Biais (Jacotte) / Lucie de Modestie.
LE COMTE, dans la chambre
Personne ne vous a autorisé a coucher dans mon lit, Madame !
LUCIE, entraîne Augustin par le bras dans la cheminée
Sauve qui peut ! Le monstre est de retour !
JACQUELINE, surgit de la chambre, entraînée par le Comte
Ca va, Charlot, t'excite pas ! Je ne vais pas te les manger tes draps !
LE COMTE, la tient par l'oreille
J'appelle la police sur le champ !
JACQUELINE, la bouteille en main
Tu ne comptes tout de même pas envoyer ta soeur en prison ?
LE COMTE
Ma soeur ? Quelle soeur ?
JACQUELINE
Qu'est-ce qu'il a mon Charlot, il a des trous de mémoire ou quoi ? Tu ne me reconnais plus ?
LE COMTE
Ciel, ma soeur !
JACQUELINE
Eh bien, dis donc, quel accueil !
LE COMTE
Décidément, ma chère Jacqueline, on peut dire que vous tombez toujours à l'improviste.
JACQUELINE
Qu'est-ce qu'il y a mon Charlot, tu n'es pas content de revoir ta Jacotte ?
LE COMTE
Bien sûr que oui !
JACQUELINE
Alors, qu'attends-tu pour m'embrasser ?
LE COMTE
Voilà bien dix ans que je n'ai plus de vos nouvelles.
JACQUELINE
Que veux-tu ? L'aventure c'est l'aventure : On sait toujours quand on part, mais on ne sait jamais quand on revient.
LE COMTE
Vous auriez pu m'envoyer, ne serait-ce, une carte postale, pour me prévenir de votre arrivée.
JACQUELINE
Tu devrais savoir qu'on ne vend pas de timbres dans la brousse, Charlot.
LE COMTE
Vous étiez dans la brousse ?
JACQUELINE
Ne me demande surtout pas d’explications ! Et puis cesse de me vouvoyer, je ne suis pas une étrangère !
LE COMTE, la prend dans ses bras
Ce que tu m'as manqué, ma Jacotte ! Sois la bienvenue au château de la Via Doré !
JACQUELINE
Dis donc fréro, c'est bien la première fois que tu m'acclames autant.
LE COMTE
Les temps changent, Jacotte.
JACQUELINE
Et dire que ça n'a pas toujours été le grand amour entre nous.
LE COMTE
Le passé, c'est le passé ! A la longue, on finit par changer.
JACQUELINE
Quand je pense que la dernière fois, tu m'as viré d'ici pour une bouteille.
LE COMTE
C'était bien plus qu'une bouteille. Et puis, vois-tu, j’ai horreur que l’on fouille dans ma cave personnelle !
JACQUELINE
En vérité, c'était un prétexte.
LE COMTE
Comment cela, un prétexte ?
JACQUELINE
Ne fais pas l'idiot, tu sais très bien de quoi je
veux parler !
LE COMTE
Je te rappelle que tu as eu ta part dans l'héritage de papa.
JACQUELINE
Un tiers seulement.
LE COMTE
C'est normal, Jacotte, puisque le troisième tiers, c'est l'état qui se l'ait mis dans la poche.
JACQUELINE
Et la mine de diamant, qu'en fais-tu ?
LE COMTE
La mine de diamant ?
JACQUELINE
Je suis allée rendre visite à Maître Jacques, ton notaire. Il m'a tout expliqué.
LE COMTE
Que t'a-t-il expliqué au juste ?
JACQUELINE
C'est qu'il parle beaucoup quand il picole. Tu sais, Charlot, c'est pas bien le détournement d'héritage !
LE COMTE
Cessez de m'appeler Charlot à la fin !
JACQUELINE
Faut que je t'avoue une chose, mon grand, je suis au abois ces temps-ci : J'ai ma propriété de Miami à payer et divers emprunts à rembourser.
LE COMTE
Combien vous faut-il exactement ?
JACQUELINE
D'après mes experts, la mine vaudrait au bas mot cinq cent millions de dollars.
LE COMTE
Autrement dit, vous venez me réclamer la moitié !
JACQUELINETu vois, tu peux me comprendre quand tu veux !
LE COMTE
Deux cent cinquante millions de Dollars ?
JACQUELINE
Il y a un problème ?
LE COMTE
C'est d'accord ! mais pas ce week-end.
JACQUELINE
Ca peut attendre un jour ou deux.
LE COMTE
Dans ce cas, repassez lundi matin, je verrais ce que je peux faire pour vous.
JACQUELINE
Et en attendant, où vais-je loger ?
LE COMTE
Vous avez réservé une chambre à l'Auberge de la Licorne, n’est-ce pas ?
JACQUELINE
Comment ? Tu ne veux plus de moi ici.
LE COMTE
C'est à dire que je vais être très occupé ce Week-end…
JACQUELINE
Tu n'invites pas ta soeur pour l'heureux évènement ?
LE COMTE
L'heureux évènement ?
JACQUELINE
Il parait que mon Charlot va se fiancer ?
LE COMTE
Mais d'où tiens-tu ces informations ?
JACQUELINE
J'ai croisé le concierge, tout à l'heure.
LE COMTE
Je vois, je vois...
JACQUELINE
Quelque chose ne va pas ?
LE COMTE
Eh bien oui, je me fiance !
JACQUELINE
Tu ne m'invites pas ?
LE COMTE
Lucie souhaiterait que ses fiançailles se déroulent en tête à tête, vois-tu ?
JACQUELINE
Pas vraiment ! Bon, alors comme ça, tu vas te fiancer avec ta gouvernante ? Sacré Charlot !
LE COMTE
Mais pas du tout !
JACQUELINE
Tu comptes bien me la présenter ?
LE COMTE
Evidemment ! Et d'ailleurs, pas plus tard que maintenant (Il interpelle au loin sa fiancée) Lucie ! Lucie !
LUCIE, dans la cheminée
Qu'est-ce que c'est ?
LE COMTE
C'est moi, Christophe-Rodolphe et j’en passe ! Vous pouvez sortir de votre trou, ma chère. Venez donc par ici ! Je souhaiterais vous présenter ma soeur Jacqueline.
LUCIE, dans la cheminée
Le monstre est parti ?
LE COMTE
Pas tout à fait !
LUCIE, dans la cheminée
Dans ce cas, je ne viens pas.
JACQUELINE
Bon, elle accouche ou quoi ?
LE COMTE
Je vous préviens, Lucie, ma soeur va s'en aller !
LUCIE, dans la cheminée
Je viendrai lorsque le monstre sera parti.
LE COMTE
Vous n'avez rien à craindre, il est inoffensif !
LUCIE, dans la cheminée
Je ne vous crois pas.
JACQUELINE
Elle est constipée ou quoi ?
LE COMTE
Ma soeur s'impatiente, Lucie.
LUCIE, dans la cheminée
Je viendrai, mais à une seule condition ?
LE COMTE
Je vous écoute.
LUCIE, dans la cheminée
Que le monstre soit attaché !
JACQUELINE
C'est quoi cette histoire de monstre, Frangin ?
LE COMTE, se saisit de sa soeur par le bras
Voilà, c'est fait !
Fin de la Scène 4
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Acte 1 / Scène 5
Lucie de Modestie / Le Comte de la Bouche-en-Biais / Jacqueline de la Bouche-en-Biais
LUCIE, sort de la cheminée
Surtout, ne le lâchez pas !
JACQUELINE
C'est bien ce que je disais, mon grand, tu vas te fiancer avec ta gouvernante !
LE COMTE
Lucie, permettez-moi de vous présenter : Jacqueline de la Bouche-en Biais !... qui fait son grand retour dans la civilisation, après avoir vécu dix années dans la brousse.
LUCIE
Où est-elle passée ?
LE COMTE
Par ici, Lucie !
LUCIE
Où cela ?
LE COMTE
Par ici, Lucie !
LUCIE
Où donc ?
LE COMTE, désigne sa soeur du doigt
Là !
LUCIE
Votre soeur, le Monssttrrr ?
LE COMTE
Tout à fait !
JACQUELINE
Qu'est-ce qu'elle radote, Charlot ?
LUCIE
Votre soeur, le Monsssttrrr ?
LE COMTE
Tout à fait !
LUCIE
Votre soeur, le Monsssttrrr ?
JACQUELINE
Bon, ça va, change de disque, grognasse !
LE COMTE
Jacqueline, permettez-moi de vous présenter Lucie !... avec qui je dînerai en tête à tête, demain soir.
JACQUELINE
Ravie de connaître la gouvernante de mon frère !
LUCIE
Vous faites erreur, Madame, je ne suis pas sa gouvernante.
JACQUELINE
Et moi, je ne suis pas sa soeur, je suis l'épicière d'à coté.
LE COMTE
Je vous en prie, ma soeur...
JACQUELINE
Comme c'est marrant !... Une gouvernante
teinte en bleu !
LUCIE
Cela suffit, Madame !
LE COMTE, entraîne Jacqueline vers la sortie
Dites, ma soeur, ne deviez-vous pas réserver une chambre à l'Auberge de la Licorne ?
JACQUELINE
Vous faites bien de me le rappeler, mon frère.
(Le Comte entraîne Jacqueline vers la sortie)
Fin de la Scène 5
Acte 1 / Scène 6
Lucie de Modestie / Augustin.
AUGUSTIN, sort de la cheminée, la pipe à la bouche)-Tout va bien, Mademoiselle Lucie ?
LUCIE
Pas vraiment, Augustin.
AUGUSTIN
Comment ? vous ne vous sentez pas bien à la veille de vos fiançailles ?
LUCIE
Je vais craquer !
AUGUSTIN
Il faut vous ressaisir, Mademoiselle ! (Il lui tend la pipe) Tenez, gouttez-moi ceci !
LUCIE
Je regrette, mais je ne fume pas.
AUGUSTIN
Ca va vous relaxer.
LUCIE
Sans façon.
AUGUSTIN
« Kaya » peut répondre à tous vos maux,
Mademoiselle !
LUCIE
Qui est Kaya ?
AUGUSTIN
“I got to have Kaya now, for the rain is falling...”
LUCIE
Je vous demande pardon ?
AUGUSTIN
Autrement dit : « Celui qui satisfait mon âme ! »
LUCIE
C'est sans danger, au moins ?
AUGUSTIN
Ni vu, ni connu !
LUCIE, lui prend la pipe des mains
Dans ce cas, je veux bien essayer !
AUGUSTIN
“ I feel so high, i even touch the sky above the falling rain...”
LUCIE
J'espère que ça va me donner des forces pour faire le ménage ?
AUGUSTIN
“I feel so good in my neighbourhood!”
LUCIE
“So here i come again !”
AUGUSTIN
A propos, Mademoiselle Lucie… Qui donc va faire le service ici, maintenant que votre gouvernante s'en est allée ?
LUCIE
A votre avis ?
AUGUSTIN
Vous ?
LUCIE
Il est vrai que je chope des allergies à la vue du ménage.
AUGUSTIN
Faites-vous aider ! Embauchez un « CEDL ! »
LUCIE
Un quoi ?
AUGUSTIN
Un Contrat Emploi Défoulement Liberté ! Vous n'êtes pas au courant des nouvelles mesures de travail prises par l'Etat ? Rendez-vous compte, vous allez pouvoir ne prendre que le meilleur, pendant que votre « CEDL » se chargera de toutes les corvées.
LUCIE
Cette perle rare doit coûter une fortune. C'est mieux qu'un robot ménager !
AUGUSTIN
Pensez-vous, c'est l'Etat qui vous l'offre.
LUCIE
Et en quel honneur ?
AUGUSTIN
Vous payez vos impôts, n'est-ce pas ?
LUCIE
Hélas.
AUGUSTIN
Eh bien, l'Etat vous offre un lot de consolation en contre parti Non seulement vous avez une main d'oeuvre soumise à bon marché, mais en plus de cela, très compétente.
LUCIE
Voilà qui est très alléchant !
AUGUSTIN
Ce qui vous permet de vous défouler de toutes vos tentions et de vos stress. Ainsi, vous serez plus libre d'esprit pour vous balader et entreprendre des choses plus valorisantes pour votre développement personnel.
LUCIE
Où dois-je réclamer mon « CEDL » ?
AUGUSTIN
Bon nombre d'entre eux courent les rues, Mademoiselle.
LUCIE
Et comment vais-je les reconnaître ? Ils doivent avoir un signe distinctif ?
AUGUSTIN
Vous n'avez qu'à faire paraître une annonce ou bien claquer du doigt, ils apparaîtrons sans mal.
LUCIE
Je vous demande pardon ?
AUGUSTIN
Ils se déplacent généralement par dizaine, pour un seul poste, et ne tarde jamais à faire la queue devant la porte.
LUCIE
Vraiment ?
AUGUSTIN
Ils sont pleins d'énergie. Plus vous leur en demandez, plus ils en font ! Il suffit simplement de leur faire un petit sourire de temps en temps. Ca les stimule ! Parfois, il vous faut ajouter une petite flatterie, mais c'est très rare.
LUCIE
Comme c'est merveilleux, l'Etat a enfin compris comment occuper ses citoyens tout en rendant service à des gens de notre condition ! J'y pense… ce type de contrat ne doit pas être éternel ?
AUGUSTIN
L'Etat vous en met à disposition autant que vous en voulez ; il vous suffit de demander.
LUCIE
Et si en cours de contrat, je veux me débarrasser de mon « C.E.D.L » parce qu'il est un peu rétif… ? Vous savez, il suffit d'une fois.
AUGUSTIN
Je vous dis qu'ils sont interchangeables, Mademoiselle.
LUCIE, lui rend la pipe
C'est parfait, Augustin ! Vous pouvez disposer !
AUGUSTIN
Bien, Mademoiselle.
LUCIEUne dernière chose… Vous direz à Mamouzelle qu'elle n'oublie pas de préparer le repas pour demain soir.
AUGUSTIN
No problem ! (Il sort)
Fin de la Scène 6
FIN DE L’ACTE 1
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EPILOGUE
Sylvestre (Le facteur) / Lucie De Modestie /
Le Comte de la Bouche-En-Biais /
Roberto (Sous les traits d’Emilio le Baladin)
SYLVESTRE, entre
C’est encore moi, Mademoiselle Lucie ! Navré de devoir vous déranger à nouveau. Seulement, voyez-vous, je suis parti si vite tout à l’heure que je n’ai pas pensé remettre ce colis à Monsieur le Comte.
LUCIE
Vous tombez bien, Sylvestre.
SYLVESTRE
Où dois-je déposer ce colis ?
LUCIE
Posez-le sur la chaise !
SYLVESTRE
Très bien. (Il dépose le colis sur la chaise placée près de la cheminée)
LUCIE
Maintenant, approchez-vous !
SYLVESTRE
Vous ne comptez pas me tirer les oreilles ?
LUCIE
Prenez un stylobille et une feuille !
SYLVESTRE
Pourquoi faire ?
LUCIE
Répondez-moi par oui ou par non.
SYLVESTRE
Oui, Mademoiselle.
LUCIE
Dans ce cas, écrivez !
SYLVESTRE
Tout de suite, Mademoiselle ! (Il sort un stylo et une feuille de son sac) Je vous écoute !
LUCIE, à haute voix
« Je, soussignée, Mademoiselle Lucie de Modestie, recherche un « CEDL » !
SYLVESTRE
C’est quoi un « CEDL » ?
LUCIE
Se présenter samedi, aux alentours de Midi.
SYLVESTRE
Mais encore, Mademoiselle ?
LUCIE
Maintenant, faites-moi circuler cette annonce dans votre entourage.
SYLVESTRE
Je préfère la coller sur le panneau du village.
Comme ça, tout le monde la verra !
LUCIECe sera tout, Sylvestre ! Bonne après-midi.
SYLVESTRE
Au revoir, Mademoiselle ! (Il sort)
Roberto : (sous les traits d’Emilio, surgit par la cheminée)-Tout va bien, Lucie ?
LUCIE
A merveille ! Mais…
ROBERTO
Parfait !
LUCIE
Serait-ce vous, mon Emilio ?
ROBERTO
Monsieur le Comte est ici ? J’ai quelque chose d’urgent à lui communiquer !
LUCIE
Comme je vous retrouve, mon coquin.
ROBERTO
Désolé, Lucie, je suis en mission spéciale, ce matin.
LUCIE
Embrassez-moi !
ROBERTO
Voyons, Lucie, ce n’est pas le moment pour les galipettes, j’ai à faire !
LUCIE
Vous ne vous faites pas prier, d’habitude. (Elle le prend par le cou)
ROBERTO
Je dois absolument voir le Comte !
LUCIE
Aurais-je la chance, un jour, de connaître votre véritable identité, mon mignon ? (Elle plonge dans ses bras)
LE COMTE, entre
Enfin ! je te surprends avec ma fiancée dans tes bras, renégat !
ROBERTO
Je vais tout vous expliquer, Comte…
LE COMTE, le menace avec sa canne
C’était donc vrai ! Tu agissais également le jour.
ROBERTO
Reprenez votre calme, Comte ! J’ai quelque chose d’important à vous communiquer.
(Lucie est toujours dans ses bras)
LE COMTE, le menace avec sa canne
Hors de ma vue, gibier de potence !
ROBERTO
Vous ne comprenez pas que Nicole Martin est de retour !
LE COMTE
Je ne vois pas ce que Nicole martin vient faire dans cette histoire.
ROBERTO, dépose Lucie dans les bras du Comte
Elle s’est évadée de la prison des Baumettes de Marseille, tout récemment. (Il sort de dessous sa veste un journal qu’il remet au Comte)
LE COMTE, dépose Lucie à terre
Vous, allez m’attendre dans ma chambre ! Et que ça saute !
ROBERTO, lui présente le journal
Aux dernières nouvelles, Nicole Martin dite « La Tentacule » aurait été aperçue dans les parages.
LE COMTE
Cela me fait ni chaud, ni froid !
ROBERTO
Elle aura regagné le « Gang des Châteaux », soyez-en certain !
LE COMTE
Et après ?
ROBERTO
Vous avez tout comme moi qu’elle est très dangereuse ; c’est pourquoi je me charge de votre protection, Comte, et de ce fait…
LE COMTE, entraîne Roberto vers la sortie
Je commence à en avoir plus qu’assez de vos divagations. Fichez le camp d’ici immédiatement, pauvre idiot ! Et ne remettez plus jamais les pieds chez moi, c’est bien compris ?
Fin de l’épilogue
Fin de l’Acte 1
FIN DU 10ième épisode
AFFAIRE A SUIVRE DANS LE 11ième épisode intitulé : « BRANLE-BAS AU CHÂTEAU » (Partie 2)
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