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LE GANG DU CHÂTEAU

PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
 
Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO 
 
Dans : 
 
« LE GANG DU CHÂTEAU » 
(10-ième épisode) 
 
Personnages : 
Roberto (sous les traits d'Emilio le baladin) 
Le Comte de la bouche-en-Biais  
Mademoiselle Lucie de Modestie (Fiancée du Comte)  
Jacqueline de la Bouche-en-Biais (Soeur du Comte) 
Sylvestre (Le facteur) 
Augustin (le tenancier de L'Auberge de la Licorne) 
 
 
Lieu : Le château de la Via Dorée (Midi de la France) 
 
Genre: Comédie 
Auteur: Casali émilien 
 
EPISODE 10 : « LE GANG DU CHÂTEAU » (1999)  
Première partie de la pièce « Appellation d’origine incontrôlée (AOI)  
 
 
PROTECTION SACD 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
 
 
Contact : Emilien CASALI – (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
 
 
Prologue 
 
Le Comte de la Bouche-En-Biais / Roberto (Sous les traits d'Emilio le baladin) / Lucie de Modestie. 
 
LUCIE, entre, suivie du Comte 
Je ne veux plus rien savoir, laissez-¬moi tranquille ! 
 
LE COMTE, porte un peignoir et tient une canne dans une main 
N'oubliez pas que nous devons rendre nos fiançailles officielles samedi prochain. 
 
LUCIE 
Tiens donc ? 
 
LE COMTE, sort une bague de sa poche 
Maintenant, vous allez me faire le plaisir d'essayer cette bague. 
 
LUCIE 
Ce n'est plus la peine, j'y renonce. 
 
LE COMTE 
Mais oui, mais oui, vous y renoncez. 
 
LUCIE 
Parfaitement ! 
 
LE COMTE 
Puis-je savoir à quoi vous renoncez exactement ? 
 
LUCIE 
Eh bien, à tout ! A ce château... à votre gouvernante, que je n'aime pas d'ailleurs. 
LE COMTE 
Mais certainement pas à ma bague ! 
 
LUCIE 
Hélas... 
 
LE COMTE 
Qu'est-ce qui peut bien vous rendre si réticente, soudain, ma Lucie ?  
 
LUCIE 
Vous le savez bien, les journaux en parlent. 
 
LE COMTE 
Dois-je croire qu'une catastrophe va se produire le soir de nos fiançailles ? 
 
LUCIE 
Et dire que la photo fait la une de tous les journaux. 
 
LE COMTE 
Ne me dites pas que « la station Mir » va nous tomber sur la tête en ce jour mémorable ? 
 
LUCIE 
Vous êtes immonde et grotesque, Christophe Rodolphe ! 
 
LE COMTE 
Allons, séchez vos larmes, ma tendre hirondelle, et passez-moi cette bague autour de votre annulaire ! Où est-il ce petit doigt ?... que je puisse y glisser la jolie babague ! 
 
 
 
LUCIE 
Vous ne m'avez toujours pas répondu, mon ami : Que faisiez-vous dans les bras de cette blondasse ? 
 
LE COMTE 
Je vous demande pardon ? 
 
LUCIE 
Monsieur aurait-il profité que je m'absente au printemps dernier pour me faire des infidélités ? 
 
LE COMTE 
Que me chantez-vous là, enfin ? 
 
LUCIE 
Cent vingt de tour de poitrine... un mètre quatre-vingt quinze. On peut dire qu'elle en a des atouts. 
 
LE COMTE 
Qui donc ? 
 
LUCIE 
On prétend qu'elle est le pilier central de l'équipe féminine de rugby des « AlI Black ». 
 
LE COMTE 
Mais de qui parlez-vous, enfin ? 
 
LUCIE 
De Juliette, voyons ! 
 
LE COMTE 
Juliette ? 
 
 
LUCIE 
Elle doit avoir les doigts boudinés ?  
 
LE COMTE 
Qui donc ? 
 
LUCIE 
Prévoyez-lui un anneau de serviette. 
 
LE COMTE 
pourquoi faire ? 
 
LUCIE 
Pour lui passer la bague au doigt, guignol ! Sur ce, adieu, Monsieur ! (Elle s'enfuit dans la chambre) 
 
LE COMTE 
Ne me poussez pas à bout, Lucie, revenez immédiatement ! Lucie ! (Il s'agenouille) Je vais tout vous expliquer... Il ne sais jamais rien passé avec Juliette. Vraiment, je ne la comprendrai jamais.  
 
ROBERTO, entre, sous les traits d'Emilio le Baladin, portant un costume du moyen age et d’une cape bleu; son visage est recouvert d'un masque bleu en forme de papillon à tâches dorées; il porte une coiffe bleu sur la tête avec une plume)-Tout va bien, Monsieur le Comte ? Vous n'êtes pas blessés au moins ? 
 
LE COMTE, agenouillé 
Je suis désemparé. 
 
ROBERTO 
Je pars à leur poursuite ! (Il rentre dans la chambre) 
 
LE COMTE 
Qui est cet intrus ? Que fait-il chez moi ? (Il part à sa poursuite)  
 
ROBERTO, fait son retour 
Ne vous en faites pas, Monsieur le Comte, on va les avoir.  
 
LE COMTE, toujours à sa poursuite 
Sortez d'ici, Monsieur ! 
 
Roberto et Monsieur le Comte font des allers et venues 
 
LE COMTE, sort de la chambre, tenant Roberto par l'oreille 
Fichez-moi le camp d'ici, immédiatement ! 
 
ROBERTO 
Attention, ils risquent de s'enfuir ! 
 
LE COMTE 
C'est ma fiancée qui vous intéresse, n'est-ce pas ? 
 
ROBERTO 
Absolument pas ! 
 
LE COMTE 
Vous pensiez sûrement que j'étais parti en voyage d'affaires… L'occasion rêvée pour vous infiltrer chez moi, et par là même, abuser de ma future fiancée ! Mais hélas... 
 
ROBERTO 
Ce soir, je suis en mission spéciale, Monsieur le Comte. 
LE COMTE 
Vous me prenez pour un idiot ou quoi ? Savez-vous l'heure qu'il est ? 
 
ROBERTO 
C'est justement à cette heure de la nuit qu'ont lieu les cambriolages, Comte. 
 
LE COMTE 
En parlant de cambriolage, je vous signale que vous avez fait irruption dans mon château, andouille, et qui plus est, dans cet accoutrement quelque peu louche. Il semble que ce soit un délit au regard de la police ?  
 
ROBERTO 
Je vais tout vous expliquer. 
 
LE COMTE 
Vous n'avez rien à m'expliquer. Dehors ! 
 
ROBERTO, lui tend un journal 
Jetez donc un coup d'oeil sur l'article mentionné à la page régionale. 
 
LE COMTE 
Je n'ai pas mes lunettes. De plus, je vois flou sans elles.  
 
ROBERTO 
Le Gang des châteaux défraie la chronique, ces jours-ci, dans le Comté tout entier. 
 
LE COMTE 
Que signifie cette histoire ? (Il lui retire son masque) Nous ne sommes pas dans un bal masqué, ici, la plaisanterie a assez duré, mon cher Roberto. 
 
ROBERTO 
C'est très sérieux, vous dis-je. 
 
LE COMTE, lui arrache le journal des mains et lit le contenu 
Voyons voir ces ragots du voisinage. 
 
ROBERTO 
Ces gens-là s'intéressent en général aux pièces de grande valeur. Je vous conseille, dès lors, de bien verrouiller vos portes. 
 
LE COMTE 
Je suis sur mes terres, l'oubliez-vous ? Ils n'ont qu'à venir, je les attends de pieds fermes ! 
 
ROBERTO 
Quoiqu'il en soit, je ne serai pas bien loin. 
 
LE COMTE 
Ce ne sera pas la peine, Roberto. 
 
ROBERTO 
J'insiste pour vous secourir, Comte. 
 
LE COMTE 
Vous n'avez rien d'autre à faire, qu'à jouer les justiciers masqués les nuits de pleine lune ? 
 
ROBERTO 
Je vous signale que j'agis également en dehors des nuits de pleine lune. Dans la journée, par exemple… 
 
 
LE COMTE 
Laissez donc la police se mêler de ces affaires. Cela ne vous regarde pas ! 
 
ROBERTO 
Je vais devoir vous quitter, Comte. 
 
LE COMTE 
N'oubliez pas de refermer la porte derrière vous en  
sortant !  
 
ROBERTO 
A propos, Comte… Savez-vous qui est en première page dans le journal ? (Il lui remet le journal) Plutôt sexy la blondasse ! 
 
LE COMTE 
Quoi donc ? (Le nez collé dans le journal) 
 
ROBERTO 
Pas mal cette Juliette ! C'est la grande 
passion, dirait-on ? On frise l'orgie ! 
 
LE COMTE ,le nez toujours collé sur la première page 
C'est un scandale ! Qui donc s'est permis de diffuser cette photo ? 
 
ROBERTO 
Mes amitiés à Juliette, Monsieur le Comte !  
(Puis il s'enfuit) 
 
LE COMTE, prend la direction des chambres, le journal en main 
Je vous assure, Lucie, que je n'y suis pour rien ! Il y a eu malentendu ! Revenez-moi, ma belle hirondelle ! 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
------------ 
 
 
 
Acte 1 / Scène 1 
 
Jacqueline de la Bouche-en-Biais /  
Sylvestre / Lucie De Modestie 
 
Une semaine plus tard... En matinée... 
 
JACQUELINE, entre, une bouteille de vin en main 
Charlot ! Charlot ! Ta Jacotte est de retour ! Qu'attends-tu pour me recevoir ? Mais qu'est-ce qu'il fout encore ? Je parie que cette andouille fait la grâce matinée ! Allons voir dans sa chambre ! (Elle rentre dans la chambre) 
 
SYLVESTRE, entre 
Ola, il y a quelqu'un ! J'ai un colis fragile à remettre à Monsieur le Comte ! (Puis il s'assoit sur une chaise) 
Ma fois ! je m'en vais l'attendre sur cette chaise. 
 
JACQUELINE, de retour, suivie de Lucie 
Ca va ! Ne vous excitez pas comme ça, je n'avais pas l'intention de vous braquer. 
 
LUCIE 
Qui vous a autorisé à rentrer dans ma chambre ? 
 
JACQUELINE 
Je cherchais mon frangin. 
 
LUCIE 
Nous n'admettons pas les mendiants au Château de la Via Dorée ! Fichez le camp d'ici ! 
 
JACQUELINE 
Bas les pattes, grognasse ! 
 
SYLVESTRE 
Vous voulez peut-être un coup de main, Mademoiselle Lucie ? (Il se lève de sa chaise) 
 
LUCIE 
Cette femme s'est infiltrée chez Monsieur le Comte sans y être invitée. 
 
JACQUELINE 
Je te signale, grognasse, que je suis chez moi aussi.  
 
SYLVESTRE 
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous, madame Jacqueline ?  
 
JACQUELINE 
Tiens ! Mais c'est mon petit Sylvestre ! Viens ici que je t'embrasse. 
 
SYLVESTRE 
Doucement ! Doucement ! Je transporte un colis fragile avec moi.  
 
JACQUELINE, lui tend la bouteille de vin 
Goutte-moi ça, mon petit Sylvestre, c'est la cuvée spéciale de Septembre. 
 
SYLVESTRE 
Je parie qu'avant de vous rendre au château, vous avez fait une halte à l'Auberge de la Licorne, madame Jacqueline. 
 
 
JACQUELINE 
Ca faisait un bail que je n'y avais pas foutu les pieds. Toujours égal à lui-même le père Augustin ! Il m'a fait fumer un de ces machins à la pipe. Je ne te dis pas comme ça déjante ! 
 
SYLVESTRE 
Je trouve qu'il se la joue un peu « Rasta farniente » depuis quelques temps. 
 
LUCIE 
On peut savoir ce qui se passe ? 
 
JACQUELINE 
La ferme, grognasse ! 
 
SYLVESTRE 
Ca fait bien dix ans qu'on ne vous voyait plus dans le voisinage, madame Jacqueline. 
 
JACQUELINE 
Appelle-moi, Jacotte ! 
 
SYLVESTRE 
On peut savoir ce que vous avez fait pendant tout ce temps ?  
 
JACQUELINE 
Qu'est-ce que tu crois ? Je me suis éclatée à travers le monde ! et qui plus est, en très bonne compagnie. 
 
SYLVESTRE 
Je parie que monsieur Roberto était de la partie. 
 
 
JACQUELINE 
Lui, c’est de l'histoire ancienne. Il faut dire qu'il y a eu d'autres lascars après lui et pas des moindres. Tiens ! Prenons Edouardo, par exemple. 
 
SYLVESTRE 
C'est qui ce gonze ? 
 
JACQUELINE 
Un matelot argentin ! Ah ! Si tu l'avais vu avec ses longs cheveux noirs qui traînaient jusqu'en bas des pieds. 
 
LUCIE 
Je ne vous dérange pas trop, tous les deux ? 
 
JACQUELINE 
La ferme, grognasse ! 
 
LUCIE 
Dans ce cas, je me retire.  
(Elle rentre dans la chambre) 
 
JACQUELINE 
C'est ça, va te coucher ! Vraiment, je me demande où mon frère peut bien les dénicher ses gouvernantes ? 
 
SYLVESTRE 
Dites, Madame Jacotte, vous avez fini par vous marier avec Edouardo ? 
 
JACQUELINE 
Moi, me marier avec Edouardo ? Penses-tu ! Il changeait de Nanas comme de slips, tant est si bien qu'au bout de deux mois, il s'est tiré l'oiseau… Volatilisé je ne sais où ? De toutes façons, je ne l'aimais pas... Du moins, pas assez pour me marier avec. 
 
SYLVESTRE 
Il y en a eu d'autres ensuite ? 
 
JACQUELINE 
Non mais ! Tu ne voudrais quand même pas que je te dresse la liste, avec ça. 
 
SYLVESTRE 
Vous en fadez pas, Jacotte ! 
 
JACQUELINE 
Dis-moi, t'es toujours concierge ? 
 
SYLVESTRE 
Je suis devenu Facteur, avec le temps. 
 
JACQUELINE 
Ces deux là prêchent pour la même paroisse.  
 
SYLVESTRE 
Disons qu'ils sont complémentaires, et qu’avec eux, on en apprend tous les jours de bien bonne dans ce Comté. 
 
JACQUELINE 
Et quoi, par exemple ? 
 
SYLVESTRE 
Eh bien, par exemple... Que monsieur votre frère a pris la décision tout récemment de se fiancer. 
 
JACQUELINE 
Et peut-on savoir qui est l'heureuse élue ? 
 
SYLVESTRE 
Je laisse le soin à votre frère de vous la présenter.  
 
JACQUELINE 
Allons ! Dis-m'en un peu plus. 
 
SYLVESTRE 
Bon, nous pensons, les habitants de Maison-Du-Bois doré et moi-même que c'est une grognasse, et que votre frère n'a pas fini d'en baver avec elle. 
 
JACQUELINE 
Tu veux dire, par là, qu'elle court après plusieurs lièvres à la fois. 
 
SYLVESTRE 
Entre autre. 
 
JACQUELINE 
Mon charlot couche bien avec sa gouvernante. 
 
SYLVESTRE 
C'est qui ce zèbre ? 
 
JACQUELINE 
Eh bien, mon frangin ! Qui veux-tu que ce soit d'autres ?  
 
SYLVESTRE 
Il n'empêche que votre soi-disant Charlot a mis sa gouvernante à la porte la semaine dernière, tout cela pour les beaux yeux de sa belle étrangère. 
 
JACQUELINE 
Ah oui ? Et comment se fait-il que pas plus tard que tout à l'heure sa gouvernante changeait les draps de son lit ? 
 
SYLVESTRE 
Quoiqu'il en soit, je ne pense pas que leurs fiançailles vont durer bien longtemps.  
 
JACQUELINE 
Encore faut-il qu'elles aient lieu. 
 
SYLVESTRE 
Les dés sont pratiquement jetés. 
 
JACQUELINE 
Il n'a fait que les annoncer ; quant à la célébration il devra attendre six mois environ ; et d'ici là, il en passera de l'eau sous les ponts. 
 
SYLVESTRE 
Seulement voilà… C'est qu'elles se déroulent ce week-end. 
 
JACQUELINE 
Sans blague ! 
 
SYLVESTRE 
Sur ce, je vous quitte ; je dois achever ma tournée matinale. Passez un bon séjour à Maison-du-Bois Doré, Jacotte ! 
 
JACQUELINE 
A bientôt, Sylvestre ! 
 
SYLVESTRE 
Ne faites pas trop d'excès avec la bouteille. 
 
JACQUELINE 
Tu es mal placé pour en parler, mon vieux. 
SYLVESTRE 
Eh bien, pour tout vous dire, j'essaie d'arrêter.  
 
JACQUELINE 
Tes clients vont s'impatienter. Dépêche-toi ! 
 
Sylvestre quitte les lieux rapidement, emportant le colis avec lui 
 
JACQUELINE 
Quant à moi, je crois bien qu'une petite sieste s'impose. (Elle prend la direction de la chambre) 
 
Fin de la Scène 1 
 
 
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Acte 1 / Scène 2 
 
 
Le Comte de la Bouche-En-Biais / Lucie de Modestie 
 
LE COMTE, entre, canne en main. Il porte toujours son peignoir 
Ohé, Lucie ! Je suis de retour ! Le petit déjeuner est près, ma belle hirondelle ? Coucou ! Coucou ! C'est moi, votre Christounet adoré ! Eh bien, j'attends ! 
 
LUCIE, sort de la chambre 
Enfin, vous revoilà, mon ami ! 
 
LE COMTE 
Navré de vous avoir abandonné très tôt, ce matin, mais voyez-vous, j'avais une affaire urgente à régler. 
 
LUCIE 
J'ai besoin de votre aide, Christophe Rodolphe Charles Henri et j’en passe. 
 
LE COMTE 
Vous avez du mal à faire mon lit. 
 
LUCIE 
Il ne s'agit pas de cela, mon Christounet. 
 
LE COMTE 
Comment ? Vous ne savez pas vous servir de l'aspirateur. 
 
LUCIE 
C'est autre chose, en fait. 
 
LE COMTE 
La cuisinière électrique ne fonctionne pas. 
 
LUCIE 
Ah, si vous saviez, mon ami ? 
 
LE COMTE 
Je sais, ma chère, je sais, ce n'est pas facile de diriger un château du jour au lendemain ; vous éprouvez sans doute les premiers symptômes de lassitude par rapport au ménage. Je vous avais prévenu, qu'en limogeant ma gouvernante, vous vous exposeriez à un tas de difficultés de ce genre. Je peux remédier à cela. 
 
LUCIE 
Pour le moment, il y a plus urgent. 
 
LE COMTE 
Votre visage est crispé. 
 
LUCIE 
Mais, il y a de quoi ! 
LE COMTE 
Vous avez croisé un fantôme dans l'escalier ? LUCIEUn monstre de la pire espèce ; elle m'a insultée devant Monsieur Sylvestre ; elle disait que le château lui appartenait, et je ne sais quoi d'autre... 
 
LE COMTE 
Puis-je connaître le nom de cette personne ? 
 
LUCIE 
Demandez-lui vous-même ! 
 
LE COMTE, prend la sortie 
Très bien, j'y court ! 
 
LUCIE 
où allez-vous ainsi ? 
 
LE COMTE 
Je ne puis tolérer que quelqu'un vienne me faire du chantage à la veille de mes fiançailles. Je m'en vais de ce pas lui apprendre qui est le Seigneur sur ces terres. 
 
LUCIE 
Vous perdez votre temps, mon ami, elle dort. 
 
LE COMTE 
Je présume qu'elle séjourne à l'Auberge de la Licorne ? Très bien, je m'en vais de ce pas lui frictionner les oreilles. 
 
LUCIE 
C'est à dire que la dernière fois que je l'ai vue, elle était allongée sur votre lit. 
 
LE COMTE 
Comment cela, sur mon lit ? 
 
LUCIE 
Elle me fait penser à ces militantes extrémistes, sans travail et sans domicile fixe, qui prêchent la révolution dans nos campagnes. 
 
LE COMTE 
Ce parasite a osé s'allonger sur mon lit ? 
 
LUCIE 
Eh bien, qu'attendez-vous pour la déloger ? 
 
LE COMTE 
Cette personne ne perd rien pour  
attendre !  
 
(Il rentre rapidement dans la chambre) 
 
Fin de la Scène 2 
 
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Acte 1 / Scène 3 
 
Augustin / Lucie de Modestie 
 
AUGUSTIN, entre, la pipe à la bouche, une caisse de vin sous le bras 
« L'automne nous enverrait-il sa plus belle créature ? Ah ! Femme ! Ce que j'aime votre fière allure ! Vous êtes comme un soleil resplendissant dans ma vie ! Charmante à souhait, câline à l'infini ! En ces temps humides, le poète a besoin d'une compagne aimante, toujours prête à tout lui offrir, sans lui réclamer la moindre faveur.  
 
AUGUSTIN 
La douce dame, le temps d'une saison, emportée dans son élan chaleureux lui fera chavirer son  
tendre coeur ! » Comment allez-vous, Lucie ? 
 
LUCIE 
On toque avant d'entrer chez les gens. 
 
AUGUSTIN 
La porte était grande ouverte. 
 
LUCIE 
Ce n'est pas une raison. 
 
AUGUSTIN 
Quelque chose ne va pas, Mademoiselle, je le devine à votre mine. 
 
LUCIE 
Tout va bien. 
 
AUGUSTIN 
Ah ! je vois… les préparatifs pour vos fiançailles ne se déroulent pas comme vous le désirez. 
 
LUCIE 
Laissez-moi tranquille, Augustin. 
 
AUGUSTIN 
Que diable ! N'êtes-vous pas réjoui de ce week-end mémorable qui s'annonce, pour vous, comme un chant d'Amour, qui va bientôt vous propulser au septième ciel, sous des latitudes édéniques, où règne seule la volupté, bercée de tendres baisers moelleux dans une douce nuit frénétique... 
 
LUCIE 
Cela suffit, Augustin ! 
 
AUGUSTIN 
L' Amour n'est pas au goût du jour. 
 
LUCIE 
En quoi puis-je vous être utile ? 
 
AUGUSTIN 
Où dois-je déposer cette caisse de « Champinelle ? » 
 
LUCIE 
Déposez-là près de la cheminée. 
 
AUGUSTIN, dépose la caisse près de la cheminée 
Voilà !  
 
LUCIE 
Bonne journée, Augustin ! 
 
AUGUSTIN 
Avant de m'en aller, pourrais-je parler à Monsieur le Comte ?  
 
LUCIE 
II est occupé. Repassez plus tard. 
 
AUGUSTIN 
C'est au sujet du repas des fiançailles prévu demain soir... Mamouzelle, ma femme, voudrait savoir s'il est toujours question de cent repas ? 
 
LUCIE 
Tout compte fait, nous ne serons que deux à table. 
AUGUSTIN 
Je vous demande pardon ? 
 
LUCIE 
Nous souhaiterions, Christophe Rodolphe et j’en passe et moi que nos fiançailles se déroulent en tête à tête... un dîner aux chandelles, si vous voyez ce que je veux dire ? 
 
AUGUSTIN 
Vous avez changé d'avis ? 
 
LUCIE 
Ainsi, il y aura moins de vaisselles à faire. 
 
AUGUSTIN 
Il est vrai que votre gouvernante s'est fait la belle.  
 
LUCIE 
Peut-on connaître le menu ? 
 
AUGUSTIN 
Il s'agit d'une bonne vieille recette conçue par belle maman : « De la bonne soupe de poireaux à la sauce de courgettes ! » 
 
LUCIE 
Parfait ! 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
----------- 
 
 
Acte 1 / Scène 4 
 
Le Comte de la Bouche-En-Biais / Augustin / Jacqueline de la Bouche-En-Biais (Jacotte) / Lucie de Modestie. 
 
LE COMTE, dans la chambre 
Personne ne vous a autorisé a coucher dans mon lit, Madame ! 
 
LUCIE, entraîne Augustin par le bras dans la cheminée 
Sauve qui peut ! Le monstre est de retour ! 
 
JACQUELINE, surgit de la chambre, entraînée par le Comte 
Ca va, Charlot, t'excite pas ! Je ne vais pas te les manger tes draps ! 
 
LE COMTE, la tient par l'oreille 
J'appelle la police sur le champ ! 
 
JACQUELINE, la bouteille en main 
Tu ne comptes tout de même pas envoyer ta soeur en prison ? 
 
LE COMTE 
Ma soeur ? Quelle soeur ? 
 
JACQUELINE 
Qu'est-ce qu'il a mon Charlot, il a des trous de mémoire ou quoi ? Tu ne me reconnais plus ? 
 
LE COMTE 
Ciel, ma soeur ! 
 
 
JACQUELINE 
Eh bien, dis donc, quel accueil ! 
 
LE COMTE 
Décidément, ma chère Jacqueline, on peut dire que vous tombez toujours à l'improviste. 
 
JACQUELINE 
Qu'est-ce qu'il y a mon Charlot, tu n'es pas content de revoir ta Jacotte ? 
 
LE COMTE 
Bien sûr que oui ! 
 
JACQUELINE 
Alors, qu'attends-tu pour m'embrasser ? 
 
LE COMTE 
Voilà bien dix ans que je n'ai plus de vos nouvelles.  
 
JACQUELINE 
Que veux-tu ? L'aventure c'est l'aventure : On sait toujours quand on part, mais on ne sait jamais quand on revient. 
 
LE COMTE 
Vous auriez pu m'envoyer, ne serait-ce, une carte postale, pour me prévenir de votre arrivée. 
 
JACQUELINE 
Tu devrais savoir qu'on ne vend pas de timbres dans la brousse, Charlot. 
 
LE COMTE 
Vous étiez dans la brousse ? 
 
JACQUELINE 
Ne me demande surtout pas d’explications ! Et puis cesse de me vouvoyer, je ne suis pas une étrangère ! 
 
LE COMTE, la prend dans ses bras 
Ce que tu m'as manqué, ma Jacotte ! Sois la bienvenue au château de la Via Doré ! 
 
JACQUELINE 
Dis donc fréro, c'est bien la première fois que tu m'acclames autant. 
 
LE COMTE 
Les temps changent, Jacotte. 
 
JACQUELINE 
Et dire que ça n'a pas toujours été le grand amour entre nous. 
 
LE COMTE 
Le passé, c'est le passé ! A la longue, on finit par changer. 
 
JACQUELINE 
Quand je pense que la dernière fois, tu m'as viré d'ici pour une bouteille. 
 
LE COMTE 
C'était bien plus qu'une bouteille. Et puis, vois-tu, j’ai horreur que l’on fouille dans ma cave personnelle !  
 
JACQUELINE 
En vérité, c'était un prétexte. 
 
 
LE COMTE 
Comment cela, un prétexte ? 
 
JACQUELINE 
Ne fais pas l'idiot, tu sais très bien de quoi je  
veux parler !  
 
LE COMTE 
Je te rappelle que tu as eu ta part dans l'héritage de papa. 
 
JACQUELINE 
Un tiers seulement. 
 
LE COMTE 
C'est normal, Jacotte, puisque le troisième tiers, c'est l'état qui se l'ait mis dans la poche. 
 
JACQUELINE 
Et la mine de diamant, qu'en fais-tu ? 
 
LE COMTE 
La mine de diamant ? 
 
JACQUELINE 
Je suis allée rendre visite à Maître Jacques, ton notaire. Il m'a tout expliqué. 
 
LE COMTE 
Que t'a-t-il expliqué au juste ? 
 
JACQUELINE 
C'est qu'il parle beaucoup quand il picole. Tu sais, Charlot, c'est pas bien le détournement d'héritage ! 
 
LE COMTE 
Cessez de m'appeler Charlot à la fin ! 
 
JACQUELINE 
Faut que je t'avoue une chose, mon grand, je suis au abois ces temps-ci : J'ai ma propriété de Miami à payer et divers emprunts à rembourser. 
 
LE COMTE 
Combien vous faut-il exactement ? 
 
JACQUELINE 
D'après mes experts, la mine vaudrait au bas mot cinq cent millions de dollars. 
 
LE COMTE 
Autrement dit, vous venez me réclamer la moitié ! 
 
JACQUELINETu vois, tu peux me comprendre quand tu veux ! 
 
LE COMTE 
Deux cent cinquante millions de Dollars ? 
 
JACQUELINE 
Il y a un problème ? 
 
LE COMTE 
C'est d'accord ! mais pas ce week-end. 
 
JACQUELINE 
Ca peut attendre un jour ou deux. 
 
 
LE COMTE 
Dans ce cas, repassez lundi matin, je verrais ce que je peux faire pour vous. 
 
JACQUELINE 
Et en attendant, où vais-je loger ? 
 
LE COMTE 
Vous avez réservé une chambre à l'Auberge de la Licorne, n’est-ce pas ? 
 
JACQUELINE 
Comment ? Tu ne veux plus de moi ici. 
 
LE COMTE 
C'est à dire que je vais être très occupé ce Week-end… 
 
JACQUELINE 
Tu n'invites pas ta soeur pour l'heureux évènement ? 
 
LE COMTE 
L'heureux évènement ? 
 
JACQUELINE 
Il parait que mon Charlot va se fiancer ? 
 
LE COMTE 
Mais d'où tiens-tu ces informations ?  
 
JACQUELINE 
J'ai croisé le concierge, tout à l'heure. 
 
LE COMTE 
Je vois, je vois... 
 
JACQUELINE 
Quelque chose ne va pas ? 
 
LE COMTE 
Eh bien oui, je me fiance ! 
 
JACQUELINE 
Tu ne m'invites pas ? 
 
LE COMTE 
Lucie souhaiterait que ses fiançailles se déroulent en tête à tête, vois-tu ? 
 
JACQUELINE 
Pas vraiment ! Bon, alors comme ça, tu vas te fiancer avec ta gouvernante ? Sacré Charlot ! 
 
LE COMTE 
Mais pas du tout ! 
 
JACQUELINE 
Tu comptes bien me la présenter ? 
 
LE COMTE 
Evidemment ! Et d'ailleurs, pas plus tard que maintenant (Il interpelle au loin sa fiancée) Lucie ! Lucie ! 
 
LUCIE, dans la cheminée 
Qu'est-ce que c'est ? 
 
LE COMTE 
C'est moi, Christophe-Rodolphe et j’en passe ! Vous pouvez sortir de votre trou, ma chère. Venez donc par ici ! Je souhaiterais vous présenter ma soeur Jacqueline. 
 
LUCIE, dans la cheminée 
Le monstre est parti ? 
 
LE COMTE 
Pas tout à fait ! 
 
LUCIE, dans la cheminée 
Dans ce cas, je ne viens pas. 
 
JACQUELINE 
Bon, elle accouche ou quoi ? 
 
LE COMTE 
Je vous préviens, Lucie, ma soeur va s'en aller ! 
 
LUCIE, dans la cheminée 
Je viendrai lorsque le monstre sera parti. 
 
LE COMTE 
Vous n'avez rien à craindre, il est inoffensif ! 
 
LUCIE, dans la cheminée 
Je ne vous crois pas. 
 
JACQUELINE 
Elle est constipée ou quoi ? 
 
LE COMTE 
Ma soeur s'impatiente, Lucie. 
 
LUCIE, dans la cheminée 
Je viendrai, mais à une seule condition ? 
 
LE COMTE 
Je vous écoute. 
 
LUCIE, dans la cheminée 
Que le monstre soit attaché ! 
 
JACQUELINE 
C'est quoi cette histoire de monstre, Frangin ? 
 
LE COMTE, se saisit de sa soeur par le bras 
Voilà, c'est fait ! 
 
Fin de la Scène 4 
 
 
------------ 
 
 
Acte 1 / Scène 5 
 
Lucie de Modestie / Le Comte de la Bouche-en-Biais / Jacqueline de la Bouche-en-Biais 
 
LUCIE, sort de la cheminée 
Surtout, ne le lâchez pas ! 
 
JACQUELINE 
C'est bien ce que je disais, mon grand, tu vas te fiancer avec ta gouvernante ! 
 
LE COMTE 
Lucie, permettez-moi de vous présenter : Jacqueline de la Bouche-en Biais !... qui fait son grand retour dans la civilisation, après avoir vécu dix années dans la brousse. 
 
LUCIE 
Où est-elle passée ? 
 
LE COMTE 
Par ici, Lucie ! 
 
 
LUCIE 
Où cela ? 
 
LE COMTE 
Par ici, Lucie ! 
 
LUCIE 
Où donc ? 
 
LE COMTE, désigne sa soeur du doigt 
Là ! 
 
LUCIE 
Votre soeur, le Monssttrrr ? 
 
LE COMTE 
Tout à fait ! 
 
JACQUELINE 
Qu'est-ce qu'elle radote, Charlot ? 
 
LUCIE 
Votre soeur, le Monsssttrrr ? 
 
LE COMTE 
Tout à fait ! 
 
LUCIE 
Votre soeur, le Monsssttrrr ? 
 
JACQUELINE 
Bon, ça va, change de disque, grognasse ! 
 
 
 
LE COMTE  
Jacqueline, permettez-moi de vous présenter Lucie !... avec qui je dînerai en tête à tête, demain soir. 
 
JACQUELINE 
Ravie de connaître la gouvernante de mon frère ! 
 
LUCIE 
Vous faites erreur, Madame, je ne suis pas sa gouvernante.  
 
JACQUELINE 
Et moi, je ne suis pas sa soeur, je suis l'épicière d'à coté. 
 
LE COMTE 
Je vous en prie, ma soeur... 
 
JACQUELINE 
Comme c'est marrant !... Une gouvernante 
teinte en bleu ! 
 
LUCIE 
Cela suffit, Madame ! 
 
LE COMTE, entraîne Jacqueline vers la sortie 
Dites, ma soeur, ne deviez-vous pas réserver une chambre à l'Auberge de la Licorne ? 
 
JACQUELINE 
Vous faites bien de me le rappeler, mon frère.  
 
(Le Comte entraîne Jacqueline vers la sortie) 
 
Fin de la Scène 5 
Acte 1 / Scène 6 
Lucie de Modestie / Augustin. 
 
AUGUSTIN, sort de la cheminée, la pipe à la bouche)-Tout va bien, Mademoiselle Lucie ? 
 
LUCIE 
Pas vraiment, Augustin. 
 
AUGUSTIN 
Comment ? vous ne vous sentez pas bien à la veille de vos fiançailles ? 
 
LUCIE 
Je vais craquer ! 
 
AUGUSTIN 
Il faut vous ressaisir, Mademoiselle ! (Il lui tend la pipe) Tenez, gouttez-moi ceci ! 
 
LUCIE 
Je regrette, mais je ne fume pas. 
 
AUGUSTIN 
Ca va vous relaxer. 
 
LUCIE 
Sans façon. 
 
AUGUSTIN 
« Kaya » peut répondre à tous vos maux,  
Mademoiselle ! 
 
LUCIE 
Qui est Kaya ? 
AUGUSTIN 
“I got to have Kaya now, for the rain is falling...” 
 
LUCIE 
Je vous demande pardon ? 
 
AUGUSTIN 
Autrement dit : « Celui qui satisfait mon âme ! »  
 
LUCIE 
C'est sans danger, au moins ? 
 
AUGUSTIN 
Ni vu, ni connu ! 
 
LUCIE, lui prend la pipe des mains 
Dans ce cas, je veux bien essayer !  
 
AUGUSTIN 
“ I feel so high, i even touch the sky above the falling rain...”  
 
LUCIE 
J'espère que ça va me donner des forces pour faire le ménage ?  
 
AUGUSTIN 
“I feel so good in my neighbourhood!” 
 
LUCIE 
“So here i come again !” 
 
 
AUGUSTIN 
A propos, Mademoiselle Lucie… Qui donc va faire le service ici, maintenant que votre gouvernante s'en est allée ? 
 
LUCIE 
A votre avis ? 
 
AUGUSTIN 
Vous ? 
 
LUCIE 
Il est vrai que je chope des allergies à la vue du ménage.  
 
AUGUSTIN 
Faites-vous aider ! Embauchez un « CEDL ! »  
 
LUCIE 
Un quoi ? 
 
AUGUSTIN 
Un Contrat Emploi Défoulement Liberté ! Vous n'êtes pas au courant des nouvelles mesures de travail prises par l'Etat ? Rendez-vous compte, vous allez pouvoir ne prendre que le meilleur, pendant que votre « CEDL » se chargera de toutes les corvées. 
 
LUCIE 
Cette perle rare doit coûter une fortune. C'est mieux qu'un robot ménager ! 
 
AUGUSTIN 
Pensez-vous, c'est l'Etat qui vous l'offre. 
 
LUCIE 
Et en quel honneur ? 
 
AUGUSTIN 
Vous payez vos impôts, n'est-ce pas ?  
 
LUCIE 
Hélas. 
 
AUGUSTIN 
Eh bien, l'Etat vous offre un lot de consolation en contre parti Non seulement vous avez une main d'oeuvre soumise à bon marché, mais en plus de cela, très compétente. 
 
LUCIE 
Voilà qui est très alléchant ! 
 
AUGUSTIN 
Ce qui vous permet de vous défouler de toutes vos tentions et de vos stress. Ainsi, vous serez plus libre d'esprit pour vous balader et entreprendre des choses plus valorisantes pour votre développement personnel. 
 
LUCIE 
Où dois-je réclamer mon « CEDL » ? 
 
AUGUSTIN 
Bon nombre d'entre eux courent les rues, Mademoiselle. 
 
LUCIE 
Et comment vais-je les reconnaître ? Ils doivent avoir un signe distinctif ? 
 
 
AUGUSTIN 
Vous n'avez qu'à faire paraître une annonce ou bien claquer du doigt, ils apparaîtrons sans mal. 
 
LUCIE 
Je vous demande pardon ? 
 
AUGUSTIN 
Ils se déplacent généralement par dizaine, pour un seul poste, et ne tarde jamais à faire la queue devant la porte. 
 
LUCIE 
Vraiment ? 
 
AUGUSTIN 
Ils sont pleins d'énergie. Plus vous leur en demandez, plus ils en font ! Il suffit simplement de leur faire un petit sourire de temps en temps. Ca les stimule ! Parfois, il vous faut ajouter une petite flatterie, mais c'est très rare. 
 
LUCIE 
Comme c'est merveilleux, l'Etat a enfin compris comment occuper ses citoyens tout en rendant service à des gens de notre condition ! J'y pense… ce type de contrat ne doit pas être éternel ?  
 
AUGUSTIN 
L'Etat vous en met à disposition autant que vous en voulez ; il vous suffit de demander. 
 
LUCIE 
Et si en cours de contrat, je veux me débarrasser de mon « C.E.D.L » parce qu'il est un peu rétif… ? Vous savez, il suffit d'une fois. 
 
AUGUSTIN 
Je vous dis qu'ils sont interchangeables, Mademoiselle. 
 
LUCIE, lui rend la pipe 
C'est parfait, Augustin ! Vous pouvez disposer !  
 
AUGUSTIN 
Bien, Mademoiselle. 
 
LUCIEUne dernière chose… Vous direz à Mamouzelle qu'elle n'oublie pas de préparer le repas pour demain soir. 
 
AUGUSTIN 
No problem ! (Il sort) 
 
Fin de la Scène 6 
 
FIN DE L’ACTE 1 
 
 
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EPILOGUE 
 
Sylvestre (Le facteur) / Lucie De Modestie / 
Le Comte de la Bouche-En-Biais /  
Roberto (Sous les traits d’Emilio le Baladin) 
 
SYLVESTRE, entre 
C’est encore moi, Mademoiselle Lucie ! Navré de devoir vous déranger à nouveau. Seulement, voyez-vous, je suis parti si vite tout à l’heure que je n’ai pas pensé remettre ce colis à Monsieur le Comte. 
 
 
LUCIE 
Vous tombez bien, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
Où dois-je déposer ce colis ? 
 
LUCIE 
Posez-le sur la chaise ! 
 
SYLVESTRE 
Très bien. (Il dépose le colis sur la chaise placée près de la cheminée) 
 
LUCIE 
Maintenant, approchez-vous ! 
 
SYLVESTRE 
Vous ne comptez pas me tirer les oreilles ? 
 
LUCIE 
Prenez un stylobille et une feuille ! 
 
SYLVESTRE 
Pourquoi faire ? 
 
LUCIE 
Répondez-moi par oui ou par non. 
 
SYLVESTRE 
Oui, Mademoiselle. 
 
LUCIE 
Dans ce cas, écrivez ! 
 
SYLVESTRE 
Tout de suite, Mademoiselle ! (Il sort un stylo et une feuille de son sac) Je vous écoute ! 
 
LUCIE, à haute voix 
« Je, soussignée, Mademoiselle Lucie de Modestie, recherche un « CEDL » ! 
 
SYLVESTRE 
C’est quoi un « CEDL » ? 
 
LUCIE 
Se présenter samedi, aux alentours de Midi. 
 
SYLVESTRE 
Mais encore, Mademoiselle ? 
 
LUCIE 
Maintenant, faites-moi circuler cette annonce dans votre entourage. 
 
SYLVESTRE 
Je préfère la coller sur le panneau du village. 
Comme ça, tout le monde la verra ! 
 
LUCIECe sera tout, Sylvestre ! Bonne après-midi. 
 
SYLVESTRE 
Au revoir, Mademoiselle ! (Il sort) 
Roberto : (sous les traits d’Emilio, surgit par la cheminée)-Tout va bien, Lucie ? 
 
LUCIE 
A merveille ! Mais… 
 
ROBERTO 
Parfait ! 
 
 
LUCIE 
Serait-ce vous, mon Emilio ? 
 
ROBERTO 
Monsieur le Comte est ici ? J’ai quelque chose d’urgent à lui communiquer ! 
 
LUCIE 
Comme je vous retrouve, mon coquin. 
 
ROBERTO 
Désolé, Lucie, je suis en mission spéciale, ce matin.  
 
LUCIE 
Embrassez-moi ! 
 
ROBERTO 
Voyons, Lucie, ce n’est pas le moment pour les galipettes, j’ai à faire ! 
 
LUCIE 
Vous ne vous faites pas prier, d’habitude. (Elle le prend par le cou)  
 
ROBERTO 
Je dois absolument voir le Comte ! 
 
LUCIE 
Aurais-je la chance, un jour, de connaître votre véritable identité, mon mignon ? (Elle plonge dans ses bras) 
 
LE COMTE, entre 
Enfin ! je te surprends avec ma fiancée dans tes bras, renégat !  
 
ROBERTO 
Je vais tout vous expliquer, Comte… 
 
LE COMTE, le menace avec sa canne 
C’était donc vrai ! Tu agissais également le jour. 
 
ROBERTO 
Reprenez votre calme, Comte ! J’ai quelque chose d’important à vous communiquer.  
 
(Lucie est toujours dans ses bras) 
 
LE COMTE, le menace avec sa canne 
Hors de ma vue, gibier de potence !  
 
ROBERTO 
Vous ne comprenez pas que Nicole Martin est de retour !  
 
LE COMTE 
Je ne vois pas ce que Nicole martin vient faire dans cette histoire. 
 
ROBERTO, dépose Lucie dans les bras du Comte 
Elle s’est évadée de la prison des Baumettes de Marseille, tout récemment. (Il sort de dessous sa veste un journal qu’il remet au Comte) 
 
LE COMTE, dépose Lucie à terre 
Vous, allez m’attendre dans ma chambre ! Et que ça saute ! 
 
ROBERTO, lui présente le journal 
Aux dernières nouvelles, Nicole Martin dite « La Tentacule » aurait été aperçue dans les parages. 
LE COMTE 
Cela me fait ni chaud, ni froid !  
 
ROBERTO 
Elle aura regagné le « Gang des Châteaux », soyez-en certain ! 
 
LE COMTE 
Et après ? 
 
ROBERTO 
Vous avez tout comme moi qu’elle est très dangereuse ; c’est pourquoi je me charge de votre protection, Comte, et de ce fait… 
 
LE COMTE, entraîne Roberto vers la sortie 
Je commence à en avoir plus qu’assez de vos divagations. Fichez le camp d’ici immédiatement, pauvre idiot ! Et ne remettez plus jamais les pieds chez moi, c’est bien compris ? 
 
 
Fin de l’épilogue 
 
Fin de l’Acte 1 
 
FIN DU 10ième épisode 
AFFAIRE A SUIVRE DANS LE 11ième épisode intitulé : « BRANLE-BAS AU CHÂTEAU » (Partie 2) 
 
 
 
 
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