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Les Aventures Fantastiques de Roberto 
 
 
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LE MANUSCRIT - Merci pour tout, Mr Sylvestre

Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO 
 
Dans : 
 
« LE MANUSCRIT » 
(5-ième épisode) 
 
EPISODE 5 : « LE MANUSCRIT (1996) 
Troisième partie de la pièce « Rendez-vous avec la Pleine Lune » 
 
Personnages Contemporains : 
ROBERTO 
MAMOUZELLE (Tenancière de l'Auberge de la Licorne) 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Sous les traits du Chevalier) 
MADEMOISELLE CATHERINE (sous les traits de Fleurette la sorcière) 
AUGUSTIN (Mari de Mamouzelle) 
LUCIE DE MODESTIE (Fiancée du Comte) 
SYLVESTRE (Le Facteur) 
 
Personnages Moyenâgeux voir Renaissance : 
MICKAËL (Le Troubadour) 
LA VOIX OFF 
 
Lieu : « Auberge de la Licorne » 
(Ancien Relais Postal situé dans le Midi de la France) 
A l’écart du village de Maison-Du-Bois Doré 
 
Auteur : Emilien CASALI 
Genre : Comédie Fantastique 
 
EPISODE 5 : « LE MANUSCRIT (1996) 
Troisième partie de la pièce « Rendez-vous avec la Pleine Lune » (6 à 8 pers) 
 
PROTECTION SACD  
Contact : Emilien CASALI – (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
 
 
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR DECOUVRIR EN LECTURE INTEGRALE LA PIECE "Rendez-vous avec la Pleine Lune" d'où est extrait l'épisode 5 "Le manuscrit" 
 
Acte 1 / Scène 1 
 
De nos jours... à l'Auberge de la Licorne... 
 
ROBERTO, AUGUSTIN, MADEMOISELLE CATHERINE 
MAMOUZELLE, SYLVESTRE 
 
Augustin surgit des chambres, un bâton en main, et va se servir un verre de Champinelle au Bar. Après quoi il s'assoit sur un tabouret. 
 
ROBERTO, surgit avec un bâton en main 
Te voilà donc, Chenapan ! Il me tardait d'enfin te rencontrer. 
 
AUGUSTIN 
Seigneur ? Vous ici ? 
 
ROBERTO 
Prends ton bâton, Chevalier ! L'offense que tu m'as causée est par trop grande. 
 
AUGUSTIN 
Je vous assure que je n’ai point cherché à revoir votre fille.  
 
ROBERTO 
Ton manque de respect envers ma personne est un affront qu'il nous faut laver de ton sang. 
 
AUGUSTIN 
Nous devons taire nos discordances, elles n'ont plus lieu d'être face à l'Amour que je partage avec votre fille. 
 
ROBERTO 
Jamais ! M'entends-tu ? Jamais une chose pareille ne se produira !  
 
AUGUSTIN 
Attention ! Je risque de vous blesser.  
Augustin désarme Roberto et le fait tomber à terre. Mademoiselle Catherine est sortie des chambres entre temps et observe la  
scène…. 
 
AUGUSTIN 
Cessons ce combat, à présent. 
 
ROBERTO 
Fais ce que tu dois faire, tue-moi, puisque tu m'as battu ! 
 
AUGUSTIN 
Je ne vois point la raison de vous tuer. J'aime votre fille et veux  
donc aussi votre amitié. 
 
C’est alors que Catherine se jette sur Augustin et l'étrangle. 
 
AUGUSTIN 
Que se passe-t-il ? Que fait-elle ? Arrêtez, voyons ! Vous m'étranglez ! (Mademoiselle Catherine lâche Augustin qui s’adresse à Roberto) Tu aurais pu me prévenir qu'on allait m'étrangler, Roberto. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Comment, mon ami, vous ne connaissiez pas le sujet de cette pièce ? 
 
AUGUSTIN 
Pas ce passage là. Et puis, d'abord il s'agit de théâtre que je sache. vous auriez pu me prévenir et être plus délicate à mon endroit. 
 
ROBERTO 
Catherine nous aidait à développer cette scène, Augustin. Et je trouve cela plutôt intéressant. 
 
AUGUSTIN 
Eh bien, pas moi. 
 
ROBERTO 
En tous cas, pour un comédien débutant, je trouve que tu joues remarquablement bien. Je te félicite, ainsi que vous, Catherine, pour ce rôle imaginaire… quoique la fois prochaine, vous essayerez d'être un peu plus docile avec notre ami. 
 
AUGUSTIN 
Il n'y aura pas de prochaine fois. 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine 
Cesse de divaguer, Augustin ! Tu as du travail à faire, me semble-t-il ? Quant à vous, Mademoiselle la Députée Régionale, vous commencez à nous envahir un peu trop depuis quelques temps. Respectez notre tranquillité. Ici, ce n'est pas à la foire. 
 
AUGUSTIN 
Voyons, chérie, en voilà une façon de s'adresser à Catherine.  
 
ROBERTO 
Laisse tomber, Augustin, ce n'est pas bien grave ! 
 
MAMOUZELLE 
Toi, Roberto, arrête d'entraîner mon mari ! Ca commence à bien faire ! Tu ferais bien de préoccuper de tes fiançailles au lieu de divaguer autant ! (Puis) Quant à vous, Mademoiselle casse pompon, je vous conseille de ne plus tourner autour de mon mari, ok ? 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Je vous serai grée d'employer un autre ton avec moi, Madame. On n’a pas élevé les cochons ensemble. 
 
MAMOUZELLE 
Prenez la porte si vous n’êtes pas contente, mademoiselle la mijaurée !  
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Allez donc faire bouillir vos spaghettis ! 
 
MAMOUZELLE 
Je vais vous les mettre où je pense mes spaghettis. 
 
AUGUSTIN 
Calme-toi, Mamouzelle ! 
 
MAMOUZELLE 
J'étais certaine que cette chipie viendrait nous faire des histoires. Je l'ai pressenti à la minute même où elle a franchi le pas de cette porte. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Quel toupet ! 
 
ROBERTO 
Gardez votre calme, Catherine ! 
 
MAMOUZELLE, s’adressant à Roberto 
C’est ça, mets-toi à ses genoux, poivrot ! 
 
AUGUSTIN 
Cela suffit, Mamouzelle, rentre dans ta cuisine ! 
 
SYLVESTRE 
Holà ! Holà ! Ce n'est pas un peu fini ce chahut, on vous entend brailler jusqu'à l'autre bout du village ! Que se  
passe-t-il là-dedans ? Serait-ce la venue de la Pleine Lune qui vous tape sur les nerfs ? 
 
AUGUSTIN 
Il s'agit d'une querelle de bonne femme, facteur. Ma femme refait sa crise. 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine 
C'est plutôt mon poivrot de mari qui flirte avec Mademoiselle la chipie Régionale. 
 
AUGUSTIN 
Rentre dans ta cuisine immédiatement !  
 
Il l'entraîne dans la cuisine 
 
ROBERTO, entraîne Catherine dans le jardin 
Allons prendre l'air dans le jardin, Catherine. 
 
AUGUSTIN, de retour de la cuisine 
Monsieur Sylvestre désire prendre un verre de Champinelle ? 
 
SYLVESTRE 
J'accepte, à condition que vous trinquiez avec moi. 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine 
Et ça continue de se poivrer sous mon nez ! 
 
AUGUSTIN 
Rentre dans ta cuisine ! 
 
SYLVESTRE, lui remet plusieurs enveloppes 
Tenez, Augustin, voici du courrier pour Monsieur le Comte. Comme vous pouvez le constater, il est très demandé en ce moment. Il doit sûrement s'agir d'acheteurs pour le château de la Via Doré ? Ca va faire plaisir à sa Majesté ! 
 
AUGUSTIN 
Sa majesté n'a plus l'intention de le vendre.  
 
SYLVESTRE 
Ne me dites pas qu’elle a changé d'avis ? 
 
AUGUSTIN 
Il est guéri de son allergie, voilà tout !  
 
SYLVESTRE 
Je ne le crois pas. 
 
AUGUSTIN 
Vous voulez bien nous lâcher cinq minutes avec vos contes de fées.  
 
SYLVESTRE 
C'est que ce soir, la lune sera pleine ! 
 
AUGUSTIN 
N’allez pas chercher la petite bête, Sylvestre ! 
 
SYLVESTRE 
Son allergie ressurgira, croyez-moi ! 
 
AUGUSTIN 
Je crois plutôt que le remède du Docteur Castaneda a fait son effet. De plus, Roberto et moi avons eu une grande conversation avec Monsieur le Comte tout à l'heure, et sommes arrivés à la déduction suivante… primo : que votre grand-père aurait, dans un état second, imaginé ce canular. Secondo : que l'allergie du Comte était en fait héréditaire.  
 
SYLVESTRE 
Vous mettriez la parole de grand-père en doute ? 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine 
Votre grand-père était un poivrot, Sylvestre ! 
 
AUGUSTIN 
Occupe-toi des spaghettis, Mamouzelle ! 
 
Il raccompagne Mamouzelle dans la cuisine 
 
SYLVESTRE 
Comment cela, mon grand-père était un poivrot ? 
 
AUGUSTIN, sort de la cuisine 
Disons plutôt qu'il aurait inventé ce conte de fées après une soirée bien arrosée. 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine 
C'est bien ce que je disais, c'était un poivrot ! 
 
AUGUSTIN 
Retourne dans ta cuisine immédiatement ! 
 
MAMOUZELLE 
Mon poivrot de mari a peur de choquer notre facteur ? Rassure-toi, ce n’est pas un saint lui non plus. 
 
AUGUSTIN 
Ferme-la ! 
 
MAMOUZELLE 
Très bien, je vais la fermer une fois pour toute !  
 
Elle prend la direction des chambres 
 
Fin de la Scène 1 
 
------------------------ 
 
 
Acte 1 / Scène 2 
 
SYLVESTRE, LE COMTE, AUGUSTIN, MAMOUZELLE, ROBERTO. 
 
SYLVESTRE 
Ce que votre femme raconte là est tout de même étonnant, Augustin ? 
 
LE COMTE, sort de la chambre 
Il n'y a rien d'étonnant à cela, Sylvestre ! (Puis) Servez-moi une bouteille de Champinelle, Augustin. 
 
AUGUSTIN 
Monsieur le Comte n'est toujours pas retourné à son château ?  
 
LE COMTE 
J'y retournerai demain. Je suis encore sous le choc, comprenez-vous ? D'ailleurs, Sylvestre, je profite de votre présence à l’Auberge pour vous demander de cesser une fois pour toute avec vos ragots. 
 
SYLVESTRE 
De quoi m'accusez-vous, Monsieur le Comte ? 
 
LE COMTE 
Je ne vous accuse de rien, mon ami. Je vous demande simplement de cesser de colporter dans tout le voisinage cette histoire stupide au sujet de fantômes. Cela fait trop longtemps que votre grand-père et vous, vous laisser aller à ces affabulations qui m'exaspèrent au plus haut point.  
 
SYLVESTRE 
Mais, Monsieur le Comte... 
 
LE COMTE 
Suffit ! Ou bien je t'étrangle, gibier de potence ! 
 
AUGUSTIN 
Il est vrai, Sylvestre, que le fait même d'en rajouter toujours un peu plus au fil des décennies n'aide en rien, Monsieur le Comte, quant à rétablir sa réputation. 
 
LE COMTE 
Voilà cinquante ans que cela dure. Il serait grand temps de taire cette rumeur idiote et sans fondement.  
 
SYLVESTRE 
Cette histoire est pourtant vraie. 
 
LE COMTE 
Je vous rappelle qu’il s'agit-là de mes affaires, facteur. Dès lors, je vous prierai de ne plus vous y mêler. Entendu ? 
 
SYLVESTRE 
Mais puisque je vous dis que... 
 
LE COMTE 
Je vous demande de vous taire ! Cela commence à bien faire !  
 
SYLVESTRE 
A vos ordres, Majesté ! 
 
AUGUSTIN, remet plusieurs lettres au Comte 
Tenez, Comte, voici du courrier pour vous. 
 
LE COMTE 
Beaucoup de monde semble s'intéresser à mon château ? (Il ouvre plusieurs lettres qu’il consulte) Bon sang ! Je parlais de vendre mon château et non ma propriété. 
 
AUGUSTIN 
Quelque chose ne va pas, Comte ? 
 
 
LE COMTE 
C'est incroyable, augustin ! Tout le monde souhaite m'acheter la propriété alors que cela n’était pas stipulé dans l'annonce. 
 
SYLVESTRE, lui remet une lettre 
Tenez, Majesté ! Voici une enveloppe spéciale que je devais vous remettre en main propre. Il s'agit du Centre National d'Archéologie. 
 
LE COMTE 
Le Centre National d'Archéologie, dites-vous ? Qu'est-ce que cela veut dire ? Donnez-moi cette lettre, imbécile ! 
 
SYLVESTRE 
Je crois bien qu'il intéresse au trésor du Chevalier à la Licorne ? 
 
LE COMTE 
Il y aurait un trésor enfoui dans mes terres ? Pourtant, personne n'était au courant dans notre famille. 
 
SYLVESTRE 
C'est la suite logique du Conte de fées. 
 
MAMOUZELLE, sort de la chambre, une valise en main 
Décidément, ces grands enfants persistent à croire à toutes ces histoires débiles. Mais enfin, je dois la fermer, m’a-t-on dit ? Messieurs, je vous souhaite le bonjour ! Je reviendrai à la fin des temps lorsque s'achèvera cette histoire sans queue ni tête. 
 
AUGUSTIN 
Où comptes-tu aller ainsi, Mamouzelle ? 
 
MAMOUZELLE 
Je pars en vacances. Je ne supporte plus tes divagations.  
 
AUGUSTIN 
Tu n’as pas l'intention de me laisser seul à l'Auberge ? 
 
MAMOUZELLE 
Tu n'es plus seul à présent, d'autres poivrots ont rejoint ton cercle intime. 
 
AUGUSTIN 
Tu es enceinte, oublies-tu ? 
 
MAMOUZELLE 
Tiens donc, c'est maintenant que tu le remarques ! Jusque-là, c'était tout pour ton Champinelle et tes fantômes, sans oublier ta chère Catherine adorée. 
 
AUGUSTIN 
Ne fais pas l'idiote, reste ici !  
 
MAMOUZELLE 
Ne me touche pas ! 
 
AUGUSTIN 
Mais, où vas-tu aller ? 
 
MAMOUZELLE 
Je m'en vais raconter notre joli conte de fées dans tout le voisinage. Comme ça, Monsieur Sylvestre n'aura plus à se fatiguer. Notre entourage sera sûrement ébloui de connaître la légende des poivrots !  
 
(Mamouzelle quitte les lieux ensuite. Le Comte lit son courrier pendant ce temps-là) 
 
AUGUSTIN 
Je ne vais quand même pas supporter ses crises jusqu'à l'accouchement. 
 
SYLVESTRE 
Ne vous en faites pas, cher maître, votre petite dame finira par se calmer... ces trucs-là, ça s'arrangera à la longue.  
 
AUGUSTIN 
Alors vous, Sylvestre, ne m'adresser plus jamais la parole ! C'est un peu de votre faute, tout ça ! Avec vos histoires à dormir debout, depuis quelques temps nous avons le sommeil léger dans notre auberge. 
 
ROBERTO, fait son retour 
Ne t'en prends pas ainsi à notre bon facteur, Augustin, il n'y est pour rien. 
 
 
AUGUSTIN 
Toi, tu ferais bien de te taire ! A cause de tes divagations, mon auberge est devenue invivable, et ma femme a fini par me confondre avec toi. Et puis, d'abord, j'attends toujours ton remède.  
 
LE COMTE 
Cessez de vous en prendre à tout le monde, Augustin ! 
 
AUGUSTIN 
Quant à vous, Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biéééé, il est grand temps de regagnez votre château. Je vais finir par chopper moi aussi votre allergie. (Soudain, pris de tremblement, il se tord dans tous les sens) Aïe ! Aïe ! Aïe ! ma crise d'épilepsie me reprend !  
 
ROBERTO 
Vite ! Dépêchons-nous de lui préparer une infusion ! Retenez-le, Messieurs, et empêchez-le d'avaler sa langue ! (Il rentre dans la cuisine) Tiens bon, Augustin, le Docteur Castaneda va te sortir de là !  
 
SYLVESTRE, maintient Augustin à terre 
Restez tranquille, Augustin !  
 
LE COMTE, le maintient également 
Ne gesticulez pas autant, cher ami, nous allons vous soigner.  
 
ROBERTO, sort de la cuisine avec un entonnoir et une casserole 
Une chance que l’infusion était prête ! Ce sera du temps de gagner ! Il n'y a plus qu'a lui faire avaler. Surtout, ne lâchez pas sa langue ! (Un temps) Dans quelques minutes, tu seras un homme nouveau, Augustin ! (A l’aide de l’entonnoir, il fait boire le remède à Augustin) Voilà, c'est fait ! On peut le lâcher maintenant.  
 
AUGUSTIN, se relève 
Mon dieu ! J'ai la tête qui tournicote.  
 
LE COMTE 
Votre allergie était plus tenace que la mienne. 
 
ROBERTO, s'adresse à Augustin 
Je te conseille de te faire une infusion tous les soirs, ainsi ta crise se dissipera sous peu. Bon, maintenant, je vais t'aider à regagner ta chambre, u dois te reposer.  
 
Roberto accompagne Augustin à sa chambre 
 
LE COMTE, passe derrière le bar et se sert un verre 
Tous ces évènements m'ont donné soif ! Je vous sers un verre, Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
C’eut été un grand plaisir pour moi que de trinquer avec vous, Comte, mais Hélas, je dois partir sur le champ. Vous ferez mes  
amitiés au Chevalier de la Bouche-en-Bié de ma part ! 
 
LE COMTE 
Je vous demande pardon, Facteur ? 
 
SYLVESTRE 
J'ai ouï dire que votre ancêtre était de retour, Majesté. 
 
LE COMTE, le prend par les oreilles et l’entraîne vers la sortie 
Fichez-moi le camp d'ici, immédiatement ! 
 
Fin de la scène 2 
 
 
-------------------------- 
 
 
Acte1 / Scène 3 
 
ROBERTO, LE COMTE, MADEMOISELLE CATHERINE 
 
ROBERTO, sort de la chambre, se dirige vers le bar et se sert un verre 
Toutes ces émotions m'ont donné soif à moi aussi ! Dites-moi, Comte, ne deviez-vous pas retourner au château de la Via Dorée, aujourd'hui ?  
 
LE COMTE 
Demain matin... demain matin... le choc, comprenez-vous ?  
 
ROBERTO 
Vous ne comptez pas le vendre ? 
 
 
LE COMTE 
Bien sûr que non ! Puisque nous savons maintenant qu'il n'est pas la cause de mon allergie. Et puis, d'abord, il représente le patrimoine de ce Comté, n'est-ce pas. J’ai d’ailleurs failli commettre une erreur monumentale en le quittant. (Puis) Je trouve tout de même étonnant que tout le monde s'intéresse à ma propriété viticole !? 
 
ROBERTO 
Je vous demande pardon ? 
 
LE COMTE 
Figurez-vous, mon cher Roberto, que j'avais fait paraître une annonce dans le journal. En effet, je comptais mettre en vente le château, aussi, j'invitais les personnes intéressées à prendre contact avec moi par courrier. Or, lorsque j'eus des réponses, seule la propriété était le centre d'intérêt des éventuels acheteurs. 
 
ROBERTO 
Etonnant ! 
 
LE COMTE 
J'ai reçu également une lettre du centre d'archéologie qui m'apprit que des fouilles devrait avoir lieu dans ma propriété prochainement. Il y aurait un trésor enfoui dans mes terres. Ce qui est plus étonnant encore est le fait que personne dans notre famille n'était au courant.  
 
ROBERTO 
Qui sait si les anciens propriétaires ne l'étaient pas ?  
 
LE COMTE 
Il n'y a jamais eu d'autres châtelains en dehors des membres de ma famille. De générations en générations, le château et les terres restent notre propriété. Et combien même s'il y avait un trésor enfoui dans mes terres, je serais tout naturellement le premier à en être avisé. Vous ne croyez pas ?  
 
 
 
ROBERTO 
Point d'inquiétude, mon cher, puisque vous ne comptez pas vendre votre château. 
 
LE COMTE 
Cela m'intrigue tout de même de savoir qu'il y aurait un trésor enfoui !? 
 
ROBERTO 
Ne s'agirait-il pas là encore d'un nouveau conte de fées ? 
 
LE COMTE 
Peut-être bien, Roberto… Mais cela devient tout de même étrange !? Toutes ces histoires, ces temps-ci, au sujet de fantômes ... cette coïncidence avec l'allergie, cinquante ans, jour pour jour après celle de mon grand-père... tous ces gens qui veulent m'acheter ma propriété viticole, et maintenant, le Centre National d'Archéologie qui s'intéresse à un trésor enfoui dans mes terres... cela fait beaucoup d'évènements en si peu de temps, ne trouvez-vous pas ? 
 
ROBERTO 
Il en faut des ingrédients pour faire un joli conte de fée ! Allons, réveillez-vous, tout cela est bel et bien fini ! 
 
LE COMTE 
Vous avez raison, changeons de sujet ! A propos, où en êtes-vous avec vos fiançailles ? 
 
ROBERTO 
Hélas, je n'ai pu me rendre à Florence ces jours-ci, j'ai été frappé par la grippe. 
 
LE COMTE 
Vous en profitez donc pour vous consacrer à votre projet théâtral.  
 
ROBERTO 
D’ailleurs, je vais faire une étude plus approfondie sur le sujet car l'auteur du manuscrit original, un certain Frère David, je ne sais pour quelle raison, n'a pu achever la fin de son oeuvre. Et le plus étrange, c'est qu'il s'est arrêté au beau milieu d'une scène importante.  
 
LE COMTE 
S'agit-il de la pièce que vous souhaiteriez donner en représentation dans l'une des grandes salles du château de la Via Dorée ? 
 
ROBERTO 
Tout à fait ! 
 
LE COMTE 
Je suis partant pour ce magnifique projet ! Seulement voilà, si vous comptez la jouer à la date prévue, il vous faudra trouver une fin à temps !  
 
ROBERTO 
Mais pour ce faire, il me faut résoudre un mystère non élucidé sur le plan historique. Car, je pense qu'il pourrait s'agir d'un complot fomenté à l'encontre du héros ? Je ne puis rien affirmer encore. 
 
LE COMTE 
Quoiqu'il en soit, si vous réussissiez un coup pareil, vous attireriez beaucoup de monde et par là même les journalistes. 
 
ROBERTO 
Pour l'heure, je vais continuer mes investigations à la bibliothèque municipale de Montpellier. 
 
LE COMTE, finit son verre 
Je vous accompagne, j'ai besoin de prendre un peu d'air.  
 
Ils quittent les lieux 
 
 
Fin de la scène 3 
 
 
----------- 
 
Acte 1 / Scène 4 
 
AUGUSTIN, MADEMOISELLE CATHERINE, LE COMTE 
 
AUGUSTIN, sort de la chambre 
Bon sang, ce qu'il fait froid ici ! (Il place une bûche dans le feu qui se rallume) Maintenant, c'est l'heure de l'infusion !  
 
MADEMOISELLE CATHERINE, sort de la cuisine, une tasse de thé en main 
C'est l'heure de prendre votre infusion, mon cher Augustin ! 
 
AUGUSTIN 
Comment l'avez-vous devinée ? 
 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
C'est mon petit doigt qui me l'a dit ! Buvez, tant que c'est chaud ! 
 
AUGUSTIN, se saisit de la tasse 
C’est merveilleux ! J’attendais cet instant avec impatience. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE, lui caresse le dos 
Tout ira bien, ne vous en faites pas ! 
 
AUGUSTIN 
Que faites-vous ? 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
J'essaie de vous consoler, tout simplement.  
 
 
AUGUSTIN 
Si jamais ma femme vous voyait agir de la sorte... j’en prendrais pour mon grade, à coup sûr ! 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Mamouzelle vous a quitté, mon ami, l'auriez-vous oublié ? Nous sommes seuls à présent, libre de nos choix et de nos fantaisies, n’est-ce pas ? 
 
AUGUSTIN 
Cela me gène un peu, tout de même. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Laissez-vous faire, voyons. Vous avez besoin de tendresse et de caresses temps-ci… hélas, votre femme n'est pas là pour vous les prodiguer. 
 
AUGUSTIN 
C'est un peu vrai ce que vous dites-là, Catherine. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Vous seriez bien bête de ne pas en profiter. La vie est courte… 
 
AUGUSTIN 
Après tout, vous avez raison, ma femme n'avait qu’à se tenir sagement à sa place. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Comme vous savez bien raisonner, mon chéri ! C'est d'ailleurs pour cette raison que je vous ai choisi pour mon projet. Je vous trouve sensationnel, Augustin ! 
 
AUGUSTIN 
Tout le plaisir est pour moi, my darling ! 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
A propos... une charmante personne du prénom de Lucie a téléphoné à l'heure de la sieste et se disait être la fiancée de Monsieur le Comte. Elle fait savoir à ce dernier qu'elle viendra le rejoindre à l'Auberge de la Licorne lorsque paraîtra la Pleine Lune dans les cieux. Elle insiste pour que ce dernier soit au rendez-vous. 
 
AUGUSTIN 
Très bien, je lui ferai la commission. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Quant à vous, Augustin, je souhaiterais que vous me rejoigniez dans ma chambre après le dîner. 
 
 
AUGUSTIN 
Compter sur moi, my darling !  
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
A tout à l'heure, mon chéri ! (Elle rentre dans la chambre) 
 
AUGUSTIN 
Tiens ! Et si je me préparais une autre infusion en attendant ?  
(Il rentre dans la cuisine) 
 
LE COMTE, fait son retour 
Debout là-dedans ! Ce n'est plus l'heure de la sieste ! J'ai soif ! 
 
AUGUSTIN, sort de la cuisine 
Vous tombez très bien, Monsieur le Comte. Une personne a laissé un message pour vous cet après-midi, vous donnant rendez-vous avec la Pleine Lune.  
 
LE COMTE 
Je vous ai dit récemment que je ne comptais plus vendre mon château. 
 
AUGUSTIN 
Cette demoiselle ne souhaite pas du tout acheter le château.  
 
LE COMTE 
Ma propriété n'est pas à vendre, non plus. 
 
AUGUSTIN 
Mademoiselle Lucie souhaiterait tout simplement que vous soyez présent pour sa venue lorsque paraîtra la Lune Pleine. 
 
LE COMTE 
Mademoiselle Lucie, dites-vous ? Vous ne pouviez pas me dire plus tôt qu'il s'agissait d'elle ? 
 
AUGUSTIN 
Monsieur le Comte s'est trouvé une fiancée ? 
 
 
LE COMTE 
Il s'agit d'une charmante demoiselle que j'ai rencontrée récemment, lors d'une réception donnée par son père le Baron de Modestie, et pour laquelle j'en fus épris lorsque je la vis pour la première fois. Il y a cependant un Léger problème qui vient ternir ce charmant tableau. Ce serait trop long à vous expliquer. 
 
AUGUSTIN 
Nous n'avons point de secret l'un pour l'autre, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE 
Tout ce que je puis vous dire est que leur famille et la mienne sont rivales depuis toujours… Vous dites qu'elle viendra ce soir ? 
 
AUGUSTIN 
Sois au rendez-vous, te dis-je, elle y sera, Noble Chevalier ! 
 
LE COMTE 
Plait-il ? 
 
AUGUSTIN 
A plus tard, Noble Chevalier ! Que les rêves vous soient doux !  
Il va dans la chambre 
 
LE COMTE 
C’est cela, à plus tard, Augustin ! (Puis il se parle à lui-même) Qui donc a bien pu prévenir Lucie que je me trouvais à l'Auberge de la Licorne ? Je me demande s'il ne s'agirait pas de ce bougre de Sylvestre !? Décidément, il ne pourra jamais garder sa langue dans sa poche. Enfin, ce n’est pas bien grave ! Et puis, qui sait ? Sans doute a-t-il deviné que je mourrais d'envi de revoir ma belle ? Ah, il me tarde de la serrer dans le creux de mes bras ! Allons de ce pas chercher des bûches au fond du jardin ! Ce soir, la douce damoiselle ne devra pas prendre froid. (Il sort) 
 
Fin de la scène 4 
 
 
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Acte 1 / scène 5 
 
MICHAËL (Le Troubadour), LE CHEVALIER (gisant sur le sol) 
LA VOIX OFF 
 
Quelques siècles en arrière, au Relais Postal... 
 
MICHAËL 
Mon Dieu ! Un corps gisant au sol. Il ne me faut pas rester en ces lieux, l'on risquerait fort de me faire porter la culpabilité de ce crime. Voyons tout de même s'il est bien mort. 
 
Le troubadour examine le corps du Chevalier 
 
MICHAËL 
Partons, à présent ! Ma route est encore bien longue. Toutefois, avant mon départ, je vais me désaltérer quelque peu… Ah, voici un verre ! Il ne me reste plus qu'à trouver de l'eau. 
 
Le troubadour verse l'eau dans le verre et soudain, une lueur provenant du fond du verre lui éclaire le visage. 
 
MICHAËL 
Oh ! Une bague vient d'apparaître dans le fond de ce verre. Pourtant, elle ne s'y trouvait point l'instant plus tôt. 
 
LA VOIX OFF 
Apparaître et disparaître, tel est le pouvoir de cette bague ! Elle te conduira au pays de Montpellier, là où tu dirigeais tes pas. Elle t'y guidera sans détours afin que tu puisses accomplir ta quête ! Ainsi, tu entreras dans la Légende des Compagnons Balladins !  
 
MICHAËL 
Mais qui sont les Compagnons Balladins, et qui es-tu pour connaître l'issue de mon voyage ? 
 
LA VOIX OFF 
Va, et ne te poses point de questions ! Les réponses t'apparaîtront en chemin. 
 
 
MICHAËL 
Que se passera-t-il ? Comment les découvrirai-je ?  
 
La Voix off s'est tue. Le troubadour comprend qu'il lui faut prendre la route et aller vers sa destinée. Il place la bague dans son écrin, met le tout dans sa bourse, puis quitte les lieux rapidement 
 
Fin de la Scène 5 
 
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Acte 1 / scène 6 
 
De nos jours... à l'Auberge de la Licorne... 
 
SYLVESTRE, LE COMTE 
 
SYLVESTRE, entre en chantant 
“I'm singing in the rain... just singing in the rain ... what a glorious high sphere ... I’m happy again » Bonsoir la compagnie ! Mais où sont-ils passés ? Augustin ! Mamouzelle ! Roberto ! Monsieur le Comte ! Eh bé, ma fois ! En attendant leur arrivée, je vais me servir un verre de Champinelle. 
 
Sylvestre se sert un verre, puis s'assoit sur un tabouret 
 
LE COMTE, arrive du jardin les bras chargés de bûches 
Que faites-vous là, Sylvestre ? Vous n'êtes pas au travail ? 
 
SYLVESTRE 
C'est à dire que ma tournée matinale a été plus longue que d'habitude aujourd'hui. 
 
LE COMTE 
Je vois que monsieur le facteur a passé plus de temps à faire la causette avec le voisinage, ces temps-ci. 
 
SYLVESTRE  
Qu'entendez-vous par « passé plus de temps à faire la causette avec le voisinage, ces temps-ci »? 
 
LE COMTE 
Vous savez bien, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE  
Qu'insinuez-vous par là ? 
 
LE COMTE 
Je voudrais d'ailleurs vous remercier pour le rôle que vous avez innocemment joué dans la surprise qui m'attend ce soir.  
 
SYLVESTRE  
Que me chantez-vous là ? 
 
LE COMTE 
Pour une fois, mon ami, vous n'avez pas parlé pour rien. 
 
SYLVESTRE  
Mais il faut bien que je communique, c'est un peu cela aussi, mon métier. 
 
LE COMTE 
Ce n'est pas là un mauvais jugement. Bien au contraire… Bien au contraire… 
 
SYLVESTRE 
Vous voulez bien vous expliquer une fois pour toute. 
 
LE COMTE 
Une jolie personne m'a appelé, cet après-midi. Celle-ci me donne rendez-vous à la pleine Lune. Merci pour tout, Sylvestre !  
 
SYLVESTRE 
De qui s'agit-il ? 
 
LE COMTE 
Comment, on n'en parle pas encore dans le voisinage ? 
 
SYLVESTRE  
Je vous assure que non, monsieur le Comte ! 
 
 
LE COMTE 
Ignorez-vous que je noue une relation amoureuse avec Mademoiselle Lucie de Modestie ? 
 
SYLVESTRE  
Je l'ignore. 
 
LE COMTE 
Vous l'ignorez ? 
 
SYLVESTRE 
Je l'ignore. 
 
LE COMTE 
Merci quand même. 
 
SYLVESTRE 
Je vous jure que je ne lui ai rien dit du tout !  
 
LE COMTE 
Mais oui, mais oui, c'est cela, vous ne lui avez rien dit du tout. C'est entre vous et moi, facteur. Promis, juré !  
 
SYLVESTRE 
C'est comme vous voudrez, Majesté ! 
 
LE COMTE 
Mais oui, mais oui, c'est entre vous et moi. 
 
SYLVESTRE 
A propos, Majesté, Roberto n’est pas là ? J'aurai plusieurs renseignements à lui communiquer concernant sa pièce de théâtre inachevée.  
 
LE COMTE 
Il est allé à la bibliothèque de Montpellier cet après-midi. A son retour, je pourrai lui transmettre un message de votre part.  
 
SYLVESTRE 
Je le lui transmettrai moi-même. A plus tard, noble Chevalier !  
 
LE COMTE 
Chevalier, dites-vous? 
 
SYLVESTRE 
La Lune ne devrait point être longue à se montrer. Que les étoiles éclairent votre chemin et que les rêves vous soient doux ! (Il quitte aussitôt les lieux) 
 
LE COMTE 
Certes, doux, ils le seront ! 
 
Fin de la scène 6 
 
 
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Acte 1 / Scène 7 
 
LE COMTE, AUGUSTIN, ROBERTO, MADEMOISELLE CATHERINE 
 
AUGUSTIN, surgit, un bâton en main 
Ah ! Te voilà chenapan ! 
 
LE COMTE 
Augustin ! Mais, que vous arrive-t-il ? Que faites-vous avec ce bâton ? 
 
AUGUSTIN 
Je vais te montrer de quel bois je me chauffe, chenapan ! 
 
LE COMTE 
Ah ! J'y suis... vous travaillez la réplique de Roberto. 
 
AUGUSTIN 
Je vais t'appendre à me manquer de respect. 
 
LE COMTE 
Posez ce bâton, mon ami, vous n'êtes plus un enfant pour jouer ainsi au mousquetaire, voyons !  
 
AUGUSTIN 
Bats-toi, Chevalier ! 
LE COMTE, se saisit d'une bûche 
C’est vous qui l'aurez voulu, mon cher ! Va pour un petit duel ! En garde !  
 
Aussitôt, un combat s'engage entre eux. Au bout de quelques instants, Augustin se retrouve à terre. 
 
LE COMTE 
Désolé; Augustin, mais vous m'y avez obligé… 
 
MADEMOISELLE CATHERINE, s'est placée dans le dos du Comte entre temps afin de l'égorger 
Voilà bien des siècles que je rêvais de cet instant ! (Elle se jette sur lui et l'étrangle) Ton heure est venue, Chevalier ! 
 
ROBERTO, surgît au même moment, un bâton en main 
Lâchez Monsieur le Comte, immédiatement ! 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Je vois que la suite de cette histoire t’intéresse, Baladin ! 
 
ROBERTO 
J'avais quelques doutes à votre sujet, mademoiselle la soi-disant Députée, alors je me suis renseigné, et c'est ainsi que j'ai appris votre imposture, Fleurette la sorcière ! La vrai Catherine est décédée depuis une semaine. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE, prend soudain l'apparence de Fleurette la sorcière 
Tu m'as démasqué, Roberto ! 
 
ROBERTO 
Vous connaissiez trop bien le sujet du manuscrit de Frère David, ce qui m'amena à avoir des soupçons sur vous. 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Celui-là, je ai écrasé entre mes ongles ! C’est tout ce qu’il méritait ! 
ROBERTO 
Vous saviez aussi que son héros était l'ancêtre de Monsieur le Comte. 
 
 
MADEMOISELLE CATHERINE 
Je lui ai fait subir le même sort qu'à ce damné scribouillard de Frère David. Le Chevalier et ses descendants ont toujours été les ennemis de ce Comté. Durant leur existence, ils ont dépossédé mon peuple de tous ses biens. Ils méritent un châtiment pour ces crimes.  
 
Déchaînée de colère, elle se jette sur le Comte et l’égorge. Roberto l'en empêche. Puis un combat de bâton s'engage entre eux. Fleurette finit par désarmer Roberto, puis à l’assommer. Après quoi, elle se dirige vers le Comte et l'égorge violemment. 
 
LE CHEVALIER DE LA BOUCHE-EN-BIE, sort de la cheminée 
Moi aussi, j'attendais ce jour depuis des éternités, vieille sorcière !  
 
Le Chevalier lui frappe sur la tête avec une bûche, l'assomme, la prend dans ses bras et l'entraîne dans la cheminée. Fleurette pousse un énorme cri strident. 
 
 
Fin de la Scène 7 
 
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Epilogue 
 
Quelques instants plus tard... 
 
ROBERTO, SYLVESTRE, AUGUSTIN, LE COMTE, LUCIE DE MODESTIE, MAMOUZELLE 
 
Roberto, Augustin et le Comte sont allongés. 
 
SYLVESTRE, entre en chantant 
“I'm singing in the rain... just singing in the rain ... what a glory high sphere, I’m happy again”! Debout la compagnie ! 
 
AUGUSTIN 
Bon sang ! Que s'est-il passé ? J'ai l'impression d'émerger d'un très long sommeil. 
 
LE COMTE 
Quant à moi, j'eus l'impression que l'on m’étranglait. 
 
SYLVESTRE 
Le conte de fées se serait-il transformé en cauchemar ? 
ROBERTO 
Vous en avez mis du temps pour entrer à l'Auberge, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
Voyez-vous, Roberto, ces temps-ci, je ne me mêle plus que de ce qui me regarde. 
 
AUGUSTIN 
Que nous vaut votre visite, Facteur ? 
 
 
SYLVESTRE 
En ce soir de pleine lune, je suis en balade, Messieurs, avec Roberto pour compagnon. 
 
ROBERTO 
Messieurs, Sylvestre m'a rapporté la pièce manquante à mon manuscrit. 
 
SYLVESTRE 
Je sais que ces temps-ci, ma parole est rudement mis en doute, ainsi que celle de mon grand-père qui n'était pas aussi poivrot qu'il en avait l'air. 
 
ROBERTO 
Figurez-vous, Messieurs, que Frère David eut recours à un procédé original pour écrire la fin de son manuscrit, grâce auquel nous allons pouvoir représenter la pièce, dans son intégralité au tout début du mois prochain, dans votre château, Monsieur le Comte. 
 
SYLVESTRE 
Grand-père avait l'habitude d'envoyer de petits messages doux à Grand-mère durant leur jeunesse; pour éviter que les parents de celle-ci n'en lise le contenu il utilisa un procédé peu commun à ce jour.  
 
ROBERTO 
Le Grand-père de Sylvestre eut recours à une astuce que les messagers d'autrefois employait durant les guerres, de façon à camoufler les écrits, sans que l'ennemi parvienne à les comprendre. 
 
 
SYLVESTRE 
Dans quelques instants, messieurs, vous allez assister à un tour de passe-passe comme vous n'en avez jamais vu! 
ROBERTO 
Veux-tu allumer une bougie, Augustin ! Ensuite, tu éteindras la lumière. 
 
AUGUSTIN 
Très bien. (Il sort) 
 
LE COMTE 
Que signifie cette mascarade,  
Roberto ? 
 
SYLVESTRE 
Vous allez voir ce que vous allez voir, Monsieur le Comte… 
 
La lumière s'éteint 
 
AUGUSTIN, fait son retour avec une bougie allumée 
C'est beaucoup mieux la bougie que l'éclat violent du néon. 
 
ROBERTO, prend la bougie dans ses mains 
Maintenant, Messieurs, je vais vous demander de vous rapprocher et d'être attentif à ce qui va suivre. Ouvrez grand vos yeux ! Je sors un papier de ma poche à présent, et comme vous pouvez le remarquer, aucune écriture ne figure sur ce papier qui se trouvait dans le manuscrit dont je suis en train de finaliser l'adaptation théâtrale. 
 
LE COMTE 
Le manuscrit de Frère David ! 
 
ROBERTO 
Dans quelques secondes apparaîtront des écrits sur ce papier. Il suffit simplement de placer la bougie derrière, et le tour est joué. L'auteur utilisa du jus de citron en guise d'encre, et c'est ainsi qu'il camoufla la fin de son récit. 
 
LE COMTE 
Pourquoi donc a-t-il eut recours à cette astuce ? 
 
ROBERTO 
Ses écrits étant trop dénonciateurs à leur époque, et pouvant par-là même contre verser les courants politiques du moment, l'auteur, sachant sa vie en danger, préféra les conserver dans le plus grand secret. 
 
AUGUSTIN 
Etonnant ! 
 
SYLVESTRE 
Et c'est ainsi que Grand-mère succomba au charme de grand-père, charme que possèdent d'ailleurs tous les membres de la famille! 
 
La lumière se rallume à ce moment-là. 
 
LUCIE, fait son entrée 
Christophe Rodolphe ! Comme je vous retrouve ! 
 
LE COMTE 
Vous voilà enfin, ma belle hirondelle ! 
 
LUCIE 
C'est le voisinage qui m'a conduit jusqu'à vous. 
 
LE COMTE 
Je ne vous remercierai jamais assez, Sylvestre. 
 
LUCIE 
Mon père vous autorise à prendre ma main. 
 
LE COMTE 
Messieurs, j'ai l'honneur de vous présenter, Lucie De Modestie, ma future fiancée. 
 
AUGUSTIN 
Voilà un évènement qui mérite d'être salué. 
 
Mamouzelle entre 
 
 
 
SYLVESTRE 
Je crois bien qu'il y a un autre évènement à considérer, cher  
Maître… sa crise lui est passée, semble-t-il !? 
 
Mamouzelle se jette dans les bras d'augustin 
 
ROBERTO 
En ce soir de pleine lune, les rendez-vous ne manquent pas d'être chaleureux. 
 
Soudain le téléphone sonne... 
 
AUGUSTIN, décrocher le téléphone 
Auberge de la Licorne ! J'écoute ! (Puis il tend le téléphone à Roberto) C'est pour toi, Roberto ! Il s'agit de Mademoiselle Roméo. 
 
ROBERTO, se saisit du téléphone 
Allo, ma chérie ! Comment ? Tu es à la gare de Montpellier ! Très bien, arrive de suite ! (Il raccroche le téléphone) Veux-tu bien préparer sept couverts, Mamouzelle ! Ce soir je vous invite tous à dîner ! Surtout, que personne ne bouge d'ici, je serai de retour dans une heure. 
 
LE COMTE 
Et si nous allions prendre un peu l'air, Lucie, en attendant son retour ? (Il entraîne Lucie vers la sortie)  
 
AUGUSTIN 
Il y a un problème, Roberto, nous n'avons que du saucisson à grignoter. 
 
MAMOUZELLE 
Je peux toujours improviser quelque chose, Messieurs. Je connais une recette qui ne me prendra pas plus d'un quart d'heure.  
 
ROBERTO 
Mademoiselle Roméo en sera ravie ! A tout de suite ! (Il sort) 
 
Mamouzelle rentre dans la cuisine 
 
 
AUGUSTIN 
Accompagnez-moi jusqu'à la cave, Sylvestre, je vais avoir besoin de vos deux bras pour remonter une caisse "Champinelle"! 
 
SYLVESTRE 
Après quoi je me farcirais bien du saucisson, cher Maître ! 
 
Sylvestre et Augustin disparaissent dans la cave... 
 
Fin de l'Epilogue 
 
Fin du 5ier épisode 
 
Affaire à suivre dans le 6i-ème épisode intitulé : 
« AUBERGE DE LA LICORNE » 
 
 
 
 
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