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LE KING SE DECHAÎNE - Christophe Rodolphe et

PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Titre :LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO 
dans 
« LE KING SE DECHAÎNE » 
13ième Episode 
 
PERSONNAGES 
Roberto (sous les traits d'Emilio le Baladin) 
Le Comte De la Bouche-En-Biais 
Lucie De modestie 
Sylvestre 
Jacqueline De la Bouche-En-Biais 
Mademoiselle Roméo 
 
Lieu : Au Château de la Via Doré 
(village de Maison-Du-Bois Doré / Midi de la France) 
EPISODE 13 : « LE KING SE DECHAINE » (1999)  
Quatrième partie de la pièce « Appellation d’origine Incontrôlée » (AOI) (6 pers) 
Genre : Comédie 
Auteur : Casali Emillen 
PROTECTION SACD  
Contact : Emilien CASALI – (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
 
PROLOGUE 
Roberto (sous les traits d'Emilio le Baladin) / 
Lucie (sous les traits de Guerrazade) 
 
Cet après-midi là… 
 
 
L'action se déroule dans la grande salle du Château de la Via Doré, situe sur les hauteurs de Maison-Du-Bois Doré... 
 
Vous allez assister à un cours extrait de la pièce de théâtre moyenâgeuse qui a pour titre : « Les Ongles de la Nuit ». Mademoiselle Lucie joue le rôle de Guerrazade et Roberto joue celui d'Emilio le Baladin (il porte toujours sur le visage un masque bleu en forme de papillon à tâches dorées et des habits de troubadours, ainsi qu'une cape bleu... Lucie est vêtu d'un cuir moulant. 
 
 
ROBERTO, fait son entrée par la droite 
Allons, debout frère David, i arrive de voyage et j'ai moult présents en mon bagage ! 
 
LUCIE 
Emilio ! Ton retour est enfin accompli, cela me comble de joie !  
 
ROBERTO 
Vous ici, Damoiselle Guerrazade, à une heure si nuitamment avancée ?  
 
LUCIE 
Et pour cause, j'attends pour ces vêpres un heureux évènement.  
 
ROBERTO 
Tout soir est le berceau d'un heureux évènement, Damoiselle, des myriades d'étoiles y dansent pour nous un balai de lumière.  
 
LUCIE 
Mais ce soir est plus important que tous les autres soirs, ai rendez-vous avec la pleine Lune. 
 
ROBERTO 
Votre attente semble impatiente. 
 
LUCIE 
Et pour cause, elle doit m'apporter le salut ! 
 
ROBERTO 
Et comment être sûr de sa ponctualité ? Ne savez-vous point que jamais elle n'annonce sa venue dans nos cieux. 
 
LUCIE 
S'il le faut, je ferai mon attente éternelle. 
 
ROBERTO 
Je vous souhaite patience jusque-là. 
 
LUCIE 
Il s'en viendra ce soir, Fleurette m'en a fait la promesse.  
 
ROBERTO 
Ah ! Si Fleurette vous en a fait la promesse, eh bien vous êtes libre de choisir les contes en lesquels vous pouvez avoir foi ! 
 
LUCIE 
L'avenir nous le dira ! Mais en attendant, trinquons, Compagnon !  
 
ROBERTO 
Bien volontiers, Guerrazade ! Mon vouage fut si long que je n'ai guère eu le temps d'apaiser ma soif. 
 
LUCIE 
Voilà pour toi ! (Elle le prend par le cou) 
 
ROBERTO 
Vous voulez bien lâcher mon cou, Lucie. 
 
LUCIE 
C'est l'heure de la pause café ! 
 
ROBERTO 
C'est à dire que nous devons absolument finir cette scène !  
 
LUCIE 
Je commence à en avoir assez ! Passons à autre chose, mon ami. (Elle sort un fouet de sa poche) 
 
ROBERTO 
Que faites-vous, Lucie ? De quoi s'agit-il ? 
 
LUCIE 
Ca a la forme de la réglisse, ça a la couleur de la réglisse, mais ce n'est pas de la réglisse ! Maintenant, à nous deux, mon coquin ! 
 
ROBERTO 
Que comptez-vous faire avec ce machin-là ? 
 
LUCIE 
Profitons-en, mon fiancé est endormi. 
 
ROBERTO 
Voyons, Lucie, ce n'est pas prudent. 
 
LUCIE 
N'ai-je pas accepté de jouer votre rôle ? ! 
 
ROBERTO 
Allons, reprenez-vous ! 
 
LUCIE 
Vous allez voir, la règle du jeu est très simple !  
 
ROBERTO 
Je vous préviens, Lucie... 
 
 
LUCIE 
Vous ne voulez toujours pas retirer votre masque ?  
 
ROBERTO 
Posez ce fouet immédiatement ! 
 
LUCIE 
Vous voulez toujours de moi dans votre pièce ? 
 
ROBERTO 
Cessez de faire l'idiote, la représentation est prévue pour la semaine prochaine. Nous allons prendre du retard. 
 
LUCIE 
Aurai-je la chance, un jour, de connaître votre véritable identité, mon coquin ? (Elle le fouette à ce moment-là) Je sens que l'on va se régaler tous les deux ! Déshabillez-vous ! 
 
ROBERTO, à genou 
Pas ici, tout de même ! 
 
LUCIE 
Tu ne comprends pas, idiot, que j'en crève d'envie ! 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
-------------------- 
 
Acte 1 / Scène 1 
 
Le Comte De la Bouche-En-Biais / Roberto / Lucie. 
 
LE COMTE, dans la chambre 
On ne peut plus dormir tranquillement chez soi ! Que signifie ce chahut ? (Il fait son apparition ensuite dans le grand salon toujours vêtu de son peignoir, la canne à la main et la bague de fiançailles à son doigt et s’adresse à Roberto) 
Vous êtes encore là, vous ? 
 
 
LUCIE 
Vous tombez bien, Christoph Rodolphe Charles Henri et j'en passe !  
 
LE COMTE 
Que se passe-t-il, ma Lucie ? 
 
ROBERTO, à genou 
Je vous en supplie, aidez-moi, Comte ! 
 
LE COMTE 
Je vous avais demandé de ne plus jamais remettre les pieds chez moi ?  
 
ROBERTO 
J'ai proposé à Lucie de jouer la comédie, Monsieur le Comte.  
 
LUCIE 
Le théâtre est un loisir très divertissant, Christophe Rodolphe ! Vous devriez en faire. 
 
LE COMTE 
Allez m'attendre dans ma chambre, et que ça saute ! (Il lui met un coup de pied aux fesses) J'ai un compte à régler avec ce monsieur.  
 
(Lucie quitte les lieux) 
 
LE COMTE 
Je ne sais pas lequel de vous deux délire, mais en attendant, mon cher Roberto, c'est vous qui m'avez dérangé durant mon sommeil. (Il lui retire son masque) Eh puis, retirez-moi donc ce masque ! 
 
ROBERTO 
Je suis navré, Comte, mais... 
 
LE COMTE, le menace avec sa canne 
J'ai horreur que l'on me dérange durant mon sommeil ! Comprenez-vous ? 
ROBERTO 
Je vous signale que nous sommes lundi après-midi ...  
 
LE COMTE 
J'ai tout de même le droit de faire la sieste ! Et puis d'abord, vous n'êtes pas sans ignorer que Lucie et moi sommes fiancés depuis 24HOO, c'est pourquoi, nous souhaiterions tous deux un peu d'intimité, n'est-ce pas !  
 
ROBERTO, le prend dans ses bras et l'embrasse 
Toutes mes félicitations, Chrîstophe Rodolphe Charles Henri et j'en passe ! 
 
Le Comte, le chope par le col avec ses deux mains 
Vous vous foutez de moi ou quoi ? Qui vous a donné l'autorisation d'entrer dans mon château ? 
 
ROBERTO 
Nous étions en pleine répétition, Comte, quand soudain, Lucie s'est mise à délirer, je ne sais trop pourquoi d'ailleurs ... 
 
LE COMTE 
Vous ne répondez pas à ma question, mon ami ? 
 
ROBERTO 
Eh bien, c'est très simple, c'est vous l'autre jour qui m'avez permis de répéter ici. 
 
LE COMTE 
Et je me souviens qu'ensuite, je vous avais demandé de ne plus remettre les pieds chez moi. 
 
ROBERTO 
Oubliez-vous que nous devons représenter la pièce dans quatre jours et qui plus est, dans l'une des grandes salles de votre château ? 
 
LE COMTE 
Vous voulez parler de l'adaptation théâtrale du manuscrit de frère David ? 
ROBERTO 
Exactement ! Seulement voilà, je ne sais si Lucie va pouvoir tenir le rôle de Guerrazade, la fiancée du Chevalier ? 
 
LE COMTE 
Quoiqu'il en soit, le moment est très mal choisi, Roberto. Laissez la tranquille ! 
 
ROBERTO 
Dans ce cas, je lui trouverai une remplaçante. 
 
LE COMTE 
Vous m'importunez, Roberto ! 
 
ROBERTO 
N'ayez crainte, il ne s'est jamais rien passé entre nous deux. Je tiens par ailleurs à vous faire toutes mes excuses pour l'autre soir, lorsque vous l'avez surprise dans mes bras, il s'avère que c'est elle qui me faisait des avances... 
 
LE COMTE 
Dehors ! 
 
ROBERTO 
Je crois que l'on ne se comprend pas bien, vous et moi ? ! 
 
LE COMTE 
Avant hier soir, votre travail consistait à assurer la surveillance de ma demeure, vous étiez censé me protéger contre « le gang des châteaux » et plus particulièrement contre Nicole Martin, sa principale représentants. Mais au lieu de cela, Monsieur fricotait avec ma fiancée, et qui plus est, le jour de mes fiançailles ! 
 
ROBERTO 
Aux dernières nouvelles Nicole Martin a été appréhendée. 
 
LE COMTE 
Maudite soit-elle ! 
 
ROBERTO 
Tout est bien qui finit bien, Monsieur le Comte ! 
 
LE COMTE, sort une bouteille de sa poche, puis boit 
Il n'empêche qu'elle a tout de même réussi à me cambrioler. 
 
ROBERTO 
Je l'ignorais, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE 
Par votre faute, celle-ci a réussi à s'infiltrer chez moi. Où étiez-vous donc passé ? 
 
ROBERTO 
Je crois bien que vous m'aviez mis à la porte. 
 
LE COMTE 
Quand je pense que c'est Juliette, ma gouvernante, qui s'est chargée de faire le travail à votre place. 
 
LE COMTE 
Je l'ignore. Elle n'a jamais remis les pieds au château. D'ailleurs, il va falloir lui trouver une remplaçante. 
 
ROBERTO 
A mon avis, si Juliette a renoncé à son poste, c'est que son travail ne la satisfaisait point. 
 
LE COMTE 
Au contraire, elle appréciait beaucoup la maison ! C'aurait été un immense plaisir pour elle que de servir le repas des fiançailles !  
 
ROBERTO 
Mais hélas, ce ne fut point le cas ! 
 
LE COMTE 
Elle avait des yeux de velours, des gestes précis, tout en subtilité, chaste comme au premier jour ! Le corps si bien balancé et la poitrine en avant. J'aurais tant voulu faire d'elle ma bien aimée pour toujours !  
 
ROBERTO 
Mais hélas, cette nymphe disparût à tout jamais. 
 
LE COMTE 
Sans doute a-t-elle suivi mes conseils !? (Il s'agenouille et se blottit contre les jambes de Roberto) Roulée comme elle était, avec cette plastique de déesse, la divine Juliette aura sûrement fait carrière à Hollywood ! A l'heure qu'il est, elle doit faire pâlir d'envie toutes les starlettes de la cité des Anges ! 
 
ROBERTO 
De toute ma vie, je n'ai connu pareille admiration de la part d'un employeur à l'égard de sa femme de ménage. 
 
LE COMTE 
C'est qu'elle avait, voyez-vous, un timbre de voix particulier et un physique de rêve qui me rappelaient le "look" de la grande et pulpeuse « Zaza » ! 
 
ROBERTO 
« Zaza », dites-vous ? 
 
LE COMTE  
« Zaza » restera dans les annales cinématographiques comme la perle des perles de tous les temps, d'une beauté sublimissime ! (Toujours à genou) Aujourd’hui, c'est Juliette qui lui succède, ma tendre Juliette qui respirait le bonheur  
retrouvé ! Quand je pense que nous aurions vécu des moments exaltants elle et moi. Je l'aurais emmenée faire du Pédalo sur le Lac Léman, puis, bras dessus, bras dessous, nous serions allés en Tanzanie déguster une glace à la pistache sur le Mont Kilimandjaro ! 
 
(Roberto a quitté les lieux entre temps) 
 
 
 
LE COMTE, toujours à genou 
Oh ! Ma douce « Juliette for ever », pour qui ne cesse de battre mon coeur, une pensée traverse mon esprit au fil des heures ! Où que tu sois, reviens-moi, mon coeur !  
 
Fin de la Scène 1 
 
----------------- 
 
Acte 1 / Scène 2 
 
Jacqueline de la Bouche-En-Biais / Sylvestre / Le Comte de la Bouche-En-Biais / Lucie De modestie / Mademoiselle Roméo. 
 
Le Comte fait sa prière à genou... 
 
SYLVESTRE, la pipe à la bouche et Jacqueline, une caisse de vin sous le bras font leur entrée en chantant, bras dessus, bras dessous 
« Ce n'est qu'un au revoir, mon frère, ce n'est qu'un au revoir... Etc... » 
 
JACQUELINE, dépose la caisse de vin près du Comte) 
Voici le ravitaillement de « Champinelle », Frangin ! 
 
SYLVESTRE 
Pour des raisons de santé, le père Augustin n'a pu se déplacer jusqu'au château, alors, nous faisons le service à sa place. 
 
JACQUELINE 
Navrée de te déranger pendant la prière, Charlot, mais l'heure c'est l'heure et après l'heure ce n'est plus l'heure ! ! Le temps est venu de parler affaires. 
 
LE COMTE, se relève 
C'est à quel sujet, ma soeur ? 
 
 
 
 
JACQUELINE 
Cette fois, tu ne vas pas pouvoir te défiler, mon frère; nous avons rendez-vous dans une heures avec ton banquier, dans le cabinet de Maître jacques ton notaire. Partons sur le champ ! 
(Elle entraîne le Comte vers la sortie) 
 
LUCIE, sort de la chambre à ce moment-là 
Que se passe-t-il, mon cristounet ? Où allez-vous ? 
 
LE COMTE 
Ma soeur et moi devons traiter une affaire urgente, ma douce hirondelle. Je m'en vais pour quelques heures. 
 
LUCIE 
Vous rentrerez pour le dîner aux chandelles ? 
 
LE COMTE 
Bien entendu ! 
 
LUCIE 
Mais je risque de mourir de solitude sans vous ! 
 
LE COMTE, sort de sa poche une carte bancaire et la lui remet 
Tenez, Lucie ! 
 
LUCIE, remarque la bague que porte au doigt le Comte 
Dites-moi, mon ami, c'est bien ma bague de fiançailles que vous portez autour du doigt ?  
 
LE COMTE 
Voyez-vous, très chère, par les temps qui courent, il serait imprudent de laisser un diamant d'une telle valeur traîner au fond d'un tiroir... Comprenez-vous ? 
 
LUCIE 
Quand pourrais-je récupérer ma bague ? 
 
LE COMTE 
Je vous permettrai de la porter autour du doigt uniquement pendant les heures de repas. 
JACQUELINE 
Quand tu veux, Charlot ? 
 
LE COMTE, entraîne rapidement Lucie vers la chambre 
Allez vous changer, Lucie, vous ne pouvez pas sortir en ville vêtu de la sorte. 
 
SYLVESTRE 
Pouvez-vous m'accorder cinq minutes, Monsieur le Comte ? 
 
LE COMTE 
Je regrette, Sylvestre, mais il me faut accompagner ma soeur à la banque. 
 
SYLVESTRE 
Vous avez pensé à mes neuf cent treize Euros virgule je ne sais trop quoi ? 
 
LE COMTE 
Vous allez manquer la manifestation, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
C'est à dire que je suis fixé sur mon sort depuis ce matin, alors il n'est pas nécessaire que j'y aille. 
 
JACQUELINE 
T'es prêt, Charlot ? (Elle entraîne le Comte jusqu'à la sortie) 
 
LE COMTE 
Repassez plus tard, Sylvestre, je verrai ce que je peux faire pour vous. 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
 
 
--------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
SYLVESTRE / LUCIE DE MODESTIE /  
MADEMOISELLE ROMEO 
 
LUCIE, sort de la chambre 
A propos, Sylvestre, avez-vous pensé à faire ma commission à Augustin ? 
 
SYLVESTRE 
Et même qu'il m'a remis cette pipe pour vous !(Il lui remet la pipe) Attention ! C'est du costaud ! 
 
LUCIE 
C'est vraiment "Cool" de sa part ! 
 
SYLVESTRE 
Vous comptez partir en ville ? 
 
LUCIE 
Vous aussi ? 
 
SYLVESTRE 
A vrai dire je devais m'y rendre pour manifester auprès de mes collègue de travail, mais ce n'est plus la peine que j'y aille puisque je suis fixé sur mon sort. 
 
LUCIE 
Et pour quelle raison manifeste-t-on, aujourd'hui ? 
 
SYLVESTRE 
Hé, pardi ! contre les suppressions d'emploi à la poste ! Les services postaux se privatisent, ma petite dame. 
 
LUCIE 
Ce qui signifie grève dans ces cas là, et donc, pas de courrier aujourd'hui ! 
 
SYLVESTRE 
Quoiqu'il en soit, ce n'est plus mon problème, le courrier !  
LUCIE 
Comment, ce n'est plus votre problème ? 
 
SYLVESTRE 
C'est très simple, ma petite dame, je viens de perdre mon emploi. 
 
LUCIE 
Je suis vraiment navrée ! 
 
SYLVESTRE 
Maintenant, je n'existe plus pour la Société ! Bientôt, je serai réduit à la mendicité. 
 
LUCIE 
Ne parlez pas ainsi, mon vieux, à la longue, tout finira bien par s'arranger ! 
 
SYLVESTRE 
Et dire que je suis à découvert ! 
 
LUCIE 
Combien vous faudrait-il pour vivre dans l'immédiat ? 
 
SYLVESTRE 
Neuf cent treize Euros virgule huit mille cinq cent quarante à l'infini... 
 
LUCIE 
Empruntez-les donc à quelqu'un. 
 
SYLVESTRE 
C'est que je les attends toujours ! 
 
ROMEO, entre à ce moment-là et les menace avec son Magnum 
Pas un geste ou je tire ! 
 
SYLVESTRE 
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est encore vous, Mademoiselle Roméo ? Vous avez du mal à trouver la sortie ? 
 
ROMEO, menaçante 
La ferme ! 
 
LUCIE 
Peut-on savoir ce qui se passe, Roméo ? Veux-tu bien poser cette arme ?  
 
SYLVESTRE 
Vous n'y ferai rien, elle est bouchée ! 
 
ROMEO 
ferme-là, facteur ! 
 
SYLVESTRE 
Eh bien, si c'est comme ça, je me casse !  
(Il fait demi-tour et s'en va) 
 
LUCIE 
Que se passe-t-il Roméo ? 
 
ROMEO 
Où est Roberto, mon fiancé ? 
 
LUCIE 
Ton fiancé t'a encore fait des misères ? 
 
ROMEO 
Il m'a refusé le rôle principal dans sa pièce, et ça je ne lui pardonnerai jamais ! 
 
LUCIE 
Reprends ton calme, ma chérie ! Tout va s'arranger.  
 
ROMEO 
Je vais le tuer ! 
 
 
LUCIE, lui tend la pipe 
Mais que s'est-il passé exactement ? 
 
ROMEO 
Tu es au courant que Roberto dirige une troupe de théâtre ? 
 
LUCIE 
Abrège, ma fille ! 
 
ROMEO 
Et tu sais aussi qu'il va bientôt représenter sa pièce dans une des grandes salles du Château. 
 
LUCIE 
Je l'ignorais. 
 
ROMEO 
C'est Christophe Rodolphe Charles Henri et j'en passe qui lui a donné l'autorisation. 
 
LUCIE 
Abrège, ma fille ! 
 
ROMEO 
Eh bien, figure-toi que mon fiancé a choisi quelqu'un d'autre pour le rôle principal, alors qu'il m'était destiné. 
 
LUCIE, entraîne Roméo vers la sortie 
Tu me raconteras la suite en chemin...  
 
ROMEO 
Où allons-nous ? 
 
LUCIE,J'ai de nombreux achats à faire en ville. 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
---------- 
 
Acte 1 / Scène 4 
 
ROBERTO (Sous les traits d'Emilio le baladin)  
SYLVESTRE / LE COMTE / JACQUELINE 
 
ROBERTO, fait son entrée, un chandelier en main, suivi de Sylvestre le menaçant avec sa mitraillette 
Vous faites erreur, Sylvestre, je ne suis pas venu ici pour cambrioler Monsieur le Comte. 
 
SYLVESTRE 
Les bras en l'air, "Batman" et avance ! 
 
ROBERTO 
Tout d'abord, je m'appelle "Emilio le baladin !" 
 
SYLVESTRE 
Et moi je m'appelle "Fanfan la tulipe" ! Quand Monsieur le Comte rentrera de la banque et qu'il apprendra que vous comptiez dérober son chandelier, je ne vous dis pas comme ça va chauffer pour vos oreilles !  
 
ROBERTO 
Je regrette, mais cet objet m'appartient ! Je l'utilise comme accessoire dans ma pièce de théâtre. 
 
SYLVESTRE 
Vous me prenez pour un imbécile ou quoi ? Vous croyez que je ne sais pas que vous faites partie du "Gang des Châteaux" ! 
 
ROBERTO 
Vous n'y êtes pas du tout, Facteur ! 
 
SYLVESTRE 
Eh bien alors, comment se fait-il que vous êtes entré ici, sans que Monsieur le Comte ne s'en aperçoive 
 
 
ROBERTO 
Ce dernier m'a donné son assentiment pour que je vienne répéter quand bon me semble. Je vous signale que dans quelques jours aura lieu la générale de mon spectacle, dans l'une des grandes salles du Château... 
 
SYLVESTRE 
C'est quoi tout ce baratin ? Vous croyez que j'ignore votre idylle avec Lucie ? 
 
ROBERTO 
Cette rumeur est sans fondement. Lucie n'est autre que l'interprète principale de ma pièce; il ne se passe rien entre elle et moi.  
 
LE COMTE, entre 
Vous êtes encore là, Monsieur Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
Vous tombez bien, Monsieur le Comte ! Vous ne devinerez pas qui est avec moi ? Monsieur le justicier de mes deux ! Je viens de le surprendre en flagrant délit. 
 
LE COMTE 
Vous devriez être à la manifestation, Facteur. 
 
SYLVESTRE 
Je tiens votre homme, Monsieur, vous allez pouvoir régler vos comptes ! 
 
LE COMTE 
Sortez d'ici immédiatement ! 
 
SYLVESTRE 
Plait-il ? 
 
LE COMTE, le prend par l’oreille et l’entraîne vers la sortie 
Vous m’avez très bien compris. Dehors ! 
 
 
SYLVESTRE 
Vous avez pensé à mes six mille balles, Comte ? 
 
LE COMTE 
Repassez plus tard, je verrai ce que je peux faire pour vous.  
(Il met Sylvestre à la porte) 
 
ROBERTO, à lui-même 
Ouf ! C'est une chance qu'il ne m'ait point démasqué, sans quoi, connaissant bien notre homme, tout le voisinage aurait fini par savoir qui se cachait réellement sous les traits d'Emilio le baladin. (Puis il s'adresse au Comte, revenu entre temps) Merci pour votre aide, Christophe Rodolphe et j'en passe !  
(Il l'embrasse) 
 
LE COMTE 
Je présume que vous deviez répéter cet après-midi avec  
Lucie ? Hélas pour vous, celle-ci s'en est allée faire du « Shopping » en ville !  
 
ROBERTO 
Eh bien, j'attendrai son retour. 
 
LE COMTE 
Ce soir, nous comptons dîner en tête à tête, Lucie et moi. Faîtes en sorte de déguerpir des lieux un peu plus tôt. 
 
ROBERTO 
Mais pour l'heure, je vais aller prendre un peu l'air frais...  
(Il quitte les lieux rapidement) 
 
LE COMTE 
Si jamais vous croisez ma soeur en chemin, dites-lui que je ne retrouve plus les clés de mon auto, et que nous allons devoir remettre le rendez-vous à plus tard !  
 
JACQUELINE 
C'est moi que tu réclames, Charlot ? 
 
 
LE COMTE 
Je ne retrouve plus les clés de mon auto, Jacotte !  
 
JACQUELINE 
Prenons le taxi ! 
 
LE COMTETrop tard, ma soeur, il nous faut remettre le rendez-vous à plus tard. (Il l’entraîne vers la sortie) Maintenant, laissez-moi seul ! 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
--------------- 
 
ACTE 1 / SCENE 5 
 
ROBERTO / LE COMTE / LUCIE 
 
En début de soirée... 
 
ROBERTO, fait son entrée 
Lucie ! Lucie ! C'est l'heure de la répétition. Bon sang ! Elle est en retard. (Il s'assoit une chaise) 
 
LE COMTE, entre à son tour 
Je vais la tuer, je vais la tuer ! 
 
ROBERTO 
Pensez-vous que Lucie rentrera pour le dîner, Christophe Rodolphe et j'en passe ? 
 
LE COMTE, bouteille en main 
Elle a tout intérêt. 
 
ROBERTO 
Votre fiancée a pris du retard sur la répétition. 
 
LE COMTE, fait le va et vient canne à la main 
Elle va voir de quel bois je me chauffe !  
 
ROBERTO 
Quelque chose ne va pas ? 
 
LE COMTE 
Mon banquier vient de m'apprendre au téléphone que Lucie a vidé mon compte bancaire dans l'après-midi. 
 
ROBERTO 
Pas de chance pour vous, mon vieux ! 
 
LE COMTE 
Comment a-t-elle pu dilapider une somme aussi colossale en une seule journée ? 
 
LUCIE, fait son entrée, un cadre sous son bras 
Bonsoir, Messieurs ! 
 
ROBERTO 
Vous tombez bien, Lucie, nous allons pouvoir commencer la répétition.  
 
LE COMTE, entraîne Roberto vers la sortie 
Désolé, Monsieur le tragédien, j'ai à m'expliquer avec Lucie. Repassez plus tard ! J'ai à vous parler sérieusement, Lucie. 
 
LUCIE 
Pas maintenant, mon cristounet ! Je suis épuisée, voyez-vous. 
 
LE COMTE, fait le va et vient 
Je viens d'avoir mon banquier au téléphone... J'ai appris pour le retrait. 
 
LUCIE 
La vente aux enchères n'en finissait plus ! Tenez, c'est pour vous ! (Elle accroche le cadre autour de son cou) Il s'agit de la toile du grand Maître de l'Art Conceptuel : « Branlerowski », il a pour titre : « La Transparence ! » J'ai dû me batailler des heures entières avec l'Emir Saoudien Rachid El Hassan Ourim Radim Pétroleoum and Co pour l'avoir. Finalement j'ai gagné ! Bien sûr, il a fallu y mettre le prix !  
(Puis Lucie s'endort sur la chaise) 
 
LE COMTE, le cadre autour du cou ne remarque pas que Lucie endormie  
Vous venez de commettre une énorme faute à mes yeux ! Il s’agissait-là de ma rente annuelle, m’entendez-vous ! ! ? 
 
Fin de la Scène 5 
 
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Acte 2 / Scène 6 
 
Sylvestre (sous les traits de la pulpeuse « Zaza ») 
Le Comte De la Bouche-En-Biais / Lucie (endormie sur la chaise). 
 
SYLVESTRE, fait son entrée, déguisé en femme 
Pardon de vous interrompre, cher Monsieur, mais suis-je bien au château de Sa majesté le Comte Christophe Rodolphe Charles Henri René Christîan Bernard De la  
Bouche-En-Biéééé ?  
 
LE COMTE 
De la Bouche-en-Biais, Madame ! De la Bouche-En-Biaisi En Biais, Biais, Biais, Biais ! C'est ainsi que je me nomme ! 
 
SYLVESTRE 
Dis donc, mon Bichounet, tu ne me reconnais pas ? 
 
LE COMTE 
Ne me dis pas que c'est toi, ma Grande « Zaza » ? 
 
SYLVESTRE 
I Keep holding on ! (Puis il chante) : « Avé Avé maria ! Avé Avé maria.. ! » 
 
LE COMTE 
Est-ce vraiment toi, ma grande « Zaza" ? Comment as-tu retrouvé ma trace ?  
SYLVESTRE 
Je suis un peu comme l'Ange Gabriel, j'ai utilisé ma baguette magique ! 
 
LE COMTE 
Quand je pense que nous nous sommes perdus de vue au sommet du Mont Kilimandjaro ! 
 
SYLVESTRE 
Je finissais à peine de sucer ma glace à la pistache, que hop ! Monsieur prit la fuite aussitôt en hélicoptère pour m'abandonner sur les neiges du "Kilimandjaro" ! Tu croyais peut-être t'en tirer comme ça, mon mignon. 
 
LE COMTE 
Vingt ans après, tu es toujours aussi belle, ma Zaza !  
 
SYLVESTRE 
Hé ! Que veux-tu, depuis que j'ai recours à la chirurgie esthétique, je peux me faire gonfler les lèvres et les Mamelles autant de fois que je le désire ! ! Dis-moi, mon bichounet, tu portes toujours cette vieillerie sur toi ? (Il désigne le peignoir du Comte) 
 
LE COMTE 
Ne t'ai-je jamais dit qu'il s'agissait-là d'une pièce de collection rarissime, achetée à un prix très fort, lors d'une vente aux enchères à Memphis, et ayant appartenue au "King" ! Certes, il est vrai que j'ai un mal fou à m'en séparer, mais que veux-tu, à l'idée de savoir que le « King » a sué de toutes ces entrailles sous ce peignoir, cela me donne du « PEP’S » pour affronter la vie et les combats de chaque jour ! ! ! 
 
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
FIN DE L’ACTE 1 
 
 
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EPILOGUE 
 
Jacqueline de la Bouche-En-Biais / Le Comte De la Bouche-En-Biais / Sylvestre / Lucie de Modestie / Mademoiselle Roméo / 
Roberto (Sous les traits d'Emilio) 
 
JACQUELINE, cagoulée, surgit, mitraillette à la main 
Haut les mains, c'est un hold-up ! 
 
SYLVESTRE 
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous,  
« Cat Woman » ?  
 
JACQUELINE 
Ne bouge pas, Facteur ou je te flingue !  
 
LE COMTE 
Prenez ce que vous voulez, Madame ! Dépêchez-vous !  
 
JACQUELINE 
Seule la bague m'intéresse. 
 
SYLVESTRE 
Dites, je pourrais récupérer ma mitraillette ensuite ?  
 
JACQUELINE 
Fermez-là ! 
 
ROBERTO, fait son entrée entre temps et s'est placé dans le dos de jaqueline 
Au nom de la loi, je t'arrête, Nicole martin !  
(Puis il l'assomme avec une bouteille) 
 
SYLVESTRE, saute dans les bras de Roberto 
Bravo, Monsieur "Batman" ! Vous êtes un héros ! Je peux vous demander un autographe ? 
 
ROBERTO, lui fait le baisemain 
Mes hommages, Madame ! 
 
SYLVESTRE, suppliant 
Je peux vous faire la bise ? 
 
LUCIE, s'est réveillée entre temps 
Serait-ce vous, Monsieur Sylvestre ?  
(Lucie lui retire sa perruque blonde) 
 
SYLVESTRE 
Bonsoir, Mademoiselle Lucie ! Votre dîner aux chandelles se déroule à merveille ? 
 
LE COMTE 
Nous allons devoir commencer sans vous, Messieurs !  
(Il se saisit de Sylvestre et de Roberto par les oreilles et les entraîne vers la sortie) 
 
SYLVESTRE 
Vous avez pensé à mes six mille balles, monsieur le Comte ? 
 
LE COMTE 
Désolé. (Puis) Maintenant, à table, Lucie ! 
 
LUCIE 
J’ai un cadeau pour vous, mon christounet. 
 
ROMEO, surgit, flingue en main 
Pas un geste ou je tire ! 
 
LE COMTE, ne prête pas attention à Roméo 
Vous avez un cadeau pour moi, Lucie ? 
 
LUCIE 
J’ai un nouveau jeu à vous proposer.  
(Elle lui remet une laisse de chien)  
 
LE COMTE 
Que voulez-vous que je fasse de cette laisse de chien ? 
 
LUCIE, l’entraîne dans la chambre 
La règle du jeu est très simple…  
JACQUELINE, se réveille ensuite 
Bon sang ! Que s’est-il passé ? Où suis-je ? 
 
ROMEO, la menace avec son flingue 
Où est passé mon fiancé, Madame ? Conduisez-moi jusqu’à lui !  
 
JACQUELINE, se lève, sans faire attention à Roméo, retire sa cagoule et prend la sortie, suivie de Roméo 
Allons voir ailleurs si j’y suis ! 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
 
 
FIN DU 13-ième EPISODE 
 
Affaire à suivre dans le 14-ième épisode intitulé : 
 
« HÔTEL BENVENUTO » 
 
 
 
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