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TITRE : LE CHÂTIMENT SUPRÊME

CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR ENTRER DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI 
 
 
Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO - Tome 1  
dans 
« Le Châtiment Suprême »  
(46ième épisode) 
 
Personnages: 
Roberto (Ecrivain-Aventurier) 
Miss Maryl (Citoyenne de la terre) 
Nadir Allah Khan (Le calife de Kaboul) 
Le Commandant Massoud (Le père de Shéhérazade) 
Fahima (La mère du calife de Kaboul)  
Rahima (La fiancé du calife de Kaboul)  
Gordon Scott (l'Ambassadeur américain)  
Shéhérazade (La fille du Général Massoud)  
Télémake Gosset (journaliste européen)  
Pénélope Jacquemin (journaliste européenne)  
Geneviève Galfione (la perchiste)  
Medjdoub (Poète et grand sage d'orient)  
Sylvestre (ex-facteur dans le Midi de la France)  
Akim (le serviteur)  
Ahmed (Rebelle)  
Djamila (la soeur du calife de Kaboul) 
 
Lieu: Ambassade américaine de Kaboul (Afghanistan) 
 
EPISODE 46 : « LE CHÂTIMENT SUPRÊME » (2001) 
Première partie de la pièce du même titre « LE CHÂTIMENT SUPRÊME » (16 pers)  
 
Auteur: Emilien Casali 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France) 
e-mail : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
Citations tirées d’enseignements philosophiques, de proverbes du bon sens populaire sur la 
Sagesse immémoriale venue d’orient : 
 
l-Djalâl AI-Din Rûmî(Le Mesnevi)  
2-AI-Ghazali (Mystère)  
3-Dicton Popula 
ire juif  
4-Sourate (VII, 8)  
5-Abou'I-Abbâs Qassâb ( Compagnon du\prophète)  
6-Ben Sira (Ecclésiastique) 7-Khalil Gibran (Le Prophète)  
8-Dicton Berbère  
9-Saadi (Le Gulistan)  
10-Al Mutannabi 
Il-Al - Amir Abû Al Fadi  
12 (23)-Dicton Syra-Libanais 
l3-Hadith  
14/15- Ali Ibn Abou Taleb  
l6/l7-Djalâl AI-Din Rûmî 
l8-AI-Abbas Ibn AI-Ahnaf  
19-Proverbe populaire  
20-Proverbe Kurde 
2l-Midrash Rabba (L'Ecclésiaste - XI,X) 
22-Les Mille et Une Nuits  
23 (12)-Dicton Syra-Libanais 
24-Firdusi (Le Livre des Rois)  
25-Ben Gourno 26-Djalâl AI-Din Rûmî  
27-Proverbe populaire  
28-Zahir De Samarkand (Le Livre des 7 Vizirs) 
29-Hafiz, Ghazal  
30-Hadith  
3l-Dhûl-Nûn AI-Masri 
32-Proverbe populaire  
33-Abou Shakour  
34-Saïd Ibn Al-As 
35-Abou Shakour  
36-Pensée Souffi  
37-Abou Nawas (Le vin, le vent, la vie)  
38-Djalâl AI-Din Rûmî(Le Mesne\  
39-Les Mille et Une Nuits  
40-Hadith  
4l-Saadi (Débat sur l'amour)  
42-Proverbe populaire  
43/44-Saadi (Le Gulistan)  
45-Talmud . 46-Ibn Khaldam (Discours sur l'histoire Universelle)  
47-AI-Kawâkibi  
48-Les Mille et Une Nuits  
49-Abou Al-Hassan Kharaqânî  
50-Saadi (Débat sur llamour)  
51-Proverbe populaire  
52-Hadith  
53-Sourate (VII,8) 
54-Abou Hafs Haddad  
55-Sourate (IV,79)  
56-Sourate (VII,8) 
 
 
Prologue 
 
Pénélope Jacquemin / Geneviève Galfione / Gordon Scott / Akim / Télémake Gosset / Nadir Allah Khan / Ahmed (le rebelle) 
Nous nous trouvons dans le bureau de l'Ambassade américaine de Kaboul; Gordon Scott compulse des dossiers, un gros cigare à la bouche. Pénélope Jacquemin, vêtue d'une minijupe moulante fait son entrée, suivie de son équipe composée de Télémake Gosset le caméraman et de Geneviève Galfione la perchiste... 
 
 
PENELOPE :(commente l'actualité)-Vous êtes en direct avec Télé¬ Europa Une, la chaîne qui vous fait vivre les évènements en "Live" au quatre coin du monde. Aujourd'hui, nous sommes à l'Ambassade américaine de la République Afghane, en présence de son Excellence l'Ambassadeur Gordon Scott. (Elle s'adresse à Gordon Scott) Bonjour votre Excellence ! Comme vous le savez bien, la République Afghane est très secouée depuis plusieurs années, depuis que les rebelles islamistes ont chassé les troupes soviétiques; le pays est dans un état délabré. 
 
GORDON SCOTT :-Que le monde entier se rassure: l'Amérique vole 
toujours au secours des peuples opprimés; elle vient toujours en aide à ceux qui ont faim ! 
PENELOPE :-Son excellence pense-t-elle que les rebelles ont la 
voie libre à présent pour instaurer un régime féodal dans ce pays ? 
 
GORDON SCOTT :- Ce n'est pas une poignée d'irréductibles qui fera la loi en Afghanistan, maintenant que l'armée russe s'est retirée; nous contrôlons tout ! "We are champions, my friend !" 
 
PENELOPE :-C'est bien votre gouvernement qui a fourni le matériel militaire aux rebelles ? 
 
GORDON SCOTT :-Dans le but de déstabiliser les soviétiques. Eh bien oui ! Et alors ? 
 
PENELOPE :-Ne pensez-vous pas que vos propres armes puissent se retourner contre vous, à présent ? 
 
GORDON SCOTT :-Où voulez-vous en venir exactement ? 
PENELOPE :-Son excellence ne craint-elle pas que les américains se fassent chasser à leur tour ? 
 
GORDON SCOTT :- Vous n'avez pas l'air de comprendre, ma chère Pénélope... de grandes sociétés vont s'implanter ici dans quelques temps pour y placer d'énormes capitaux. Notre gouvernements a signé des accords avec les rebelles islamistes; la reconstruction du pays aura lieu selon les critères suivants, à savoir: Construction de club de vacances, de stations balnéaires, d'immenses parcs de loisirs pour les enfants, de chaînes d'hôtel luxueuses dans toutes les villes et tous les villages du pays, ainsi que des centres de cure thermal, des banques avec distributeurs automatiques tous les cinquante mètres, sans oublier, bien sûr, des salons de massages et des casinos... Enfin, bref, nous ferons tout le nécessaire pour que le peuple Afghan retrouve sa joie, sa dignité et sa ferveur populaire d'antan, et que leur patrie devienne le "Number One" du tourisme international. L'Amérique relèvera ce pays du chaos et fera rentrer des devises considérables. "We are Champions, My friend !" Que le monde entier se rassure: l'Amérique ne laisse jamais ses amis mourir de faim sur le bord de la route, que son but est d'instaurer un état mondial prospère ou les hommes vivront libres et égaux ! "Weill save the wold !" 
PENELOPE :-Je remercie son Excellence pour les quelques minutes d'interviews qu'il a bien voulu nous consacrer ! Ici, Pénélope Jacquemin, envoyée spéciale à Kaboul, en direct de l'Ambassade américaine; nous étions en compagnie de son Excellence Gordon Scott. Ici Kaboul, à vous Paris ! Je vous rends l'antenne. C'est bon, Télémake, tu peux couper ! 
 
Télémake:(s'adresse à Gordon)-Je peux avoir un autographe, votre excellence ! 
 
GORDON SCOTT :-"Time is money, my friend !" Sortez d'ici, je vous prie ! 
 
Télémake :-Ma femme est une fervente admiratrice de son excellence. 
 
GORDON SCOTT :-Dégage ! 
 
Pénélope : (prend Télémake par le bras)-Allons-y ! 
 
GORDON SCOTT :-Un instant, Pénélope ! Oublies-tu notre rendez-vous ? PENELOPE :(s'adresse à la perchiste et au caméraman)-Rentrez à l'hôtel tous les deux. Ne m'attendez pas pour dîner. 
 
GORDON SCOTT :-Geneviève peut rester avec nous 

PENELOPE :-Elle n'est pas prévu au programme. 
 
GORDON SCOTT :-Plus on est de fou, plus on s'amuse ! Je suppose que vous savez masser les épaules, Geneviève ? 
 
GENEVIEVRE GALFIONE :-Si je sais masser les épaules ? Eh bien... comment dire ? 
 
Gordon Scott: (écrase son cigare dans un cendrier, puis frappe dans ses mains) -Akim ! Veux-tu bien venir ici un instant ! 
 
AKIM :(fait son entrée, un plateau à thé en main)-Ces messieurs dames souhaitent prendre le thé ? 
 
GORDON SCOTT :-Pose ton plateau sur le bureau, Akim, et raccompagne ce Monsieur jusqu'à la sortie; je me chargerai du service. Ah ! Une dernière chose... je ne veux être dérangé sous aucun prétexte. 
 
AKIM :-Son excellence peut compter sur moi. Après vous, Monsieur. 
 
(Akim accompagne Télémake vers la sortie) 
Gordon Scott: (se frotte les mains)-A nous trois, les filles !(Il leur propose une tasse de thé) Attention, c'est très chaud !  
 
PENELOPE :-Dis-moi, Gordon, tu comptes vraiment l'inviter au restaurant ? (Elle désigne Geneviève du doigt) 
 
GORDON SCOTT :-Je crois bien qu'elle a besoin d'un peu de distraction, ces temps-ci. 
 
GENEVIEVRE GALFIONE :-Effectivement ! Je m'ennuie terriblement à l'hôtel. 
 
GORDON SCOTT :-Finissez de boire votre thé, les filles, c'est l'heure de la récréation ! (Il se dirige vers la grande bibliothèque, puis actionne une manette; La bibliothèque s'ouvre lentement) J'ai entendu dire que vous n'aviez pas de baignoire à l'hôtel, que vous aviez juste un petit lavabo pour faire votre toilette... 
 
GENEVIEVRE GALFIONE :-Et que l'on couchait à trois dans une chambre crasseuse d'environ 12 m2, remplie de cafards ! En effet, ce n'est pas le pied !  
 
(La bibliothèque cède sa place à une salle de bain avec Jacuzzi) 
 
GORDON SCOTT : (retire sa chemise, ses chaussures et son pantalon) -Un peu de détente vous fera le plus grand bien, Mesdemoiselles; si vous voulez bien vous joindre à moi, il y a de la place pour trois personnes là-dedans. (Il rentre dans le jacuzzi et s'allonge) Vous auriez bien tort de vous en priver. 
 
GENEVIEVRE GALFIONE :-Ca me tente terriblement ! (Elle remet sa perche à Pénélope, se déshabille, puis rentre dans le jacuzzi) 
 
GORDON SCOTT :-Eh bien, Geneviève, qu'attendez-vous pour me masser les épaules ? 
 
GENEVIEVRE GALFIONE :-Avec Plaisir, votre excellence ! (Elle lui masse les épaules) 
 
GORDON SCOTT :(tend une brosse à Pénélope)-Tu veux bien me frotter les pieds, Pénélope ! 
 
(Pénélope prend la brosse et lui frotte les pieds. Soudain des coups de feu retentissent à l'extérieur; prise de panique, Pénélope plonge dans le bain et s'agrippe au cou de Gordon; Geneviève en fait de même.) 
 
NADIR : (entre en défonçant la porte)-Où est l'américain ? 
 
(Nadir tient une Kalachnikov à la main; il est suivi d'Ahmed et d'Akim, ainsi que de Télémake Gosset qui filme la scène) 
 
AHMED :(entraîne Akim de force en lui tirant les cheveux)-Réponds au Calife, sale traître ! 
 
AKIM :-Son excellence ne souhaite pas être dérangé à cette heure -ci. 
 
AHMED :(le maltraite)-Tu veux finir sur la potence, c'est bien cela ? 
 
AKIM :(s'agenouille)-Ne me pendez pas, je vous en supplie ! Ne me pendez pas ! 
 
NADIR :(lui assène un coup de crosse sur la tête)-Tu vas parler, traître !  
 
AKIM :-Aïe ! Aïe ! 
 
AHMED :(l'assène de plusieurs coups de crosse)-Parle, traître !  
 
NADIR : (continue de le frapper)-Où es l'Ambassadeur ? 
 
Gordon Scott: (dans le jacuzzi)-Je suis là, Nadir ! Qu'y a-t-il ? 
 
(Pénélope et Geneviève sont toujours pendues au cou de Gordon) 
NADIR :-Comment vas-tu, l'américain ? 
 
GORDON SCOTT :-Comme tu peux voir, je prends du bon temps ! Les filles, je vous présente: Nadir Allah Khan, capitaine des armées rebelles ! 
 
NADIR :(s'asseoit sur le fauteuil)-C'est vraiment "class", chez toi, mon frère ! (Il fait signe à Ahmed de sortir) Va m'attendre dehors, Ahmed ! 
 
AKIM :(lui baise les pieds)-Ne me pendez pas, calife ! Ne me pendez pas, calife ! 
 
NADIR :(le repousse avec son pied)-Hors de ma vue, chien galeux ! Couché ! Et que je n'entende plus le son de ta voix ! (Akim se couche par terre) 
 
GORDON SCOTT :-Tu veux bien m'apporter un cigare, Nadir ! 
 
Nadir: (allume un cigare)-Tes cigares sont fameux, mon frère ! 
 
GORDON SCOTT :-Comment se fait-il que ton chef le commandant Massoud ne soit pas avec toi, ce  
soir ? 
 
NADIR :-Il n'est plus mon chef ! Je l'ai chassé de Kaboul, cet après-midi; il pactisait trop avec le grand Satan, ces temps-ci. 
 
GORDON SCOTT :-Tu as encore fumé de l'opium ! (Il se lève) 
 
AHMED :(entre et tire plusieurs coups de feu en l'air)-Rassieds 
-toi ! Et écoute ce que le calife a à te dire. 
 
GORDON SCOTT :-Que se passe-t-il, Nadir, mon ami ? Tu perds la tête ou quoi ? Tu sais bien que seule la démocratie pourra sauver ton peuple. 
 
NADIR :-Sais-tu que tu t'adresses au calife de Kaboul ? Dès lors, toi ou quiconque se présentera devant moi, devra, au nom du Dieu tout puissant, me vénérer comme son Maître. 
 
GORDON SCOTT :-Je te demande pardon ? 
Nadir: (fume le cigare)-Je proclame la République d'Afghanistan : Royaume de Dieu ! 
GORDON SCOTT :-Le peuple Afghan a besoin de l'Amérique, comprends-tu ? Tu ne peux l'entraîner dans le néant. 
NADIR :-Dieu seul décide du sort des hommes ! Je le servirai jusqu'à la mort ! (Il s'approche de Télémake, frappe avec sa crosse sur la caméra, puis la piétine) Maintenant, c'est moi qui fais la loi dans mon Royaume ! (Il pointe son arme sur Télémake de façon menaçante et l'entraîne dans le jacuzzi) Va avec eux, minable ! (Puis il se dirige vers la bibliothèque et actionne la manette; La bibliothèque se referme lentement sur tous nos protagonistes) 
Fin du Prologue  
Acte 1 / Scène 1 
 
Nadir Allah Khan (Le calife de Kaboul) / Akim / Ahmed /Fahima (La mère du calife) 
Quelques temps plus tard, dans le bureau de l'Ambassade américaine. .'. Nadir Allah Khan est affallé sur un tapis et fume le cigare. Fahima fait son entrée, suivie d'Akim; elle porte un tailleur sur elle. 
AKIM :-Mon Maître fait la sieste; il ne peut pas vous recevoir.  
FAHIMA :-Je veux voir mon fils. 
AKIM :-Je vous répète que... 
NADIR :-Que se passe-t-il, Akim ? Pourquoi interromps-tu ma sieste ? AKIM :-Madame, votre mère est ici, votre Grandeur... 
FAHIMA :-Tu veux bien nous laisser seuls. 
NADIR :-Eh bien, Akim, qu'attends-tu pour disposer ? 
AKIM :-Il y a que votre Grandeur a demandé à ce qu1on ne le dérange sous aucun prétexte durant la sieste... 
NADIR :-Dégage, imbécile ! Tu vois bien qu'il s'agit de ma mère. 
AKIM :-Bien, votre Grandeur. (Il sort) 
FAHIMA :-Ravie de te recevoir, mon fils ! 
NADIR :-Enlève tes chaussures, ma mère ! 
FAHIMA :-Tu ne peux pas demander cela à ta mère, voyons.  
NADIR :-Tu ne salis pas mon tapis Persan, un point ! c'est tout ! 
FAHIMA :(retire ses chaussures)-Comment vas-tu, mon fils ? 
NADIR :-A merveille ! 
FAHIMA :-II n'y a plus de chaise à l'Ambassade ? 
NADIR :-Je peux savoir ce que tu viens faire ici ? 
FAHIMA :-Tu n'embrasse pas ta mère ? 
NADIR :-Abrège. 
FAHIMA :-II y a, mon fils, que tu ne vas plus pouvoir rester tout seul, ici; tu es un homme à présent... 
(Elle s'assoit à coté de Nadir) 
NADIR :-Que me racontes-tu là ? Des gardes sont là pour me protéger. 
FAHIMA :-Ce n'est pas ce que je veux dire... Et puis, cesse de m'envoyer de la fumée dans les yeux; pose ce cigare, mon fils ! 
NADIR :-Cesse de me donner des ordres, ma mère ! Oublierais-tu que je suis le calife de Kaboul ? 
FAHIMA :-Tu as bien changé, mon fils. 
NADIR :-Au royaume de Dieu, c'est moi qui donne des ordres; toi, tu n'es qu'une femme. Tu dois te taire ! 
FAHIMA :-Tu as de la chance que ton père ne soit plus de ce monde; il t'aurait corrigé pour ton insolence. 
NADIR :-Bien au contraire, il aurait pris ma défense; car, au Royaume de Dieu, l'homme est supérieur à la femme; celle-ci lui doit obéissance et respect. 
FAHIMA :-Mais d'où tiens-tu ces propos ? Qui donc t'a mis cela en tête ? Vraiment, je doute que Rahima puisse encore s'intéresser à toi. 
NADIR :-C'est donc cela qui t'amène. 
FAHIMA :-Tu dois tenir tes engagements et l'épouser au plus vite !  
Nadir: (sort un couteau de sa poche, bondit sur sa mère et la menace)-Si tu me donnes encore un seul ordre, je te tues, femme ! 
FAHIMA :-Tu deviens fou, Nadir; pose cette arme ! 
NADIR :-J'épouserai Rahima si le coeur mien dit; mais pour l'heure, va te changer immédiatement, ma mère ! Enfile une autre tenue, et retire-moi ce maquillage; ici, nous ne sommes pas en Amérique, comprends-tu ? Les garces sont indésirables au Royaume de Dieu ! 
FAHIMA :-Tu as bien changé, Nadir; je ne te reconnais plus. 
NADIR :(frappe dans ses main)-Ahmed ! Veux-tu bien venir ici. 
AHMED :(surgit, le fusil en main)-Je suis là, votre Grandeur. 
NADIR :-Accompagne ma mère jusqu'à sa suite, et donne-lui de quoi se vêtir plus décemment ! 
AHMED :-Bien, votre Grandeur. (Il entraîne Fahima sous la menace de son arme) Avance ! 
Fin de la Scène 1 
Acte 1 / Scène 2 
Personnages: Medjdoub (le sage) / Nadir Allah Khan 
MEDJDOUB :(surgit peu après, vêtu de haillons)-Alors, comme ça, Sa Grandeur le calife de kaboul se porte à merveille ! 
NADIR :-Qui es-tu, mendiant ? Qui donc ta ouvert la porte ? (Il appelle Akim) Akim ! Akim ! Viens ici tout de suite ! 
AKIM : (surgit)-Votre Grandeur m'a appelé ? 
NADIR :-Ce mendiant n'a rien à faire ici; débarrasse-toi de lui ! 
AKIM :-Impossible, votre Grandeur ! 
NADIR :-Tu veux finir sur la potence ? 
AKIM :-II y a que Medjdoub n'est pas quelqu'un comme tout le monde, votre Grandeur; il apporte avec lui la sagesse immémoriale. 
MEDJDOUB :-Allons, va-t-en, Akim ! Laisse-moi seul avec ton maître. 
AKIM : (s'agenouille et embrasse Medjdoub sur les mains)-C'est un honneur pour\le calife de Kaboul et ses serviteurs que d'accueillir le plus grand Sage d'Orient dans cet humble demeure ! 
(Puis il sort) 
NADIR :-Alors, comme ça, tu es un sage. 
MEDJDOUB :-Ecoute-moi, ô toi calife, moi l'errant, l'oublié de la fortune, j'ai mission de te transmettre les mots de nos pères, les pensées oubliées que je j'ai hérité de la nuit des temps. Tout au long de ma longue existence, j'ai connu des princes et des gueux, des rois, des reines, de faux califes, de vrais seigneurs, des adultes à l'âme d'enfants et des enfants vieux. J'ai poursuivi en vain deux quêtes impossibles - celle de l'amour - jusqu'à la déraison et celle de l'amitié, jusqu'à la désillusion. Au fil de mes voyages, j'ai appris l'oubli, j'ai oublié d'apprendre. Je suis connu de tout l'Orient. On peut m'entrevoir certains soirs, vêtu de haillons, déambulant dans les rues de Bagdad, du Caire, de Jérusalem, de Téhéran, de Médine, de Marrakech, de Tunis et dans bien d'autres lieux encore, la tête dans les étoiles et le coeur en sommeil. Je me surnomme Medjdoub ! 
NADIR :-Je trouve que tu parles beaucoup, Medjdoub ! Dis-moi, tu n'aurais pas fumé de l'opium, par hasard ? 
MEDJDOUB :-Le plus souvent, j'accède à la table d'hôtes anonymes respectueux de la tradition. 
NADIR :-Cela semble mal parti pour toi, mon vieux. 
MEDJDOUB :-Désaltère-toi à la source de mes mots. Isole-toi des tumultes de la cité. Prends cette coupe de conseils, bois-la, et donne_ généreusement ce qu'il en reste à qui a soif. 
NADIR :-Oui. Eh bien, en attendant, c'est moi qui aie soif ! (Il frappe dans ses mains) Akim ! Akim ! 
AKIM :(surgit avec un plateau à thé sous le bras)-Je suppose que ces Messieurs désirent prendre le thé ? 
NADIR :-Pose le plateau sur le tapis; je m'occuperai moi-même du service. (Akim pose le plateau) 
AKIM :( s'agenouille et baise les mains de Medjdoub)-C'est un honneur pour le calife de Kaboul et ses serviteurs que d'accueillir le plus grand Sage d'Orient dans cet humble demeure ! 
NADIR :(botte les fesses d'Akim)-Tu veux bien nous laisser seuls, à présent ! (Akim sort) Veux-tu bien t'asseoir, Medjdoub. Je te préviens tout de suite, je ne t'accorderai que quelques minutes d'entretien. (Puis il lui sert le Thé) 
MEDJDOUB :-L'Amour est un océan et les cieux n'en sont que l'écume. Sache que les cieux tournent par l'effet de l'Amour. Sans lui, le coeur de l'univers deviendrait un bloc de glace . La  
première cause de l'amour est l'amour que l'homme se porte à soi-même, à sa substance, à la perfection et à la durée de son existence et la haine de tout ce qui le fait périr et l'anéantit, et le diminue et le prive de sa perfection  
NADIR :-Où veux-tu en venir, vieux sage ? 
MEDJDOUB :-De celui qui a tué une seule vie, il est écrit que c'est comme s'il avait détruit l'Humanité entière. De celui qui a sauvé une seule vie, il est écrit que c'est comme s'il avait sauvé l'Univers tout entier.  
NADIR :-Je l'entends bien. 
MEDJDOUB :-Qui aura fait une once de bien le verra. Qui aura fait une once de mal, le verra. Ne frappe pas l'animal, même avec une feuille de papier, car il est muet et ne saurait se plaindre à Dieu des injustices dont il est victime.  
NADIR :-N'aie crainte, vieux sage, dans mon Royaume, rien de tout cela ne pourra arriver. Je veillerais à ce que l'ordre soit établi. 
MEDJDOUB :-Celui qui acquiert une femme a le principe de la fortune, une aide semblable à lui, une colonne d'appui. Faute de clôture, le domaine est livré au pillage; sans une femme, l'homme gémit et va à la dérive.  
NADIR :-Eh bien, justement, je compte me marier dans les prochaines heures. 
MEDJDOUB :-Aimez-vous l'un l'autre, mais ne faites pas de l'amour une alliance qui vous enchaîne l'un à l'autre. Emplissez chacun la coupe de l'autre, mais ne buvez pas à la même coupe. Dressez vous côte à côte, mais pas trop près, car les piliers qui soutiennent le temple se dressent séparés, et le chêne ne s'élève point dans l'ombre du cyprès.  
NADIR :-Je veillerais à ce qu'elle fasse comme je l'entends. 
C'est alors que le vrombissement du moteur d'un hélicoptère passe au dessus de l'Ambassade; des coups de feu retentissent; l'hélicoptère se pose au sol et éteint ses gaz... 
 
Fin de la scène 2 
 
 
Acte 1 / Scène 3 
Personnages: Medjdoub / Nadir Allah Khan / Ahmed /Roberto / Miss Maryl / Akim. 
 
AHMED :(entre dans le bureau, entraînant Roberto et Miss Maryl avec lui, les menaçant avec son arme) 
-Avancez ! 
ROBERTO :-Posez cette arme, mon ami ! Nous ne sommes pas armés. 
AHMED :-Avance ! 
MISS MARYL :-Eh bien, quel accueil ! 
AHMED :-Ferme-Ia, femme, et avance ! 
NADIR :(le cigare au bec)-Que se passe-t-il, Ahmed ? Qui sont ces gens ? 
ROBERTO :-Permettez-moi de me présenter, votre excellence: je m'appelle Roberto, je suis le célèbre écrivain aventurier; et voici, Miss Maryl, citoyenne du monde. 
NADIR :-Qu'est-ce que tout cela veut dire, Ahmed ? 
AHMED :-Ces intrus survolaient en hélicoptère notre zone de tir, Votre Grandeur. L'un de leur complice a réussi à s'échapper; nos gardes sont à ses trousses dans Kaboul. Je les soupçonne d'appartenir tous les trois au service secret de la "ClA !  
(Medjdoub quitte les lieux) 
ROBERTO :-Je regrette, votre Grandeur, mais il y a sans doute erreur; en effet, nous arrivons à 
l'instant de Dar es-salaam, mes amis et moi; nous étions en panne de carburant, et cherchions simplement à nous ravitailler... c'est alors que Monsieur Ahmed nous tira dessus avec son fusil. 
NADIR :-Vous n'êtes pas américains. 
MISS MARYL :-Et vous, vous n'êtes pas son Excellence l'Ambassadeur Gordon Scott. 
NADIR :-L'Ambassadeur a quitté Kaboul récemment pour affaire. Je me présente: je suis le calife Nadir Allah Khan; je règne sur le Royaume d'Afghanistan. 
MISS MARYL :-C'est bien vous qui avez chassé les communistes au coté du Commandant Massoud ? 
NADIR :-Parfaitement ! 
 
ROBERTO :(lui tape sur l'épaule)-Toutes mes félicitations, votre Grandeur ! Vive la démocratie ! Le Commandant Massoud n'est pas avec vous ? 
NADIR :(repousse le bras de Roberto)-Massoud s'est retiré dans les montagnes Afghane avec ses troupes. Aujourd'hui, ce sont les pouvoirs Talibans qui dominent le pays. 
MISS MARYL :-Comment ce fait-il.. ? 
NADIR :-Nous venons de chasser tous les émissaires américains hors du pays; car ici, c'est moi qui dicte la loi ! 
MISS MARYL :-Vous ne comptez tout de même pas remettre en cause le traité d'alliance avec  
l'Amérique ? 
NADIR :-Le grand Satan ne dictera jamais sa loi dans mon Royaume. Quant à vous deux, je vous fais prisonniers. 
ROBERTO :-C'est très gentil à vous, Nadir; mais hélas... nous ne pouvons rester plus longtemps... Voyez-vous, nous sommes attendus à Milwaukee, Miss Maryl et moi, pour y fêter "Halloween". Nous le regrettons infiniment. 
(Roberto cherche à s'enfuir;Ahmed se met en travers de sa route) 
MISS MARYL :-Votre Grandeur n'est pas sérieuse ? 
NADIR :-Les agents secrets de la CIA ne sont pas les bienvenues au Royaume de Dieu. Et d'ailleurs, rien que pour avoir mis le pied sur mon sol, vous serez jugés, puis punis selon les lois du tout puissant ! 
ROBERTO :-Mais avant de donner mon corps en pâture aux lions, serait-il possible de prendre une tasse de thé, votre Grandeur ? 
NADIR :-Akim va s'occuper de vous. (Il frappe dans ses mains) 
AKIM :(entre)-Que désire votre Grandeur ? 
NADIR :-Conduis nos deux prisonniers dans la chambre d'hôte; arrange-toi pour qu'il ne manque de rien. (Puis il s'adresse à Roberto et Miss Maryl) Je vous conseille de rester sage jusqu'au "Châtiment Suprême", mes amis; l'Ambassade est cernée par mes hommes; alors, ne tentez pas de vous échapper. 
ROBERTO :-Enchanté de faire votre connaissance, Akim ! Moi, c'est Roberto. 
 
 
AKIM :-Mais je vous reconnais ! Vous êtes le célèbre aventurier, écrivain des Temps Nouveaux, auteur de plusieurs best-sellers. Je me souviens avoir lu l'un d'eux qui a pour titre: "ôm sweet ôm", dans lequel vous racontez vos péripéties qui se déroulèrent au Tibet, ainsi que la façon dont vous vous êtes échappé de Lhassa, au nez et à la barbe des envahisseurs chinois. 
ROBERTO :-Mon cher Akim, permettez-moi de vous présenter, Miss Maryl. Souvenez-vous, je la citais dans mon roman. 
AKIM :-Ravi de faire la connaissance de l'inséparable compagne de Monsieur Roberto ! (Tout en lui faisant le baisemain avec insistance) L'aventure dans laquelle vous vous êtes illustré, au Tibet, m'a profondément touchée; et je vais d'ailleurs vous faire un aveu: vous êtes mon héroïne préférée ! 
MISS MARYL :-C'est là-bas que je fis la connaissance de Roberto pour la première fois. 
AKIM :-Cependant, une question me brûle les lèvres: qu'est-il advenu de ce pauvre yéti ? 
ROBERTO :-Au dernière nouvelle, il aurait quitté le Zoo de Montpellier pour s'afficher dans un cirque Italien. NADIR :(botte les fesses d'Akim)-Eh bien, Akim, qu'attends-tu pour les accompagner dans leur chambre ? 
AKIM :(s'agenouille et lui baise les pieds))-Ne me pendez pas, je vous en supplie ! Ne me pendez pas, votre Grandeur ! 
Nadir: (le repousse)-Presse-toi, pauvre idiot ! 
MISS MARYL :-Je souhaiterais prendre un bon bain chaud, Akim. NADIR :(la prend par le bras)-Allons-y, mon héroïne adorée. ROBERTO :-Figurez-vous, mon cher Akim, que Miss Maryl et moi allons vivre notre septième aventure ! 
MISS MARYL :-Déjà ! 
ROBERTO :-Seulement voilà... j'ai bien peur que ce soit la dernière ! ? 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
Acte 1 / Scène 4 
Personnages: Nadir Allah Khan / Rahima / Ahmed / Medjdoub / Fahima / Raima / Djamila. 
AHMED :-Votre Grandeur devrait se méfier de ce traître d'Akim. 
NADIR :-Celui-Ia, je lui réglerai son compte le moment venu; mais pour l'heure, tu vas donner ordre à tous nos hommes de déposer leur Kalachnikov. 
AHMED :-Sans armes, comment allons-nous faire pour poursuivre notre lutte armée contre le Commandant Massoud ? 
NADIR :-Est-ce que tu penses un seul instant à nos femmes ? Elle sont terrorisées à la vue des armes soviétiques... 
AHMED :-Mais alors, comment allons-nous faire pour assurer votre sécurité ? 
NADIR :-Tu donneras l'ordre à toutes les casernes militaires du pays qu'elles arment nos guerriers d'un sabre. 
AHMED :-D'un sabre, dites-vous ? 
NADIR :-Et surtout qu'il soit bien tranchant; le Royaume de Dieu doit retrouver rapidement sa douceur de vivre d'antan, comprends tu ? Je souhaiterais que la paix se rétablisse au plus vite pour mes noces. Entendu ? 
AHMED :-Votre Grandeur désire toujours prendre Shéhérazade pour épouse ? 
NADIR :-Et comment que je le désire ! C'est mon voeu le plus cher. 
AHMED :-Cependant, il Y a un léger problème. 
NADIR :-Quoi ? Ne me dis pas qu'elle s'est échappée. 
AHMED :-Que votre Grandeur se rassure... nous la détenons toujours prisonnière; seulement voilà... 
NADIR :-Quoi, je ne suis pas l'être idéal pour elle ? 
AHMED :-Au contraire, je pense que c'est elle qui ne vous mérite pas; car votre Grandeur oublie-t-elle que Shéhérazade est la fille du Commandant Massoud ? l'ennemi juré des Talibans, lesquels verraient d'un mauvais oeil cette union; elle serait perçue comme un sacrilège. 
NADIR :-Je me fiche bien de l'opinion de mon peuple; cette fille est belle comme tout !.. Je la désire plus que tout au monde ! Maintenant, dépêche-toi, le temps presse ! 
 
(Ahmed salue le calife et s'apprête à quitter les lieux) 
Le Calife s'allonge sur le tapis ensuite; Djamila et Raïma font leur entrée, vêtues d'une minijupe et d'un décolleté; elles croisent Ahmed sur le chemin... 
 
AHMED :(à voix basse)-Que viens-tu faire ici, Djamila ? Ce n'est pas le moment... 
Djemila:-Je dois parler à mon frère. 
AHMED :(toujours à voix basse)-Je t'en supplie, ne lui dis rien ! NADIR :-Que se passe-t-il, Ahmed ? Qui est là ?  
DJAMILA :(s'adresse à Ahmed à voix basse)-On se voit tout à l'heure ? 
AHMED :-Je compte sur toi. 
DJAMILA :-Vas-y, maintenant ! (Ahmed Sort) 
Nadir: (toujours allongé sur le tapis, le cigare à la bouche)-Pour la dernière fois, qui est là ? Allez-vous répondre ? 
DJAMILA :(entraîne Rahima avec elle)-Peux-tu m'accorder quelques 
minutes, mon frère ? 
NADIR :-Que yiens-tu faire ici, Djamila ? Tu vois bien que je me repose. .. 
DJAMILA :(se tient à distance)-Rahima est avec moi. 
NADIR :-Je n'ai rien à lui dire. 
DJAMILA :-Cela suffit, Nadir ! J'ai à te parler sérieusement. Voilà 
plus d'un mois que Rahima reste sans nouvelles de toi. 
NADIR : (se lève)-Ne marche pas sur mon tapis Persan avec tes souliers. 
DJAMILA :-Je m'en contrefiche, mon frère ! (Elle le prend par le col) Maintenant, tu vas bien m'écouter; ce que j'ai à te dire est important. 
NADIR :-Sembles-tu oublier que tu t'adresses au calife ? 
DJAMILA :-Tu es en train de ruiner notre pays; je déteste ta politique ! 
NADIR :-Tu parles beaucoup trop, ma soeur ! Lâche-moi, à présent ! (Il repousse la main de Djamila) Sais-tu ce qu'il en coûte à une femme qui désobéit ? 
 
RAÏMA :(s'interpose)-Cela commence à bien faire, Nadir; cesse de tourner autour du pot ! Une parole est une parole ! Tu dois respecter le contrat qui nous lie. (Elle s'agenouille et s'agrippe à lui) Prends-moi pour épouse; c'est un ordre ! 
NADIR :-Depuis quand me donnes-tu des ordres ? 
FAHIMA :(fait son entrée au même moment vêtue d'une burca noire et d'un tchadri (voile à fenêtre grillagée) dont on ne peut distinguer le visage)-Que se passe-t-il, mes enfants ? 
NADIR :-Qui es-tu, femme ? Que viens-tu faire ici ? 
FAHIMA :-C'est bien la première fois que tu ne reconnais pas ta mère, mon fils. 
NADIR :-Serait-ce "vous", ma mère ? 
FAHIMA :-Depuis quand me vouvoies-tu, mon fils ? 
NADIR :-Il y a que votre tenue inspire le respect, ma mère ! 
(Il s'agenouille et la salue) 
FAHIMA :(tourne autour de Djamila, puis de Raïma)-Ce qui n'est pas le cas pour ta chère soeur, Nadir, ainsi que ta future femme.  
NADIR :-Certainement, ma mère. 
FAHIMA :-Ne croyez-vous pas, mon fils, que la burca et le tchadri s'impose dans ces cas-là ? 
NADIR :-Parfaitement, ma mère ! Mais dites-moi, ma mère, depuis quand me vouvoyez-vous ? 
FAHIMA :-Il y a que votre titre de calife de Kaboul inspire le respect, votre Grandeur !  
(Elle s'agenouille et le salue) 
DJAMILA :(prend Raïma par la main)-Viens, Raïma, nous partons !  
FAHIMA :(se relève et leur barre la route)-Où allez-vous, mes filles ? 
DJAMILA :-Nous n'avons pas l'intention de subir plus longtemps ce comportement machiste de la part d'un individu aussi exécrable ! (Elle désigne Nadir) Raïma et moi allons quitter ce pays définitivement ! 
FAHIMA :-Vous n'irez nulle part dans cette tenue indécente, mes filles ! 
DJAMILA :-Il me semblait que nous étions en démocratie depuis le départ des troupes communistes. 
NADIR :-Tu as trop fréquenté les intellectuelles, Djamila. (Puis à lui-même) D'ailleurs, à ce propos, il va falloir que je m'occupe de leur cas très sérieusement avant que ceux-ci ne propagent le virus occidental à l'ensemble de la population. Je ne désire point d'infidèles dans mon royaume. 
DJAMILA :-Laisse-nous partir, ma mère ! Si tu ne le fait pas pour toi, eh bien, alors, fais-le pour notre père; je t'en conjure, laisse-nous partir ! 
FAHIMA :(sort un sabre de dessous sa longue robe et le met sous le cou de Djamila)-Tu feras tout ce que le calife Nadir Allah Khan te demandera; tu exécuteras ses ordres sans émettre aucune objection. (Puis elle bondit sur Raïma et la menace à son tour avec le sabre) Quant à toi, petite sainte-nitouche, tu vas me faire le plaisir de te débarbouiller ce visage pleins de fond de teint et d'épouser rapidement le calife ! 
NADIR :-Je l'épouserai si j'en ai envie, ma mère ! 
FAHIMA :(bondit sur le calife et le menace à son tour)-Votre Grandeur a intérêt d'épouser Raïma, s'il ne veut pas que je le zigouille ! ! 
NADIR :-Figurez-vous, ma mère, que je compte faire beaucoup mieux ! Je vais me constituer un  
"Harem" ! 
FAHIMA :-Voilà qui est une très bonne idée, votre Grandeur ! (Puis elle sort un sifflet de sa poche et souffle dedans)-Suivez-moi/ les filles ! Je vais vous conduire jusqu'à ma suite et vous donner de quoi vous vêtir décemment. (Toutes trois quittent les lieux au pas cadencé) Et une, deux, une, deux, une, deux ! ! 
 
Fin de la scène 4 
 

 
 
Acte 1 / Scène 5 
Personnages: Nadir Allah Khan / Medjdoub / Miss Maryl / Roberto / Akim / Shéhérazade / Ahrned. 
MEDJDOUB :(qui a fait son retour entre temps, s'est allongé sur le tapis)-Mieux vaut finir sa vie dans les beaux jours que de commencer par eux !  
NADIR :-Tu es encore là, mendiant ? Notre entretien était terminé, je crois bien ! ? 
MEDJDOUB :-Celui qui n'a ni feu ni lieu peut résider en toute ville. Le pauvre trouve sa demeure partout où la nuit le surprend. L'homme sans maison, sans famille, qui n'a rien hors l'amour de Dieu, ne s'appelle pas mendiant, car le prince est son mendiant. L'homme de Dieu n'est étranger ni au levant ni au ponant, car en quelque endroit qu'il se rende, le royaume de Dieu est le sien.  
NADIR :-Autrement dit, tu souhaites l'hospitalité. Eh bien, soit, je te l'accorde; seulement je te préviens... si tu tiens à conserver ta langue, ne te mêle point de mes affaires. MEDJDOUB :-Ta destinée te cherche et te trouvera !  
NADIR :-Comment cela.. ? 
MEDJDOUB :-La vie d'un homme, c'est le souvenir qu'il laisse, non la durée que sa vie à couverte.  
NADIR :-Je te jure que je ferai le bonheur autour de moi ! 
MISS MARYL :(entre, vêtue d'un peignoir)-"Qui souvent jure, ment SOUVENT ! " Bonsoir, Messieurs ! 
MEDJDOUB :-L'hypocrisie est caractérisé par trois signes: il ment quand il parle, il ne tient pas ses promesses, il trahit quand on lui fait confiance.  
MISS MARYL :-Les Grands esprits se rencontrent, dirait-on ! ?  
NADIR :-Madame a pris son bain ? Est-elle satisfaite à présent ?  
MISS MARYL :-Akim est un véritable "choux", votre Grandeur ! Conservez-le précieusement ! 
NADIR :-C'es cela, c'est cela... (il s'adresse à Medjdoub) Medjdoub, je te présente, Miss Maryl; elle et son compagnon Roberto sont mes invités de marque; ils vont me faire la gentillesse d'assister à mes noces prochainement. 
 
MISS MARYL :-A vrai dire, mon compagnon et moi avons le statue de prisonniers politiques depuis quelques heures; nous sommes membres de la CIA, parait-il ! ? 
MEDJDOUB :-Trois attributs sont considérés comme des qualités chez la femme et des défauts chez l'homme: la fierté, la prudence et l' avarice.  
MISS MARYL :-"Une femme fière n'est pas dupée facilement. Une femme avare épargne son argent et celui de son mari. Une femme prudente évite de s'attirer des ennuis"  
MEDJDOUB :-Dans l'apparence les hommes l'emportent sur les femmes; en réalité, ce sont eux qui sont toujours vaincus.  
NADIR :-Cela suffit ! 
MISS MARYL :-"C'est comme pour l'eau et le feu ! Le feu finit toujours par déclencher l'évaporation de  
l'eau."  
MEDJDOUB :(s'agenouille et lève les bras en l'air)-Fils d'Adam, proclamons ensemble que nous sommes esclaves des femmes !  
NADIR :-Ce n'est pas un peu fini, tous les deux ! 
Miss Marly:(se pend à son cou)-Qu'y a-t-il, mon petit loup ? On refuse de voir la vérité en face :"Vérité qui dérange vaut mieux que mensonge qui arranges !  
MEDJDOUB :-Sois conciliant avec la femme, jamais avec l'homme !  
MISS MARYL :(pince la joue de Nadir)-"Tout homme orgueilleux est susceptible et tout homme susceptible est un sot !"  
Nadir: (repousse violemment Miss Maryl)-Assez ! ! ! (puis il allume un cigare) 
ROBERTO :(fait son entrée, vêtu d'un costume traditionnel)-"Jouis de la terre et de la vie, car si la terre reste, la vie ne reste pas. Aime la vie et jouis de la vie, et pour cela pense que la mort est inévitable. Le bonheur n'a qu'un temps, hâte-toi ! Et songe que tout le reste n'est rien. Le monde doit être comme le logis du cavalier voyageur. Ami, sois le cavalier voyageur de la terre" Bonsoir, tout le monde ! Comment allez-vous, votre grandeur ? Est-il exact que vous allez vous marier ? 
NADIR :-Tout à fait ! (Medjdoub sort discrètement) 
ROBERTO :-Dans ce cas, puis-je suggérer à votre Grandeur une recette de chez nous qui accompagnera très bien les festivités ?  
NADIR :-Je vous demande pardon ? 
AKIM :-Monsieur Roberto insiste pour préparer le repas de mariage de votre Grandeur. 
ROBERTO :-Etant donné que je suis convié aux noces, il est normal que je confectionne le menu. 
MISS MARYL :-Je veux bien me rendre utile à vos coté, Roberto. 
ROBERTO :-Avec plaisir, Miss Maryl ! 
AKIM :-C'est vrai, vous voulez mettre les mains à la pâte ? 
MISS MARYL :-Je préparerai les petits fours ! 
AKIM :(lui fait le baisemain)-Vous êtes mon héroïne préférée ! Vous êtes mon soleil ! Mon étoiles ! ! 
NADIR :(botte les fesses d'Akim)-Et toi, tu es mon cauchemar ! Dégage de là ou je t'envoie à la potence ! 
AKIM :(s'agenouille et lui baise les pieds)-Ne me pendez pas, Votre Grandeur, ne me pendez pas ! ! 
Nadir: (le repousse)-Lâche-moi les baskets, infidèle !  
AKIM :(s'agrippe à sa jambe)-Je vous servirai jusqu'à la mort, votre Grandeur, ne me pendez pas ! 
NADIR :-Ce que je te réserve est bien plus atroce, imbécile; mais en attendant le "Châtiment Suprême", va donc préparer le thé ! 
AKIM :-Je vous aime, votre Grandeur ! Vous êtes mon héros préféré ! Je ferai tout ce que vous voudrez. 
(Il ramasse le plateau qui se trouve sur le tapis) 
Nadir: (s'adresse à Akim)-C'est la dernière fois que tu marches sur mon tapis avec tes chaussures, infidèle ! (Il lui tire l'oreille) 
AKIM :-Je ne marcherai plus jamais sur votre tapis; je vous le jure ! ! 
NADIR :-"Qui souvent jure, ment souventI !" "Mentir est le fait des faible.  
AKIM :-"Lorsque la bêtise gifle l'intelligence, alors l'intelligence a le droit de se conduire bêtement !"  
NADIR :-"L'oiseau vole dans les hauteurs, son ombre se hâte sur la terre, s'enfuyant comme ombre d'oiseau. L'imbécile prend en chasse l'ombre. il ne saura jamais qu'elle est le reflet de L’oiseau. . .  
AKIM :-"Le doute de l'intelligent vaut mieux que la certitude de l’imbécile !  
NADIR :(qui lui tire toujours l'oreille)-"S'entêter â instruire les sots, c'est jouer du luth pour un sourd ou tenir un miroir devant un aveugle !  
AKIM :-Je vois que votre Grandeur est en verve, ce soir. 
Nadir: (lui botte les fesses)-Eh bien, qu'attends-tu pour préparer le thé ? (Akim sort) 
 
Fin de la scène 5 
 
Acte 1 / Scène 6 
 
Personnages: Nadir Allah Khan / Miss Maryl / Roberto / Shéhérazade / Ahmed. 
MISS MARYL :(se tient près de la bibliothèque et lit un livre)-Cette bibliothèque renferme de magnifiques ouvrages, votre Grandeur ! 
NADIR :-Seulle livre du tout puissant a le droit d'être cité, Madame. 
Roberto: (fume un cigare, affalé au centre du tapis)-Il faut bien qu'elle s'occupe l'esprit en attendant le "Châtiment Suprême" ! Nadir: (lui arrache le livre des mains)-Je ne veux rien savoir.  
MISS MARYL :(lui reprend)-Vous permettez que j'y jette un petit coup d'oeil ? 
NADIR : (lui reprend aussitôt des mains)-Je ne tolère pas la propagande occidentale sous mon toit. (Puis il dépose le livre dans la bibliothèque) 
MISS MARYL :-Dans ce cas, vous n'aurez pas vos petits fours ! 
ROBERTO :(fume le cigare)-A propos, votre Grandeur... avez-vous eu des nouvelles de notre ami ? 
NADIR :-Nous n'allons pas tarder à le faire prisonnier. 
MISS MARYL :-Et qu'adviendra-t-il de lui une fois prisonnier ?  
NADIR :-Il aura droit au châtiment suprême ! 
MISS MARYL :-Autrement dit, la pendaison ! 
NADIR :-Bien pire encore ! 
MISS MARYL :-Vous comptez lui trancher la gorge ? 
NADIR :-Ce n'est pas assez douloureux. 
MISS MARYL :-Vous comptez lui loger une balle dans la cervelle à bout portant. 
NADIR :-Une mort trop rapide. 
ROBERTO :-Puis-je vous suggérer une mort lente, votre Grandeur ?  
NADIR :-Je sais parfaitement ce que je dois faire. 
AKIM :(surgit, un plateau à thé sous le bras)-Le calife a raison, 
il sait parfaitement ce qu'il doit faire, Monsieur Roberto. N'est-ce pas votre Grandeur ? 
NADIR :-C'est cela, Akim, c'est cela... 
AKIM :-Où dois-je déposer le plateau, votre Grandeur ?  
NADIR :-Pose-le à coté de Monsieur Roberto. 
AKIM :-Il y a que je porte des chaussures aux pieds, votre Grandeur... 
NADIR :-Eh bien, qu'attends-tu pour les retirer ? 
AKIM :-C'est que je tiens le plateau en main, votre Grandeur; je risque de le faire tomber en retirant mes chaussures. 
Nadir: (se saisit du plateau)-Donne-moi ça, imbécile ! Et maintenant, fous le camp ! (Il lui botte les fesses; Akim sort) 
NADIR :(dépose le plateau à coté de Roberto)-Voilà pour vous, Roberto ! 
ROBERTO :-C'est "trop" gentil à vous, calife ! 
MISS MARYL :-Avec plaisir, votre Grandeur ! 
NADIR :-Sortez d'ici, madame ! Dans mon royaume, le thé se déguste entre homme. 
MISS MARYL :-Et la révolution féminine, mon vieux ? Hein ? Qu'en faites-vous ? 
NADIR :-Tais-toi, femme, et obéis ! Dehors ! 
MISS MARYL :-Fais pas ceci, fais pas cela ! Ca commence à bien faire; je quitte cette maison sur le champ ! 
AHMED :(entre, un sabre à la taille et un autre dans la main avec lequel il menace Miss Maryl)-Vous n'irez nulle part. 
MISS MARYL :-Quel jolie sabre ! C'est pour moi ? 
AHMED :-C'est au fourneau que ça se passe, femme !  
NADIR :(contemple le sabre)-Oh ! qu'il est magnifique.  
AHMED :(lui remet le sabre )-Votre commande est arrivée, calife. Voici le vôtre; c'est le plus grand et le plus tranchant.  
Nadir: (embrasse Ahmed sur les joues)-Bravo, Ahmed ! Que la paix règne à présent dans le Royaume de Dieu ! 
ROBERTO :(qui s'était relevé entre temps, se saisit du sabre)-En effet, c'est une belle pièce. 
MISS MARYL :(se saisit à son tour du sabre)-Une véritable pièce de collection ! Vous permettez que je l'analyse, Roberto ? Le manche est incrusté de perle... la lame est très tranchante... 
ROBERTO :(le lui reprend des mains)-J'aimerais tellement en posséder un. 
AHMED :(lui reprend des mains)-Seuls les fidèles en ont le droit.  
MISS MARYL :(lui reprend des mains)-Je vous en offre un prix raisonnable; c'est pour en faire cadeau à Roberto. 
ROBERTO :-Tout de même. 
MISS MARYL :-J'insiste ! 
ROBERTO :-Tout de même... 
MISS MARYL :-Quel est sa mise à prix, Ahmed ? 
AHMED :-Deux cent dollars. 
MISS MARYL :-Je le prends à cent quarante dollars.  
AHMED :-Cent quatre-vingt dix. 
MISS MARYL :-Cent soixante. 
AHMED :-Cent quatre-vingt. 
MISS MARYL :-Cent cinquante. C'est mon dernier prix !  
AHMED :-Adjugé ! (Miss Maryl et Ahmed se tapent dans les mains) 
NADIR :(botte les fesses de Roberto et de Miss Maryl, puis récupère son sabre)-Foutez le camp à la cuisine, tous les deux ! 
ROBERTO : (le cigare à la bouche)-Autrement dit, vous acceptez ma proposition. (Il lui saute au cou et l'embrasse) Je vais vous faire un plat "du tonnerre", votre Grandeur ! Il s'agit d'une bonne vieille recette; vous allez vous régaler ! (Puis) Seulement voilà, il y a un petit problème... Le plat de vos noces est composé de légumes frais. 
NADIR :-Prends la commande de Monsieur Roberto, Ahmed; puis tu te rendras au marché pour y faire les achats... 
ROBERTO :-Il me faudrait dix kilos de courgettes et dix kilos de poireaux, Ahmed. 
NADIR :-Très bien. Ahmed s'en occupe; maintenant... à la cuisine tous les deux ! (Il entraîne Miss Maryl et Roberto vers la sortie, puis revient aussitôt avec le sabre à la main; il s'adresse à Ahmed) Eh bien, Ahmed, qu'attends-tu pour te rendre au marché ? 
AHMED :-Je dois tout d'abord signaler à votre Grandeur la présence de Shéhérazade à l'Ambassade. 
NADIR :-Shéhérazade est ici, dis-tu ? Et c'est seulement maintenant que tu m‘en parles. 
AHMED :-J'ai dû m'occuper de la commande de Monsieur Roberto. (Puis) Shéhérazade vous attend dans votre chambre, votre Grandeur. 
NADIR :(fait le va et vient)-Tu dis qu'elle accepte de m'épouser.  
AHMED :-Il a tout de même fallu pour la convaincre que je la menace avec\le sabre à plusieurs reprises. 
NADIR :-Je vois que tu sais y faire avec les femmes. Eh bien, c'est parfait ! A présent, passons aux choses sérieuses; Ah ! je suis fou de joie ! ! 
AHMED :-Je dois vraiment me rendre au marché, calife ? 
Nadir: (l'entraîne vers la sortie)-Je t'y accompagne; deux bras supplémentaires ne seront pas de trop pour soulever les légumes; d'autant que je me marie ce soir. Il faut que le repas des noces soit prêt à temps ! Dépèchons-nous ! (Ils sortent) 
 
 
Fin de la Scène 6 
 
 
Fin de l’Acte 1 
 
EPILOGUE 
Personnages: Sylvestre (porte une burca blanche) / Akim /  
Shéhérazade (porte une burca jaune) Pénélope Jacquemart /  
Télémake Gosset / Gordon Scott / Genevieve Galfione. 
Shéhérazade entre, suivie d'Akim; on devine qu'elle pleure sous son Tchadri. 
AKIM :(court après Shéhérazade)-Le calife vous interdit formellement de sortir de la chambre ! (Shéhérazade pleurniche) Retournez-y ! (Shéhérazade continue de pleurnicher) Ne faites pas l'idiote, Mademoiselle, il en va de votre vie, comprenez-vous ? (Puis) Voyons, Shéhérazade, je n'ai nullement l'intention de vous faire de mal; je suis votre allié ! Je veux vous protéger. (Il la prend par le bras) Venez. N'ayez pas peur ! 
Sylvestre: (entre, vêtu d'un Tchadri)-Coucou ! Coucou ! il y a quelqu'un ? (Shéhérazade s'agrippe à Sylvestre) 
SYLVESTRE :(à lui-même)-Pauvre petite ! Ils sont vraiment trop cons ces mecs ! 
AKIM :-Retournez dans votre chambre, Shéhérazade !  
(Shéhérazade s'agrippe toujours à Sylvestre) 
SYLVESTRE :-Oh, peuchère ! Pauvre Shéhérazade ! Arrête de chialer comme ça, tu me fends le coeur ! Allez, file dans ta chambre, petite ! (Shéhérazade sort en pleurnichant) 
AKIM :-Qui êtes-vous, madame ? Vous n'avez rien à faire ici. 
SYLVESTRE :(lui présente sa main)-C'est moi, Lucienne Sylvestrine ! J'arrive à l'instant-même de Casablanca; je suis venu rendre visite au méchant loup !  
AKIM :-Qui donc ? 
SYLVESTRE :-A vrai dire, je souhaiterais prendre une chambre.  
AKIM :-Désolé, madame; mais ici, ce n'est pas un hôtel. 
Sylvestre: (tombe dans ses bras)-Je suis épuisée, mon chéri ! Aujourd'hui, j'ai traversée toute la vallée du "Panchire" à dos d’âne. 
AKIM :-Avez-vous vu le Commandant Massoud Massoud ? Vous lui avez parlé ? 
SYLVESTRE :-Il organise la résistance en ce moment. 
AKIM :-Dieu soit loué ! 
SYLVESTRE :-Oh ! Je t'en supplie, ne me laisse pas seule, la nuit, à la merci de cette horde de loubards armée de sabres et de javelots ! ! 
AKIM :-Je regrette, mais ce n'est pas possible, madame; nous sommes à l'Ambassade de Kaboul; vous risquez votre vie en restant ici. 
SYLVESTRE :-Je t'assure, chéri, que je ne serai pas encombrante; je peux me contenter d'une vieille paillasse dans un coin du grenier, tu sais ! 
AKIM :-Vous ne comprenez pas que l'Ambassade a été prise d'assaut par les rebelles Talibans tout récemment, et que par les temps qui courent il est dangereux de rôder dans les parages; le calife a chassé tous les occidentaux hors du pays. Il a même fait des prisonniers politiques... deux innocentes personnes, fervents défenseurs de la démocratie, qui ne demandaient rien d'autre que de se ravitailler en carburant. 
SYLVESTRE :-Pauvres petits chéris ! 
AKIM :-Des citoyens de la terre, comme on dit ! 
SYLVESTRE :-J'espère qu'ils ne sont pas mort ? 
AKIM :-Pas encore. 
SYLVESTRE :-Tant mieux ! 
AKIM :-Seulement voilà... ils sont condamnés à mort; et c'est bien là le problème ! Quant à vous, madame Lucienne Sylvestrine, je me demande pourquoi vous êtes venue vous perdre ici ? 
SYLVESTRE : (a lui-même)-Moi aussi, "couillon", je me le demande !  
Akim;-De plus, il m'est formellement interdit de vous adresser la parole. 
SYLVESTRE :-Quoi ! tu me fais déjà la gueule ? 
AKIM :-II y a que le calife Nadir Allah Khan interdit formellement aux hommes de parler aux femmes, sans quoi les uns seraient pendus et les autres, lapidées ou bien fusillées sur la place publique. 
SYLVESTRE :-Et pendant ce temps-là, lui, il peut s'éclater comme une andouille avec les femmes du voisin: "Faites ce que je dis, ne faites pas ce que je fais !" 
AKIM :-Lui et son armée de terroristes sèment la terreur dans tout le pays. 
SYLVESTRE :-A en croire vos propos, vous ne semblez pas faire 
parti de cette bande de tarés ? ! 
AKIM :-En vérité, je suis l'allié du Commandant Massoud; aujourd'hui, mon voeu le plus cher serait de faire la résistance à ses coté, et de chasser l'ennemi Taliban hors d'Afghanistan. 
SYLVESTRE :-C'est comment votre prénom ? 
AKIM :-Je m'appelle Akim. 
SYLVESTRE : (s'approche de la bibliothèque)-Je vais t'aider à sortir d'ici, Akim. 
AKIM :-Que dites-vous là ? 
SYLVESTRE :(se place contre la bibliothèque)-Je suis venu ici pour vous libérer. 
AKIM :-Qui êtes-vous ? 
SYLVESTRE : (retire son voile)-Je me présente, je m'appelle Sylvestre ! 
AKIM :-Ce ne serait pas vous la personne dont la tête est mise à prix dans Kaboul ? 
SYLVESTRE :-Je suis un grand ami de Monsieur Roberto et de Miss Maryl. A propos, comment vont-ils ? Je ne leur ai pas trop manqué au moins ? (Par inadvertance, Sylvestre actionne la manette de la bibliothèque qui s'ouvre lentement ensuite) 
Gordon Scott: (surgit de derrière la bibliothèque, suivi de Pénélope Jacquemin, de Télémake Gosset à la caméra et de Geneviève Galfione à la perche)-L'Amérique n'a pas dit son dernier mot, croyez-le ! 
AKIM :(entraîne Sylvestre avec lui)-Venez avec moi, Monsieur Sylvestre ! (Ils quittent les lieux rapidement) 
PENELOPE :-Est-il exact, votre excellence, que la riposte sera punitive ? 
GORDON SCOTT :-Ce sera une guerre continue. L'Amérique mènera une attaque éclaire sur les Talibans. 
PENELOPE :-Y aura-t-il une riposte massive à l'égart des rebelles votre excellence ? 
Gordon Scott: (prend un cigare et l'allume)-Nous allons en faire de la pâtée de chien ! 
PENELOPE :-Nous serons à vos coté pour lutter contre le terrorisme, votre excellence... 
GORDON SCOTT : (prend le chemin de la sortie, suivi des journalistes)-Tous ceux qui adhèrent à la démocratie peuvent se joindre à nous ! "We are champions, my friends" !  
TELEMAKE :-Puis-je avoir un autographe, votre excellence ? C'est pour ma femme !  
(Tout le monde quitte les lieux) 
 
Fin de L’épilogue 
 
FIN DU 46ième épisode  
 
AFFAIRE A SUIVRE DANS LE 47ième épisode intitulé : 
« OFFENSIVE NO LIMIT » 
 

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Modifié en dernier lieu le 17.08.2025
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