BRANLE-BAS AU CHÂTEAU
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement
TITRE : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO
Dans
« BRANLE-BAS AU CHÂTEAU »
11-ième épisode
Personnages :
Roberto (sous les traits de Juliette)
Le Comte de la bouche-en-Biais
Mademoiselle Lucie de Modestie (Fiancée du Comte) Jacqueline de la Bouche-en-Biais (Soeur du Comte)
Nicole Martin alias « La Tentacule »
(Sous les traits de Mamouzelle, la tenancière de l'Auberge de la Licorne)
Sylvestre (Le facteur)
Augustin (le tenancier de L'Auberge de la Licorne)
Lieu : Le château de la Via Dorée (Midi de la France)
EPISODE 11 : « BRANLE-BAS AU CHÂTEAU » (1999)
Deuxième partie de la pièce « Appellation d’origine incontrôlée (AOI) »
Genre: Comédie
Auteur: Casali émilien
PROTECTION SACD
http://emiliencasali.populus.ch/
Contact : Emilien CASALI (France)
e-mail casali-emilien1@orange.fr
PROLOGUE
Nicole Martin dite « La Tentacule » (sous les traits de Mamouzelle)/ Jacqueline de la Bouche-En-Biais lIe Comte de la bouche-en-Biais / Lucie de Modestie.
JACQUELINE, entre, la pipe d'Augustin à la bouche, suivie de Nicole Martin
¬Après vous, Mamouzelle !
NICOLE MARTIN, tient une marmite dans ses bras
C'est très gentil à vous de m'avoir accompagnée jusqu’ici, madame Jacotte !
JACQUELINE
“Make you want to move, your dancing feet” ! (Puis elle lui tend sa pipe) Vous fumez ?
NICOLE MARTIN
Non, merci.
JACQUELINE
C'est comme vous voulez ? A propos, Mamouzelle, c'est quoi ce que vous transportez là ?
NICOLE MARTIN
Une cocotte minute.
JACQUELINE
Ca, je le vois bien ! Mais qu'y a-t-il à l'intérieur ?
NICOLE MARTIN
Le repas des fiançailles.
JACQUELINE
Vous permettez que je jette un coup d'œil.
Nicole: (l'entraîne par le bras jusqu'à la cheminée et la fait s'asseoir) Assieds-toi sur cette chaise et ferme-la !
JACQUELINE
Je vous trouve bien speed ce matin, Mamouzelle !
LE COMTE, sort de la chambre, toujours en peignoir, avec Lucie dans ses bras
C'est le plus beau jour de ma vie !
LUCIE
Nous voici enfin seuls !
LE COMTE
A présent, vous d'essayer la jolie bague.
LUCIE
Très bonne idée !
LE COMTE
Fermer les yeux, ma douce et tendre hirondelle ! (Il sort la bague de sa poche)
LUCIE
Dépêchez-vous !
LE COMTE
Maintenant, présentez-moi votre annulaire. (Il s’agenouille et s'apprête à lui passer la bague au doigt)
JACQUELINE, toujours assise sur la chaise, la pipe à la bouche
Eh bien, quel joli tableau vous faites tous les deux ! Sacré Charlot !
LE COMTE
Que se passe-t-il ? Qui est là ?
JACQUELINE
II fait combien de carats ce truc que tu tiens en main, Charlot ?
LE COMTE, se dirige vers Jacqueline, la saisit par le bras et l'entraîne jusqu'à la sortie
Si ma soeur veut bien repasser plus tard, je suis très occupé.
JACQUELINE
Dis-moi, Charlot, tu veux bien m'avancer dix millions pour le week-end ? (Tous deux quittent les lieux)
LUCIE, est restée immobile, les yeux fermés
Elle vient cette bague, mon Christounet.
NICOLE MARTIN, se place à sa hauteur
Je suis à vous ma belle hirondelle !
LUCIE
Je peux ouvrir les yeux ?
NICOLE MARTIN
Pas encore. (Puis) Voulez-vous bien me présenter votre main !
LUCIE
Comme ceci ?
NICOLE MARTIN
Parfait ! (Puis elle place le bouchon du couvercle de la cocotte minute dans sa main) Maintenant, prenez ceci dans votre main.
LUCIE
Quel gros diamant !
NICOLE MARTIN
Attention, c'est très lourd !
LUCIE
En effet !
NICOLE MARTIN
Maintenant, ouvrez les yeux !
LUCIE
Une cocotte minute ! Qu'est-ce que cela
signifie ?
NICOLE MARTIN
Comment allez-vous, Lucie ?
LUCIE
Mamouzelle ! Mais où est passé mon fiancé ?
NICOLE MARTIN
Il avait une affaire urgente à régler.
LUCIE
Le jour de ses fiançailles. Vraiment, il exagère.
NICOLE MARTIN
Vous vous rattraperez ce soir, mademoiselle. Maintenant, place au repas des fiançailles ! Vous trouverez dans cette cocotte minute tous les ingrédients pour réaliser une bonne soupe de poireaux à la sauce de courgettes. Vous n'aurez qu'à les faire mijoter à feu doux, deux heures environ.
LUCIE
Pas question de mettre les pieds dans la cuisine !
NICOLE MARTIN
Votre gouvernante s'en chargera.
LUCIE
Monsieur le Comte l'a renvoyée ; quant à la nouvelle, elle devrait faire son arrivée d'un moment à l'autre.
NICOLE MARTIN
Vous voulez peut-être un coup de main, en attendant son arrivée ?
LUCIE, lui remet la cocotte minute en main
C'est d'accord ! Je vous donne le feu vert. Allez, dépêchez-vous, il faut que tout soit prêt pour ce soir.
(Elle accompagne Nicole jusqu'à la cuisine)
FIN DU PROLOGUE
----------
Acte 1 / Scène 1
Le Comte de la Bouche-En-Biais /Jacqueline de la Bouche-En-Biais / Nicole Martin (sous les traits de Mamouzelle) / Lucie de Modestie / Roberto (sous les traits de Juliette)
LE COMTE, entre, précédé de Jacqueline
La sortie ne se trouve pas par là, Jacotte. Reviens ici !
JACQUELINE, La pipe d'Augustin à la bouche
Tu permets que je récupère mon bagage, Charlot.
LE COMTE
Ne m'appelez plus jamais Charlot !
JACQUELINE
Je crois bien l'avoir laissé sous le lit ?
(Elle rentre dans la chambre, suivie du Comte)
LE COMTE
Pressons, voyons ! Ma fiancée s'impatiente.
NICOLE MARTIN, ressurgit avec un gros sac à poubelle rempli
Mademoiselle Lucie. La soupe mijote à présent.
LUCIE
Pourriez-vous me rendre un dernier service,
Mamouzelle ?
NICOLE MARTIN
Bien entendu !
LUCIE
Vous connaissez bien la maison ?
NICOLE MARTIN
Bien entendu !
LUCIE
Vous savez où se trouve la salle de bain ?
NICOLE MARTIN
Bien entendu !
LUCIE
Vous voulez bien me faire couler un bain, s'il vous plaît ?
NICOLE MARTIN
Bien entendu, Mademoiselle. (Elle dépose la poubelle près de la cheminée, puis va dans la chambre)
ROBERTO, entre sous les traits de Juliette; il porte une perruque blonde sur la tête et une robe à fleurs sur lui
Toc ! Toc ! Mademoiselle Lucie ! Toc ! Toc ! Toc ! Toc !
LUCIE
Je suis là ! A qui ai-je l'honneur ?
ROBERTO
C'est au sujet de l'annonce. Je suis la nouvelle gouvernante de Madame.
LUCIE, lui saute au cou
Enfin, vous voilà mon « C.E.D.L » !
ROBERTO
Je m'appelle Juliette.
LUCIE, le repousse
Ne prononcez jamais plus le nom de ma rivale !
ROBERTO
Pourtant, c'est ainsi que je me nomme.
LUCIE
Trouvez-vous un autre prénom.
ROBERTO
C'est le mien et j'en suis fière !
LE COMTE, surgit de la chambre, entraînant Jacotte avec lui
Disparaissez sue le champ !
JACQUELINE
Et pour mon chèque de dix plaques ?
LE COMTE
Lundi ! (Tous deux quittent les lieux)
Fin de la Scène 1
-----------
Acte 1 / Scène 2
Roberto (Sous les traits de Juliette) / Lucie de Modestie / Le Comte / Nicole Martin (sous les traits de Mamouzelle)
ROBERTO
Par quoi dois-je commencer, Mademoiselle ?
LUCIE
Tout d'abord, vous allez faire la chambre de Monsieur au premier étage, puis vous passerez l'aspirateur au deuxième étage, après quoi vous vous occuperez du repas des fiançailles qui mijote à la cuisine.
ROBERTO
Il s'agit bien d'un emploi à mi-temps, Mademoiselle, qui commence à 14H00 et qui finit à 18H00 ?
LUCIE
Et qui donc fera les courses, le matin ? Et qui videra le pot de chambre de Monsieur, préparera le petit déjeuner, ira nourrir les chevaux ? Sans parler du repas de midi...
ROBERTO
Il vous faut embaucher d'autres « CEDL », Mademoiselle.
LUCIE
N'oubliez pas que le travail ne court pas les rues, Mademoiselle Juliette. Vous avez eu la chance d'être choisie, alors, il faut vous en montrer digne, n'est-ce pas ? Et puis, après tout, ce ne sont que des broutilles !
ROBERTO
A quelle heure devrais-je rentrer chez
moi ?
LUCIE
Pas question que vous rentriez chez vous ! Vous logerez ici même.
ROBERTO
Et pour le salaire ?
LUCIE
Comme convenu, je vous remets ce qui vous ai dû, dès que je reçois la petite enveloppe de l'Etat.
ROBERTO
Et pour les heures supplémentaires ?
LUCIE
A partir du moment ou vous êtes nourrie et logée, il n'y a pas d'heures supplémentaires. Ce n'est pas rien de nos jours ! Et quand vous apercevrez par la lucarne de votre chambre l'extrémité de la branche de mon chêne centenaire, cachée derrière la grande murette de la cour intérieure, alors là, vous connaîtrez enfin le véritable sens du mot gratitude. Maintenant, au travail !
ROBERTO
Bien, Mademoiselle.
LUCIE
Un instant, je vous prie ! Comment trouvez-vous mon sourire ?
ROBERTO
Pourquoi cette question ?
LUCIE
Stimulant, n'est-ce pas ?
ROBERTO
Eh bien...
LUCIE
Allons ! Au travail, à présent ! (Roberto /Juliette rentre dans la chambres)
LE COMTE, fait son retour, la pipe à la bouche
« I got to have Kaya now, got to have Kaya now ! » (Puis) A nous deux, ma belle hirondelle ! Fermez les yeux !
LUCIE
Plus tard.
LE COMTE, s'agenouille
« Oh ! Please, don't you rock my boat ! »
LUCIE
Je vais aller me délasser dans mon bain.
LE COMTE
Dans ce cas, je vous ferai la surprise pendant le dîner.
LUCIE
A oui, j'allais oublier, il y a un colis pour vous sur la chaise. A ce soir !
LE COMTE, se saisit du colis et l'ouvre, puis en sort une enveloppe
« Ci¬-joint, votre commande, Monsieur le Comte. » (Puis il sort un fouet de l'emballage) Ah ! Ce n'était pas trop tôt ! Ca va te plaire, ma petite coquine ! (Il pose sa canne contre la cheminée} « I wanna love you, and treat you right ! I Wanna love you, every day and every night ! » (Il se saisit d'une bouteille de Champinelle près de la cheminée et sort, la pipe à la bouche)
Nicole Martin sort rapidement de la chambre, un gros sac de poubelle en main, poursuivie par Roberto/Juliette. Nicole prend la direction de la cuisine
ROBERTO, prend également la direction de la cuisine
Un instant, Mamouzelle ! Où allez-vous ?
Nicole ressurgit de la cuisine et rentre dans la cheminée avec deux sacs de poubelle, l'un qu'elle tenait déja dans une main et l'autre, placé auparavant près de la cheminée
ROBERTO, ressurgit
Qu'est-ce qui te prend, Mamouzelle ? Voyons, ce n'est que moi ! Mais où est-elle passée ?
(Il s'apprête à rentrer dans la chambre)
LUCIE, sort de la chambre et l'intercepte
La cuisine se trouve de l'autre coté, Mademoiselle Juliette.
ROBERTO
Mamouzelle est bien passée par là ?
LUCIE
Qu'est-ce que ça peut vous faire ?
ROBERTO
Figurez-vous qu'au moment ou je l'ai saluée, celle-ci est partie comme une fusée.
LUCIE
Je vous signale, Juliette, que vous n'êtes pas ici pour faire la causette.
ROBERTO
Elle aurait pu tout de même me dire bonjour.
LUCIE
Que lui voulez-vous exactement ?
ROBERTO
C'est à dire que Mamouzelle est ma cousine par alliance… Demandez-lui donc.
LUCIE
C'est curieux, elle ne m'a jamais parlé de vous.
Roberto: (se saisit d'une bouteille de Champinelle placée près de la cheminée et boit}-J'ai fait le service chez elle au printemps dernier, lors des fiançailles de Mademoiselle Roméo avec Monsieur Roberto.
LUCIE
Je présume que mon fiancé était de la « Party ».
ROBERTO
Il était difficile de ne pas le remarquer.
LUCIE
Surtout en compagnie de ma rivale, l'autre Juliette. D’ailleurs, est-¬il vrai qu'elle est bâtie comme une armoire à glace ?
ROBERTO
Tout dépend du style de l'armoire ?
LUCIE
Un pilier de rugby, quoi !
ROBERTO
C'est drôle, je la voyais plus gracieuse et plus fluette.
LUCIE
On dit qu'elle mesure près de deux mètres de haut, qu'elle aurait du mal à franchir les portes de face, qu'elle fabrique elle-même ses soutien¬ gorge avec des chutes de rideaux, et qu'elle passe près de quatre heures à s'épiler.
ROBERTO
C'est donc vrai, King Kong avait une fille !
LUCIE
Enfin, ce qui compte, c'est que le charme, l'intelligence, la beauté, en un mot, la perfection, l'aient emportés sur la grossièreté et la lourdeur !
ROBERTO
Me permettez-vous d'aller saluer ma cousine,
à présent ?
LUCIE
Il n'en ai pas question ! Vous êtes mon « C.E.D.L », et votre place est dans la cuisine jusqu'à nouvel ordre.
Roberto /Juliette va à la cuisine. Lucie retourne dans la chambre
Fin de la Scène 2
------------
Acte 1 / Scène 3
Roberto (sous les traits de Juliette) / Sylvestre / Lucie de Modestie / Nicole Martin (Sous les traits de Mamouzelle)
SYLVESTRE, entre
Holà ! Il y a quelqu'un là-dedans ?
ROBERTO
Désolée, Monsieur, mais aujourd'hui, Monsieur le Comte et Mademoiselle Lucie ne reçoivent pas.
SYLVESTRE
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous, Mademoiselle Juliette ?
ROBERTO
Comment allez-vous, Monsieur Sylvestre ?
SYLVESTRE
J’avoue que la vie est belle quand je vous vois ! Je retrouve le goût de vivre ! J'ai le coeur en émoi ! (Il lui baise la main)
ROBERTO
Comme je puis voir, Monsieur Sylvestre n'a pas perdu ses vieilles manies de charmeur depuis le printemps dernier.
SYLVESTRE
Je suis comme un fan, même quatre mois après, je suis toujours fidèle à mon idole !
ROBERTO
Ouahou ! Monsieur Sylvestre !
SYLVESTRE
Dites-moi, ma grande, vous vous êtes coiffé les cheveux avec un pétard ce matin ?
ROBERTO
Je n'ai pas fait un seul shampooing en quatre mois.
SYLVESTRE
En tous cas, vous n'avez pas pris une seule ride. C'est quoi la crème que vous utilisez ? (Puis) Vous êtes toujours aussi belle et si désirable, coquine !
ROBERTO
Je regrette, mais je vais devoir vous flanquer à la porte, Facteur.
SYLVESTRE, lui remet un fax
Tenez, ma bichette, voici un Fax adressé aux amoureux, dans lequel on leur adresse des félicitations.
ROBERTO
Ils vont être ravis.
SYLVESTRE, se saisit d'une bouteille
Quant à nous deux... Et si on arrosait nos retrouvailles avant de se quitter ?
ROBERTO
C'est à dire que la soupe de courgettes mijote.
SYLVESTRE
Tu refuses de trinquer avec moi,
Juliette ?
ROBERTO, l'entraîne vers la sortie
Je ne bois jamais pendant mon service.
SYLVESTRE
Allez, fais pas de manières !
ROBERTO, l'entraîne à la cuisine
Mes employeurs risquent de surgir d'un moment à l'autre. Allons à la cuisine !
LUCIE, sort de la chambre en robe de chambre
Mademoiselle Juliette ! Mademoiselle Juliette ! Venez ici tout de suite !
ROBERTO
Quelqu'un m'appelle ?
LUCIE
J'ai quelque chose d'important à vous demander, Juliette.
ROBERTO
Quelque chose ne va pas, Mademoiselle ?
LUCIE
Puis-je savoir où sont passées les serviettes de bains et les gants de toilette ?
ROBERTO
Je l'ignore, Mademoiselle.
LUCIE
En ce qui concerne mon maquillage, vous l'ignorez
aussi ?
ROBERTO
Hélas, Mademoiselle…
LUCIE
Peut-être l'ai-je laissé dans la chambre de mon fiancé ? (Puis elle rentre dans la chambre)
ROBERTO
Oh, mon dieu, les courgettes ! Vite ! Il faut que j'aille les mettre à feu doux ! (Il sort)
Nicole surgit par la cheminée ensuite. Elle se met à tousser plusieurs fois. Puis elle rentre dans la chambre
Roberto, sort de la cuisine
Mademoiselle m'a appelé ? (Il va ensuite dans la chambre)
Nicole sort de la chambre peu après, un sac poubelle dans chaque main. Puis elle disparaît avec dans la cheminée
ROBERTO, sort de la chambre
Où vas-tu, Mamouzelle ? Reviens !
LUCIE, surgit
Dites-moi, Juliette, c'est vous qui avez renversé les chandeliers dans le couloir ?
ROBERTO
Hélas, Mademoiselle...
LUCIE
Je vous signale qu'ils possèdent une grande valeur aux yeux de Monsieur le Comte… Puisque c'est moi qui les lui ai offert ! Aussi, pour chaque objet que vous abîmerez dorénavant, sous ce toit, je me rembourserai sur votre paye. C'est entendu ?
ROBERTO
Je n'y suis pour rien, Mademoiselle !
LUCIE
Vous êtes dans une période d'essai, Juliette. Je peux vous mettre à la porte quand bon me semble. Vous avez tout intérêt à vous tenir à carreau ! Entendu ? (Puis elle retourne dans la chambre)
ROBERTO, fait le va-et-vient, tout en se parlant à lui-même
II me faut à tout prix mettre la main sur Mamouzelle !
Fin de la Scène 3
----------
Acte 1 / Scène 4
Sylvestre / Roberto (Sous les traits de Juliette)
Jacqueline / Le Comte de la Bouche-en-Biais.
SYLVESTRE, ressurgit, une bouteille en main
Tu te souviens du bon temps, ma Juliette ? Tu te souviens quand je te serrais dans mes bras… quand tu étais à moi, rien qu'à moi !
ROBERTO, ne remarque pas la présence de Sylvestre
Mais où est-elle passée ?
SYLVESTRE
C'est pas grave, Juliette, laisse tomber !
ROBERTO, à lui-même
Je ne comprends pas son attitude ?
SYLVESTRE, lui prend la main
Si seulement tu acceptais de me donner ta main, ma Juliette for ever.
ROBERTO, à lui-même
Ce n'est pas la première fois qu'elle me fait le coup.
SYLVESTRE
T'en fais pas ! Je ne vais pas te la prendre ta virginité !
ROBERTO, ne remarque toujours pas la présence de Sylvestre
Mamouzelle ne m'aurait pas fuit ainsi.
SYLVESTRE
Laisse-moi te caresser les cheveux, ma poupée ! (Il colle son nez dans ses cheveux)
ROBERTO, fait le va-et-vient
II faut que je sache !
SYLVESTRE, retire la perruque de Roberto
Nom d'une pipe ! C'était une fausse blonde !
ROBERTO, continue de faire le va et vient
C'est encore un coup de Nicole Martin !
SYLVESTRE, remet la perruque à Roberto
Dites-moi, Juliette, il me semble que c'est à vous, ça ?
Roberto: (prend la perruque avec désintéressement et continue de se parler à lui-même) II me faut à tout prix mettre la main sur elle !
SYLVESTRE
Alors comme ça, tu étais un travelo, Juliette !
ROBERTO, replace sa perruque et continue de se parler à lui-même
Cette femme est dangereuse.
SYLVESTRE
Alors comme ça, Juliette, tu t'es foutu de moi !
(II lui prend le bras)
ROBERTO
Vous voulez bien me lâcher le bras, Monsieur Sylvestre !
SYLVESTRE
Tu as osé porter atteinte à ma virilité, sainte-nitouche !
ROBERTO
Lâchez mon bras, voyons !
SYLVESTRE
J'ai horreur que l'on se paie ma tête !
ROBERTO
Ca suffit ! Lâchez ma jambe !
SYLVESTRE
Tu mériterais que je t'explose la tête, grognasse !
ROBERTO, hurle
Aïe ! Aïe ! Aïe !
LE COMTE, arrivé un peu plus tôt, le fouet en main, la pipe à la bouche, une bouteille de vin dans une poche qui dépasse
Let this atomic bomb going, Sylvester !
SYLVESTRE
Vous tombez bien, Monsieur le Comte.
LE COMTE, le fouette
Stop it now, sex maniac !
SYLVESTRE
Cette fausse blonde en chaleur s'est moquée de moi, Monsieur le Comte.
LE COMTE
Go out, quickly ! (Sylvestre quitte les lieux)
ROBERTO
Merci de votre aide, brave chevalier !
LE COMTE, lui baise la main
I'm very glad to see you, my Darling, but surprised !
ROBERTO
Nice to meet you, my Lord !
LE COMTE
Que faites-vous là, Juliette ? Lucie pourrait nous surprendre, et qui plus est, le jour de mes fiançailles.
ROBERTO
I'm working for you, my Lord !
LE COMTE
Que dites-vous Ià ?
ROBERTO
Eh bien oui, je suis la nouvelle gouvernante de Monsieur.
LE COMTE
Comment se fait-il…?
ROBERTO
Mademoiselle Lucie a fait paraître une annonce tout récemment, celle-¬ci recherchait un « CEDL »
LE COMTE
Un « CEDL » ?
ROBERTO
Ca tombait bien, je cherchais du travail.
LE COMTE
Après notre aventure torride, c’était risqué de vous pointer ici.
ROBERTO
Qu'auriez-vous fait à ma place ? J'étais sans le sous, sans domicile fixe, à la merci de tous les obsédés de la terre...
LE COMTE
Mais roulée comme vous êtes, vous auriez pu faire du streap-tease, entre autre...
ROBERTO
Taisez-vous, chouchou ! Oubliez-vous que lorsque je vous ai rencontré je devais prononcer mes voeux au Carmel ?
LE COMTE
Quel gâchis c'eusse été !
ROBERTO
Chaste, jusqu'à la fin de mes jours !
LE COMTE
Taisez-vous, chaste pucelle ! Vous êtes belle à damner un saint ! Et avec une plastique pareille, vous feriez pâlir d'envie toutes les starlettes de la terre entière dont la « Presse people » nous abreuve.
JACQUELINE, arrivée un peu plus tôt
Dis-moi, Charlot, quand tu auras fini de t'extasier devant cet épouvantail, tu penseras à mes dix plaques.
LE COMTE
Je ne vous permettrais jamais, ma soeur, d'insulter cette divine créature !
JACQUELINE
Dis, Frangin, c'est bien ce soir que tu te fiances ?
LE COMTE
Ne vous avais-je pas dit de repasser lundi, ma soeur ?
JACQUELINE
Ne te défile pas, Charlot ! Je n'ai qu'un mot à dire à Lucie et le rêve s'écroule !
LE COMTE, sort son fouet et la menace
Sortir d'ici immédiatement !
JACQUELINE
Tu ne t'en tireras pas comme ça, Charlot !
(Puis elle quitte les lieux)
Fin de la Scène 4
-------------
Acte 1 / Scène 5
Roberto (Sous les traits de Juliette) /
Le Comte de la bouche-en-Biais / Lucie de Modestie.
LE COMTE
Pardonnez ma soeur, Juliette, elle a un peu bu… elle ne sait pas ce qu'elle dit.
ROBERTO
Il parait qu'elle a pour réputation d'ennuyer son monde quand elle est saoule.
LE COMTE
Maudite soit-elle ! Partout où elle fourre ses pieds, il faut toujours qu'elle fasse des histoires. Papa et Maman n'ont jamais eu la vie facile avec elle : Jacote leur en faisait voir de toutes les couleurs.
ROBERTO
Elle n'a pas l'air d'être une tendre ?
LE COMTE, sort la bouteille de sa poche et boit au goulot
Quand je pense qu'étant plus jeune, elle avait des aventures avec n'importe quel roturier qui se présentait à elle. Elle faillit même épouser l'un d'entre eux. Quelle horreur ! Parmi ses conquêtes ignobles, il y eut surtout un certain Roberto.
ROBERTO
Quel pêché !
LE COMTE
Jusqu'au jour ou elle rappliqua à la maison pour nous annoncer qu'elle était enceinte. Mes parents durent la faire accoucher sous « X ». Il n'était pas question qu'un bâtard foule le seuil de cette demeure. Le sang, chez nous, c'est comme de l'eau de source, c'est pur, n'est-ce pas ?
ROBERTO
J'ignorais cela, Monsieur le Comte.
LE COMTE
Ce secret fut longtemps gardé.
ROBERTO
Et si nous changions de sujet, à présent. Hein ? Qu’en dites-vous ? Alors, comme cela, Monsieur le Comte est officiellement fiancé depuis ce matin.
LE COMTE
Vous faites bien de me le rappeler.
ROBERTO
C'est moi-même qui ferais le service pour le dîner aux chandelles.
LE COMTE
Cela me gêne un peu.
ROBERTO
Et pourquoi donc ?
LE COMTE
Vous savez, j'ai un souvenir inouï de notre liaison dangereuse, au combien exceptionnelle ! Mais à l'idée de savoir que c'est vous qui allez servir le repas de mes fiançailles... Hum, comment dire…?
ROBERTO
Mais tout le plaisir est pour moi, Monsieur le Comte !
LE COMTE
Espèce d’idiote ! Vous ne comprenez donc pas que ce dîner aux chandelles, c'est avec vous que j'aurais aimé le partager !
ROBERTO
Comment cela, avec moi ?
LE COMTE
J'ai longtemps espéré de vos nouvelles.
ROBERTO
Navrée, Comte, mais j'étais très occupée.
LE COMTE
Et dire que c'est vous que je voulais prendre pour fiancée.
ROBERTO
C'est vraiment touchant.
LE COMTE
Je regrette, Juliette… il aurait pu en être autrement. Quand je pense que nous aurions vécu des moments exaltants ensemble ; j'aurais fait de vous une princesse ! Je vous aurais emmené en voyage, vers les plus beaux pays du monde ! Je vous aurais donné tous les bateaux, tous les oiseaux, tous les soleils !!! La vie aurait été merveilleuse pour vous et moi !
ROBERTO
Vous n'avez aucun regret à avoir, Monsieur le Comte et j’en passe ; je trouve que vous avez fait le bon choix en prenant Lucie.
LE COMTE
Vous trouvez ?
ROBERTO
C'est vraiment ce genre de femme qu'il vous fallait.
LE COMTE
Vraiment ? C'est très touchant !
ROBERTO
Et puis d'abord, vous auriez été malheureux avec une fille comme moi; je n'ai pas tout à fait enterré ma vie de garçon, voyez-vous ? Je suis encore un peu volage !
LE COMTE
Vous ne m'en voulez pas, alors ?
ROBERTO
Vous pouvez avoir la conscience tranquille.
LE COMTE
C'est trop touchant ! (Puis il prend une bouteille) Eh bien, si nous trinquions, Juliette, maintenant que tout est rentré dans l'ordre ? Si vous voulez bien m'attendre ici un instant... Je vais chercher deux verres à la cuisine. (Il rentre dans la cuisine)
LUCIE, sort de la chambre
Au voleur ! Au voleur !
ROBERTO
Que se passe-t-il, Mademoiselle ?
LUCIE
J’ai besoin de votre aide, Juliette. On vient de cambrioler la chambre de mon fiancé ! A l'aide ! A moi !
ROBERTO
Allons voir ce qui se passe ! (Il rentre dans la chambre)
LE COMTE, ressurgit, la bouteille en main
Je regrette, Juliette, mais il n'y a plus de verres à la cuisine… (Il aperçoit Lucie en larme) Quelque chose ne va pas, ma Lucie ? Où est passée notre gouvernante ?
LUCIE
Elle s'est rendue dans votre chambre, mon cristounet.
LE COMTE
Et pourquoi faire ?
LUCIE
Quelqu'un vient de vous cambrioler.
LE COMTE
Nom d'une pipe ! Allons voir cela de plus près. (Il prend la direction des chambres)
Fin de la Scène 5
-----------
Acte 1 / Scène 6
Nicole Martin (Sous les traits de mamouzel1e) jLucie de Modestie / Le Comte de la bouche-en-Biais /
Roberto (Sous les traits de Juliette)
NICOLE MARTIN, surgit de la cheminée, un gros sac de poubelle en main
Quelque chose ne va pas, Lucie ?
LUCIE
On vient de nous cambrioler, Mamouzelle !
NICOLE MARTIN
Ah bon ?
LUCIE
Je me demande si je dois lui faire confiance à cette Juliette ?
NICOLE MARTIN
Ah bon ? Quelque chose n'irait pas avec votre nouvelle gouvernante ?
LUCIE
Votre cousine ne m'inspire pas confiance.
NICOLE MARTIN
Méfiez-vous d'elle, c'est une cleptomane !
LUCIE
C'est donc elle qui m'a dérobé mon maquillage !
NICOLE MARTIN
Je l'ai vu également renverser le chandelier, tout à l'heure.
LUCIE
Et maladroite, avec ça !
NICOLE MARTIN
Je vous conseille, de bien la surveiller.
LUCIEMerci pour vos conseils, Mamouzelle.
NICOLE MARTIN
Dites-moi, Lucie, que dois-je faire de cette poubelle ?
LUCIE
Jetez-la dans la benne à ordure qui se trouve à l'extérieur !
NICOLE MARTIN
Elle n'y est plus, Mademoiselle.
LUCIE
Comment cela, elle n'y est plus ?
NICOLE MARTIN
C'est encore un coup de Juliette !
LUCIE
Ce n'est pas possible !
NICOLE MARTIN
Vous n'avez qu'à regarder par la fenêtre si vous ne me croyez pas.
LUCIE, se rapproche de la fenêtre
Voyons voir...
NICOLE MARTIN, l'assomme alors avec le sac poubelle
Au revoir, Lucie, faites de beaux rêves !
ROBERTO, sort de la chambre, la pipe à la bouche
Au nom de la loi, je t'arrête Nicole martin !
NICOLE MARTIN
On peut dire que tu en as mis du temps, Roberto.
ROBERTO
Monsieur le Comte va pouvoir retrouver ses affaires volées.
NICOLE MARTIN
Seulement, voila, il reste encore à savoir où elles se trouvent, et si tu seras capable de mettre la
main dessus ! ?
ROBERTO
S'agit-il d'une énigme à résoudre ?
NICOLE
Je te souhaite bonne chance !
ROBERTO
Une chose est certaine, tu n'es pas sortie d'ici depuis ton arrivée.
NICOLE MARTIN
Bravo !
ROBERTO
Et pourtant tu n'as pas arrêté de t'approvisionner.
NICOLE MARTIN
Il n'y a que des objets de valeur ici. Rien ne doit être négligé.
ROBERTO
Voyons voir... Où peuvent-ils bien être ?
(Il s'asseoit sur la chaise, près de la cheminée, toujours la pipe à la bouche)
NICOLE MARTIN
Tu commences à brûler, Roberto.
ROBERTO
Y aurait-il une cache secrète dans ce château ?
NICOLE MARTIN
Tu te rapproches du but.
ROBERTO
Mais, bien sûr ! Tous les châteaux moyenâgeux possèdent leur passage secret.
NICOLE MARTIN, se saisie de la canne du Comte qui reposait contre la cheminée
Tu es perspicace, Roberto.
ROBERTO
Que fais-tu avec ce bâton ?
NICOLE MARTIN
Il est temps de se dire au revoir, Roberto !
ROBERTO
C'est un défi ?
NICOLE MARTIN, menaçante
Alors, qu'attends-tu pour te battre, mauviette ?
ROBERTO
« Que la force soit avec moi ! »
C'est alors qu'un bâton jaillit du ciel ; Roberto l'intercepte en plein vol
ROBERTO
A nous deux « Tentacule » !
Un combat de bâton s'engage entre eux. Au bout de quelques secondes, Nicole assomme Roberto, et s'enfuit par la cheminée, emportant avec elle le sac poubelle plein qui reposait près du corp de Lucie
LE COMTE, surgit de la chambre
Oser venir me cambrioler, moi, le Comte de la bouche-en-biais, le jour de mes fiançailles ! (Puis) Mais que s'est-il passé ici, Juliette ? (Il ramasse sa canne) Qu'est-il arrivé à Lucie ?
ROBERTO, abasourdi
Vite ! Je dois la rattraper. (Il s'apprête à sortir)
LE COMTE, saisit Roberto par le bras
Un instant, Juliette ! Où allez-vous ?
ROBERTO
Elle va s'échapper, Monsieur le Comte ! Elle va s'échapper !
LE COMTE
Vous ne partirez pas d'ici tant que je n'aurai pas récupéré mes biens !
ROBERTO
Justement, c'est elle qui est partie avec.
LE COMTE
J'appelle la police !
ROBERTO
Je vous le déconseille fortement.
LE COMTE
Et pourquoi cela ?
ROBERTO
Je suis certaine qu'elle se repointera ici d'un moment à l'autre.
LE COMTE
Mais pourquoi dites-vous toujours
« elle » ?
ROBERTO
Parce que ce cambriolage est l'oeuvre d'une femme.
LE COMTE
Expliquez-vous, Juliette ?
ROBERTO
Nicole Martin s'est évadée de la prison des baumettes en hélicoptère, tout récemment. Elle est de retour dans notre jolie Comté de Maison-du-Bois doré !
LE COMTE
Maudite, soit-elle ! (Il sort la bouteille de Champinelle de la poche de son peignoir et boit)
ROBERTO
C'est bien la seconde fois qu'elle agit dans ce lieu pour le compte du « gang des châteaux » ?
LE COMTE
La première fois, elle profita de mon absence pour me dérober tous les meubles du grand salon que l'on retrouva d'ailleurs calcinés sur un terrain vague, peu de temps après. J'appelle cela du vandalisme !
ROBERTO
Et dès lors, vous n'avez toujours pas remeublé cette pièce.
LE COMTE
Les meubles qui occupaient cette espace dataient du moyen âge, ils étaient irremplaçables. En leur mémoire, j'ai décidé d'en conserver l'odeur.
ROBERTO
Maintenant, si vous me le permettez, Monsieur le Comte, j'aimerais partir à ses trousses.
LE COMTE
Vous m'assurez, Juliette, qu'elle ne m'échappera pas comme la première fois ?
ROBERTO
Comptez sur moi, Comte !
LE COMTE
Eh bien alors, qu'attendez-vous pour la rattraper ?
ROBERTO
Une question, Monsieur le Comte ? Je voudrais savoir s'il existe un passage secret dans votre château ?
LE COMTE
Pourquoi cette question, Juliette ?
ROBERTO, prend sa voix d'homme, toujours la pipe à la bouche
Je pense que Nicole Martin s'est enfuie par là avec les objets volés.
LE COMTE, la prend par un bras et l'entraîne jusqu'à la cheminée
Vous remarquerez qu'il y a un passage au fond de la cheminée ; mes ancêtres l'empruntaient autrefois pour fuir l'assaillant ; il vous conduira jusque dans la cave de l'Auberge de la Licorne.
ROBERTO
C'est donc là qu'il se trouvait !
LE COMTE
Je compte sur vous pour récupérer mes biens précieux, Juliette. Entendu ?
ROBERTO
No problem, Monsieur le Comte !
LE COMTE
Maintenant, allez-y !
ROBERTO
Une dernière question, Monsieur le Comte ?
LE COMTE
Je vous signale que je me fiance ce soir.
ROBERTO, désigne le peignoir du Comte
Comptez-vous quitter ces « oripeaux » pour le dîner aux chandelles ? Cela fait un peu négligé, ne trouvez-vous pas ?
LE COMTE
« Oripeaux », dites-vous ! « Oripeaux » ! Figurez-vous, ma belle Juliette, qu'il s'agit-là d'une pièce de collection rarissime achetée à un prix d’or lors d'une vente aux enchères à Memphis, et ayant appartenu au « King » ! Certes, il est vrai que j'ai un mal fou à m'en séparer, mais que voulez-vous, à l'idée de savoir que le « King » a sué de toutes ses entrailles dans ce peignoir, cela me donne du « Peps » pour affronter la vie et les combats de chaque jour !
ROBERTO
Peut-être bien, mais, ce n'est pas une tenue décente pour des fiançailles, mon ami.
LE COMTE, toujours la canne à la main
Je suis sur mes terres, l'oubliez-vous ? Et je vaque où bon me semble au gré de ma fantaisie ! Allez ! Occupez-vous de Nicole Martin ! Et ne la laissez surtout pas s’échapper !
ROBERTO
Yes Sir ! (Roberto disparaît rapidement par la cheminée avec son bâton)
FIN DE LA SCENE 6
Fin de l'Acte 1
------------
Epilogue
Le Comte de la Bouche-En-Biais / Lucie de Modestie.
LE COMTE, se dirige vers Lucie
Debout, ma belle hirondelle, le marchand de sable va passer !
LUCIE
Oh mon dieu ! Que m'est-il arrivé ?
LE COMTE
Tout est arrangé, ma Lucie, relevez-vous !
LUCIE
La voleuse a été appréhendée ?
LE COMTE
Tout va dans le meilleur des mondes! Nous allons pouvoir passer aux choses sérieuses, maintenant que nous sommes seuls. Fermer les yeux et présentez-moi votre annulaire.
LUCIE, ferme les yeux et lui présente son annulaire
Merveilleux !
LE COMTE, sort la bague de sa poche et la place sur
l’annulaire
Maintenant, ouvrez les yeux ! Voici le diamant qu'offrit Jules César à Cléopâtre.
LUCIE
Oh ! Qu'il est magnifique !
LE COMTE
Sa valeur est estimée à deux cent cinquante millions de Dollars environ ; il est unique en son genre !
LUCIE
Je suis ravie ! A présent, place au dîner aux chandelles !
LE COMTE, sort de sa poche le fouet
Un instant, Lucie ! J'ai un autre cadeau pour vous.
LUCIE
Mais l'on dirait de la réglisse ?
LE COMTE
Ca a la forme de la réglisse, ça a la couleur de la réglisse, mais ce n'est pas de la réglisse.
LUCIE
Mais alors, qu'est-ce donc ?
LE COMTE
Il s'agit d'un fouet, ma belle hirondelle… Du pur cuir ! Et jamais ! Oh non, jamais ! il ne vous fondra dans la main, celui-là !
LUCIE
Que voulez-vous que j'en fasse, mon christounet ?
LE COMTE
Vous savez... on peut l'utiliser de différentes manières.
LUCIE
Vraiment ?
LE COMTE
Pour dresser les domestiques, par exemple.
LUCIE
Fantastique !
LE COMTE, l'entraîne ensuite vers la chambre
Connaissez-vous ce jeu qui consiste à fouetter son partenaire menotté et bâillonné sur son lit ? La règle du jeu est très simple...
Lucie et Le Comte disparaissent dans la chambre
Fin de L' Epilogue
Fin du 11-ième épisode
AFFAIRE A SUIVRE DANS LE 12ième épisode intitulé :
« APPELLATION D’ORIGINE INCONTROLEE »
CLIQUEZ SUR LA PHOTO ET ENTREZ DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI