ARK NETWORK reference.ch · populus.ch    
 
  
Les Aventures Fantastiques de Roberto 
 
 
Rubriques

95 SCENES
24 SERIES
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4
Episode 5
Episode 6
Episode 7
Episode 8
Episode 9
Episode 10
Episode 11
Episode 12
Episode 13
Episode 14
Episode 15
Episode 16
Episode 17
Episode 18
Episode 19
Episode 20
Episode 21
Episode 22
Episode 23
episode 24
Episode 25
Episode 26
Episode 27
Episode 28
Episode 29
Episode 30
Episode 31
Episode 32
Episode 33
Episode 34
Episode 35
Episode 36
Episode 37
Episode 38
Episode 39
Episode 40
Episode 41
Episode 42
Episode 43
Episode 44
Episode 45
Episode 46
Episode 47
Episode 48
Episode 49
Episode 50
Episode 51
Episode 52
Episode 53
Episode 54
Episode 55
Episode 56
Episode 57
Episode 58
Episode 59
Episode 60
Episode 61
Episode 62
Episode 63
Episode 64
Episode 65
Episode 66
Episode 67
Episode 68
Episode 69
Episode 70
Episode 71
Episode 72
Episode 73
Episode 74
Episode 75
Episode 76
Episode 77
Episode 78
Episode 79
Episode 80
Episode 81
Episode 82
Episode 83
Episode 84
Episode 85
Episode 86
Episode 87
Episode 88
Episode 89
Episode 90
Episode 91
Episode 92
Episode 93
Episode 94
Episode 95
ROBERTO VOUS...

 

Liens

 Home  | Album-Photo  | Contact

POETIQUE BOHÊME

TITRE : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO 
Dans  
 
POETIQUE BOHEME 
86-ième épisode 
 
LE VIEUX CONTEUR 
(Sous les traits de Roberto) 
LE JEUNE HOMME 
LA JEUNE FILLE 
MISS MARYL 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS 
SYLVESTRE 
AUGUSTIN 
WILLIAM (Le troubadour) 
VOLGA (Le berger allemand à trois pattes) 
 
 
Lieu : L’action débute au château de la via Doré sur les hauteurs du village de Maison-Du-Bois Doré (Midi de la France) et se poursuit dans un champ, non loin du village de Maison du Bois Doré dans le midi de la France, au bord des vignes de Monsieur Gérard, non loin du chemin du Père Digal 
 
Genre : Comédie poétique  
EPISODE 86 : « POETIQUE BOHÊME » (2004)  
Première partie de la pièce « L’amour is not a dream »  
 
Auteur : Emilien Casali 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
Contact : Emilien CASALI - e-mail : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
LE CONTEUR, LE JEUNE HOMME, LA JEUNE FILLE, MISS MARYL 
 
Nous nous trouvons à présent dans l’une des grandes salles du château de la via dorée… 
 
LE CONTEUR, sort de la cheminée, suivi du jeune homme et de la jeune fille 
Nous allons changer de décor et d’époque si vous le voulez bien, les enfants. Les évènements auxquels vous allez assister dans quelques minutes se sont produits dix ans plus tôt. A l’époque, Roberto avait la vingtaine passée. Depuis plusieurs années déjà, il vivait à l’écart du village de Maison-Du-Bois Doré, petit village situé à une douzaine de kilomètres de Montpellier pour être plus précis.  
 
LE JEUNE HOMME 
Un instant, vieux conteur ! Je ne comprends pas ? N’aviez-vous pas laissé entendre l’autre soir que Roberto venait de faire son arrivée dans le Languedoc peu de temps avant d’occuper son poste d’entretien à « Pet Food Dog » ? Dans ce cas, comment se fait-il qu’il y soit déjà dix ans plus tôt ? Et puis d’abord, pourquoi faisons-nous un bond en arrière de dix ans ?  
 
LE CONTEUR 
A vrai dire, Roberto y avait déjà vécu auparavant… ce n’était donc pas la première fois qu’il s’installait dans le midi de la France. Ensuite, pour répondre à ta deuxième question, je dirai qu’entre les deux époques, la plus ancienne et la plus récente, Roberto s’était quelque peu endormi sur ses lauriers, celui-ci vivait des jours on ne peut plus peu paisibles au coté de sa nouvelle compagne… mais enfin, je ne préfère pas aborder cette période pour le moment. Aussi, pour résumer 10 ans de vie communes en quelques mots, je dirai que Roberto a vécu une époque formidable, des instants de douceur et de tranquillité comme une tranche d’irréel au coté de sa compagne, jusqu’à ce qu’il se produise ce qui devait forcément se produire… Mais bon, revenons dix ans plus tôt si vous le voulez bien.  
 
LE JEUNE HOMME 
C’est très confus, tout ça ! 
 
LE CONTEUR 
Toujours est-il qu’il fut un temps où notre héro vivait différemment de ses contemporains… comment dire ?... Eh bien, Roberto vivait en bohème !  
 
LE JEUNE HOMME 
On va finir par en apprendre des choses à son sujet…  
 
LE CONTEUR 
Ce fut d’ailleurs à la fin de sa bohème qu’il fit la connaissance de Miss Maryl. 
 
LA JEUNE FILLE 
Où sommes-nous exactement, vieux conteur ? 
 
LE CONTEUR 
Nous nous trouvons dans le château de Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais… 
 
LE JEUNE HOMME 
Comment se fait-il que votre femme ne soit pas venue avec nous ? 
 
LA JEUNE FILLE, lui fait du coude 
Tu vas arrêter de lui couper sans arrêt la parole.  
 
LE CONTEUR 
Ne t’en fais pas pour elle, jeune homme, ma femme apparaîtra quand bon lui semblera.  
 
LE JEUNE HOMME 
Autrement dit ? Je ne vous suis pas bien.  
 
LE CONTEUR  
Les réponses apparaîtront en chemin. Maintenant, je vous propose de vous asseoir au coin de la cheminée, les enfants pour assister au spectacle qui va suivre… on fait comme ça ? 
 
LE JEUNE HOMME 
Je trouve parfois vos propos hermétique, vieux conteur. Vous avez quelque chose à nous cacher ? 
 
LA JEUNE FILLE, lui fait du coude 
Cesse de lui poser autant de question. Nous finirons par savoir.  
 
LE CONTEUR 
Ton amie a tout à fait raison, jeune homme.  
 
MISS MARYL, surgit à ce moment-là 
Pardon, monsieur ! Savez-vous si monsieur le comte de la Bouche-En-Biais est ici ?  
 
LE CONTEUR 
Vous voulez parler de Christophe Rodolphe et j’en passe ?  
 
MISS MARYL 
Tout à fait ! Monsieur Gérard m’a dit qu’il se trouvait sans doute chez lui à cette heure-ci. 
 
LE CONTEUR 
Ou bien à l’Auberge de la Licorne ?  
 
MISS MARYL 
Il est vrai qu’il est ami avec l’aubergiste Augustin.  
 
LE CONTEUR 
Il se peut aussi qu’il soit allé la caravane ?  
 
MISS MARYL 
La caravane, dites-vous ?  
 
LE CONTEUR 
Là où vit Roberto.  
 
MISS MARYL 
Cela tombe bien, puisque je viens également rendre visite à ce dernier.  
 
LE CONTEUR 
Vous êtes Miss Maryl, je présume.  
 
MISS MARYL 
Oui, c’est exact !... mais comment savez-vous qui je suis ?  
 
LE CONTEUR 
C’est mon petit doigt qui me l’a dit.  
 
MISS MARYL 
Vraiment ?  
 
LE CONTEUR 
En vérité, votre arrivée était annoncée depuis plusieurs jours déjà. 
 
MISS MARYL 
C’est impossible ! Personne n’est au courant de ma venue à Maison-Du-Bois Doré.  
 
LE CONTEUR 
Dans ce cas, il faut demander cela à monsieur Sylvestre, puisque c’est lui qui propage la nouvelle dans tout le voisinage. 
 
MISS MARYL 
Je ne pense pas qu’il était au courant. Pas plus que Roberto. Maintenant, vous voudrez bien m’excuser, mais monsieur Gérard m’a invité à dîner.  
 
LE CONTEUR 
Je vous souhaite bon appétit, Miss Maryl ! Ah ! Une dernière chose… mes amitiés à Finette sa femme !  
 
Miss Maryl quitte les lieux…  
 
 
LE JEUNE HOMME 
C’est donc elle, Miss Maryl ! 
 
LE CONTEUR 
Oui, avec quelques années de moins. 
 
LA JEUNE FILLE 
Je crois bien qu’elle ne nous a pas vu ?  
 
LE CONTEUR 
Cela me rappelle un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.  
 
LA JEUNE FILLE 
Vraiment ? 
 
LE CONTEUR 
On était jeune, on était fou !  
 
LE JEUNE HOMME 
Mais qui êtes-vous au juste, vieux conteur ? C’est vrai, quoi ! On vient régulièrement chez vous et votre dame depuis quelques semaines, et on ne sait toujours pas, ma copine et moi, comment vous vous prénommez vous et votre dame. C’est tout de même curieux, non ?  
 
LE CONTEUR 
Moi non plus, je ne connais pas votre prénom à tous les deux. 
 
LA JEUNE FILLE 
C’est vrai ça ! On ne sait toujours pas présentés, mon copain et moi.  
 
LE CONTEUR 
Nous aurons tout le temps de le faire dans les jours qui viennent. Pour l’heure, laissez-moi vous conter les retrouvailles entre Miss Maryl et Roberto. Leur première et dernière rencontre remontait à quelques mois plus tôt, c’était au Tibet si ma mémoire est bonne. Le destin allait une nouvelle fois les faire se rencontrer, mais aussi pour sceller leur union à tout jamais…  
 
LE JEUNE HOMME 
Ah ! Voilà qui devient très intéressant !  
 
LA JEUNE FILLE, lui fait du coude 
Chut !  
 
LE CONTEUR 
En ce temps-là, Miss Maryl se rendit à Maison-Du-Bois Doré pour y retrouver Roberto, lequel n’était pas prévenu de son arrivé… pas  
plus que le voisinage, d’ailleurs. 
 
LE JEUNE HOMME 
Dans ce cas, pourquoi avez-vous dit à Miss Maryl que monsieur Sylvestre avait propagé la nouvelle de sa venue dans tout le voisinage. 
 
LE CONTEUR 
J’ai dit ça, moi ?  
 
LE JEUNE HOMME 
Mais qui êtes-vous exactement, vieux conteur ?  
 
LE CONTEUR 
Tôt ou tard, tu découvriras qui je suis.  
 
LA VOIX DU COMTE, à l’extérieur 
Qu’on me laisse tranquille ! Je ne souhaite voir personne en ce moment !  
 
LE CONTEUR, entraîne les jeunes gens dans la cheminée 
Vite ! Rentrez dans la cheminée, les enfants ! J’entends venir le maître du château.  
 
LE JEUNE HOMME 
Je ne comprends pas… ? Vous nous mettez déjà à la porte ?  
 
LE CONTEUR  
Monsieur le Comte ne serait pas ravi de voir votre présence, ici. Disparaissez dans la cheminée !  
 
LA JEUNE FILLE 
Vous ne venez pas avec nous ?  
 
LE CONTEUR 
Je vais tenter de faire diversion. Il ne faut pas que le Comte vous surprenne. 
 
LE JEUNE HOMME 
C’est quoi ce délire, au juste ?  
 
LE CONTEUR 
Tu poses beaucoup trop de question, jeune homme. Je ne peux rien t’expliquer pour le moment, si ce n’est qu’après le départ du châtelain, je vous donne rendez-vous toi et ta copine à la caravane.  
 
LE JEUNE HOMME 
A la caravane, dites-vous ?  
 
LA VOIX DU COMTE 
Je souhaite qu’on me laisse seul dans la grande salle du château.  
 
LE CONTEUR, pousse les jeunes gens dans la cheminée 
A plus tard !  
 
Une fois les jeunes gens rentrés dans la cheminée, et ce, en l’espace e quelques secondes, le vieux conteur rajeunit. Son visage de vieillard prend alors l’apparence de celui d’un jeune homme.  
 
 
LE COMTE, qui porte un peignoir, surgit ensuite, et s’agenouille au milieu de la grande salle 
«  Hiver, comme à l’accoutumé, tu es implacable. Sans qu’on te remarque tu imposes ta rigueur. Devant toi je m’incline à genou ! Mon mal se résigne au fil des heures ; l’amour ne tient plus sa place à mes cotés. Je deviens fou ! L’automne envolé, la passion achevée, je suis comme un mendiant perdu qui s’en remet au vent mauvais. Je me souviens de ces moments, tendrement beaux et inoubliables, où la belle et moi nous balancions dans le ciel comme une tranche de vie irréelle ! 
 
LE CONTEUR, s’approche du Comte 
Monsieur le Comte ne se sens pas très bien, ces jours-ci.  
 
LE COMTE 
Je ne peux trouver le repos … Roberto ! Mais que faîtes-vous là ? J’avais demandé à ce que personne ne me dérange, pourtant. 
 
LE CONTEUR  
Vos soucis vous accable, c'est bien cela ? Lucie vous manque, c’est bien cela ? 
 
LE COMTE 
Effectivement ! D’ailleurs, je ne pourrais plus jamais me remettre de mes blessures. Je me sens comme l'âme et le coeur vide. 
 
LE CONTEUR  
Certes, il va vous en falloir du temps pour l’oublier.  
 
LE COMTE 
J'ai du mal à faire le deuil. Je l'aimais si fort!  
 
LE CONTEUR  
En tous cas, avec vous, c’est à chaque fois le même refrain ! Eh bien oui ! Chaque année, à la même époque, vous faites une dépression nerveuse suite à une rupture sentimentale. 
 
LE COMTE 
Cette fois-ci, c'est différent ! Lucie n’était pas une personne comme une autre. Oubliez-vous qu’elle et moi étions fiancés ? J'avais rencontré là l'amour de ma vie.  
 
LE CONTEUR  
L'ami de votre coeur vous reviendra, j’en suis sûr !  
 
LE COMTE 
L’espoir fait vivre. 
 
LE CONTEUR  
Je signale à monsieur le Comte qu’il n’est pas encore vieux garçon ! Par conséquent… 
 
LE COMTE 
Vous ne comprenez rien à mon désespoir, monsieur le baladin. Entre Lucie et moi, c’est fini ! Elle ne me reviendra plus jamais ! Monsieur le Comte en a assez, assez ! Comprenez-vous ? 
 
LE CONTEUR, le prend par le bras 
Laissez-moi vous raccompagner dans votre chambre, monsieur le Comte. Vous avez besoin de repos.  
 
 
Le Conteur et le Comte quittent les lieux... 
 
 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
------------------------ 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 1 
 
AUGUSTIN, ROBERTO, MISS MARYL, SYLVESTRE 
 
Nous nous trouvons à présent non loin du village de Maison du Bois Doré. Une caravane est placée au bord d’un chemin tout près d’un champ de vigne. Le feu est allumé… En soirée... 
 
AUGUSTIN, à l’intérieur de la caravane 
Satanée souris ! Laisse-moi tranquille ! Je n’en peux plus ! 
 
ROBERTO, arrive au loin en chantant 
Les étoiles accompagnaient le Baladin solitaire,  
Parmi celles-ci, la "Grande Ours", 
Chaque nuit, au rendez-vous, des chimères, 
Fidèle compagne du firmament. 
Grande Ours, te souviens-tu  
De toutes ces nuits idylliques ensemble ? 
J’étais le baladin solitaire, 
J’avais pour seule richesse mon langage, 
Tu fus longtemps ma lanterne. 
Nous vivions à cette époque sous le même ­toit. 
Tu me tenais compagnie, éclairant ma couchette. 
Ha ! Ce que j'en ai passé des nuits couché  
Dans les grandes herbes, au bord d'une route,  
Quelque part sur la terre. 
Au coin d'un feu, tout au long des saisons,  
À tes cotés, ce que je me sentais bien ! 
Mes grands yeux pointés vers l'horizon, 
Mes souliers trempés par la rosée du matin. 
Et parfois, pour Compagnon de Ballade, 
Il y avait célestin, le doux poète aux abois... 
 
AUGUSTIN, sort de la caravane, tenant une pipe dans sa main 
Laisse-moi tranquille, sale bête! Il faut toujours que tu prennes toute la place. 
 
 
ROBERTO 
Je parie que tu te prends encore la tête avec Martine, vieille branche. 
 
AUGUSTIN 
Depuis qu'elle est là, il n'y a plus moyen de se reposer tranquillement. 
 
ROBERTO 
Elle se laisse beaucoup moins faire que ta femme. 
 
AUGUSTIN 
Il n'empêche que c'est une allumeuse de première. 
 
SYLVESTRE, un panier sous le bras 
Martine ! Martine ! 
 
AUGUSTIN 
Tiens, voilà notre facteur régional ! 
 
SYLVESTRE, surgit 
Salut la compagnie ! La vie est belle ? Belle lune, n'est-ce pas ?  
 
ROBERTO 
Comment allez-vous, Monsieur Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
Ce soir, je sens venir dans l'air un bon présage. J'ai ramené de la menthe et du thym pour la petite… c'est pour son rhume. 
 
ROBERTO 
Vous n'avez pas l'intention de lui faire fumer ça, Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
Qui vous a parlé de lui faire fumer des plantes ? Je veux juste lui préparer une infusion. 
 
AUGUSTIN 
Vous feriez mieux de lui filer de la mort-aux-rats à cette sale bête. 
 
SYLVESTRE 
C'est plutôt à vous, Augustin, qu'il faudrait en refiler. 
 
 
AUGUSTIN, tire sur sa pipe 
Non merci, j'ai ce qu'il me faut ! 
 
ROBERTO 
Ça suffit, tous les deux, ne commencez pas à vous chamailler ! 
 
SYLVESTRE, s'agenouille et lève ses bras en l'air 
J'en appelle au Maître des Mondes ! Puisses-tu empêcher quiconque de s’opposer à la guérison de Martine ! 
 
AUGUSTIN, s'agenouille 
Au contraire, faîtes-la claquer tout de suite !... Que je puisse dormir en paix cette nuit. 
 
ROBERTO 
Reste cool, Augustin ! 
 
AUGUSTIN 
C'est ça, soyons peace and love ! 
 
SYLVESTRE  
Exactement, brother ! 
 
AUGUSTIN 
Bon. Vous attendez quoi pour lui faire son infusion à l'autre bougresse ? 
 
SYLVESTRE  
Vous m'excuserez, les amis, j'ai une course à faire ! (Il rentre dans la caravane avec son panier) Martine ! Martine ! Regarde ce que le facteur t’a apporté, ma douce ! 
 
 
FIN DE LA SCENE 1 
 
 
--------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
 
ROBERTO, AUGUSTIN, SYLVESTRE 
 
ROBERTO 
Alors, comme ça, Martine squatte toujours la caravane. 
 
AUGUSTIN 
Je finirais bien par chasser cette satanée souris. 
 
ROBERTO 
Ce n'est pas une souris, c'est un mulot ! 
 
AUGUSTIN 
Il n'empêche qu'elle pourrit l'ambiance depuis quelques jours. Martine m’empêche de dormir. A part ça, tout va dans le meilleur des mondes ! Viens donc t’asseoir près du feu, Roberto !  
 
SYLVESTRE sort de la caravane avec son panier et le mulot sur son épaule 
On peut prendre part à la veillée, tous les deux ?  
 
Il s'assoit près du feu... 
 
AUGUSTIN 
Vous voulez tirer un taf sur ma pipe, mon petit père ? 
 
SYLVESTRE, sort une bouteille de Champinelle du panier  
Je préfère boire du Champinelle ? 
 
AUGUSTIN 
Que je sache, le docteur Castaneda ne m'a jamais interdit de faire des mélanges. D'ailleurs, je vous ferai goûter tout à l'heure une de mes préparation maison. 
 
SYLVESTRE 
Que me réservez-vous, cher Maître?  
 
AUGUSTIN 
Si je vous le dis maintenant, ce ne sera plus une surprise, n’est-ce pas ? 
 
SYLVESTRE 
Avec vous, je crains le pire. 
 
AUGUSTIN 
Eh bien, facteur, vous attendez quoi pour l'ouvrir cette bouteille de Champinelle ? 
 
Sylvestre débouche la bouteille... 
 
ROBERTO, assis au coin du feu 
Prenons le temps de vivre, messieurs, prenons le temps d'aimer et de penser ! Les temps nouveaux approchent à grand pas ! 
 
AUGUSTIN 
Restons cool face aux évènements !  
 
SYLVESTRE 
Il n'y a pas de verre. Je fais comment ? 
 
AUGUSTIN 
A la bonne franquette, mon pote ! 
 
SYLVESTRE, lève sa bouteille 
Chers collègues, je porte un toast à la vie, à l'amour et aux lendemains qui chantent ! (Il boit au goulot) 
 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
--------------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
 
ROBERTO, AUGUSTIN, WILLIAM (le troubadour), SYLVESTRE, VOLGA (le Berger allemand) 
 
ROBERTO 
C'est toujours un réel plaisir que de trinquer en votre compagnie, Sylvestre ! 
 
SYLVESTRE 
C'est trop d'honneur que vous me faites, monsieur Roberto... ou devrais-je plutôt dire : Emilio le Baladin ! 
 
ROBERTO 
Ah! je vois... vous faites allusion à mon déguisement.  
 
SYLVESTRE 
Depuis quelques jours, notre justicier au grand coeur ne quitte plus son costume de scène, ainsi que son masque. Vous tenez à ce point  
à ne pas révéler votre véritable identité ?  
 
ROBERTO 
Je m'imprègne au maximum de mon personnage de scène, voilà tout ! 
 
SYLVESTRE 
Je ne saisis pas très bien. 
 
ROBERTO 
Dans quelques minutes, les Compagnons Balladins vont faire un show à la belle étoile ! Je dois par conséquent travailler à fond mon rôle. 
 
AUGUSTIN 
A, propos, Sylvestre, monsieur le Comte va bien ? Il bichonne toujours autant son château ? 
 
ROBERTO 
C'est vrai que depuis qu'il a regagné son bien le plus précieux, Sa Majesté ne met plus le nez dehors. 
 
SYLVESTRE 
Pour tout vous dire, monsieur le Comte s'est enfermé à double tour dans sa tour d'ivoire. 
 
AUGUSTIN 
Eh bien, tant mieux ! Comme ça, il nous fichera la paix une fois pour toute ! 
 
SYLVESTRE 
En fait, il pleure la disparition de sa licorne.  
 
AUGUSTIN 
C'est quoi encore cette histoire de ouf ! 
 
SYLVESTRE 
Depuis qu'il a enterré sa vie de garçon, il n'est plus du tout le même homme. Pauvre type ! Il a perdu sa jeunesse et par là même ses illusions. 
 
ROBERTO 
Souhaitons, pour lui, qu'il puisse sans remettre. 
Volga, le berger allemand surgit au même moment en aboyant. 
 
AUGUSTIN 
Regardez qui va là, les amis ! 
 
ROBERTO 
Volga, le berger allemand à trois pattes ! (Le chien saute sur Roberto pour le saluer) Brave bête ! Toujours aussi affectueuse ! Mais alors ? Si tu es là, c'est donc que ton maître n'est pas bien loin. 
 
William le troubadour surgit, une guitare en main... 
 
ROBERTO 
Ah! le voici justement ! Comment vas-tu, William le troubadour ? Tu as réussi à trouver le chemin qui mène à la caravane, lieu de transition entre le monde visible et le monde invisible, là où là bohème t'attend, là où l'étoile de la nuit des temps brille le plus en ce soir de pleine lune ! Fidèle à son poste, elle n'en finit pas de nous poursuivre jusqu'aux confins de l'univers. Sans doute le dois-tu au flair de ton inséparable chien ? Sois le bienvenu, parmi nous, compagnon ! Je t'en pris, prends place près du feu et qu'au son de ta guitare, puissions-nous vivre des instants mémorables comme une tranche d'irréel ! 
 
 
William s'installe au coin du feu... 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
EPILOGUE 
 
ROBERTO, AUGUSTIN, WILLIAM (le troubadour),  
SYLVESTRE, VOLGA (le Berger allemand), MISS MARYL 
 
 
WILLIAM, joue de la guitare 
Finis ces durs moments d'obscurité, les circonstances de la vie ont tout changé. L'univers est devenu une vaste contrée. Loin de nous, l'agitation des Méga cités ! Laissez place à la vie, mutants aliénés, arrivistes assoiffés de capitalisme forcené !  
 
 
ROBERTO­ 
Plus près des étoiles de l'infini, gouttons aux joies de l'univers tout entier ! Plus près du soleil couchant, prenons enfin le temps de nous reposer ! Finie ! cette jeunesse plaignante sans repères où le Futur n'est fait que de chimères, dans ces Ghettos remplis de haine où sont entassés les esclaves modernes ! Où que j'allais, tout était pareil, il était un monde pris dans ses filets, s’avançant vers son soi-disant troisième Millénaire. Et les hommes s'enivraient inlassablement par crainte d'affronter l'Ere nouvelle. On leur avait dit tant de choses inexactes sur l'An 2000, sur l'Apocalypse et la fin du Monde. Mais il faut bien l'avouer, ces phénomènes affabulateurs qui ont nourris d'étranges légendes au fil des siècles et des siècles, créés de toute pièce par des pèlerins idéalistes irresponsables aux yeux du divin cosmique, n'étaient en fait que pure manipulation de l'esprit. Car, on peut remarquer qu'aujourd'hui il n'en est rien, que les saisons tournent encore. S’en est de même pour la lune infatigable, tournant continuellement autour de notre Terre nourricière, fidèle à son poste, son cycle se perpétue à jamais. La Nature est toujours aux abois, prête à nous jouer son air de cyclone. L’ouragan, son compère, franchi encore les mers, tandis que Damoiselle la tempête continue de courir à perdre haleine. Sans oublier le surprenant tremblement de terre qui n'en finit pas de creuser son écart terrestre, ainsi que Volcan, le cracheur de lave solitaire, élargissant de plus en plus son cratère. Partout sur la planète, ces manifestations gigantesques nous rappellent que !a vie est bien là, plus présente que jamais sur les temps futurs. Le message de la nature reste le suivant : « Dès lors, j'invite les hommes désireux de se retrouver en communion fraternelle, et ce, quelque soit l'hémisphère, à prendre le temps de vivre, à prendre le temps d'aimer et de profondément y penser. 
 
AUGUSTIN 
Quelle inspiration ! Ton âme déborde d'enthousiasme ! 
 
ROBERTO­ 
J'arrive à la fin du voyage, Célestin ! A présent devenu grand, 
Je déplie mes bagages. Au revoir, mon ami la bohème ! A l'insouciance, tu feras mes hommages. Au hasard, dis-lui que je ne suis plus en peine, et au passé, enfin, tu diras que je tourne la page. Bientôt, Compagnon de l'infortune, le baladin enterrera sa vie de garçon ! Place à de nouvelles sensations ! Au diable, laissons-lui l'amertume ! 
 
MISS MARYL, surgit 
La lune cristallise mon âme tout entière  
Je me sens revivre pour l'éternité !  
 
SYLVESTRE 
Regardez qui va là, mes amis ! 
 
AUGUSTIN 
Que vient faire Miss Maryl dans ce trou perdu ? 
 
MISS MARYL 
Comment allez-vous, messieurs ?  
 
ROBERTO, accourt au devant de Miss Maryl  
Serait-ce un mirage ?  
 
MISS MARYL 
Bientôt, mes noces annoncées pour l'hiver donneront une place de choix à la paix tant attendue, tant espérée, si reculée du monde des hommes semeurs de frontières. Oppresseurs du monde où l'argent est roi, veux-tu bien laisser tranquille tous ces opprimés ! 
 
ROBERTO, lui fait le baisemain 
Voilà qui est parfait !  
 
MISS MARYL 
La lune cristallise mon âme tout entière  
Je me sens revivre pour l'éternité !  
 
 
WILLIAM, accompagné de sa guitare 
Faiseur de rêve, grand ordonnateur de la loi, n'en as-tu pas assez de ces guerres répétées ? C'est toujours le plus fort qui l'emporte sur la vérité ! Mais enfin, me direz-vous, faut se taire, et que, ma fois, il en faut des guerres, c'est ce qui, parait-il, stimule l'Humanité ! 
 
MISS MARYL 
Que c'est bon de passer un automne tranquille dans ce lieu béni par les poètes de l'exil en quête plus que jamais d'une vérité suprême au delà d'incompétentes lois humaines. 
 
ROBERTO 
Les temps à venir vont s'inscrire à la plume ! Il nous faut parler Amour aux gens des villes ! Leur âme, m'a-t-on dit, est en peine. Rendons grâce au genre humain ! La vie n'a pas de prix ! Seule la foi universelle guide notre chemin ! 
 
AUGUSTIN 
Que c'est bon de passer un hiver tranquille, dans ce lieu béni par les poètes, célébrant chaque jour l'élément naturel que je nomme air qu'on respire.  
 
WILLIAM 
Pollution ! Tu encrasses l'atmosphère. Vraiment putride est ton haleine qui se dégage des pots d'échappement. Songes-tu à la santé de nos gamins ? 
 
ROBERTO 
J'en appelle à la raison humaine ! Que l'Or noir cesse de puiser toute l'énergie de terre mère ! 
 
MISS MARYL 
Ainsi nous mettrons fin à une partie des guerres. 
 
ROBERTO 
Puis le royaume d'un seul parti fera son entrée en scène.  
 
AUGUSTIN, WILLIAM, MISS MARYL, ensemble 
Le parti du cœur !  
 
ROBERTO 
L'air pur est en marche, mes amis ! 
 
AUGUSTIN 
Attention tout de même au nucléaire ! 
 
ROBERTO 
Ma maison, c'est le monde, mon jardin, c'est la terre ! 
 
LE COMTE, arrive au loin, la canne à la main 
Amoureux de la vie, le voyageur suit son étoile,  
En dehors du temps qui passe, il est intemporel.  
Libéré du joug de l'identité, son astre s'éloigne 
Sur les rives magistrales de sa légende personnelle. 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DU 86-ième épisode 
 
Affaire à suivre dans le 87-ième épisode intituké : « RICKI L’AMOROSO » 
 
 
EPISODE 86 : « POETIQUE BOHÊME » (2004)  
Première partie de la pièce « L’amour is not a dream »  
 
Auteur : Emilien Casali 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
 
Contact : Emilien CASALI  
e-mail : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
 
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR ENTRER DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI 

(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 7.09.2021
- Déjà 3705 visites sur ce site!