|
Rubriques
Liens
|
Home
| Album-Photo
| Contact
|
POETIQUE BOHÊME
TITRE : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO
Dans
POETIQUE BOHEME
86-ième épisode
LE VIEUX CONTEUR
(Sous les traits de Roberto)
LE JEUNE HOMME
LA JEUNE FILLE
MISS MARYL
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS
SYLVESTRE
AUGUSTIN
WILLIAM (Le troubadour)
VOLGA (Le berger allemand à trois pattes)
Lieu : L’action débute au château de la via Doré sur les hauteurs du village de Maison-Du-Bois Doré (Midi de la France) et se poursuit dans un champ, non loin du village de Maison du Bois Doré dans le midi de la France, au bord des vignes de Monsieur Gérard, non loin du chemin du Père Digal
Genre : Comédie poétique
EPISODE 86 : « POETIQUE BOHÊME » (2004)
Première partie de la pièce « L’amour is not a dream »
Auteur : Emilien Casali
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs dramatiques) - dépôt d'enregistrement
Contact : Emilien CASALI - e-mail : casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/
http://compballadins.populus.ch/
PROLOGUE
LE CONTEUR, LE JEUNE HOMME, LA JEUNE FILLE, MISS MARYL
Nous nous trouvons à présent dans l’une des grandes salles du château de la via dorée…
LE CONTEUR, sort de la cheminée, suivi du jeune homme et de la jeune fille
Nous allons changer de décor et d’époque si vous le voulez bien, les enfants. Les évènements auxquels vous allez assister dans quelques minutes se sont produits dix ans plus tôt. A l’époque, Roberto avait la vingtaine passée. Depuis plusieurs années déjà, il vivait à l’écart du village de Maison-Du-Bois Doré, petit village situé à une douzaine de kilomètres de Montpellier pour être plus précis.
LE JEUNE HOMME
Un instant, vieux conteur ! Je ne comprends pas ? N’aviez-vous pas laissé entendre l’autre soir que Roberto venait de faire son arrivée dans le Languedoc peu de temps avant d’occuper son poste d’entretien à « Pet Food Dog » ? Dans ce cas, comment se fait-il qu’il y soit déjà dix ans plus tôt ? Et puis d’abord, pourquoi faisons-nous un bond en arrière de dix ans ?
LE CONTEUR
A vrai dire, Roberto y avait déjà vécu auparavant… ce n’était donc pas la première fois qu’il s’installait dans le midi de la France. Ensuite, pour répondre à ta deuxième question, je dirai qu’entre les deux époques, la plus ancienne et la plus récente, Roberto s’était quelque peu endormi sur ses lauriers, celui-ci vivait des jours on ne peut plus peu paisibles au coté de sa nouvelle compagne… mais enfin, je ne préfère pas aborder cette période pour le moment. Aussi, pour résumer 10 ans de vie communes en quelques mots, je dirai que Roberto a vécu une époque formidable, des instants de douceur et de tranquillité comme une tranche d’irréel au coté de sa compagne, jusqu’à ce qu’il se produise ce qui devait forcément se produire… Mais bon, revenons dix ans plus tôt si vous le voulez bien.
LE JEUNE HOMME
C’est très confus, tout ça !
LE CONTEUR
Toujours est-il qu’il fut un temps où notre héro vivait différemment de ses contemporains… comment dire ?... Eh bien, Roberto vivait en bohème !
LE JEUNE HOMME
On va finir par en apprendre des choses à son sujet…
LE CONTEUR
Ce fut d’ailleurs à la fin de sa bohème qu’il fit la connaissance de Miss Maryl.
LA JEUNE FILLE
Où sommes-nous exactement, vieux conteur ?
LE CONTEUR
Nous nous trouvons dans le château de Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais…
LE JEUNE HOMME
Comment se fait-il que votre femme ne soit pas venue avec nous ?
LA JEUNE FILLE, lui fait du coude
Tu vas arrêter de lui couper sans arrêt la parole.
LE CONTEUR
Ne t’en fais pas pour elle, jeune homme, ma femme apparaîtra quand bon lui semblera.
LE JEUNE HOMME
Autrement dit ? Je ne vous suis pas bien.
LE CONTEUR
Les réponses apparaîtront en chemin. Maintenant, je vous propose de vous asseoir au coin de la cheminée, les enfants pour assister au spectacle qui va suivre… on fait comme ça ?
LE JEUNE HOMME
Je trouve parfois vos propos hermétique, vieux conteur. Vous avez quelque chose à nous cacher ?
LA JEUNE FILLE, lui fait du coude
Cesse de lui poser autant de question. Nous finirons par savoir.
LE CONTEUR
Ton amie a tout à fait raison, jeune homme.
MISS MARYL, surgit à ce moment-là
Pardon, monsieur ! Savez-vous si monsieur le comte de la Bouche-En-Biais est ici ?
LE CONTEUR
Vous voulez parler de Christophe Rodolphe et j’en passe ?
MISS MARYL
Tout à fait ! Monsieur Gérard m’a dit qu’il se trouvait sans doute chez lui à cette heure-ci.
LE CONTEUR
Ou bien à l’Auberge de la Licorne ?
MISS MARYL
Il est vrai qu’il est ami avec l’aubergiste Augustin.
LE CONTEUR
Il se peut aussi qu’il soit allé la caravane ?
MISS MARYL
La caravane, dites-vous ?
LE CONTEUR
Là où vit Roberto.
MISS MARYL
Cela tombe bien, puisque je viens également rendre visite à ce dernier.
LE CONTEUR
Vous êtes Miss Maryl, je présume.
MISS MARYL
Oui, c’est exact !... mais comment savez-vous qui je suis ?
LE CONTEUR
C’est mon petit doigt qui me l’a dit.
MISS MARYL
Vraiment ?
LE CONTEUR
En vérité, votre arrivée était annoncée depuis plusieurs jours déjà.
MISS MARYL
C’est impossible ! Personne n’est au courant de ma venue à Maison-Du-Bois Doré.
LE CONTEUR
Dans ce cas, il faut demander cela à monsieur Sylvestre, puisque c’est lui qui propage la nouvelle dans tout le voisinage.
MISS MARYL
Je ne pense pas qu’il était au courant. Pas plus que Roberto. Maintenant, vous voudrez bien m’excuser, mais monsieur Gérard m’a invité à dîner.
LE CONTEUR
Je vous souhaite bon appétit, Miss Maryl ! Ah ! Une dernière chose… mes amitiés à Finette sa femme !
Miss Maryl quitte les lieux…
LE JEUNE HOMME
C’est donc elle, Miss Maryl !
LE CONTEUR
Oui, avec quelques années de moins.
LA JEUNE FILLE
Je crois bien qu’elle ne nous a pas vu ?
LE CONTEUR
Cela me rappelle un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître.
LA JEUNE FILLE
Vraiment ?
LE CONTEUR
On était jeune, on était fou !
LE JEUNE HOMME
Mais qui êtes-vous au juste, vieux conteur ? C’est vrai, quoi ! On vient régulièrement chez vous et votre dame depuis quelques semaines, et on ne sait toujours pas, ma copine et moi, comment vous vous prénommez vous et votre dame. C’est tout de même curieux, non ?
LE CONTEUR
Moi non plus, je ne connais pas votre prénom à tous les deux.
LA JEUNE FILLE
C’est vrai ça ! On ne sait toujours pas présentés, mon copain et moi.
LE CONTEUR
Nous aurons tout le temps de le faire dans les jours qui viennent. Pour l’heure, laissez-moi vous conter les retrouvailles entre Miss Maryl et Roberto. Leur première et dernière rencontre remontait à quelques mois plus tôt, c’était au Tibet si ma mémoire est bonne. Le destin allait une nouvelle fois les faire se rencontrer, mais aussi pour sceller leur union à tout jamais…
LE JEUNE HOMME
Ah ! Voilà qui devient très intéressant !
LA JEUNE FILLE, lui fait du coude
Chut !
LE CONTEUR
En ce temps-là, Miss Maryl se rendit à Maison-Du-Bois Doré pour y retrouver Roberto, lequel n’était pas prévenu de son arrivé… pas
plus que le voisinage, d’ailleurs.
LE JEUNE HOMME
Dans ce cas, pourquoi avez-vous dit à Miss Maryl que monsieur Sylvestre avait propagé la nouvelle de sa venue dans tout le voisinage.
LE CONTEUR
J’ai dit ça, moi ?
LE JEUNE HOMME
Mais qui êtes-vous exactement, vieux conteur ?
LE CONTEUR
Tôt ou tard, tu découvriras qui je suis.
LA VOIX DU COMTE, à l’extérieur
Qu’on me laisse tranquille ! Je ne souhaite voir personne en ce moment !
LE CONTEUR, entraîne les jeunes gens dans la cheminée
Vite ! Rentrez dans la cheminée, les enfants ! J’entends venir le maître du château.
LE JEUNE HOMME
Je ne comprends pas… ? Vous nous mettez déjà à la porte ?
LE CONTEUR
Monsieur le Comte ne serait pas ravi de voir votre présence, ici. Disparaissez dans la cheminée !
LA JEUNE FILLE
Vous ne venez pas avec nous ?
LE CONTEUR
Je vais tenter de faire diversion. Il ne faut pas que le Comte vous surprenne.
LE JEUNE HOMME
C’est quoi ce délire, au juste ?
LE CONTEUR
Tu poses beaucoup trop de question, jeune homme. Je ne peux rien t’expliquer pour le moment, si ce n’est qu’après le départ du châtelain, je vous donne rendez-vous toi et ta copine à la caravane.
LE JEUNE HOMME
A la caravane, dites-vous ?
LA VOIX DU COMTE
Je souhaite qu’on me laisse seul dans la grande salle du château.
LE CONTEUR, pousse les jeunes gens dans la cheminée
A plus tard !
Une fois les jeunes gens rentrés dans la cheminée, et ce, en l’espace e quelques secondes, le vieux conteur rajeunit. Son visage de vieillard prend alors l’apparence de celui d’un jeune homme.
LE COMTE, qui porte un peignoir, surgit ensuite, et s’agenouille au milieu de la grande salle
« Hiver, comme à l’accoutumé, tu es implacable. Sans qu’on te remarque tu imposes ta rigueur. Devant toi je m’incline à genou ! Mon mal se résigne au fil des heures ; l’amour ne tient plus sa place à mes cotés. Je deviens fou ! L’automne envolé, la passion achevée, je suis comme un mendiant perdu qui s’en remet au vent mauvais. Je me souviens de ces moments, tendrement beaux et inoubliables, où la belle et moi nous balancions dans le ciel comme une tranche de vie irréelle !
LE CONTEUR, s’approche du Comte
Monsieur le Comte ne se sens pas très bien, ces jours-ci.
LE COMTE
Je ne peux trouver le repos … Roberto ! Mais que faîtes-vous là ? J’avais demandé à ce que personne ne me dérange, pourtant.
LE CONTEUR
Vos soucis vous accable, c'est bien cela ? Lucie vous manque, c’est bien cela ?
LE COMTE
Effectivement ! D’ailleurs, je ne pourrais plus jamais me remettre de mes blessures. Je me sens comme l'âme et le coeur vide.
LE CONTEUR
Certes, il va vous en falloir du temps pour l’oublier.
LE COMTE
J'ai du mal à faire le deuil. Je l'aimais si fort!
LE CONTEUR
En tous cas, avec vous, c’est à chaque fois le même refrain ! Eh bien oui ! Chaque année, à la même époque, vous faites une dépression nerveuse suite à une rupture sentimentale.
LE COMTE
Cette fois-ci, c'est différent ! Lucie n’était pas une personne comme une autre. Oubliez-vous qu’elle et moi étions fiancés ? J'avais rencontré là l'amour de ma vie.
LE CONTEUR
L'ami de votre coeur vous reviendra, j’en suis sûr !
LE COMTE
L’espoir fait vivre.
LE CONTEUR
Je signale à monsieur le Comte qu’il n’est pas encore vieux garçon ! Par conséquent…
LE COMTE
Vous ne comprenez rien à mon désespoir, monsieur le baladin. Entre Lucie et moi, c’est fini ! Elle ne me reviendra plus jamais ! Monsieur le Comte en a assez, assez ! Comprenez-vous ?
LE CONTEUR, le prend par le bras
Laissez-moi vous raccompagner dans votre chambre, monsieur le Comte. Vous avez besoin de repos.
Le Conteur et le Comte quittent les lieux...
FIN DU PROLOGUE
------------------------
ACTE 1 / SCENE 1
AUGUSTIN, ROBERTO, MISS MARYL, SYLVESTRE
Nous nous trouvons à présent non loin du village de Maison du Bois Doré. Une caravane est placée au bord d’un chemin tout près d’un champ de vigne. Le feu est allumé… En soirée...
AUGUSTIN, à l’intérieur de la caravane
Satanée souris ! Laisse-moi tranquille ! Je n’en peux plus !
ROBERTO, arrive au loin en chantant
Les étoiles accompagnaient le Baladin solitaire,
Parmi celles-ci, la "Grande Ours",
Chaque nuit, au rendez-vous, des chimères,
Fidèle compagne du firmament.
Grande Ours, te souviens-tu
De toutes ces nuits idylliques ensemble ?
J’étais le baladin solitaire,
J’avais pour seule richesse mon langage,
Tu fus longtemps ma lanterne.
Nous vivions à cette époque sous le même toit.
Tu me tenais compagnie, éclairant ma couchette.
Ha ! Ce que j'en ai passé des nuits couché
Dans les grandes herbes, au bord d'une route,
Quelque part sur la terre.
Au coin d'un feu, tout au long des saisons,
À tes cotés, ce que je me sentais bien !
Mes grands yeux pointés vers l'horizon,
Mes souliers trempés par la rosée du matin.
Et parfois, pour Compagnon de Ballade,
Il y avait célestin, le doux poète aux abois...
AUGUSTIN, sort de la caravane, tenant une pipe dans sa main
Laisse-moi tranquille, sale bête! Il faut toujours que tu prennes toute la place.
ROBERTO
Je parie que tu te prends encore la tête avec Martine, vieille branche.
AUGUSTIN
Depuis qu'elle est là, il n'y a plus moyen de se reposer tranquillement.
ROBERTO
Elle se laisse beaucoup moins faire que ta femme.
AUGUSTIN
Il n'empêche que c'est une allumeuse de première.
SYLVESTRE, un panier sous le bras
Martine ! Martine !
AUGUSTIN
Tiens, voilà notre facteur régional !
SYLVESTRE, surgit
Salut la compagnie ! La vie est belle ? Belle lune, n'est-ce pas ?
ROBERTO
Comment allez-vous, Monsieur Sylvestre ?
SYLVESTRE
Ce soir, je sens venir dans l'air un bon présage. J'ai ramené de la menthe et du thym pour la petite… c'est pour son rhume.
ROBERTO
Vous n'avez pas l'intention de lui faire fumer ça, Sylvestre ?
SYLVESTRE
Qui vous a parlé de lui faire fumer des plantes ? Je veux juste lui préparer une infusion.
AUGUSTIN
Vous feriez mieux de lui filer de la mort-aux-rats à cette sale bête.
SYLVESTRE
C'est plutôt à vous, Augustin, qu'il faudrait en refiler.
AUGUSTIN, tire sur sa pipe
Non merci, j'ai ce qu'il me faut !
ROBERTO
Ça suffit, tous les deux, ne commencez pas à vous chamailler !
SYLVESTRE, s'agenouille et lève ses bras en l'air
J'en appelle au Maître des Mondes ! Puisses-tu empêcher quiconque de s’opposer à la guérison de Martine !
AUGUSTIN, s'agenouille
Au contraire, faîtes-la claquer tout de suite !... Que je puisse dormir en paix cette nuit.
ROBERTO
Reste cool, Augustin !
AUGUSTIN
C'est ça, soyons peace and love !
SYLVESTRE
Exactement, brother !
AUGUSTIN
Bon. Vous attendez quoi pour lui faire son infusion à l'autre bougresse ?
SYLVESTRE
Vous m'excuserez, les amis, j'ai une course à faire ! (Il rentre dans la caravane avec son panier) Martine ! Martine ! Regarde ce que le facteur t’a apporté, ma douce !
FIN DE LA SCENE 1
---------------
ACTE 1 / SCENE 2
ROBERTO, AUGUSTIN, SYLVESTRE
ROBERTO
Alors, comme ça, Martine squatte toujours la caravane.
AUGUSTIN
Je finirais bien par chasser cette satanée souris.
ROBERTO
Ce n'est pas une souris, c'est un mulot !
AUGUSTIN
Il n'empêche qu'elle pourrit l'ambiance depuis quelques jours. Martine m’empêche de dormir. A part ça, tout va dans le meilleur des mondes ! Viens donc t’asseoir près du feu, Roberto !
SYLVESTRE sort de la caravane avec son panier et le mulot sur son épaule
On peut prendre part à la veillée, tous les deux ?
Il s'assoit près du feu...
AUGUSTIN
Vous voulez tirer un taf sur ma pipe, mon petit père ?
SYLVESTRE, sort une bouteille de Champinelle du panier
Je préfère boire du Champinelle ?
AUGUSTIN
Que je sache, le docteur Castaneda ne m'a jamais interdit de faire des mélanges. D'ailleurs, je vous ferai goûter tout à l'heure une de mes préparation maison.
SYLVESTRE
Que me réservez-vous, cher Maître?
AUGUSTIN
Si je vous le dis maintenant, ce ne sera plus une surprise, n’est-ce pas ?
SYLVESTRE
Avec vous, je crains le pire.
AUGUSTIN
Eh bien, facteur, vous attendez quoi pour l'ouvrir cette bouteille de Champinelle ?
Sylvestre débouche la bouteille...
ROBERTO, assis au coin du feu
Prenons le temps de vivre, messieurs, prenons le temps d'aimer et de penser ! Les temps nouveaux approchent à grand pas !
AUGUSTIN
Restons cool face aux évènements !
SYLVESTRE
Il n'y a pas de verre. Je fais comment ?
AUGUSTIN
A la bonne franquette, mon pote !
SYLVESTRE, lève sa bouteille
Chers collègues, je porte un toast à la vie, à l'amour et aux lendemains qui chantent ! (Il boit au goulot)
FIN DE LA SCENE 2
---------------------
ACTE 1 / SCENE 3
ROBERTO, AUGUSTIN, WILLIAM (le troubadour), SYLVESTRE, VOLGA (le Berger allemand)
ROBERTO
C'est toujours un réel plaisir que de trinquer en votre compagnie, Sylvestre !
SYLVESTRE
C'est trop d'honneur que vous me faites, monsieur Roberto... ou devrais-je plutôt dire : Emilio le Baladin !
ROBERTO
Ah! je vois... vous faites allusion à mon déguisement.
SYLVESTRE
Depuis quelques jours, notre justicier au grand coeur ne quitte plus son costume de scène, ainsi que son masque. Vous tenez à ce point
à ne pas révéler votre véritable identité ?
ROBERTO
Je m'imprègne au maximum de mon personnage de scène, voilà tout !
SYLVESTRE
Je ne saisis pas très bien.
ROBERTO
Dans quelques minutes, les Compagnons Balladins vont faire un show à la belle étoile ! Je dois par conséquent travailler à fond mon rôle.
AUGUSTIN
A, propos, Sylvestre, monsieur le Comte va bien ? Il bichonne toujours autant son château ?
ROBERTO
C'est vrai que depuis qu'il a regagné son bien le plus précieux, Sa Majesté ne met plus le nez dehors.
SYLVESTRE
Pour tout vous dire, monsieur le Comte s'est enfermé à double tour dans sa tour d'ivoire.
AUGUSTIN
Eh bien, tant mieux ! Comme ça, il nous fichera la paix une fois pour toute !
SYLVESTRE
En fait, il pleure la disparition de sa licorne.
AUGUSTIN
C'est quoi encore cette histoire de ouf !
SYLVESTRE
Depuis qu'il a enterré sa vie de garçon, il n'est plus du tout le même homme. Pauvre type ! Il a perdu sa jeunesse et par là même ses illusions.
ROBERTO
Souhaitons, pour lui, qu'il puisse sans remettre.
Volga, le berger allemand surgit au même moment en aboyant.
AUGUSTIN
Regardez qui va là, les amis !
ROBERTO
Volga, le berger allemand à trois pattes ! (Le chien saute sur Roberto pour le saluer) Brave bête ! Toujours aussi affectueuse ! Mais alors ? Si tu es là, c'est donc que ton maître n'est pas bien loin.
William le troubadour surgit, une guitare en main...
ROBERTO
Ah! le voici justement ! Comment vas-tu, William le troubadour ? Tu as réussi à trouver le chemin qui mène à la caravane, lieu de transition entre le monde visible et le monde invisible, là où là bohème t'attend, là où l'étoile de la nuit des temps brille le plus en ce soir de pleine lune ! Fidèle à son poste, elle n'en finit pas de nous poursuivre jusqu'aux confins de l'univers. Sans doute le dois-tu au flair de ton inséparable chien ? Sois le bienvenu, parmi nous, compagnon ! Je t'en pris, prends place près du feu et qu'au son de ta guitare, puissions-nous vivre des instants mémorables comme une tranche d'irréel !
William s'installe au coin du feu...
FIN DE LA SCENE 3
EPILOGUE
ROBERTO, AUGUSTIN, WILLIAM (le troubadour),
SYLVESTRE, VOLGA (le Berger allemand), MISS MARYL
WILLIAM, joue de la guitare
Finis ces durs moments d'obscurité, les circonstances de la vie ont tout changé. L'univers est devenu une vaste contrée. Loin de nous, l'agitation des Méga cités ! Laissez place à la vie, mutants aliénés, arrivistes assoiffés de capitalisme forcené !
ROBERTO
Plus près des étoiles de l'infini, gouttons aux joies de l'univers tout entier ! Plus près du soleil couchant, prenons enfin le temps de nous reposer ! Finie ! cette jeunesse plaignante sans repères où le Futur n'est fait que de chimères, dans ces Ghettos remplis de haine où sont entassés les esclaves modernes ! Où que j'allais, tout était pareil, il était un monde pris dans ses filets, s’avançant vers son soi-disant troisième Millénaire. Et les hommes s'enivraient inlassablement par crainte d'affronter l'Ere nouvelle. On leur avait dit tant de choses inexactes sur l'An 2000, sur l'Apocalypse et la fin du Monde. Mais il faut bien l'avouer, ces phénomènes affabulateurs qui ont nourris d'étranges légendes au fil des siècles et des siècles, créés de toute pièce par des pèlerins idéalistes irresponsables aux yeux du divin cosmique, n'étaient en fait que pure manipulation de l'esprit. Car, on peut remarquer qu'aujourd'hui il n'en est rien, que les saisons tournent encore. S’en est de même pour la lune infatigable, tournant continuellement autour de notre Terre nourricière, fidèle à son poste, son cycle se perpétue à jamais. La Nature est toujours aux abois, prête à nous jouer son air de cyclone. L’ouragan, son compère, franchi encore les mers, tandis que Damoiselle la tempête continue de courir à perdre haleine. Sans oublier le surprenant tremblement de terre qui n'en finit pas de creuser son écart terrestre, ainsi que Volcan, le cracheur de lave solitaire, élargissant de plus en plus son cratère. Partout sur la planète, ces manifestations gigantesques nous rappellent que !a vie est bien là, plus présente que jamais sur les temps futurs. Le message de la nature reste le suivant : « Dès lors, j'invite les hommes désireux de se retrouver en communion fraternelle, et ce, quelque soit l'hémisphère, à prendre le temps de vivre, à prendre le temps d'aimer et de profondément y penser.
AUGUSTIN
Quelle inspiration ! Ton âme déborde d'enthousiasme !
ROBERTO
J'arrive à la fin du voyage, Célestin ! A présent devenu grand,
Je déplie mes bagages. Au revoir, mon ami la bohème ! A l'insouciance, tu feras mes hommages. Au hasard, dis-lui que je ne suis plus en peine, et au passé, enfin, tu diras que je tourne la page. Bientôt, Compagnon de l'infortune, le baladin enterrera sa vie de garçon ! Place à de nouvelles sensations ! Au diable, laissons-lui l'amertume !
MISS MARYL, surgit
La lune cristallise mon âme tout entière
Je me sens revivre pour l'éternité !
SYLVESTRE
Regardez qui va là, mes amis !
AUGUSTIN
Que vient faire Miss Maryl dans ce trou perdu ?
MISS MARYL
Comment allez-vous, messieurs ?
ROBERTO, accourt au devant de Miss Maryl
Serait-ce un mirage ?
MISS MARYL
Bientôt, mes noces annoncées pour l'hiver donneront une place de choix à la paix tant attendue, tant espérée, si reculée du monde des hommes semeurs de frontières. Oppresseurs du monde où l'argent est roi, veux-tu bien laisser tranquille tous ces opprimés !
ROBERTO, lui fait le baisemain
Voilà qui est parfait !
MISS MARYL
La lune cristallise mon âme tout entière
Je me sens revivre pour l'éternité !
WILLIAM, accompagné de sa guitare
Faiseur de rêve, grand ordonnateur de la loi, n'en as-tu pas assez de ces guerres répétées ? C'est toujours le plus fort qui l'emporte sur la vérité ! Mais enfin, me direz-vous, faut se taire, et que, ma fois, il en faut des guerres, c'est ce qui, parait-il, stimule l'Humanité !
MISS MARYL
Que c'est bon de passer un automne tranquille dans ce lieu béni par les poètes de l'exil en quête plus que jamais d'une vérité suprême au delà d'incompétentes lois humaines.
ROBERTO
Les temps à venir vont s'inscrire à la plume ! Il nous faut parler Amour aux gens des villes ! Leur âme, m'a-t-on dit, est en peine. Rendons grâce au genre humain ! La vie n'a pas de prix ! Seule la foi universelle guide notre chemin !
AUGUSTIN
Que c'est bon de passer un hiver tranquille, dans ce lieu béni par les poètes, célébrant chaque jour l'élément naturel que je nomme air qu'on respire.
WILLIAM
Pollution ! Tu encrasses l'atmosphère. Vraiment putride est ton haleine qui se dégage des pots d'échappement. Songes-tu à la santé de nos gamins ?
ROBERTO
J'en appelle à la raison humaine ! Que l'Or noir cesse de puiser toute l'énergie de terre mère !
MISS MARYL
Ainsi nous mettrons fin à une partie des guerres.
ROBERTO
Puis le royaume d'un seul parti fera son entrée en scène.
AUGUSTIN, WILLIAM, MISS MARYL, ensemble
Le parti du cœur !
ROBERTO
L'air pur est en marche, mes amis !
AUGUSTIN
Attention tout de même au nucléaire !
ROBERTO
Ma maison, c'est le monde, mon jardin, c'est la terre !
LE COMTE, arrive au loin, la canne à la main
Amoureux de la vie, le voyageur suit son étoile,
En dehors du temps qui passe, il est intemporel.
Libéré du joug de l'identité, son astre s'éloigne
Sur les rives magistrales de sa légende personnelle.
FIN DE L’EPILOGUE
FIN DU 86-ième épisode
Affaire à suivre dans le 87-ième épisode intituké : « RICKI L’AMOROSO »
EPISODE 86 : « POETIQUE BOHÊME » (2004)
Première partie de la pièce « L’amour is not a dream »
Auteur : Emilien Casali
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs dramatiques) - dépôt d'enregistrement
Contact : Emilien CASALI
e-mail : casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/
http://compballadins.populus.ch/
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR ENTRER DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI
|
(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le
7.09.2021
-
Déjà 4212 visites sur ce site!
|
|