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LE REPOS DES GUERRIERS et LA LANGUE AU CHAT

Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO  
 
Dans : 
 
« LE REPOS DES GUERRIERS » 
27-ième épisode 
 
Le Comte de La Bouche-en-Biais 
Roberto 
Sylvestre (le facteur) 
Augustin 
 
 
Lieu : dans un champ, non loin du village de Maison du Bois Doré dans le midi de la France, au bord des vignes de Monsieur Gérard, non loin du chemin du Père Digal 
 
Genre : Comédie 
 
 
EPISODE 27 : « LE REPOS DES GUERRIERS » (1997) 
Première partie de la pièce « A la recherche des temps nouveaux » (4 personnages) 
 
Auteur : Emilien CASALI 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
Emilio le Baladin / L'Etoile de la Nuit des temps / Isidora / Mickaël Le troubadour. 
 
Nous nous trouvons dans la « Vallée de Cristal » en des temps bien reculés. Nous sommes à la tombée de la nuit. Emilio le Baladin est allongé au coin d'un arbre. Il dort.  
 
L’ETOILE, s’adresse à lui 
Emilio, réveille-toi ! Je sais que tes pensées ont fait appel à moi, ces jours-ci. 
 
EMILIO  
Que se passe-t-il ? Qui est là ? 
 
L’ETOILE 
Si tu lèves ta tête dans le ciel, tu m'apercevras. 
 
EMILIO 
Mais l'on dirait que mon étoile est de retour ? ! 
 
L’ETOILE 
En vérité, je n’étais pas bien loin ; cependant je ne voulais en aucun cas vous déranger, ta compagne et toi. Vous sembliez si heureux tous les deux… alors j’en ai déduis que vous n’aviez plus besoin de moi.  
 
EMILIO 
Hors, aujourd’hui je fais à nouveau appel à tes conseils. 
 
L’ETOILE 
J'ai cru comprendre que tu allais quitter la vie terrestre. 
 
EMILIO 
Oui, et je m'en inquiète ! 
 
L’ETOILE 
Que veux-tu, le destin de l'homme est fait ainsi.  
 
EMILIO 
Mais ensuite, où vais-je aller ? 
 
L’ETOILE 
C'est donc cela qui te préoccupe, Emilio ! 
 
EMILIO 
Qu'adviendra-t-il de ma compagne ? J'ai peur que mon départ dans l'autre monde lui cause du chagrin. 
 
L’ETOILE 
J'étais certaine qu'un jour ou l'autre, tu te poserais cette question. 
 
EMILIO 
Peux-tu répondre si oui ou non la prophétie a dit vrai ? 
 
 
 
L’ETOILE 
Etant donné ta bonne conduite sur terre, tu as des chances de devenir immortel, et telle est ta récompense, Emilio ! L'âme de tout bienfaiteur doit se réincarner, car telle est sa destinée ! Le futur t'attend, baladin ! Mais avant cela, il faut attendre le moment propice ! 
 
EMILIO 
Dis-moi, où vais-je aller, que vais-je devenir ? 
 
L’ETOILE 
Ton véhicule terrestre t'attend déjà dans le futur, mais, pour que la réincarnation puisse s'accomplir, l'individu doit arriver à maturité par une initiation spirituelle. Ainsi tu pourras oeuvrer davantage pour l'humanité. 
 
EMILIO 
Saurons-nous nous reconnaître ? 
 
L’ETOILE 
Le moment voulu, tu le sauras. Chaque chose en son  
temps ! Mais pour l’heure, prends ceci !  
 
A ce moment-là, un écrin entouré d'un halo de lumière apparaît à coté d’Emilio; celui-ci est aveuglé par le scintillement de l'objet 
 
EMILIO, prend l'objet dans ses mains 
Mais je reconnais cette bague ; je pensais qu'elle avait disparu à tout jamais ! 
 
L’ETOILE 
Après t'avoir rendu maints services dans le passé, cette vague de cristal fut transmise à d'autres personnages illustres de part le monde. La voici à nouveau en ta possession. D'après la prophétie, tu as beaucoup reçu, à toi maintenant de servir, ainsi tu resteras immortel ! Pour ce faire, tu remettras cette bague à Mickaël , ton compagnon. 
 
EMILIO 
Où est-il ? Voilà bientôt dix ans que je n'ai plus de ces nouvelles. 
 
L’ETOILE 
Il est en route . A présent, je dois te quitter, Emilio , la Nuit des Temps me rappelle !  
 
ISIDORA, surgit 
Emilio ! Emilio !  
EMILIO 
Par ici ! 
 
ISIDORA 
Ah, te voilà ! Nous te cherchions partout, Mickaël et moi. 
 
EMILIO 
Mickaël est de retour ? 
 
ISIDORA 
Allons, lève-toi ! Il ne faut pas le faire attendre. 
 
MICKAËL 
Ce n'est pas la peine , je suis là. 
 
EMILIO 
Heureux de te revoir, Mickaël ! (Isidora quitte le lieux) 
 
MICKAËL 
Que fais tu allongé au pied de cet arbre, vieille branche ? 
 
EMILIO 
Je suis venu y passer mes dernières heures ! Mais, dis-moi, il y a bien longtemps que tu n'avais plus remis tes pieds dans la vallée ? 
 
MICKAËL 
Dix ans. (Puis) Laisse-moi t’aider à te relever !  
 
EMILIO 
Ce n'est pas la peine, compagnon. C'est ici que j'ai choisi de mourir. Mais avant cela je dois te confier une mission. Prends cet écrin ! Tu devras la remettre à quelqu’un. 
 
MICKAËL, ouvre l’écrin 
Mais c'est la bague de cristal ! Que fait-elle en ta possession ? Je croyais qu'elle avait disparu à tout jamais ? 
 
EMILIO 
Retourne au Relais Postal ! 
 
MICKAËL 
Tu ne m’as pas dit à qui je devais la remettre ? 
 
EMILIO 
Tu le reconnaîtras ! Vas-y, à présent ! Adieux, Mickaël ! Que les Etoiles éclairent ton chemin ! 
 
MICKAËL 
Adieu, compagnon balladin ! Puissions-nous nous retrouver un jour ! 
 
EMILIO 
On se retrouvera en des temps futurs, Mickaël, n'en doute point ! (Il meurt). 
 
Fin du Prologue 
 
 
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Acte 1 / Scène 1 
 
Roberto / Augustin 
 
De nos jours... En matinée… 
 
 
Nous trouvons non loin du village de Maison du Bois Doré au début de l'hiver. Une caravane est placée au beau milieu d'un champ. Au coin du feu se trouve Roberto qui se chauffe les mains. 
 
AUGUSTIN, à l’intérieur de la caravane 
Satanée souris ! Laisse dormir ! Allons, fiches le camp d'ici tout de suite ! Comment ? Tu ne veux pas bouger d'ici. Dans ce cas, c’est moi qui sors ! (Augustin sort de la caravane) Au coin du feu, je serai peut-être plus tranquille ? ! 
 
 
ROBERTO 
Martine t'a encore fait des misères ? ! 
 
AUGUSTIN 
Quelle drôle d'idée as-tu eue d'héberger ce maudit rat des champs ! ? 
 
ROBERTO 
Il s'agit là d'une femelle mulot inoffensive, mon cher Augustin. Quand on sait la prendre, elle peut être très affectueuse et sociable. 
 
AUGUSTIN 
Ouais. Mais en attendant, notre chère locataire m'empêche de trouver le sommeil. 
 
ROBERTO 
Elle veut te montrer qu'elle existe. 
 
AUGUSTIN 
Ca fait trois jours déjà qu'elle insiste avec son numéro de charme. 
 
ROBERTO 
As-tu eu pour elle, au moins, un geste tendre ? L'as-tu seulement caressée une seule fois ? 
 
AUGUSTIN 
J’espère que tu plaisantes ?  
 
 
ROBERTO 
Elle cherche à devenir ton amie. Que veux-tu, en bohème il faut savoir s'adapter aux circonstances et apprendre à tolérer ses congénères. 
 
AUGUSTIN 
Parlons-en d'une bohème ! Ça fait trois mois que ça  
dure ! 
 
ROBERTO 
N'est-ce pas merveilleux de vivre libre, détaché de tout bien matériel ? 
 
AUGUSTIN 
Et le nez pointé dans le ciel à contempler les Etoiles… C'est le vide le plus complet ! Ah ! Comme je regrette mon auberge ! Ma tendre auberge ! Quand je pense que je l'aie abandonnée... 
 
ROBERTO 
A cause d'un voyage à l'autre bout du monde qui t'aura coûté très cher. Je sais. 
 
AUGUSTIN 
Il n'est même plus possible d'y pénétrer. Les portes et les fenêtres sont closes. Voilà mon auberge à l'abandon pour toujours. 
 
 
ROBERTO 
Oublie un peu cette histoire et profites-en pour contempler cette nature qui t'entoure et ce soleil qui se lève à l'aube ... 
 
AUGUSTIN 
Oui, c'est cela : « Prendre le temps de vivre et de penser ! » Et quoi d'autre encore ? 
 
ROBERTO 
Prends patience mon ami, le calme et la sérénité sont les meilleurs atouts pour vivre en harmonie avec ce qui nous entoure… 
 
AUGUSTIN 
Et dont chaque homme quel qu'il soit aurait besoin ! 
 
ROBERTO 
Rends-toi compte de la chance que l'on a de pouvoir posséder une caravane située sur un terrain offert gracieusement. Nous avons un toit et c'est ce qui compte ! 
 
AUGUSTIN 
A l'écart de la ville, loin du stress permanent.  
ROBERTO 
L' Ame en paix, nous pouvons méditer calmement. 
 
AUGUSTIN 
Dis donc, depuis notre retour du Tibet , je te trouve très philosophe. 
 
ROBERTO 
Lorsque l'on vit dans un monde aussi bruyant que le nôtre, il est bon de s'accompagner d'un minimum de philosophie, ce qui nous permet d'aborder les difficultés de la vie avec plus de détachement. 
 
AUGUSTIN 
Ce qui compte, c’est d'être au monde et d'y voir clair ! 
 
ROBERTO 
Eh bien, t'en as mis du temps pour comprendre, cher Maître ! A propos, comment va Mamouzelle ? Elle te fait toujours la gueule ? 
 
AUGUSTIN 
Au dernière nouvelle, ma femme est en Amérique; il paraît qu'elle a loué un appartement au 300 ièmes étages de « L’Empire State Building » ! 
 
ROBERTO  
Tu as eu des nouvelles du bébé ? 
 
AUGUSTIN 
Lui aussi, il me fait la gueule. 
 
ROBERTO 
Ils finiront bien par te pardonner tes erreurs. 
 
AUGUSTIN 
L’ erreur, c’est d’avoir épousé une femme pareille ! 
 
ROBERTO 
Tu voulais être libre, n'est-ce pas ? 
 
AUGUSTIN 
Quand je pense que j'ai tout perdu dans cette histoire ! 
 
ROBERTO 
Mais non, tu n'as rien perdu ! Tu te trouves tout simplement dans une phase de transition ; et d'ici la fin de l'année tout sera rentré dans l'ordre. Maintenant, profites-en pour bien te ressourcer. Dans quelques temps tu devras accomplir ton devoir paternel. Mais tout d'abord, enterre ta vie de garçon ! Eh oui ! Tôt ou tard, nous sommes tous contraints à devoir transcender notre égo pour faire des concessions avec autrui et entreprendre ainsi la vie positivement et communément… sagesse oblige ! D’ailleurs, moi aussi je me prépare à ma nouvelle vie. Mais pour ce faire, je dois passer par une phase de transformation. Bientôt, je serai un nouvel homme ! 
 
AUGUSTIN  
A propos, Roberto, tu n'aurais pas vu ma pipe traîner quelque part ? 
 
 
Fin de la scène 1 
 
 
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Acte 1 / Scène 2 
 
Roberto / Augustin / Le Comte de la Bouche en Biais 
 
 
LE COMTE, porte la toge du moine tibétain, fume la pipe 
Alors comme ça, Monsieur Roberto enterre sa vie de garçon ! La douce nuit étoilée est bien placée pour accueillir son âme d’enfant qui se consumera lentement tout au long de cet hiver… après quoi il deviendra un homme. Bonjour Messieurs ! 
 
AUGUSTIN 
Elle est bonne, ma pipe ? 
 
LE COMTE 
Fameuse ! Je l’ai remplie de Népalais. 
 
ROBERTO 
Martine vous a fait fuir de la caravane, cette nuit ? 
 
LE COMTE 
Ce gentil toutou ne représente aucun danger. Si j’ai quitté précipitamment la caravane, cette nuit, c’est tout simplement parce qu’il fallait que j’aille voir. 
 
ROBERTO 
Et qu’êtes-vous donc allé voir ? 
 
LE COMTE 
J’ai reçu une révélation, alors je suis allé prier pour mon château ! 
 
ROBERTO 
Je vous croyais détaché de lui à tout jamais. 
 
LE COMTE 
Vous savez, mon cher Roberto, je ne me détacherai jamais tout à fait de lui ; il représente trop de souvenirs pour moi. 
 
AUGUSTIN 
Hélas, il a disparu pour toujours et n’ornera plus jamais les hauteurs du village de Maison-du-Bois doré. 
 
LE COMTE, s’agenouille 
Oh mon château ! Mon si joli château ! Mon bien aimé château ! Je finirai bien par te retrouver. 
 
AUGUSTIN 
Et vous voilà, dès lors en bohème, contraint de vivre comme un moine. 
 
LE COMTE 
Me retrouver à la rue, moi, Christophe-Rodolphe-David-Charles-Henri-René-Christian-Bernard-Ange de la Bouche-En-Biais, Comte de Maison-Du-Bois Doré, comme un vulgaire va-nu-pieds. Tout cela, à cause d’une femme qui m’a ruiné ! Et dire que je voulais lui prouver mon amour, qu’elle puisse se sentir épanouie, quelle se sente une femme avec moi. Je lui offrais là, ma confiance… mais en remerciement, elle me laissa sur la paille, s’accaparant tous mes biens … 
 
AUGUSTIN 
Pour partir dans les bras d’un autre homme… 
 
LE COMTE 
Pour faire de lui, son toutou… 
 
AUGUSTIN 
Dans une île ou je ne sais où.. ? 
 
LE COMTE 
Sur mon yacht, à naviguer sur les flots, ou dans mon jet privé, survolant l’ Empire State Building… 
 
AUGUSTIN 
Et atterrir ensuite dans un restaurant huit étoiles… 
 
LE COMTE 
Pour déguster les meilleurs mets… Tout cela, avec mon argent ! Ahahahah ! Où sont-ils ? Que je les égorge ! 
 
ROBERTO 
Je vous en prie, Monsieur le Comte, calmez-vous ! 
 
LE COMTE 
Pas avant d’avoir mis la main sur ces maudits  
mécréants !  
 
ROBERTO 
Patience, Monsieur le Comte, patience. 
 
 
LE COMTE 
Patience, patience ! Vous n’avez que ce mot-là à la bouche, ces temps-ci ! Il vaut mieux que j’aille me coucher, sans quoi, je vais vous égorger, vous aussi ! Bonjour messieurs ! 
 
Fin de la Scène 2 
 
 
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Acte 1 / Scène 3 
 
 
Augustin / Roberto / Sylvestre le facteur 
 
AUGUSTIN 
Qu'est-ce qui lui prend, tout d'un coup ? Il n'a jamais été dans cet état ! 
 
ROBERTO  
Monsieur le Comte semble reprendre ses esprits de jour en jour ? ! 
 
AUGUSTIN 
Sa nature véritable reprend ses droits. 
 
ROBERTO  
Et dire qu'il a été adorable pendant trois mois ! 
 
SYLVESTRE, surgit 
Oyez, braves gens ! Oyez ! Le facteur va passer dans cinq minutes ! 
 
ROBERTO 
Silence, Sylvestre , Monsieur le Comte est couché ! 
 
SYLVESTRE 
Bonjour, tout le monde ! Alors, pas trop rude, l'hiver ?  
 
AUGUSTIN 
Désolé. Je suis fatigué, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
Il fallait impérativement que je vous vois, Messieurs. J’ai quelque chose d’important à vous communiquer. 
 
AUGUSTIN 
Dans ce cas, bonne journée, facteur ! Tenez ! Finissez donc la pipe ! C'est du Népalais. 
 
Augustin rentre dans la caravane 
 
ROBERTO 
Votre présence en ce lieu à une heure si inhabituelle laisse présager un grave événement. 
 
SYLVESTRE 
En plein dans le mille ! Et pour tout vous dire, cher compère, rien ne va plus à l'Auberge de la Licorne ! 
 
 
ROBERTO 
Je sais… vous regrettez vous aussi la fermeture de l'établissement, vous supportez mal de voir les volets et les portes clos ; alors, vous avez décidé de mettre fin à ce long silence qui vous rongeait depuis plusieurs semaines… 
 
SYLVESTRE 
Vous n'y êtes pas du tout, mon cher Roberto ! (Il remet la pipe à Roberto) Car, contrairement à ce que vous croyez, les volets et les portes de l'Auberge ne sont pas clos. Ils sont grand ouverts !  
 
ROBERTO 
Un cambriolage ? 
 
SYLVESTRE 
Qu'est-ce qui peut vous faire dire cela ? 
 
ROBERTO 
C'est une suggestion ! ... vous savez, de nos jours, une auberge à l'abandon peut attirer ce genre de désagrément. Je présume que les voleurs ont été déçus de tomber sur des pièces vides, aux murs froids, et aux courants d'air accablants ... et s'en retournèrent alors bredouilles, le tout, accompagné d'une grippe carabinée. 
 
SYLVESTRE 
Vous n'y êtes toujours pas, mon ami.  
 
 
ROBERTO 
Très bien. Je donne ma langue au chat ! 
 
SYLVESTRE 
L'auberge de la Licorne a trouvé acheteur. 
 
ROBERTO 
Mais alors, tout va à merveille ! Ce n'était pas la peine de venir nous déranger si tôt pour si peu. 
 
SYLVESTRE 
Pour si peu, dites-vous ? ! 
 
ROBERTO 
A moins que vous ne préfériez voir l'auberge abandonnée à tout jamais ! ? Rendez-vous compte, ce lieu va  
renaître ! 
 
SYLVESTRE 
Avec Monsieur le Baron de Modestie, comme propriétaire.  
 
ROBERTO 
En quoi cela vous dérange-t-il que ce soit lui ?  
SYLVESTRECette histoire est louche, Roberto ! 
 
ROBERTO 
Monsieur le Baron a les moyens de se l'offrir, n’est-ce pas ? Et donc, je ne trouve rien de louche à cela. 
 
 
 
SYLVESTRE 
Mais alors, comment se fait-il qu'il séquestre sa fille à l'intérieur de l'auberge ?  
 
ROBERTO 
Je vous demande pardon ? 
 
SYLVESTRE 
Voici un bout de tissu de chemise appartenant à Mademoiselle Lucie de Modestie. Il est écrit quelque chose dessus, signé de sa main. 
 
ROBERTO, lit le message 
Voyons voir cela : « Aidez-moi, je vous en supplie ! J’ai besoin de vous ! » Et c'est signé, Lucie. Où avez-vous trouvé ce morceau de chemise, facteur ? 
 
SYLVESTRE 
Je me suis rendu à l'auberge, ce matin. C'est en allant aux toilettes que je suis tombé sur le message ; il était épinglé à une serviette située à droite du lavabo. Seulement voilà, il y a aussi quelqu'un qui me surveillait, quelqu'un qui cherchait de vos nouvelles, l'été dernier, et qui se dit être votre ami, celui-là même qui s'enfuit avec Mademoiselle Lucie avant notre retour du Tibet. 
 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
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Acte 1 / Scène 4 
 
Roberto / Sylvestre le facteur 
 
 
ROBERTO 
Un ami à moi qui se serait enfui avec la fiancée de Monsieur le Comte ! ? 
 
SYLVESTRE 
Il paraît qu'il vient des Antilles ? ! Plutôt « grande gueule » ! Il se fait d'ailleurs appeler « Grand Claude » ! 
 
ROBERTO 
Je n'ai pas d'ami qui se surnomme ainsi, aux Antilles.  
 
SYLVESTRE 
Il porte un tatouage sur l'épaule droite. 
 
ROBERTO 
Tout le monde peut en porter de nos jours. 
 
SYLVESTRE 
Seulement voilà, tout le monde ne se fait pas tatouer un requin sur l'épaule droite. 
 
ROBERTO 
Mon Dieu ! Le complice du Commissaire de la Cigogne !  
SYLVESTRE 
Le complice du Commissaire de la Cigogne ? 
 
 
 
ROBERTO 
Vous ne vous souvenez pas de l'affaire « Champinelle » ? Le vol des titres de propriété de Monsieur le Comte ? 
 
SYLVESTRE 
Je m’en souviens comme si c’était hier ! C'était au tout début du printemps : Le vent du nord, cette année-là, soufflait terriblement dans mes oreilles, et m'empêchait de faire convenablement ma tournée matinale. Ah ! Cette Juliette ! Comment pourrais-je l'oublier ? Quel beau brin de femme c'était ! Et dire qu'elle est apparue aussi brutalement qu'un cyclone ! Puis elle s'est volatilisée je ne sais où ? Et moi qui pensait être l'homme de sa vie ! 
 
ROBERTO 
Pour en revenir à notre affaire, j'aimerais avoir plus d'éclaircissement si vous le voulez bien ! ? Car, j'ai l'impression que quelque chose d'étrange se prépare à nouveau dans notre comté ! ? 
 
SYLVESTRE 
Eh bien voilà : « Il y a une semaine environ, l'Auberge de la Licorne trouvait acheteur, ce qui me réjouit tout comme vous lorsque j'appris la nouvelle. C'est ainsi que j'appris que Monsieur le Baron était l'acquéreur, et cela ne m'étonna guère car je savais qu'il s'intéressait depuis fort longtemps à l'achat de l'Auberge. Il y a trois jours, aux heures du déjeuner, revenant de ma tournée matinale, l'idée me vint de prendre un raccourci en mobylette.  
 
 
SYLVESTRE, toujours 
Je pris le chemin de la Via Dorée qui mène du château à l'Auberge et qui coupe à travers champs. Le fait de savoir que l'Auberge rouvrait ses portes attisa en moi la curiosité qui me poussa à aller voir ce qui s'y passait. Vous ne pouvez pas savoir comme j'étais transporté à l'idée de retrouver ce lieu culte ! Alors, ce jour-là, ce fut l'occasion rêvée pour prendre l'apéritif comme au bon vieux temps et par là même de déguster à nouveau notre bon Champignelle qui ne coulait pas à flot en cette fin de matinée-là. A la place, on me servit du Rhum des Antilles qui ne valait pas notre cru régional. L'homme qui me servit, en l'occurrence, le Grande Claude, feu le complice du commissaire de la Cigogne, se présenta à moi d’un ton sec . Lorsque je suis entré pour la première fois dans l'Auberge, notre homme me fit savoir que je n'avais pas choisi le bon jour pour prendre l'apéritif et me conseilla de repasser lundi prochain, date de la réouverture de l'établissement. Il insista lourdement pour que je m'en aille. Je suis alors allé aux toilettes avant de quitter l'endroit et c'est ainsi que je découvris le « S.O.S » de Mademoiselle Lucie de Modestie. Puis, sans demander mon reste, je quittai rapidement les lieux, très inquiet. 
 
ROBERTO 
Votre histoire est étonnante, mon cher Sylvestre ! J'espère que personne d'autre que moi n'est au courant dans le voisinage ? Nous avons peut-être un indice concernant ce message, mais certes pas assez de preuves tangibles nous prouvant que Mademoiselle Lucie est réellement en danger. Il reste encore à savoir si elle est vraiment séquestrée, et si c’est le cas, où elle se trouve, sinon, même un morceau de chemise portant un message ne suffirait point à convaincre la police qu’il y ait séquestration par le père. Celui-ci jouit d'une telle renommée; que cette accusation risquerait de faire rire aux éclats le Comté tout entier. 
 
SYLVESTRE 
Je suis sûr que mademoiselle Lucie se trouve Dans 
l'auberge !  
 
ROBERTO 
Rien ne le prouve. L'avez-vous seulement aperçue ? 
 
SYLVESTRE 
Pas plus tard que tout à l'heure, toujours intrigué par cette histoire, et ne trouvant point le sommeil, je décidai de me rendre sur les lieux pour essayer de comprendre quelque chose. Arrivé à quelques mètres de l'auberge j'aperçus la voiture de Monsieur le Baron garé sur le parking d'en face. Seule la lumière de la grande salle était allumée ... alors ... Tranquillement, je me rapprochai pour voir ce qui se passait à l'intérieur. Jusque-là, un calme régnait. Je me retrouvai bientôt à hauteur de la fenêtre qui donnait sur la grande salle ... je vis à travers la vitre, accoudé au comptoir, l'homme au tatouage requin qui jouait aux échecs avec Monsieur le Baron. Tous deux réfléchissaient...le silence régnait toujours ... pas une mouche à l'horizon ... quand soudain, un cri perça le silence, c'était comme une complainte ... c'était la voix de Mademoiselle Lucie à n'en point douter, qui hurla pendant un bon moment. Les deux hommes levèrent alors la tête sans broncher, délaissant pour un moment, leur partie d'échecs ... puis ils se mirent à rire aux éclats au fur et à mesure que la belle poussait sa complainte. Elle disait : « Père, je vous en conjure, délivrez-moi ! Ce n'est pas ainsi que vous obtiendrez quelque chose de moi ! Non, Père, ce n'est pas ainsi..." et je ne sais quoi d'autre encore. » Elle semblait à la fois en colère et à la fois inquiète, ces paroles étaient tantôt orageuses à l'encontre de son père qui, lui, de son côté riait aux éclats. Tantôt la belle pleurait, ses larmes atteignaient mon visage. De mon côté je cherchais d'où provenaient ses cris, quand soudain la voix se tût. Puis ce grand couillon de tatoué déboula rapidement dans ma direction et m'ordonna de quitter sur le champ les lieux :"fous le camp d'ici !" me disait-il ! Je ne sais s'il m'a reconnu, mais en attendant, tel un sprinter de cent mètres, je courus en votre direction, Roberto, afin de vous avertir de la situation actuelle. 
 
ROBERTO 
Je pense que jusqu'à nouvel ordre, il serait prudent de garder secrète cette histoire. Vous m'avez bien compris ? cette affaire est trop délicate pour que nous puissions agir dans l'immédiat ... il nous faut attendre et réfléchir à ce que nous pouvons faire. 
 
SYLVESTRE 
Doit-on prévenir Monsieur le Comte de la Bouche-EnBié ? 
 
Fin de la Scène 4 
 
 
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EPILOGUE 
Le Comte de la Bouche en Biais / Roberto / Sylvestre. 
 
LE COMTE 
De la Bouche en Biais, facteur, de la Bouche en Biais ! ... Ce n'est pourtant pas difficile à prononcer ! 
 
ROBERTO 
Monsieur le Comte ne dormait pas ? 
 
LE COMTE 
Votre satané rat des champs m'a mordu l'oreille ! tout cela parce que je lui ai refusé mon oreiller ! ... Alors facteur, les nouvelles sont fraîches ou presque fraîches en cette matinée rudement fraîche ? que puis-je pour vous ? 
 
SYLVESTRE 
Je m'apprêtais à partir, Monsieur le Comte de la Bouche en Biais ! 
 
LE COMTE 
Mais avant de partir, vous allez certainement m'annoncer une bonne nouvelle, n'est-ce pas ? ! ce que j'aime les bonnes nouvelles ! 
 
SYLVESTRE 
Il commence à faire frais par ici ... bonne matinée.  
 
 
 
LE COMTE 
Attendez, ne partez pas encore ! N'est-ce pas vous qui prononciez mon nom il y a deux minutes ? ! C'est donc que vous avez un message à me remettre, n'est-ce pas ! ? 
 
SYLVESTRE 
Désolé, Comte. Je suis bredouille ce matin. LE  
 
COMTE 
Comment ? pas une seule nouvelle de mon château, pas un seul petit message de sa part qui m'annoncerait que celui-ci va bientôt rentrer ... que papa ne s'inquiète plus ! Maudit château !  
 
SYLVESTRE 
Vous savez très bien que votre château se trouve en ce moment même dans le désert d'Arabie Saoudite, Monsieur le Comte ! 
 
LE COMTE 
D'où tenez-vous ces informations ? 
 
SYLVESTRE 
Tout le voisinage est au courant, Monsieur le Comte !  
 
LE COMTE 
Tout le monde était donc au courant, sauf moi, évidemment ! Dites-moi, ne serait-ce pas un message pour moi que vous tenez en mains, facteur ? 
 
 
SYLVESTRE 
Il s'agit là d'un vulgaire bout de tissu. 
 
LE COMTE 
Ce vulgaire bout de tissu, comme vous dites si bien, appartient au chemisier de ma fiancée, mon ami ... celui là même qu'elle portait le jour de nos fiançailles ! Ah !ah !ah ! la garce ! Oser me faire cela à moi, Christophe Rodolphe David Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche-En-Biais, Comte de Maison-Du-Bois Doré ! Oser m'envoyer un bout de son chemisier, dans le but de ma narguer ! Oh ! mais je vois qu'îl y a quelque chose d'écrit dessus ! A-t-elle l'intention de me faire chanter à nouveau, après l'affront que je viens de subir ? 
 
SYLVESTRE 
Lâchez ce tissu, Monsieur le Comte ! 
 
LE COMTE 
Cette scélérate veut peut-être me prendre mes souliers tant qu'elle y est ? 
 
SYLVESTRE 
Attention ! vous allez déchirer le tissu. 
 
LE COMTE, réussit à lui subtiliser le tissu 
Voilà ce que j'en fais de son chemisier !(il le déchire de rage et le jette dans le feu) Maudit soient celui ou celle qui viendra me provoquer sur mes terres ! A partir de maintenant, je les attends de pieds fermes ! Je compte bien rappeler à quiconque qui je suis ! 
SYLVESTRE 
Eh bien moi, je me casse ! J’en ai plein les oreilles !  
 
LE COMTE 
Ne manquez pas de saluer tout le voisinage de ma part, mon cher Sylvestre ? ! Dite-lui également que je ferai bientôt mon retour et que cela va chauffer pour tout le monde ! Je ne suis pas le genre d'homme à me laisser vaincre par qui que ce soit ! ... Allons ! Pressez-vous d'annoncer la nouvelle. 
 
SYLVESTRE 
Je reviendrai ce soir ... bonne matinée à vous, messieurs, et faites de beaux rêves !(il part avec la pipe). 
 
LE COMTE 
Parfaitement ! Je vais me coucher. 
 
ROBERTO, qui n'avait rien dit jusque là 
Je ne tarderai pas non plus à vous rejoindre.  
 
Roberto se lève et va se coucher 
 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
 
FIN DU 27ième épisode 
Affaire à suivre dans le 28ième épisode intitulé : « LE MESSAGER VENU DE NULLE PART » 
 
 
 
 
 
 
 
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