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PAR DELA ET LA POUR et UNE ÎLE A L'HORIZON !

TITRE : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO  
 
Dans  
 
« Par Delà et là pour » 
63-ième épisode 
 
ROBERTO  
SYLVESTRE 
MISS MARYL 
FEDERICO 
ORELANO 
LUDOVICO 
MARCUS GERVAIS 
LEONARD DE VINCI 
MANUELA 
LADY PENELOPE  
MONA LISA 
SOCRATE 
PLATON 
CYCLOPETTE 
CHRYSOMALLOS (Le Bélier ailé) 
BENOÎT PICARDI 
(Aérostier suisse au commande de sa montgolfière : « La Renaissance ») 
 
LIEU : L’histoire débute dans le Jardin des Plantes d’Athènes et se poursuit dans l’Atlantide 
 
 
GENRE : Comédie  
AUTEUR : EMILIEN CASALI  
 
 
EPISODE 63 : «PAR DELA ET LA POUR » (2003) 
Première partie de la pièce « Le Paradis Perdure» (16 personnages) 
 
AUTEUR : EMILIEN CASALI  
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France)  
e-mail : casali-emilien1@orange.fr 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
SUJET : « L’action débute dans le Jardin des Plantes d’Athènes en l’An 399 av JC au clair de lune. Il y a là une fontaine et un banc en pierre. » 
 
 
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PROLOGUE 
 
SOCRATE / PLATON / CHRYSOMALLOS  
 
L’action débute dans le Jardin des Plantes d’Athènes en l’An 399 av JC au clair de lune. Il y a là une fontaine et un banc en pierre. 
 
SOCRATE :(arrive agonisant, soutenu par Platon)-Nous sommes arrivés, Platon. Dépose-moi sur le banc. Vite ! Je ne sens plus mes jambes. (Il tient sous son bras un coffre à bijoux) 
 
PLATON :(tient une coupe dans une main)-Pourquoi avez-vous choisi cet endroit pour mourir, maître Socrate ? 
 
SOCRATE :(s’allonge sur le banc)-Vois-tu, mon jeune ami, tout au long de ma vie le jardin des plantes m’inspira mes plus belles pensées, c’est pourquoi je l’ai choisi pour effectuer mon repos éternel. (Sa tête repose sur le coffre à bijoux) 
 
PLATON :-Mais pourquoi vous ont-ils empoisonné ? 
 
SOCRATE :-Ne cherche pas à comprendre, Platon… tel est mon destin. 
 
PLATON :(balance la coupe)-Hors de ma vue, maudite ciguë !  
 
SOCRATE :(qui se meurt)-Qui sait, mon ami ?... Peut-être bien qu’un jour on se retrouvera dans un autre monde, tous les deux ? Je suis certain qu’il y a d’autres vies après la mort. Une vie de mortel est si courte pour accumuler toute la connaissance de l’Univers. Peut-être bien que notre âme circule de corps en corps ? Peut-être bien que… ?  
 
PLATON :(s’agenouille devant Socrate)-Que vais-je devenir sans vous ? J’ai tant appris à vos côtés. 
 
SOCRATE :-Sèche tes larmes, mon ami, et relève-toi. Tiens ! Avant que je ne quitte ce monde à tout jamais, tu veux bien me conter cette histoire à la vérité fort étrange mais exacte­ment vraie, comme l'a jadis affirmé Solon, le plus sage des Sept Sages 1. Tu veux bien me faire plaisir ? Ainsi mon âme emportera avec elle de belles images dans une autre vie.  
 
PLATON :-Soit ! (Il s’assoit au bord de la fontaine) Voilà… Solon racontait que notre ville d’Athènes avait autrefois accompli un grand et admirable exploit, effacés aujourd'hui par le temps et les destructions d'hommes. 
 
SOCRATE :-Et quel est donc cet antique exploit accompli par notre ville, Platon ? 
 
PLATON :-C'est le récit de l'exploit le plus grand et qui mériterait d'être le plus renommé de tous ceux que cette ville n’ait jamais accomplis qui date des temps immémoriaux, de... neuf mille ans. À cette époque, Athènes était une ville prospère, puissante, habitée par des hommes de haute intelligence, gouvernée par des lois admirables et dépassant toutes les cités en grandeur et en héroïsme. Parmi les exploits de cette Athènes neuf fois millénaire, le plus grand de tous fut la victoire sur... l'Atlantide. 
 
SOCRATE :-L’Atlantide, dis-tu ?  
 
PLATON :-Cette immense puissance marchait insolemment sur l'Europe et l'Asie tout entières, venant d'un autre monde situé dans l'océan Atlantique. On pouvait alors traverser cet océan; car il s'y trouvait une île devant le détroit que nous appelons les Colonnes d'Hercule.  
 
SOCRATE :-Les colonnes d’Hercule, oui. Et alors ? 
PLATON :-Cette île était plus grande que la Libye et l'Asie réunies. De cette île on pouvait alors passer dans les autres îles et de celles-ci gagner tout le continent qui s'étend en face d'elles et borde cette véritable mer. Car tout ce qui est en deçà du détroit dont nous parlons ressemble à un port dont l'entrée est étroite, tandis que ce qui est au-delà forme une véritable mer et que la terre qui l'entoure a vraiment tous les titres pour être appelée continent. Or, dans cette île Atlantide, des rois avaient formé une grande et admirable puissance, qui étendait sa domination sur l'île entière et sur beaucoup d'autres îles et quelques parties du continent. En outre, en deçà du détroit, de notre côté, ils étaient maîtres de la Libye jusqu'à l'Égypte, et de l'Europe jusqu'à la Tyrrhénie…  
 
SOCRATE :-Ne t’arrête pas. Continue.  
 
PLATON :-Or, un jour, cette puissance, réunissant toutes ses forces, entreprit d'asservir d'un seul coup notre pays et tous les peuples en deçà du détroit. Ce fut alors que la puissance de notre cité fit éclater aux yeux du monde sa valeur et sa force. Comme elle l'emportait sur toutes les autres par le courage et tous les arts de la guerre, ce fut elle qui prit le commandement des Hellènes, mais, réduite à ses seules forces par la défection des autres et mise ainsi dans la situation la plus critique, elle vainquit les envahisseurs, éleva un trophée, préserva de l'esclavage les peuples qui n'avaient pas encore été asservis et rendit généreusement à la liberté tous ceux qui, comme nous, habitent à l'intérieur des Colonnes d'Hercule…  
 
 
PLATON :(Toujours)-…Mais, dans le temps qui suivit, il y eut des tremblements de terre et des inondations extraordinaires et, dans l'espace d'un seul jour et d'une seule nuit néfastes, tout ce que nous avions de combattants fut englouti d'un seul coup dans la terre et l'île Atlantide, s'étant abîmée dans la mer, disparut de même. Voilà pourquoi, aujourd'hui encore, cette mer-là est impraticable et inexplorable, la navigation étant gênée par les bas-fonds vaseux que l'île a formés en s'affaissant.  
 
SOCRATE :-Ca y est, je crois que le moment est venu pour moi de quitter ce monde, Platon.  
 
PLATON :(accourt au devant de Socrate)-Mon récit n’est pas tout à fait achevé, maître. Je vous en conjure, ne partez pas encore. 
 
SOCRATE :-Hélas, il le faut. Le breuvage a fait son effet, mon jeune ami. (Il lui remet le coffre à bijoux) Prends ce coffre avec toi. Le trésor qu’il renferme est à toi. Prends-en soin. Adieu, Platon ! Adieu ! (Il s’éteint) 
 
PLATON :-Pauvre Socrate ! Que vais-je devenir sans toi ? Tu as fait de moi un orphelin. (Puis il ouvre le coffre) La Toison d’Or ! Est-ce possible ? (Il prend délicatement l’objet dans ses mains) Elle est magnifique ! Aïe ! Que se passe-t-il ?  Ca me brûle les mains ! (Il fait tomber la Toison d’Or qui prend aussitôt la forme de Chrysomallos le taureau ailé) 
 
PLATON :-Que signifie ce prodige ? 
CHRYSOMALLOS:-Dieu sait que tu t’en poses des questions ? Eh bien, qu’attends-tu pour grimper sur mon dos ?  
 
PLATON :-Qui es-tu ? Et où comptes-tu m’emmener ? 
 
CHRYSOMALLOS :-Comment, tu ne me reconnais pas ? Je suis Chrysomallos le taureau ailé. Ton maître ne t’a rien dit au sujet du voyage que tu vas entreprendre ? Sans doute souhaitait-il t’en faire la surprise ? 
 
PLATON :-Qu’est-ce que tout cela signifie ? 
CHRYSOMALLOS :-N’est-ce pas toi qui dois transmettre son savoir aux jeunes générations futures ? Maintenant, allons-y, rendons-nous vers la destination de tes rêves !  
 
PLATON :-Est-ce possible ? 
 
CHRYSOMALLOS :-Dépêche-toi de grimper sur mon dos, la route est longue. Tu réfléchiras plus tard. Allez ! 
 
(Platon grimpe sur le dos de Chrysomallos et s’envole avec lui. Peu après leur départ, un nuage très épais recouvre le Jardin des Plantes) 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
--------------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 1 
 
MISS MARYL / ROBERTO / SYLVESTRE / BENOÎT PICARDI  
(Aérostier suisse au commande de sa montgolfière : « La Renaissance ») 
 
 
Peu après… Le nuage est toujours là. 
 
Soudain, une montgolfière jaillit du ciel avec quatre passagers à son bord. Dans la nacelle se trouve Sylvestre, Roberto et Benoît Picardi, ce dernier se tenant debout sur la nacelle, agrippé à une corde, une paire de jumelles en main. Miss Maryl tient un livre dans ses mains et conte une histoire à Sylvestre) 
 
De nos jours… 
 
MISS MARYL :-Et maintenant, voici à peu près de quelle manière commença ce long récit.  
 
SYLVESTRE :(baille)-Comment ? Cette histoire n’est pas encore finie ? Ca commence à bien faire, Miss Maryl ! Je souhaiterais me coucher, voyez-vous.  
 
MISS MARYL :-Encore cinq minutes, Sylvestre. Voilà… nous avons déjà dit, au sujet du tirage au sort que firent les dieux, qu'ils partagèrent toute la terre en lots plus ou moins grands suivant les pays et qu'ils établirent en leur honneur des temples et des sacrifices. C’est bien cela, Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE :(baille)-Puisque vous le dites. 
 
MISS MARYL :-Ne me dites pas que vous n’avez rien saisi ?  
 
SYLVESTRE :(baille)-Bien sûr que oui, voyons ! 
Bon, allez-y, poursuivez votre récit. Je suis tout ouï. 
 
MISS MARYL :-C'est ainsi que Poséidon, ayant eu en parta­ge l'île Atlantide, installa des enfants qu'il avait eus d'une femme mortelle dans un endroit de cette île que je vais décrire.  
 
SYLVESTRE :(baille)-Passez les détails, je vous prie. Merci. 
 
MISS MARYL :-C’est comme vous voulez. Donc… du côté de la mer, s'étendait, par le milieu de l'île entière, une plaine qui passe pour avoir été la plus belle de toutes les plaines et fertile par excel­lence. Vers le centre de cette plaine, à une distance d'environ cinquante stades, on voyait une montagne qui était partout de médiocre altitude. Sur cette montagne habitait un de ces hommes qui, à l'origine, étaient, en ce pays, nés de la terre. Il s'appelait Evénor et vivait avec une femme du nom de Leucippe. Ils engendrèrent une fille unique, Clito, qui venait d'atteindre l'âge nubile quand son père et sa mère moururent.  
 
MISS MARYL :(Toujours)-Poséidon, s'en étant épris, s'unit à elle et for­tifia la colline où elle demeurait en en découpant le pourtour par des enceintes faites alternativement de mer et de terre, les plus grandes enveloppant les plus petites. Il en traça deux de terre et trois de mer et les arrondit en partant du milieu de l'île, dont elles étaient partout à égale distance, de manière à rendre le pas­sage infranchissable aux hommes, car on ne connaissait encore en ce temps-là ni vaisseaux ni navigation. Lui-même embellit l'île centrale, chose aisée pour un dieu. Il fit jaillir du sol deux sources d'eau, l'une chaude et l'autre froide, et fit produire à la terre des aliments variés et abondants. Il engendra cinq couples de jumeaux mâles, les éleva et, ayant partagé l'île entière de l'Atlantide en dix portions, il attribua au premier-né du couple le plus vieux la demeure de sa mère et le lot de terre alentour, qui était le plus vaste et le meilleur ; il l'établit roi sur tous ses frères et, de ceux -ci, fit des souverains, en donnant à chacun d'eux un grand nombre d'hommes à gouverner et un vaste territoire. Il leur donna des noms à tous. Le plus vieux, le roi, reçut le nom qui servit à désigner l'île entière et la mer qu'on appelle Atlantique, parce que le premier roi du pays à cette époque portait le nom d'Atlas. Le jumeau né après lui, à qui était échue l'extrémité de l'île du côté des Colonnes d'Hercule jusqu'à la région qu'on appelle aujourd'hui Gadirique en ce pays, se nommait en grec Eumèlos et en dialecte indigène Gadire, mot d'où la région a sans doute tiré son nom. Les enfants du deuxième couple furent appelés, l'un Amphèrès, l'autre Evémon. Du troi­sième couple, l'aîné reçut le nom de Mnèseus, le cadet celui d' Autochthon. Du quatrième, le premier-né fut nommé Elasippos, le deuxième Mestor, à l'aîné du cinquième groupe on donna le nom d'Azaès, au cadet celui de Diaprépès. 
 
SYLVESTRE :-C’est quoi au juste cette histoire de fou ? C’est qui tous ces guignols ? Oh, couillon ! Vous ne comptez tout de même pas passer en revue le village tout entier. 
 
MISS MARYL :-Vous ne voulez pas savoir la fin, Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE :-C'est-à-dire que je me farcis votre histoire depuis notre départ de New York, ma petite dame. 8 Heures d’écoute. J’en ai raz le bol ! Et puis, je vous rappelle que nous sommes dans les airs à plus de 6000 mètres d’altitude. Alors, pour être franc, je dirai que votre fabuleux conte de fée agit sur moi comme un somnifère, tant et si bien que depuis le début du récit, je tiens debout comme par miracle. D’ailleurs, je ne me rappelle déjà plus de l’histoire.  
 
MISS MARYL :-Et c’est maintenant que vous me dites ça.  
 
SYLVESTRE :-Vous êtes bouché ou quoi ? Je suis crevé ! Oh, et puis zut ! Je ne suis pas votre otage. 
 
MISS MARYL :-Quand je pense que j’ai raconté une histoire à un mort vivant pendant six heures... 
 
SYLVESTRE :-C’est moi le mort vivant ? 
 
MISS MARYL :-Vous voulez que je vous dise quelque chose, monsieur Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE :-Dites toujours. 
 
MISS MARYL :-Vous voulez vraiment savoir ?  
 
SYLVESTRE :-Allez-y ! Au point où j’en suis.  
 
BENOÎT PICARDI :(les yeux collés sur ses jumelles)-Nous survolons le triangle des Bermudes, mes amis ! 
 
 
ROBERTO :(allongé dans la nacelle)-Dites, vous voulez bien la mettre en veilleuse. Je dors, bon sang ! 
 
SYLVESTRE :-On ne vous a pas sonné, Roberto. (Un temps) Bien. Je vous écoute, Miss Maryl, je vous écoute. 
 
MISS MARYL :-Vous savez quoi, Sylvestre… vous avez une passoire à la place du cerveau.  
 
SYLVESTRE :-J’ai une passoire à la place du cerveau, moi ? 
 
MISS MARYL :-Votre cerveau ne comprend jamais rien de ce qu’on lui dit. (Elle lui tapote la tête) C’est troué, là-dedans !  
 
SYLVESTRE :(lui montre son poing)-Vous savez ce qu’il vous dit mon poing, madame Quiz ? Vous savez ce qu’il vous dit mon poing ? Hein ?  
 
ROBERTO :(se lève)-Je n’en ai rien à foutre, Sylvestre. Taisez-vous ! 
 
SYLVESTRE :-Couché, bouffon ! Je ne t’ai pas causé. 
 
ROBERTO :-Vivement qu’on atterrisse, mon vieux. L’altitude commence à faire des ravages dans votre cervelle.  
 
SYLVESTRE :(lui flanque un coup de poing)-C’est ça, traite-moi de passoire, toi aussi !  
 
 
(Roberto s’écroule) 
 
 
FIN DE LA SCENE 1 
 
 
----------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
 
MISS MARYL / ROBERTO / SYLVESTRE /  
BENOÎT PICARDI  
 
MISS MARYL :-Vous êtes complètement givré, Sylvestre. Qu’avez-vous fait à mon Roberto ? 
 
SYLVESTRE :-C’est une chique molle votre mec.  
 
MISS MARYL :-Pauvre type ! (Elle lui montre sa main) Et ça, vous savez ce que c’est, ça ? 
 
SYLVESTRE :-Votre paluche. Et alors…?  
 
MISS MARYL :(lui flanque une gifle)-Bien vu, passoire ! 
 
BENOÎT PICARDI :(les yeux collés dans ses jumelles)-Une île à l’horizon ! Préparez-vous à atterrir, moussaillons ! 
 
SYLVESTRE :-Eh bé, ça me fait une belle jambe, mon pote !  
 
BENOÎT PICARDI :-La bouteille d’hélium est vide, passoire. 
 
ROBERTO :(se relève)-Sauve qui peut, nous sommes à sec !  
 
BENOÎT PICARDI :-Priez, mes amis ! Priez avec moi! Priez pour que la Renaissance se pose convenablement sur l’île.  
 
SYLVESTRE :-Qu’est-ce que vous êtes en train de nous chanter là, Benoît ? 
 
BENOÎT PICARDI :-Vous savez, mon vieux… cette île ne représente qu’un tout petit point noir au bout de mes jumelles… alors on ne sait jamais… la montgolfière pourrait aussi bien manquer sa cible à l’atterrissage… Et dans ces cas là, moi, je parle du principe qu’il faut rester prudent.  
 
SYLVESTRE :-Ca veut dire quoi tout ce charabia ? 
 
MISS MARYL :(lui tapote la tête)-La loi des probabilités, passoire. 
 
ROBERTO :(enjambe la nacelle)-Autrement dit, il y a une chance sur deux que la montgolfière s’écrase dans la mer. Sauve qui peut ! Nous allons nous noyer ! 
 
MISS MARYL :(le retient par un bras)-Vous n’avez pas l’intention de sauter, Roberto ? 
 
ROBERTO :-Autant en finir tout de suite. 
 
SYLVESTRE :(lui retient un bras)-Arrêtez de flipper comme ça, Roberto ! Restez avec nous ! 
 
ROBERTO :(se pend à son cou)-On va mourir ! A l’aide !  
 
SYLVESTRE :(repousse Roberto)-Tu es vraiment une chique molle, mon pote. Lâche-moi ou je t’en retourne une ! Va pleurer chez ta mère !  
 
BENOÎT PICARDI :-Préparez-vous pour une chute vertigineuse, moussaillons !  
 
MISS MARYL :(reprend son récit)-Tous les fils de Poséidon et leurs des­cendants habitèrent ce pays pendant de longues générations. Ils régnaient sur beaucoup d'autres îles de l'océan et ils étendaient en outre leur empire, de ce côté-ci, à l'intérieur du détroit, jusqu'à l'Égypte et à la Tyrrhénie.  
 
SYLVESTRE :-C’est quoi ce délire ? Vous commencez à me gonfler avec ce livre. Donnez-moi ça !  
 
(Sylvestre tente de lui arracher le livre des mains) 
 
MISS MARYL :-Lâchez mon livre ou je vous en colle une ! 
 
SYLVESTRE :-Vous commencez à me gaver avec votre histoire bidon. 
 
ROBERTO :(lui tapote la tête)-Il faut se soutenir dans les pires moments tragiques, comprenez-vous ? Un peu de lecture nous distraira les neurones pendant la chute. 
 
SYLVESTRE :-Ouais, ouais, hé bé la passoire, elle en a jusque là !  
 
MISS MARYL :-Ils avaient acquis des richesses immenses, telles qu'on n'en vit jamais dans aucune dynastie royale et qu'on n'en verra pas facilement dans l'avenir. ­Ils disposaient de toutes les ressources de leur cité et de toutes celles qu'il fallait tirer de la terre étrangère. Beaucoup leur venaient du dehors, grâce à leur empire, mais c'est l'île elle-même qui leur fournissait la plupart des choses à l'usage de la vie…  
 
BENOÏT PICARDI :-Ca y est, nous basculons dans le vide ! Accrochez vos ceintures, moussaillons !  
 
MISS MARYL :-…en premier lieu tous les métaux qu'on extrait des mines et en particulier une espèce dont nous ne possédons plus que le nom mais qui était alors plus qu'un nom et qu'on extrayait de la terre en maint endroit de l'île, l'orichalque, le plus précieux après l'or, des métaux alors connus.  
 
(La montgolfière bascule dans le vide ensuite) 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 3 
 
 
MARCUS GERVAIS / ORELANO / LUDOVICO 
 
 
Pendant ce temps-là... 
 
L’action se déroule à présent dans une caverne. Sur le mur est peint une grande fresque représentant la bataille des Atlantes contre les Athéniens. Un grand coffre à jouet repose à côté du mur. 
 
MARCUS GERVAIS :(arrive en courant, court vêtu)-Je ne suis pas un esclave, je suis un homme libre!  
 
 
ORELANO :(le poursuit, un filet en main)-Rends-toi, Fugitif Marcus Gervais, tu es coincé. Tu ne peux aller nulle part. (Il lance le filet et capture Marcus) 
 
MARCUS GERVAIS :(pris dans le filet)-Je vous en supplie, laissez-moi rentrer chez moi !  
 
LUDOVICO :(arrive, tenant une chaîne avec boulet dans une main et dans l’autre une matraque)-Ferme-la, vaurien !  
 
MARCUS GERVAIS :(se débat dans le filet)-Laissez-moi la vie sauve ! Ne me tuez pas ! 
 
ORELANO :(jette la chaîne avec le boulet au pied de Marcus)-Enfile la chaîne à tes pieds, Marcus Gervais !  
 
ORELANO :-Je te conseille de rester sage.  
 
MARCUS GERVAIS :(s’agenouille et lève les bras en l’air)-Je veux quitter cette île. 
 
ORELANO :-Quiconque foule le sol de l'Atlantide est condamné à y rester jusqu'à la fin de sa vie pour y servir le Maître Federico, directeur général d’Atlantis City. Tu dois te conformer à cette règle comme tout le monde. 
 
LUDOVICO :(lui donne un coup de matraque)-Dépêche-toi d’enfiler ta chaîne !  
 
MARCUS GERVAIS :-Il n'est pas question que je retourne dans la cité. 
 
LUDOVICO :-Sais-tu ce qu'il en coûte aux insoumis? 
 
MARCUS GERVAIS :-Jamais plus je ne servirai votre Maître. Allez vous faire foutre, tous les deux ! 
 
ORELANO :-Très bien, vaurien. C'est toi qui l’auras voulu. Massacre-le, Ludovico ! Tu as ma permission. 
 
LUDOVICO :-Navré, fugitif, mais les ordres sont les ordres.  
 
MARCUS GERVAIS :(se protège le visage)-Très bien. Je ferai tout ce que vous voudrez. 
 
ORELANO :-Tu me jures que tu te soumettras aux moindres exigences et aux moindres petits caprices de notre bien-aimé directeur, Federico d’Atlantis City ?  
 
MARCUS GERVAIS :-Je le jure sur la vie de sa mère, Orelano, ô toi, mon chef suprême, bras droit de Federico. 
 
 
LUDOVICO :(lui donne un coup de matraque dans les côtes)-Et son bras gauche, trou d’uc ? Qu’est-ce que tu en fais, Hein ? Je compte pour du beurre ? 
 
MARCUS GERVAIS :(se prosterne devant Ludovico)-Ô toi, Ludovico, le plus beau d'entre les plus beaux... 
 
LUDOVICO :-Oh oui ! Flatte mon ego ! Flatte mon ego, Marcus ! 
 
MARCUS GERVAIS :-…le plus sexy boy d'entre les sexy boys ! 
 
LUDOVICO :-Oh oui, encore ! 
 
MARCUS GERVAIS :-Fidèle bras gauche de Federico et sous-fifre d'Orelano. 
 
LUDOVICO :(s'apprête à le frapper)-Ne répète plus jamais ça. Tu entends, connard ? 
 
MARCUS GERVAIS :-Toi-même ! 
 
LUDOVICO :(lui donne 2 coups de matraque sur la tête)-Je vais t'aplatir la tête, Vaurien. 
 
ORELANO :(se saisit de la matraque)-Arrête, Ludovico ! Arrête, bon sang ! Tu vas lui fracasser la tronche ! C'est d'un esclave fort dont nous avons besoin à la cité et non d'une omelette. Ne fais pas l'idiot, voyons. 
 
LUDOVICO :-Si ça ne tenait qu'à moi, j'en ferai de la charpie de ce va-nu-pieds ! Eh bien, qu’attends-tu pour enfiler ta chaîne aux pieds, connard ? (Marcus enfile sa chaîne aux pieds au bout de laquelle est accroché un boulet)  
 
 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 4 
 
 
ORELANO / LUDOVICO / MARCUS GERVAIS 
 
 
ORELANO :-Ne déconne pas, Ludovico, tu vas de te faire virer de la Cité. 
 
LUDOVICO :-Avec toi, c’est toujours très confus. D’abord, on doit tuer le fugitif; puis on doit lui laisser la vie sauve; ensuite, on doit le capturer.  
 
ORELANO :-Une chose est sûre, nous devons faire les choses proprement sur ordre de Federico. Tu piges ? L’objectif principal est de garder ces vauriens vivants. Nous devons les dissuader de fuir la cité en employant la douceur si possible. Hélas, nous n’avons plus le droit d’employer la brutalité depuis deux jours. 
 
LUDOVICO :(s'agenouille)-Je t'en supplie, boss, ne dis rien à Federico, ne lui parle pas des coups de matraque. Ce fut plus fort que moi, comprends-tu ? 
 
ORELANO :-Pas de problème. Tu as ma parole. 
 
LUDOVICO :-En tous cas, je ne regrette pas mon geste, crois-moi. Ces vauriens méritent d'être corrigés de temps en temps, sans quoi ils finiraient par se soulever contre notre maître et le peuple Atlante, élu suprême sur cette terre. 
 
ORELANO :-Mais pour l’heure, nous devons nous référer à la nouvelle loi concernant le droit des vauriens votée par l’assemblée il y a 2 jours, préconisant que les esclaves ne doivent plus subir des sévices corporels afin que ceux-ci ne souffre plus dans leur âme et dans leur chaire. Les Atlantes en ont suffisamment massacré et estropié comme ça. Aujourd’hui, l’assemblée estime que c'est une main d'oeuvre devenue rarissime depuis la récente vague d’extermination perpétrée par l'ancien directeur Gulio, frère de sang de Federico, dont j'approuve le magnifique geste héroïque, malgré tout. 
 
LUDOVICO :-J’ai eu la chance de participer au génocide la fois là. Ah ! Ce fut un vrai bonheur ! Je me suis farci ces vauriens à grands coups de mitraillette. Ensuite, il a fallu s’en débarrasser pour ne pas laisser de traces. Alors on a sorti les grues et les pelleteuses, et on a creusé des charniers géants. Le super pied, quoi ! J’ai même récupéré une centaine de dents en or. Comme ça, j’ai pu joindre l’utile et l’agréable. 
 
ORELANO :-C’est clair, Ludovico, ces bâtards n'ont plus leur place dans ce monde. Et dieu sait que ça me démanche à moi aussi ! Ah ! Ce que j'aimerais pouvoir les exterminer tous ! Seulement voilà, qui ferait gratuitement et aussi efficacement des corvées dégradantes s'ils n'étaient pas là ? Sûrement pas les Atlantes. Personne d’autre ne sert aussi bien notre race de privilégier. Je sais… il va falloir supporter la puanteur de ces êtres exécrables encore longtemps. A l'idée de savoir qu'ils fréquentent les mêmes lieux publics que moi, cela me dégoûte ! Devoir partager les mêmes sièges que ces chiens galeux, cela me donne envie de gerber. Enfin, ce n’est pas bien grave, puisque Federico m’a assuré qu’on pourrait quand même, de temps en temps, organiser des battues avec l’un de ces vauriens : « On s’en fout de la démocratie et des lois ! Ce qui compte, c’est de respecter un certain cotas. Vous avez mon feu vert », a-t-il précisé. On va se gêner. Qu’en dis-tu, Lulu ? 
 
LUDOVICO :- Et ça se passe comment déjà une battue ? Gulio n’a jamais voulu m’emmener avec lui. 
 
ORELANO :-Tu verras, c’est génial ! Une vraie détente écolo. La règle est toute simple... Primo : on doit se munir d’un fusil à pompe. Secundo : on se rend dans un bled paumé avec l’esclave.  
 
ORELANO :(Toujours)-Tertio : arrivé sur le lieu, on laisse filer le vaurien dans la nature. Quarto : on lui lâche aux fesses une centaine de chiens enragés et qui crève la dalle. Quinto : une fois que les clebs l’ont choppé, on lui loge une balle dans la cervelle. Et sexto : nos doux petits agneaux le dévore. Tu ne trouves pas que c’est super cool comme jeu, Lulu ? 
 
LUDOVICO :-C’est con qu’on ne puisse pas le faire tout le temps, vingt quatre heures sur vingt quatre, quoi !  
 
ORELANO :-Contente-toi des jeux virtuels en attendant l’arrivée de la future loi Cyclope. 
 
LUDOVICO :-C’est quoi cette nouvelle loi, au juste ? 
 
ORELANO :-Il s’agit du projet de Federico qui sera voté dans quelque jours par l’assemblée. Tu comprends… la loi vaurien, ça dure depuis deux jours… c’est suffisamment long comme ça. Alors, Federico a fait voter une nouvelle loi rapidement. L’idée de notre maître consiste à utiliser les robots « Cyclope » qu’il estime suffisamment au point aujourd’hui pour effectuer les mêmes tâches que les vauriens. Ainsi, nous pourrons nous passer de ces crétins. Le jour de notre revanche est tout proche, mon ami. Tu vois, il n’y a pas à s’en faire. Au plus tard, dans trois jours, nous aurons le droit de les virer de la cité et d'en faire des parias à vie ou bien de les abattre sur le champ, de les plonger dans l’acide, de les pendre, de les écarteler… de les réduire à néant, quoi ! Je trépigne déjà d’impatience. On va s’éclater comme des fous, beau gosse ! 
 
LUDOVICO :-J’en jouis d’avance. 
 
ORELANO :(entraîne Marcus avec lui)-Allez, suis-nous, esclave. Tu retournes chez ton maître. Tu lui obéiras jusqu’à la fin de tes jours.  
 
LUDOVICO :(lui tire l’oreille)-Tu as de la chance qu’on soit gentil avec toi. Profites-en, connard, ça ne va pas durer. 
 
ORELANO :-Pour avoir fui le domicile de ton maître, tu seras condamné à jeûner pendant trente jours et à boire un verre d’eau tous les trois jours seulement. Ce sera ton mois décès en quelque sorte. Pour être admis auprès des miens, il faut souffrir.  
 
(Ils sortent) 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 5 
 
 
LEONARD /PLATON / MISS MARYL / ROBERTO /  
LADY PENELOPE / SYLVESTRE / BENOÎT PICARDI.  
 
Peu après… 
 
LEONARD :(entre dans la caverne tout essoufflé et court vêtu) 
-Mon ami ! Mon ami ! Es-tu toujours là ? Je viens de m’enfuir à l’instant même d’Atlantis City. Il faut que je te parle. 
 
LA VOIX DE PLATON :(dans le coffre à jouet)-Qui va là ? 
 
LEONARD :-C’est moi, Léonard. Comment, tu ne me reconnais plus ? Où te caches-tu ? Montre-toi, voyons ! Tu n’as rien à craindre. 
 
LA VOIX DE PLATON :(dans le coffre à jouet)-Tu m’assures que personne ne t’a suivi jusqu’ici ? 
LEONARD :-Affirmatif !  
 
LA VOIX DE PLATON :(dans le coffre)-Vérifie tout de même. On ne sait jamais. 
 
LEONARD :(jette un coup d’œil vers la sortie)-C’est bon, tu peux te montrer, il n’y a personne. 
 
PLATON :(sort du coffre)-Bonjour, Léonard ! 
 
LEONARD :-Depuis quand te caches-tu dans un coffre à jouet, Platon ? 
 
PLATON :-Tu sais, mon repaire n’est plus le lieu sûr qu’il était autrefois. Les hommes de Federico ont fini par le découvrir récemment. (Il lui fait une accolade) Cela me fait plaisir de te revoir, Léonard ! Comment vas-tu ?  
 
LEONARD :-Légèrement souffrant… mais enfin, cela ira. Tu sais, tu m’as beaucoup manqué, mon ami.  
PLATON :-Toi aussi tu m’as beaucoup manqué. Je n’ai cessé de penser à toi depuis le premier jour où Gulio t’a enfermé dans son bagne.  
 
LEONARD :-Que cela te rassurer, je n’y suis pas resté longtemps. Dans les 8 jours qui suivirent mon incarcération, je fus relâché pour bonne conduite, bien que je fus contrains de rester dans la cité au service de Gulio en qualité de domestique. Tous les soirs, j’avais le droit à une série d’humiliation en tout genre. 
 
PLATON :-Viendra le jour où les tyran de l’Atlantide seront punis pour tous leurs méfaits à l’encontre des hommes libres. 
 
LEONARD :-La politique décadente de ces infâmes ne cesse de croître, elle fait l’unanimité auprès du peuple Atlantes. L’Art est constamment bafoué… et je ne parle pas du reste… de la démocratie par exemple, qui a été réduite à néant.  
 
PLATON :-Je suis au courant. Mais dis-moi, qu’est devenue cette charmante personne qui t’accompagnait jadis dans toutes tes pérégrinations ? 
 
LEONARD :-Tu veux parler de Mona Lisa. Hélas, elle est retenue de force par Federico dans un donjon; ce dernier a l’intention de l’épouser dans quelques jours. (Il s’agenouille) Quand je pense que ce nabot lui a volé son sourire.  
 
PLATON :-Pauvre fille ! A l’heure qu’il est, elle doit être bien malheureuse.  
 
LEONARD :-Je dois la sauver à tout prix !  
 
PLATON :-La tâche n’est pas aisée.  
 
LEONARD :-Nous trouverons un moyen. Nous ne pouvons pas la laisser dans les bras de ce crétin.  
 
PLATON :- Nous aviserons de cela plus tard. Mais pour l’heure, tu vas reprendre des forces. Et dieu sait qu’il t’en faudra pour affronter le dirigeant Atlante.  
 
LEONARD :-Je vais lui faire la peau à ce ringard de Federico ! Je te le jure ! 
 
PLATON :-Chaque chose en son temps. Maintenant, lève-toi et sèche tes larmes. (Il lui donne un mouchoir) 
 
LEONARD :(s’essuie les yeux avec le mouchoir)-Je vois que tu as conservé ma fresque.  
 
PLATON :-Comment pourrait-on se passer d’une œuvre aussi magistrale qui représente la défaite Atlante face aux Athéniens. C’est tout un symbole pour l’humanité.  
 
ROBERTO :(A l’extérieur)-Bon sang ! Ce que j’ai mal aux fesses ! 
 
SYLVESTRE :(A l’extérieur)-On a failli finir en compote. C’est la dernière fois que je grimpe à bord d’une montgolfière. 
 
LADY PENELOPE :(qui est courte vêtue, entre la première)-Par ici, messieurs dames. Soyez les bienvenus dans notre caverne enchantée. Mon vénérable maître sera ravi de vous y recevoir. (Elle aperçoit Leonard) Dieu du ciel ! Est-ce bien toi, Leonard ? Comment se fait-il ?... Tu as réussi à t’échapper ? 
 
LEONARD :-Lady Penelope !  
 
LADY PENELOPE :-Mona Lisa n’est pas avec toi ? 
 
LEONARD :-Ce maudit Federico l’a séquestrée dans son donjon. 
 
LADY PENELOPE :-Pauvre petite ! 
 
PLATON :-Qui sont ces gens, Lady Pénélope ? Je t’ai maintes fois que je ne souhaitais pas la présence d’étrangers dans ma caverne.  
 
LADY PENELOPE :-Ce sont des amis. N’est crainte, my love ! Voici Roberto et Miss Maryl sa compagne, ainsi que Benoît Picardi et Sylvestre l’ex facteur. Ils viennent d’atterrir sur la plage en Montgolfière et prétendent appartenir à un monde plus civilisé que le nôtre. (Puis elle s’adresse au groupe) Je vous présente Maître Platon en personne, mes amis.  
 
BENOÎT PICARDI :-Le célèbre penseur ? C’est une plaisanterie. 
 
PLATON :-Je parie que ces messieurs dames se demandent ce que ma présence est censée faire sur une île déserte au 21-ième siècle.  
 
ROBERTO :-C’est vrai, je vous croyais mort depuis l’antiquité, mon vieux.  
 
PLATON :-A vrai dire, je l’ignore.  
 
ROBERTO :-Vous avez sans doute été télé porté de l’antiquité jusqu’à nos jours, comme ça, par l’effet d’une baguette magique… A moins que ce ne soit un postiche ? (Il se dirige vers Platon et lui tire la barbe) Retire ta fausse barbe, imposteur ! 
 
PLATON :-Aïe ! Vous me faites mal ! 
 
ROBERTO :(tire sur la barbe)-Tu fais moins le malin, maintenant.  
 
MISS MARYL :(gifle Roberto)-Ca suffit, Roberto ! Vous délirez ou quoi ? Il s’agit bien de maître Platon. 
 
ROBERTO :-Ah oui ! Et comment pouvez-vous le savoir ? 
 
MISS MARYL :-Je me fie à mon instinct, voilà tout ! Faites-lui vos excuses, à présent.  
 
ROBERTO :-C’est bien parce que c’est vous, Miss maryl. (Il se place devant Platon et pose un genou à terre) Mille excuses, cher maître ! 
LEONARD :-Qu’est-ce qui vous a pris d’agresser mon maître, monsieur. 
 
ROBERTO :(se relève et lui tire la barbe)-Quelque chose ne va pas, Panoramix ! 
 
LEONARD :-Lâchez ma barbe, je vous prie ! 
 
MISS MARYL :(le gifle)-Cela commence, à bien faire ! (Elle le prend par le bras et l’entraîne à l’angle du mur) Au coin, immédiatement ! 
 
ROBERTO :-A vos ordres, maîtresse ! 
 
SYLVESTRE :-Que se passe-t-il, Miss Maryl ? C’est quoi ce cirque ?  
 
MISS MARYL :-Il faut être vraiment con pour ne pas reconnaître maître Platon.  
 
PLATON :(lui fait le baise main)-Mes hommages, madame. Merci de vous être porté à mon secours. 
 
SYLVESTRE :(lui tape sur l’épaule)-Ca par exemple ! Si l’on m’avait dit que j’allais faire la connaissance de maître Platon et qui plus est, paumé sur une île déserte au beau milieu de l’Atlantique…  
 
MISS MARYL :-Vous n’êtes pas au bout de vos surprise, Sylvestre.  
 
SYLVESTRE :-Oh couillon ! Ne me dites pas que l’autre barbu, c’est Robinson Crusoë.  
 
ROBERTO :-C’est presque ça, Sylvestre. 
SYLVESTRE :-Vous voulez dire qu’il s’agit de Monsieur Vendredi.  
 
 
FIN DE LA SCENE 5 
 
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ACTE 1 / SCENE 6  
 
LEONARD /PLATON / MISS MARYL / ROBERTO /  
LADY PENELOPE / SYLVESTRE / BENOÎT PICARDI. 
 
PLATON :-Alors comme ça, vous arrivez de nulle part, messieurs dames.  
 
BENOÎT PICARDI :-Ce n’est pas exactement ça, my love. Je suis citoyen suisse, voyez-vous…  
 
PLATON :-Maître Platon, je vous prie. On n’a pas élevé les cochons ensemble que je sache. 
 
SYLVESTRE :-Là, vous faites moins le malin, mon pote. Vous êtes tombé sur un crac, semble-t-il. 
 
BENOÎT PICARDI :-Je suis un épicurien, comprenez-vous ?  
 
SYLVESTRE :-Eh bé moi, je suis platonicien. En d’autre terme, je maîtrise l’art de la relation platonique, Monsieur « je me la pète grave » !  
 
BENOÎT PICARDI :-Je crois bien que vous n’allez pas pouvoir m’accompagner dans mon prochain voyage, passoire.  
 
SYLVESTRE :(le prend par le col)-Traite-moi encore une fois de passoire et je t’explose la tête, enflure ! 
 
BENOÎT PICARDI :-Je confirme : vous ne m’accompagnerai pas dans mon prochain voyage. 
 
SYLVESTRE :-Vous comptez me laisser crever seul sur cette île déserte ? 
 
BENOÎT PICARDI :-Parfaitement ! Je fais monter qui je veux à bord de la Renaissance. 
 
SYLVESTRE :-De toute façon, je n’avais plus l’intention de grimper à bord de votre OVNI. J’en ai raz le bol d’atterrir en catastrophe.  
 
BENOÎT PICARDI :-C’est la règle du jeu qui veut ça. 
 
SYLVESTRE :-Ce n’est pas marqué suicidaire sur mon front. 
 
BENOÎT PICARDI :-Libre à vous d’agir à votre guise, mon vieux. 
 
SYLVESTRE :-Sans parler de la collectivité… être obligé de se farcir en permanence ce zèbre de Roberto. Quelle prise de tête !  
 
MISS MARYL :-Surveillez votre langage, Sylvestre. Vous voyez bien que nous sommes en présence d’illustres personnages. Vous n’allez quand même pas gâcher notre plaisir. 
 
SYLVESTRE :-Ca me fait une belle jambe ! 
 
LEONARD :-Je suis Léonard de Vinci. Mes hommages, bellâtre ! 
 
SYLVESTRE :-C’est ça, fous-toi de ma gueule, Vendredi ! 
 
MISS MARYL :-Je vous assure qu’il s’agit du célèbre peintre de la Renaissance, Sylvestre, en chair et en os… 
 
LEONARD :-Lui-même ! 
 
MISS MARYL :-…Auteur notamment de la Joconda. 
 
LEONARD :-Lui-même ! 
 
SYLVESTRE :-Et moi je suis Obélix, celui qui est tombé dans la potion magique qui rend très fort. Allez, pousse-toi, grand couillon ! J’ai autre chose à faire qu’à blaguer. Va te rhabiller chez ta mère, bouffon, tu me fais pitié ! 
 
MISS MARYL :-Votre comportement n’est pas digne d’un gentleman, Sylvestre.  
 
SYLVESTRE :-Dites aussi que je vous fais honte à tous les trois. 
 
BENOÎT PICARDI :-Je confirme. 
 
MISS MARYL:- Nous avons affaire à des hôtes de marque, n’est-ce pas ?  
 
SYLVESTRE :-Vous êtes complètement à la masse ! Ces gens-là sont morts et enterrés depuis la nuit des temps. Vous n’allez quand même pas croire qu’ils ont ressuscité, déguisés en tutu, rien que pour vos beaux yeux ?  
 
ROBERTO :-Et pourquoi pas ? Ce sont là des immortelles.  
 
SYLVESTRE :-Je ne vois pas le rapport avec les tutus. Ca y est ! J’ai pigé ! (Il désigne du doigt Pénélope) Elle, c’est Eve, et lui, c’est Adam ! (Il désignant Leonardo du doigt) Quant à l’autre zèbre, c’est Martine Scorsize le célèbre réalisateur d’Hollywood qui tourne en ce moment un long métrage sur la genèse en petit string dans une île des Bermudes. (Il s’agenouille devant Platon) Vous êtes mon idole, Martine ! Je vous aime à mourir ! (Il lui baise les pieds) 
 
SYLVESTRE :(Toujours)-Je suis un inconditionnel de tous vos films, Martine. Plus fan que moi tu meurs ! Dites donc, vous ne cherchez pas un figurant dans votre film, par hasard, à la fois casse cou et héros moderne au grand cœur, un mec class comme moi, quoi !... Toujours près à défendre la veuve et l’orphelin ? Je dis ça parce que j’ai un grand rêve, voyez-vous, c’est de devenir une grande star. Je souhaiterais posséder un ego démesuré.  
 
PLATON :-Seulement voilà, Passoire, cette île ne figure sur aucune carte géographique.  
 
SYLVESTRE :-C’est ça, bouffon, prends-moi pour un con ! 
 
BENOÎT PICARDI :-Ce que dit Platon est bien vrai, Sylvestre. Navré, mes amis, nous sommes perdus à tout jamais. 
 
 
SYLVESTRE :-Arrête ton char, Ben Hur ! Je sais bien qu’il s’agit d’un canular; et d’ailleurs, je trouve que vous jouez vachement bien la comédie tous autant que vous êtes. Allez, entre nous, c’était une idée de Benoît au départ, n’est-ce pas ? On est à Los Angeles, dans un studio, c’est ça ? Je suis certain qu’on roule pour les Oscars ! (Il embrasse tour à tour, Roberto, Miss Maryl et Benoît) Vous êtes des amours tous les trois ! Franchement, votre surprise me touche énormément. Merci. (Puis il embrasse Léonard et Platon) Je vous remercie également, messieurs. Vous permettez que je vous embrasse ? Vraiment, merci du fond du cœur ! Merci, merci pour tout ! Merci à toi Vendredi et merci à toi Martine Sorzize ! (Il embrasse Pénélope) Merci également à toi, Pénélope. On ne t’a déjà dit que tu étais une bombe sexuelle ? 
 
LADY PENELOPE :-Une bombe sexuelle ! Vraiment ? 
 
SYLVESTRE :-Et modeste, avec ça ! Si jamais tu te cherches un Ulysse pour te tenir compagnie pendant la soirée des Oscars et plus si affinité, n’hésites surtout pas, tu m’appelles ! Ok poupée ? J’espère que tu aimes la gymnastique au lit ? Tu vas voir, avec moi, c’est la haute voltige assurée ! Ce n’est pas au septième ciel que je vais te faire grimper, petite, mais sur Mars ou plutôt sur Saturne, comme il te plaira ! 
 
LADY PENELOPE :-Emmenez-moi jusqu’au bout du monde, my love ! 
 
SYLVESTRE :-Qu’à cela ne tienne, Barbie ! (Il la prend par le cou et l’entraîne vers la sortie) A propos, tu connais la position 66, celle du satellite. Non, tu ne vois pas ? C’est normal, puisque c’est moi qui l’aie inventée. Le Kama-Sutra, à coté, fait figure de sport pour grabataire ankylosé. J’espère que tu n’as pas trop le vertige ? Come on, baby ! 
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
 
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EPILOGUE 
 
 
LEONARD / PLATON / MISS MARYL / ROBERTO / BENOÎT PICARDI 
 
LEONARD :-J’ai à te parler sérieusement, Platon. Aide-moi à libérer Mona Lisa.  
 
PLATON :- Laisse tomber, Léonard, ce n’est pas le moment. Tu vois bien que j’ai des invités. Nous parlerons de cela plus tard, d’accord ? Ces messieurs dames désirent prendre un apéro ? 
 
ROBERTO :-Pour moi, ce sera une bonne bière bien fraîche !  
 
LEONARD :(s’agrippe à lui)-Nous pourrions peut-être faire appel à Chrysomallos et nous envoler ensuite sur son dos via Atlantis City. 
 
PLATON :-Sois gentil, n’insiste pas.  
 
LEONARD :-Mais il en va de la vie de Mona lisa. 
 
PLATON :-Là, tu deviens lourd, mon pote. 
 
LEONARD :-L’oisiveté t’aurait-elle rendu égoïste au point de ne plus vouloir t’impliquer dans aucun combat au côté de tes amis ? Mais où est passé l’homme d’action que j’ai connu autrefois ? 
 
PLATON :-A chacun ses problèmes ! Désolé, vieux, je ne peux rien pour toi. Maintenant, bouge de là ! 
 
LEONARD :-Je vois que même ton langage ne s’est pas amélioré au contact des Atlantes.  
 
PLATON :-Vois-tu, mon pote, il faut s’exprimer comme les jeunes, aujourd’hui. Ah ! Le jeunisme ! Il n’y a rien de tel pour exister en société de nos jours. 
 
LEONARD :-Par Zeus, mais où est donc passé l’humaniste qui me fit tant rêvé ? Les Atlantes aurait-il corrompu ton âme. 
 
ROBERTO :(les bras croisés)-Alors, les gars, elle vient cette bière ? Je crève de soif ! Et puis, j’ai faim !  
 
BENOÎT PICARDI :-Je me farcirai bien une fondue suisse au vin blanc.  
 
ROBERTO :-Dans ce cas, j’invite nos hôtes à satisfaire notre palais.  
 
PLATON :-Cela tombe bien, messieurs, je suis allé à la pêche ce matin. (Il remet le petit coffre à Leonard) Tiens-moi ça, Leonard, j’en ai pour deux secondes. (Il se dirige vers le grand coffre et fouille à l’intérieur) Coquillage et crustacées, mes amis ?  
 
ROBERTO :-A cette heure-ci, j’opterai plutôt pour un bon gigot d’agneau. 
(Pendant ce temps-là, Leonard ouvre le petit coffre)  
 
PLATON :(sort un saut d’eau de la malle)-Je regrette, messieurs dames, je suis végétarien, voyez-vous. (Il remet le saut à Roberto) Tenez, mon ami, régalez-vous avec ça ! 
 
ROBERTO :-C’est trop cool de votre part, mon vieux !  
 
BENOÎT PICARDI :(jette un coup d’œil dans le saut) 
-Des algues marines ! Que voulez-vous qu’on en fasse ? 
 
MISS MARYL :(se saisit d’une algue)-C’est bourré de protéines, parait-il.  
 
BENOÎT PICARDI :-Ah ! Quelle horreur ! Retirez cette chose visqueuse de ma vue ! 
 
ROBERTO :-Serait-il possible, cher maître, d’avoir des frites en supplément ? 
 
LEONARD :(se saisit de la Toison)-Quelle pièce merveilleuse ! 
 
PLATON :-Je t’interdis de toucher à la Toison d’Or, Leonard ! Range-la à sa place !  
 
LEONARD :-Aïe ! Que se passe-t-il ?  Ca me brûle les mains ! (Il fait tomber la Toison d’Or qui prend aussitôt la forme de Chrysomallos le taureau ailé) 
 
PLATON :-Pauvre idiot ! Qu’as-tu fais là ? 
 
ROBERTO :(se plaque derrière Miss Maryl)-C’est quoi cette énorme bestiole ? Sauve qui peut ! On va se faire manger tout cru ! 
 
MISS MARYL :-N’ayez pas peur, messieurs, il s’agit de Chrysomallos le taureau ailé.  
 
ROBERTO :-Qui cela ? 
 
CHRYSOMALLOS :-Salut les copains ! La vie est belle ? Prêt à décoller ? Dans ce cas, dépêchez-vous de grimper sur mon dos ! 
 
BENOÎT PICARDI :(se saisit du saut d’eau pour en faire un bouclier)-Va-t-en d’ici, Casimir ! (Il cherche à repousser Chrysomallos avec son saut) 
 
ROBERTO :-Allez-y, Benoît, éclatez-lui la tête à ce gros bouffon ! 
 
CHRYSOMALLOS :-Gros bouffon toi-même ! 
 
ROBERTO:(encourage Benoît)-Vas-y, Benoît, vas-y ! Vas-y, Benoît, vas-y !  
 
MISS MARYL :(prend Roberto par le bras et l’entraîne au coin du mûr)-Cela suffit ! Au coin, espèce d’idiot ! 
 
BENOÎT PICARDI :(se place en face de Chrysomallos)-Tu ne m’impressionnes pas, Casimir !  
ROBERTO :(continue de l’encourager)-Vas-y, Benoît, vas-y ! Vas-y, Benoît, vas-y !  
 
BENOÎT PICARDI :(menace l’animal avec son saut) 
-Sors d’ici où je t’en flanque une !  
 
ROBERTO:-Vas-y, Benoît, vas-y ! Vas-y, Benoît, vas-y !  
 
CHRYSOMALLOS :(lui tend la main)-Je me présente, je suis Chrysomallos. Mes respects, monsieur Benoît ! 
 
BENOÎT PICARDI :-Reste où tu es ! Ne t’approche pas ! 
 
MISS MARYL :(se place devant l’animal pour le protéger)-Je vous interdis de faire du mal à cette pauvre bête, Benoît !  
 
BENOÎT PICARDI :-Ne faites pas l’idiote, il va vous manger toute crue !  
 
ROBERTO:-Vas-y, Benoît, vas-y ! Vas-y, Benoît, vas-y !  
 
MISS MARYL :-Je vous interdit de porter des coups sur cet animal. Je me plaindrai auprès de la Société Protectrice des animaux, voilà ! 
 
ROBERTO:-Vas-y, Benoît, vas-y ! Vas-y, Benoît, vas-y !  
 
BENOÎT PICARDI :(assomme Miss Maryl avec le saut)-Je vous demande pardon, très chère… Mais il le fallait, pourtant. 
 
CHRYSOMALLOS :(lui file un coup de poing)-Prends ça dans ta tronche, crétin. (Il le met KO) 
 
LEONARD :(Lui saute au coup)-Maintenant, mon gros toutou, allons délivrer Mona Lisa ! Et que ça saute ! 
 
CHRYSOMALLOS :-Que lui est-il encore arrivé à cette grue ?  
 
LEONARD :-Federico la retient de force.  
 
CHRYSOMALLOS :-Qu’à cela ne tienne ! Délivrons-la ! 
 
PLATON :-Un instant, Chrysomallos. 
 
CHRYSOMALLOS :-Le temps, c’est de l’argent, mon vieux. 
 
PLATON :-Vous tenez à vous faire tuer ou quoi ? 
 
LEONARD :(grimpe sur le dos de l’animal)-Partons sur le champ, mon toutou ! 
 
PLATON :(retient l’animal)-Tu n’iras nulle part. 
 
CHRYSOMALLOS :-Il nous faut sauver Mona Lisa à tout prix !  
 
MISS MARYL :(s’est relevé entre temps, grimpe sur le dos de Chrysomallos)-N’écoute pas ce vieux shnock, Toutou ! Sauvons le sourire de Mona Lisa ! Allez, hue ! Hue ! Hue ! Hue ! 
 
CHRYSOMALLOS :-Tu es qui, poupée ? 
 
MISS MARYL :-Je suis Miss Maryl.  
 
CHRYSOMALLOS :-Près à grimper au septième ciel, Darling ? 
 
ROBERTO :-Qu’est-ce que tu lui veux à ma meuf, gros bouffon ! Tu as un problème ? Je t’ai à l’œil, c’est compris ?  
 
CHRYSOMALLOS :-Ne t’en fais pas, ma poule, c’était juste pour blaguer. 
 
BENOÎT PICARDI :-Et farceur avec ça !  
 
CHRYSOMALLOS :-Ne t’approche pas, Man, ou je t’en colle une autre. 
 
BENOÎT PICARDI :-Je veux juste t’apprivoisé, mon toutou. Tu veux bien… ? 
 
CHRYSOMALLOS :-Tu es un malin, toi. Tu cherches à te faire pardonner, c’est ça ? Bon, allez, grimpe sur mon dos, on va faire un tour de manège.  
 
BENOÎT PICARDI :(il grimpe sur son dos)-Avec joie ! (Il caresse le dos de l’animal ensuite) 
Que ton pelage ressemble à ton ramage. 
 
CHRYSOMALLOS :-Ne me charrie pas, mon pote, tu vois bien que je ne suis pas perché sur un arbre et que je ne tiens pas au bout de mon bec un fromage !  
 
ROBERTO :-Il y a une place pour moi, Chrysomallos ? 
 
CHRYSOMALLOS :-Me promets-tu d’être sage tout là-haut dans les nuages ? 
 
ROBERTO :-Tu as ma parole. Mais dis-moi, où va-t-on exactement ? 
 
CHRYSOMALLOS :-Nous allons au paradis. 
 
BENOÎT PICARDI :-Et que fait-on de Sylvestre, les amis ? 
 
MISS MARYL :-C’est un grand garçon. Il saura se débrouiller sans nous. 
 
BENOÎT PICARDI :-On ne prend pas la montgolfière avec nous ? 
 
ROBERTO :-On en a plus besoin, maintenant qu’on a Chrysomallos. Pas vrai, Casimir ? 
 
CHRYSOMALLOS :-Vous allez prendre votre pied avec moi, les gars ! En avant !  
 
PLATON :-Je t’en supplie, ne mets pas la vie de ces gens en danger, Chrysomallos.  
 
LEONARD :-Ne l’écoute pas, mon toutou, décolle ! 
 
PLATON :-Pour l’amour du ciel, renonce à ce voyage !  
 
CHRYSOMALLOS :-Tu ne veux pas venir avec nous, vieille branche ? 
 
PLATON :-Morbleu ! Tu es inconscient ! Si tu vas là-bas, Federico aura vite fait de t’anéantir.  
 
CHRYSOMALLOS :-Je me demande ce qu’aurait pensé Maître Socrate en te voyant agir de la sorte ? Et dire que tu es sensé transmettre son savoir.  
 
LEONARD :- Ce lâche préfère la passivité. Laissons-le dans sa caverne ! Foutons le camp ! 
 
PLATON :-C’est d’accord, je viens avec vous. 
 
ROBERTO :(lui tend la main)-Prenez ma main, Professeur ! (Il aide Platon à grimper)  
 
(Platon grimpe sur le dos de Chrysomallos) 
 
CHRYSOMALLOS :-En avant, la compagnie !  
 
 
(Tout le monde s’envole sur le dos de Chrysomallos) 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DU 63-ième épisode 
 
Affaire à suivre dans le 64-ième épisode intitulé :« Esclaves libres »  
 
 
 
 
 
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