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AFFINITES, AFFINITES et MES HOMMAGES, MISS M

Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO 
 
DANS 
 
« Affinité, Affinité » 
(30-ième épisode) 
 
Personnages : 
Le Comte de La Bouche-en-Biais 
Le Grand'Claude 
Le Baron De Modestie 
Lucrezia Cornutto 
Miss Maryl 
Sylvestre 
Augustin 
Mamouzelle 
Fernando (Figlio del vento) 
Le Yéti 
Lieu : Auberge de la Licorne 
Genre : Comédie 
 
EPISODE 30 : « AFFINITES, AFFINITES » (1997) 
Quatrième partie de la pièce « A la recherche des temps nouveaux » (10 personnages) 
 
 
Auteur : Emilien CASALI 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
PROLOGUE 
 
Le Baron de Modestie / Lucrezia Cornutto / Mamouzelle / Grand'Claude. 
 
LUCREZIA, fait son entrée avec le Baron qui reste dehors 
Enfin ! Nous y voilà. (Elle remarque que le Baron ne l’a pas suivie) Eh bien ! qu'attendez-vous donc pour entrer ? 
 
LE BARON  
J’arrive ! 
 
LUCREZIA 
Pourquoi fermez-vous les yeux ? 
 
LE BARON 
Faites-moi l’état des lieux, j’écoute. Est-ce salubre ou non ? 
 
LUCREZIA 
Je vous demande pardon ?  
 
LE BARON 
Et bien ? 
 
LUCREZIA 
Je trouve cet endroit plaisant !  
 
LE BARON 
C'est à dire ? 
 
 
LUCREZIA 
Votre ouvrier a fait du bon travail ! Cet endroit respire la propreté. 
 
LE BARON 
Formidable ! (Le Baron heurte la grande malle sur son passage) Bon sang ! que fait cette malle sur le passage ?  
 
GRAND’CLAUDE, surgit  
Soyez le bienvenu à l'Auberge de la Licorne, Monsieur le Baron ! 
 
LUCREZIA 
Grand'Claude ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Lucrézia ! 
 
LUCREZIA 
Tu n'es pas retourné aux Antilles ? 
 
GRAND’CLAUDE 
Finalement, je suis rester dans la région.  
 
LUCREZIA 
Toi aussi, tu viens pour l'inauguration ?  
 
LE BARON 
Monsieur Claude travaille pour moi, ma chère Lucrezia !  
 
 
LUCREZIA 
C'est donc toi, l'ouvrier de Monsieur le Baron !  
 
GRAND’CLAUDE 
Je ne suis pas son ouvrier, je suis son collaborateur ! 
 
LUCREZIA 
Mes félicitations pour le ménage ! Tu es une vraie fée des logis !  
 
LE BARON 
Veux-tu bien accompagner Madame dans sa chambre, Grand'Claude ! 
 
LUCREZIA 
Comment cela, dans ma chambre ? 
 
LE BARON 
Nous ne rentrerons pas au domaine, ce soir ! 
 
LUCREZIA 
Ce n'est pas possible, j'y est laissé mes bagages. 
 
LE BARON 
Ce n'est pas bien grave. 
 
LUCREZIA 
Et mon maquillage ? 
 
LE BARON 
Vous vous en passerez. 
LUCREZIA 
Impossible ! A moins que monsieur Claude m'accompagne jusqu'au domaine. Ce n'est pas bien loin. 
 
LE BARON 
Montre-lui sa chambre, Grand'Claude ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Mais avant, Je dois vous prévenir que… 
 
LE BARON 
Trêve de bavardage ! Veux-tu bien exécuter mes ordres ! Ensuite, tu feras disparaître cette malle d'ici ! Elle gène le passage ! Après quoi, j'aurai à te parler.  
 
Grand’Claude s'apprête à accompagne Lucrezia dans la chambre 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 1  
 
 
MAMOUZELLE, surgit à ce moment-là, un balai en main 
Un instant, grand sifflet ! Depuis quand accompagnez-vous les dames dans leurs chambres ? 
 
LE BARON 
Qu'est-ce que cela signifie ? Que fait-elle ici, Grand'Claude ? 
GRAND’CLAUDE 
Je comptais justement vous en parler, Monsieur le Baron... 
 
MAMOUZELLE 
J'aimerais pouvoir m'entretenir seul à seul avec le  
Patron ! Allez donc donner un coup de balai dans votre chambre. 
 
GRAND’CLAUDE 
Très bien. 
 
LUCREZIA 
Qu'attendez-vous pour me raccompagner, grand Claude ?  
 
LE BARON 
Et bien, Grand'Claude.. ? 
 
GRAND’CLAUDE 
C'est à dire que ... 
 
MAMOUZELLE 
Alors, Grand Sifflet, tu t'exécutes !  
 
GRAND’CLAUDE 
Faut savoir ! 
 
LE BARON 
Allons, Grand Sifflet ! Ne fais pas attendre Madame ! (Le Grand Claude accompagne Lucrezia dans la chambre) 
 
MAMOUZELLE 
Heureuse de vous revoir, Monsieur le Baron !  
 
LE BARON 
Déjà rentrée d'Amérique ? 
 
MAMOUZELLE 
Oui. 
 
LE BARON 
Vous êtes de passage à Maison-Du-Bois doré ?  
 
MAMOUZELLE 
Pas exactement . N’avez-vous rien remarqué en entrant ici, tout à l'heure ? Je m'y suis consacré tout le  
dimanche !  
 
LE BARON 
Qu'aurais-je dû remarquer en entrant ? 
 
MAMOUZELLE 
J'ai fait le ménage à fond. 
 
LE BARON 
Ne me dites pas que mon ouvrier vous a fait faire le  
ménage ? 
 
MAMOUZELLE 
C'est moi qui ait insisté pour le faire !  
 
 
LE BARON 
Mais il ne fallait pas ! 
 
MAMOUZELLE 
Je tenais à ce que ce lieu retrouve tout son éclat, pour accueillir la nouvelle clientèle ! 
 
LE BARON 
La nouvelle clientèle ? 
 
MAMOUZELLE 
Oubliez-vous, Monsieur le Baron que l'Auberge de la Licorne rouvre ses portes ce matin ! ?  
 
LE BARON 
Et alors ? 
 
MAMOUZELLE 
Voyez-vous, Monsieur le Baron, le ménage, c'est la seule chose que je sache faire ! 
 
LE BARON 
Très bien , mais il ne fallait pas. 
 
MAMOUZELLE 
C'est un honneur pour moi que de travailler pour vous, monsieur le Baron ! 
 
LE BARON 
Comment cela ? 
 
MAMOUZELLE 
Je suis venue pour être embauchée, comme convenu. 
 
LE BARON 
C'est à dire que c’est un peu prématuré, voyez-vous . 
 
MAMOUZELLE 
D'après notre contrat, vous deviez me prendre à votre service, Monsieur ! 
 
LE BARON 
Bien entendu, Mamouzelle ! C'est pourquoi, je vous souhaite la bienvenue dans mon équipe ! 
 
MAMOUZELLE 
Si monsieur le Baron voulait bien retirer sa veste, à présent. 
 
LE BARON 
Il fait froid ici. 
 
MAMOUZELLE 
Pensez-vous, moi, je trouve qu'il fait doux !  
 
LE BARON 
Puis-je vous demander d’ allumer la cheminée, Mamouzelle ? 
 
MAMOUZELLE 
Mais, c’est inutile, Monsieur !  
 
LE BARON  
Qui donne les ordres ici ?  
 
MAMOUZELLE 
Très bien, Monsieur le Baron.  
 
GRAND’CLAUDE 
Vous désirez me parler, Monsieur le Baron ?  
 
MAMOUZELLE 
Monsieur le Baron n'a plus besoin de moi ?  
 
LE BARON 
Mettez les bûches dans la cheminée puis vous pouvez vous retirer.  
 
 
MAMOUZELLE 
Je vais finir de mettre de l'ordre dans les chambres. 
 
 
Elle rentre dans les chambres 
 
 
Fin de la Scène 1 
 
 
-------------- 
 
 
Acte 1 / Scène 2 
 
Le Baron de Modestie / Grand’Claude / Le Yéti 
Miss Maryl / Roberto / Patrick dit « L'embrouille » 
 
LE BARON 
Eh bien ! Je ne m'attendais pas à la trouver ici ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Je peux m'en débarrasser, si vous voulez. 
 
LE BARON 
Surtout, ne commets aucune imprudence à l'Auberge de la Licorne, mon ami ! N'oublie pas qu'il s'agît-là de notre repaire. Nous ne devons pas éveiller de soupçons parmi les habitants du Comté . C'est bien compris ? Maintenant, allons à la cave ! 
 
Peu après leur départ, le yéti sort de la malle pour se rendre à la cuisine. Roberto arrive du jardin, remarque la malle et entend du bruit. Il se précipite à l’intérieur. A cet instant, des cris plaintifs proviennent de la cave. Miss Maryl pénétre dans la grande salle depuis sa chambre. 
 
Fin de la Scène 2 
 
 
------------ 
 
 
Acte 1 / Scène 3 
 
 
PATRICK, surgit 
Vroum ! Vroum !(Muni d’un fusil, chevauche sa moto imaginaire). Vrrrooouuummmm ! ! ! vrroouumm ! Venez jouer, venez gagner ! Qui n'a pas gagner, va gagner ! Tentez votre chance ! Qui va attraper la grosse bête ! vvrroouuum Bonjour ma petite Dame ! Il parait qu'on inaugure, par ici ? 
 
LE BARON, remonte de la cave 
Je me doutais bien que tu n'allais pas manquer ce rendez-vous, "l'Embrouille !" Ah ! Mais je vois que tu as sorti le gros calibre, aujourd'hui ! il est vrai que nous sommes en période de chasse. 
 
PATRICK 
Il parait qu'un ours dangereux rôde dans la plaine ? On dit qu'il mesure cinq mètres de haut et qu'il est très affamé !  
 
LE BARON 
Il ne risque pas de venir chez moi, les plafonds sont trop bas. 
 
PATRICK  
Comment va, mon Seigneur ? 
 
LE BARON 
A merveille ! Tu seras mon premier client de la matinée.  
 
PATRICK  
Et Madame, alors ? 
LE BARON 
Vous me voyez confus, très chère, je ne vous avais pas remarqué ! Permettez-moi de me présenter : Je suis le Baron de Modestie, pour vous servir ! 
 
MISS MARYL 
Miss Maryl ! Enchantée ! 
 
LE BARON 
Accepteriez-vous de prendre un verre de Rhum en notre compagnie, Miss Maryl ? 
 
MISS MARYL 
Je préfère prendre le thé à cette heure-ci. 
 
LE BARON 
Mamouzelle se fera un plaisir de vous le préparer, dès son retour. 
 
MISS MARYL 
En attendant , je vais aller prendre l'air. (Elle sort par le jardin) 
 
LE BARON 
Ce n'est pas croyable ! J'ai deux domestiques à mon service, et aucun d'eux n'est là pour recevoir la clientèle ! 
 
PATRICK A votre santé, Baron ! Que tous vos souhaits se réalisent ! 
 
LE BARON 
Que le ciel puisse t'entendre, mon garçon ! 
PATRICK  
Vous allez réussir un beau coup, j'en suis sûr, Monsieur le Député Député Maire. 
 
LE BARON 
Monsieur le Député Député Maire ? 
 
PATRICK  
Mon petit doigt me dit que vous comptez vous présenter aux prochaines élections législatives. 
 
LE BARON 
Depuis quand lis-tu dans mes pensées ? 
 
PATRICK 
Très bon ce Rhum, Monsieur le Député Maire ! 
 
LE BARON 
Je te défends d'en parler à quiconque, m'entends-tu ! ?  
 
PATRICK  
Votre fille va bien, Monsieur le Député Maire ? 
 
LE BARON 
Très bien, merci ! 
 
PATRICK 
Aux dernières nouvelles, vous l’auriez kidnappée. 
 
LE BARON 
Que me chantes-tu là, idiot ? 
 
PATRICK  
Ce n'est pas moi, mais Monsieur Sylvestre, le facteur Régional, qui le crie sur tous les toits ! Depuis que Monsieur le Comte a fait d'elle sa Légataire Universelle, elle se retrouve à la tête d'une sacrée fortune ! On peut s'offrir la direction régionale avec un tel magôt, n'est-ce pas Monsieur le Député Maire ? Mais encore faudrait-il qu'il vous appartienne.  
 
LE BARON 
Où veux-tu en venir, « l'Embrouille » ? 
 
PATRICK  
Maître Jacques m'a dit l'été dernier qu'il était fort plaisant de traiter en affaires avec vous. 
 
LE BARON 
Comment ? Tu connais mon notaire. 
 
PATRICK  
Je me souviens qu'à l’ époque, vous me I'aviez présenté . Quelqu'un de fort bavard !  
 
LE BARON 
Et dans quelles circonstances ai-je pu te le présenter ?  
 
PATRICK  
Je crois bien que c'était devant le château de la via dorée. On tournait un film médiéval.  
 
LE BARON 
Je ne vois pas le rapport avec mon notaire.  
PATRICK  
Il était bien chargé de la transaction, n'est-ce pas ? ! Croyez-vous que j'ignore qui était le producteur du film ! ? Bravo pour la mise en scène, ce fut une réussite totale ! On y a vu que du feu ! Quant aux effets spéciaux, n'en parlons pas, ils furent dignes d'une grande production Hollywoodienne ! Quand je pense que vous avez réussi à faire disparaître un château, à la barbe de tout le monde et en trois jours avec ça ! Là, je vous tire mon chapeau ! A propos, est-ce vrai qu'il se trouve aujourd'hui dans le désert d'Arabie Saoudite ? 
 
LE BARON 
C'est qu'il en sait des choses le coco ! 
 
PATRICK  
Je me souviens même que peu de temps avant l'évènement, nous avons tous deux veillé tard, chez moi... ce fut à cette occasion que vous m'avez proposé un travail...  
et quel travail ! Je devais me déguiser en motard de la Police Nationale ... mon rôle consistait à bloquer la route principale qui mène sur les hauteurs du village de Maison du Bois doré, précisément au Château de feu Monsieur le Comte. 
 
LE BARON 
Ne t'ai-je pas bien payé pour cela ? 
 
PATRICK  
Par rapport à l’enjeu, je suis resté un peu sur ma faim ! Je suppose que le film a rapporté gros, lors de son exploitation en salle ? 
 
 
LE BARON 
Où veux-tu en venir exactement ? 
 
PATRICK  
Peu de temps après le hold-up, si je puis m'exprimer ainsi, et intrigué comme je l'étais, j’ai rendu une visite de courtoisie à Maître Jacques. Après un interrogatoire musclé, il a fini par se mettre à table et j’ai tout compris sur vos magouilles. J’en ai déduis que d'autres évènements n’ allaient pas tarder à se produire dans la région, à commencer par votre candidature aux législatives. 
 
LE BARON 
Tu es venu me faire du chantage, si je comprends bien. 
 
PATRICK  
Votre Notaire m'avait promis un lot de consolation si je restais muet, à savoir un Jet Privé. Seulement trois mois sont écoulés et toujours rien à l’horizon. 
 
LE BARON 
A son retour de Floride, je veillerai à ce que tu obtiennes réparation . Tu es satisfait ? 
 
PATRICK  
Je préfère régler cette affaire avec vous, maintenant. 
 
LE BARON 
Hélas ! Je suis trop occupé, en ce moment. Tu verras cela avec lui, à son retour. 
 
 
PATRICK  
Qui sait s'il n'est pas allongé sous trois mètres de terre à l'heure qu'il est ? Finalement, un dédommagement en liquide me semble préférable.  
 
LE BARON 
C'est d'accord ! Repasse ce soir, aux environs de 22h00. 
 
PATRICK  
Surtout, pas de lézards ! Sans quoi je serais obligé de tout raconter à l'autre ! 
 
LE BARON 
Quel autre ? 
 
PATRICK  
On dit que Monsieur le Comte de la Bouche-en-bié rôde dans les parages ces temps-ci ! ? Ce serait bien dommage pour vous qu'il découvre le « pot aux roses ». 
 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
 
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Acte 1 / Scène 4 
 
Roberto / Patrick dit « L'embrouille » / Le Comte De la Bouche-en-Biais Le Baron de Modestie / Grand'Claude / Mamouzelle / Fernando / Miss Maryl / Le yéti. 
 
LE COMTE, qui porte toujours la tenue de moine Tibétain... la pipe à la bouche 
De la bouche-en-Biais, mon ami ! De la Bouche-en Biais ! Ce n'est pourtant pas difficile à prononcer ! 
 
PATRICK 
A ce soir, Monsieur le Baron ! VVvrrooouuuummmm ! Vvvrrroooouuummm ! 
 
LE COMTE 
Un instant, je vous prie. Qu'est-ce qui serait bien dommage que j'apprenne ? 
 
PATRICK  
Monsieur le Baron va tout vous expliquer ! A bientôt, messieurs ... VVVvvrrrooouumnun ! 
 
Patrick quitte aussitôt les lieux 
 
LE COMTE 
Mon ex beau-papa doit m'expliquer quelque chose ?  
 
LE BARON 
Vous prendrez bien un verre de rhum, mon ex-gendre ?  
 
 
LE COMTE 
Plutôt un verre de Champinelle. (Il remarque la malle) Tiens ! mais l'on dirait que c'est ma malle ? Cela me fait plaisir de la retrouver ! 
 
LE BARON, Iui apporte un verre 
Désolé. On ne sert pas le champinelle dans mon établissement ... je vous propose du rhum à la place.  
 
LE COMTE 
Ne trouvez-vous pas qu'il fait doux ces temps-ci ?  
 
LE BARON 
Vous trouvez ? 
 
LE COMTE 
Vous ne deviez pas m'apprendre quelque chose ?  
 
LE BARON 
En vérité, je disais à notre ami "l'Embrouille" qu'il était dommage que vous ne puissiez prendre l'apéritif en notre compagnie ! Finalement, vous êtes venu ! 
 
LE COMTE 
Comment va Lucie, votre fille ? 
 
LE BARON 
Voilà trois mois que je n'ai plus de ses nouvelles. 
 
LE COMTE 
C'est donc vous le nouveau propriétaire de l'Auberge de la Licorne ? ! 
 
LE BARON 
C'est exact ! Comment trouvez-vous les travaux ? 
 
LE COMTE 
Pas mauvais ce rhum. 
 
GRAND’CLAUDE, sort de la cave 
Que doit-je faire à présent, Monsieur le Baron ? 
 
LE BARON 
Suis-moi jusqu'à mon auto ! Je suis désolé, mon ami, mais le travail m'attend. je dois vous laisser seul. (Il quitte les lieux, suivi du Grand'Claude) 
 
LE COMTE 
Voyons voir, à présent, si je n'est pas laissé quelques objets à l'intérieur de la malle.(Il ouvre la malle et ne remarque même pas la présence de Roberto à l'intérieur)-j'aurais dû me douter qu'elle était vide. (ll referme la malle ensuite) Enfin ! c'est une chance qu'elle ne soit pas abîmée !  
 
MAMOUZELLE, surgit des chambres 
Monsieur le Comte de la Bouche en-Biais est de retour, dirait-on ? Comment a'Li-ez-vous ?  
 
LE COMTE 
Dîtes-moi que je rêve ? 
 
MAMOUZELLE 
Vous ne rêvez pas, c'est bien moi, Mamouzelle ! Je suis arrivée d'Amérique avant hier soir. Maintenant, je travaille au service de Monsieur le Baron. 
 
LE COMTE 
Pour quelle raison avez-vous vendu l'Auberge de la Licorne l'été dernier ? 
 
MAMOUZELLE 
Je n'arrivais plus à surmonter mes dettes.  
 
LE COMTE 
Et Augustin ... dans cette histoire ? 
 
MAMOUZELLE 
Il n'avait qu'à assumer son devoir conjugal ! (Puis) Comme c'est curieux ? J’ai assisté à une conférence sur le Bouddhisme à New York, et la plupart des membres portaient le même accoutrement que vous. Il est un peu troué par endroit. 
 
LE COMTE 
Je n'ai, hélas, aucune affaire de rechange. 
 
MAMOUZELLE 
Suivez-moi, j'ai quelque chose pour vous. 
 
Le Comte et Mamouzelle prennent la direction des chambres 
 
 
Fin de la Scène 4 
 
 
--------- 
 
 
 
Acte 1 / Scène 5 
 
 
Peu après le yéti sort de la cuisine, tenant un énorme sandwich au saucisson dans ses mains ... Surpris par l'arrivée du Baron, il rentre dans la malle... 
 
LE BARON 
Transportons-les à la cave ! 
 
PATRICK  
Nous allons avoir plusieurs voyages à faire, le coffre en est plein. 
 
LE BARON 
Je te conseille de rester discret, et de n'utiliser que la valise pour les transporter ! (Ils retournent à la cave) 
 
Miss Maryl revient le jardin et s'assoit sur un Tabouret 
 
FERNANDO, fait son entrée en chantant 
« Tout à coup la prison bien close où vivait le bel animal, s'ouvre on n'sait pourquoi, je suppose qu'on avait dû la fermer mal; Le singe en sortant de sa cave dit c'est aujourd'hui que je'le perds" Il parlait de son pucelage, vous aviez deviné, j'espère ! Gare au gorille... » (G.Brassens) 
 
FERNANDO, toujours 
Bonjour Madame ! La vie est belle ?  
 
MISS MARYL 
Miss Maryl ! 
 
FERNANDO 
Anglaise ? 
 
MISS MARYL 
Citoyenne du monde ! 
 
FERNANDO 
Je me présente, Fernando,"fils du vent"' Mes hommages, Miss Maryl ! Il parait qu'Augustin et Mamouzelle ne sont plus les gérants de l'Auberge de 'La Licorne ? ! 
 
MAMOUZELLE, surgit de la chambre 
Fernando ! 
 
FERNANDO 
Tu me promets de ne pas me mettre à la porte comme l'autre fois ? 
 
MAMOUZELLE 
Aujourd'hui, c'est jour d'inauguration. Sois le bienvenu, mon ami ! Bonjour, Miss Maryl ! Vous avez bien dormi ?  
 
MISS MARYL 
J'ai passé une très bonne nuit ! Merci. 
 
MAMOUZELLE 
Vous avez déjeuné ? 
 
MISS MARYL 
Pas encore. 
 
 
MAMOUZELLE 
Qu'est-ce que je vous sers ? 
 
MISS MARYL 
Avez-vous du thé au jasmin ? 
 
MAMOUZELLE 
Et comment que j'en ai ! Je vous le prépare de suite. Qu'est-ce que je te sers, Fernando ? 
 
FERNANDO 
Un verre de Champinelle. 
 
MAMOUZELLE 
Désolé, mais 'La maison n'en sert plus.  
 
FERNANDO 
C'est nouveau, ça ! 
 
MAMOUZELLE 
Je regrette, mais le patron en a décidé ainsi.  
 
FERNANDO 
Ton Augustin ne sait pas ce qu'il perd ! 
 
MAMOUZELLE 
Ce n'est pas de lui dont je veux parler, mais de Monsieur le Baron De modestie ! 
 
FERNANDO 
T'a fini par en épouser un autres ! 
 
MAMOUZELLE 
Monsieur le Baron est uniquement mon employeur. Si tu veux bien m'excuser un instant, je dois préparer le thé à Mademoiselle. (Elle va à la cuisine) 
 
FERNANDO, l'accompagne 
Ca te dérange si je passe seulement une nuit ici ? 
 
LE BARON, sort de la cave, suivi du grand'Claude 
Allons, presse-toi ! Je n'ai pas que cela à faire, ce matin ! 
 
GRAND’CLAUDE, valise en main 
Il n'y a plus d'endroit pour les stocker.  
 
LE BARON 
Tout va comme vous voulez, Miss Maryl ? 
 
MISS MARYL 
Mamouzelle me prépare le thé.  
 
LE BARON 
Parfait ! Allons-y, Grand'Claude. 
 
Le Baron et Grand'Claude quittent les lieux 
 
LE COMTE, sort des chambres, la pipe à la bouche; il porte sur lui une robe de chambre rose 
Dîtes-moi, Mamouzelle, à quelle heure déjeune-t-on ? Où est-elle passée ? (Il s'adresse ensuite à Miss Marvl 
Pardon, Madame, savez-vous où est passée,Mamouzel'Le ?  
 
 
 
MISS MARYL 
Christophe Rodolphe Davîd Charles Henri René hristian-Bernard Ange De la Bouche-En-Biais !  
 
LE COMTE 
Lui-même ! A qui ai-je l'honneur ? 
 
MISS MARYL 
Nous nous sommes rencontrés à Lhassa, 'L'été dernier. 
 
LE COMTE 
Vous voulez parler de Lhassa, au Tibet ? Attendez un  
instant... laissez-moi deviner... je vous reconnais, vous êtes Miss Maryl ! Que venez-vous faire dans ce trou perdu ? 
 
MISS MARYL 
Vous avez troqué la Tunique Bouddhiste contre une robe de chambre, Monsieur le Comte ? 
 
LE COMTE 
C'est une idée de Mamouzelle ! Mais dîtes-wloi, quel bon vent vous amène ici ? 
 
MISS MARYL 
Mon travail sur 'La recherche des glaciers est achevé. Les autorités Chinoises ont bien voulu me laisser quitter la capitale Tibétaine ... alors, comme j'avais du temps devant moi, je me suis dit:" Et si j'allais faire un tour dans le Midi de la France, histoire de prendre des nouvelles de mes amis ?" A propos, comment s'est passé votre retour en France ? J'espère que vous n'avez pas eu trop de mal à franchir la frontière Tibétaine ?  
 
 
LE COMTE 
Sans le concours du Maître des Mondes, nous n'aurions certainement pas pu nous en sortir...surtout qu'il nous fallait faire face aux envahisseurs Chinois ! 
 
MISS MARYL 
Enfin ! Tout est bien qui finit bien !  
 
LE COMTE 
J'en connais un qui sera ravi de vous revoir.  
 
MISS MARYL 
J'espère qu'il va bien, ainsi que ses deux amis qui l'avaient rejoint au Tibet, l'été dernier ? 
 
LE COMTE 
Lui ses deux compères vont très bien ! 
 
MISS MARYL 
Où pourrais-je le rencontrer ? 
 
LE COMTE 
Pas très loin d'ici. Venez ! Je vais vous conduire jusqu'à lui.  
 
Miss maryl et le Comte sortent par le jardin 
 
Fin de la Scène 5 
 
 
-------- 
 
 
 
 
Acte 1 / Scène 6 
 
 
LE BARON, suivi du Grand'Claude valise en main fait son retour par l'entrée 
Encore deux allers-retours. 
 
GRAND’CLAUDE 
C’'est de plus en plus lourd, Patron !  
LE BARON 
Ca te fera des muscles, fiston ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Et si nous utilisions cette grande malle pour stocker le  
butin ? Elle contient suffisamment de volume.  
 
LE BARON 
Son propriétaire va la reprendre. 
 
GRAND’CLAUDE 
Son propriétaire. 
 
LE BARON 
Je te signale qu'elle appartient au Comte de la Bouche en-Biais, avec qui tu m’a surpris en pleine conversation, il y a dix minutes. 
 
GRAND’CLAUDE 
Il a reconnu sa malle ? 
 
LE BARON 
S'il revient, supprime-le ! 
 
 
GRAND’CLAUDE 
Je dois le supprimer ici ? On va 'attirer l'attention des riverains sur notre repaire.  
 
LE BARON 
Espèce d'idiot ! Si jamais il se met à fouiner dans mes affaires, je risque de graves ennuis. Il peut mettre en péril tous mes plans ... Supprime-le ! Maintenant, finissions de décharger le butin à la cave. 
 
GRAND’CLAUDE 
Et pour la malle… ? 
 
LE BARON 
On la descendra après. 
 
Fin de la Scène 6 
-------------- 
Acte 1 / Scène 7 
Mamouzelle / Fernando / Lucrezia Cornutto/Le Baron de Modestie / Grand’Claude / Sylvestre Roberto (dans la malle). 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine, une théière en main, suivie de Fernando 
Nous verrons cela plus tard ! 
 
FERNANDO 
Une nuit seulement. 
 
MAMOUZELLE 
Tiens, elle est partie ! 
FERNANDO 
Bon alors, c'est oui ou c'est non ? 
 
MAMOUZELLE 
Je ne sais toujours pas ce que tu es venu faire ici ?  
 
FERNANDO 
Je suis venu récupérer ma trompette. Figure-toi que je l'ai oubliée ici, l'autre fois. J'ai dû la laisser dans une des chambre. 
 
MAMOUZELLE 
Comme c'est étonnant, j'ai passé deux jours à les nettoyer de fond en comble, et je n'ai rien vu qui pouvait ressembler à une trompette ... Désolé. 
 
FERNANDO 
Je t'assure qu'elle se trouve ic ! 
 
MAMOUZELLE 
Elle repose peut-être dans le débarras ? 
 
FERNANDO 
Tu peux vérifier ? 
 
MAMOUZELLE 
Hélas, il se trouve à la cave ! 
 
FERNANDO 
Et alors ? 
 
 
MAMOUZELLE 
Tu veux que je me casse une Jambe ? 
 
FERNANDO 
Qu'est-ce que tu racontes ? 
 
MAMOUZELLE 
Les marches de l'escalier sont usées. 
 
FERNANDO 
Tu sais, il m'est arrivé de faire de l'alpinisme ... 
 
MAMOUZELLE 
Il n'est pas question que tu ailles à la cave ! 
 
FERNANDO 
Ok ! Ok I 
 
MAMOUZELLE 
Bon, si on allait chercher du bois dans le jardin ? ! 
 
FERNANDO 
Pourquoi faire ? 
 
MAMOUZELLE 
Je vais faire un feu dans la cheminée !  
 
FERNANDO 
Mais il ne fait pas froid ici ! (Ils quittent les lieux) 
 
 
 
LE BARON, surgit de la cave, suivi du Grand'Claude, valise en main 
A présent, descendons la malle à la cave !  
 
Grand’Claude et le Baron essaient de soulever la malle 
 
GRAND’CLAUDE 
Bon sang, ce qu'elle est lourde ! 
 
LE BARON 
Vide-la de son contenu. 
 
GRAND’CLAUDE, ouvre la malle et ne remarque pas la présence de Roberto à l'intérieur 
Il n’y a rien à l’intérieur. 
 
LE BARON 
Comment cela, il n'y a rien à l'intérieur ? Tu permets que j'y jette un coup d'œil ? 
 
Le Baron secoue la malle et la retourne. Roberto se retrouve par terre. Le Baron et Grand Claude ne le remarquent pas. Roberto reste figé, pensant être surpris. 
 
Fin de la Scène 7 
 
 
 
----------- 
 
 
 
Acte 1 / Scène 8 
 
GRAND’CLAUDE 
Qu'est-ce que je vous disais ?  
 
LE BARON 
Elle semblait pourtant pleine. 
 
LUCREZIA, sort des chambres 
Ah ! vous voila, mon ami.  
 
LE BARON 
Je vous avais dit de m'attendre dans notre chambre.  
 
LUCREZIA 
Cela fait une demi-heure que je vous attends.  
 
LE BARON 
Veux-tu bien bien nous laisser seul, Grand Sifflet ! Tiens, si tu finissais de décharger l'auto ! ? 
 
GRAND’CLAUDE 
On ne descend plus la malle à la cave ?  
 
LE BARON 
Plus tard.  
 
Grand’Claude prend la valise près du bar, et sort.). 
 
LUCREZIA, s'est servi un verre de rhum entre temps 
Vous prenez l'apéritif avec moi ? (Elle remarque la pipe sur lebar).  
LE BARON 
Sans façons. 
 
LUCREZIA 
Vraiment ? (Elle prend la pipe dans ses mains) 
 
LE BARON 
J'ai beaucoup de travail, aujourd'hui. 
 
LUCREZIA 
Et moi, dans tout cela ? 
 
LE BARON 
Mais je pense à vous, croyez-le. 
 
LUCREZIA 
On ne dirait pas. 
 
LE BARON 
Que diriez-vous d'un dîner aux chandelles, ce soir ?  
 
LUCREZIA 
J'attendais cela avec impatience. 
 
LE BARON 
Maintenant, faites ce que vous voulez ! (Il soulève la malle ensuite). 
 
 
Roberto reste immobile... 
 
LUCREZIA 
Vous partez ? 
 
LE BARON 
Je descends la malle à la cave. 
 
LUCREZIA 
Laissez-moi vous aider. 
 
LE BARON 
Je vous défends formellement d'y aller ! Les marches de l'escalier sont impraticables. (Il entraîne la malle jusqu'à la cave, puis disparaît.) 
 
GRAND’CLAUDE, revient avec la valise 
Mais où est passée la malle ? 
 
LUCREZIA 
Ton patron l'a descendue à la cave. 
 
GRAND’CLAUDE 
Ce n'est pas mon patron. 
 
LUCREZIA 
Je te sers un verre ? 
 
GRAND’CLAUDE 
J'ai du travail. 
 
LUCREZIA 
Allez ! comme au bon vieux temps. 
 
GRAND’CLAUDE 
Mais alors, vite fait ! 
 
LUCREZIA 
A nos retrouvailles ! 
 
GRAND’CLAUDE 
A la notre ! (Puis il prend la direction de la cave) 
 
GRAND’CLAUDE 
Que voulez-vous, le travail n'attend pas. A plus tard. (Il va à la cave) 
 
LUCREZIA 
Mais c'est la valise de Monsieur le Baron qu'il tenait en  
main ! (Elle se ressert verre) 
 
SYLVESTRE, fait son entrée  
Ne lâchez surtout pas la bouteille ! 
 
LUCREZIA 
C'est au bar que ça se passe ... A la votre Monsieur ! 
 
SYLVESTRE 
Longue vie à l'Auberge de la licorne ! 
 
LUCREZIA 
Je parie que vous êtes un ancien habitué de la maison ! 
 
SYLVESTRE 
Je suis Monsieur Sylvestre, le facteur Régional. 
 
LUCREZIA 
J'espère que vous apportez de bonnes nouvelles, Facteur ? 
 
SYLVESTRE 
J'ai un colis à remettre à l'ancienne tenancière de l'Auberge...  
seulement voila, il se trouve qu'elle ne réside plus ici... alors... 
 
MAMOUZELLE, fait revient du jardin 
Il paraît que vous avez un colis pour moi, Monsieur  
Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE 
Ca, par exemple ! Ne me dîtes pas que c'est vous, Mamouzelle ? 
 
MAMOUZELLE 
Comment va Monsieur Sylvestre, ce matin ? 
(Elle dépose le bois au pied de la cheminée) Ce colis m'est destiné ? Posez-le sur le comptoir ! 
 
SYLVESTRE 
Ca, par exemple ! Dites-moi que j'hallucine ? 
 
MAMOUZELLE 
Servez-lui un autre verre, Lucrezia ! 
 
LUCREZIA 
Voila pour vous, facteur. A plus tard ! (Elle va à la cave la pipe en bouche) 
 
SYLVESTRE 
Je pensais que vous viviez en Amérique. 
 
 
MAMOUZELLE 
Pas du tout. 
 
SYLVESTRE 
Mais alors... ce n'est pas vrai ce que l'on raconte dans tout le voisinage... vous n'avez pas vendu l'Auberge ?  
 
MAMOUZELLE 
Hélas ! c'est bien vrai ! 
 
SYLVESTRE 
Dans ce cas, que faites-vous ici ? 
 
MAMOUZELLE  
J'ai encore le droit de prendre un verre quand bon me semble, n'est-ce pas ? 
 
SYLVESTRE 
Bien entendu. 
 
MAMOUZELLE 
Je vous en sers un autre ? 
 
SYLVESTRE 
Allez-y doucement ... mon foie n'est pas encore habitué au rhum. 
 
MAMOUZELLE 
Excusez-moi un instant... Je dois allumer la cheminée. 
 
Mamouzelle se déplace jusqu'à la cheminé. Roberto en fait de même,toujours invisible 
 
 
SYLVESTRE 
Ce n'est pas nécessaire de l'allumer, nous sommes entrés dans l'ère du « Souffle d'or » ! 
 
MAMOUZELLE 
L'ère du « Souffle d'Or » ? 
 
SYLVESTRE 
C'est ce que m'a conté un certain Monsieur Miguel l'autre nuit. Il parait que le Souffle du Maître des Mondes est venu réchauffer notre atmosphère régionale pendant une semaine...  
 
MAMOUZELLE 
Il n'y a pas que votre foie qui ne supporte pas le Rhum, dirait-on ? 
 
SYLVESTRE 
Dites tout de suite que je suis marteau ?  
 
MAMOUZELLE 
Quoiqu'il en soit, je l'allume quand même. (Roberto souffle sur chaque allumette que Mamouzelle allume) Il y a des courants d'air ici ! 
 
SYLVESTRE 
Vous tenez à gaspiller le bois. 
 
MAMOUZELLE 
Si telle est la volonté de monsieur le Baron...  
 
SYLVESTRE 
Ma fois. 
 
MAMOUZELLE 
Je travaille au service de monsieur le Baron depuis ce matin. 
 
SYLVESTRE 
Sans blague ? 
 
MAMOUZELLE 
Eh oui ! Que voulez-vous, facteur, il faut bien manger pour vivre et j’ai une fille à présent. 
 
SYLVESTRE 
Comment va-t-elle ? 
 
MAMOUZELLE 
Très bien. 
 
SYLVESTRE 
C'est son père qui va être ravi de la voir. 
 
MAMOUZELLE 
S'il veut la voir, qu'il aille chez sa grand-mère ! 
 
SYLVESTRE 
Seulement voilà, vous le lui avez interdit. 
 
MAMOUZELLE 
Non mais, de quoi je me mêle ? 
SYLVESTRE 
Cool, Cool, ma petite dame !  
 
Roberto continue de souffler sur les allumettes 
 
MAMOUZELLE 
Fichu courant d'air ! 
 
SYLVESTRE 
Enfin ! Vous conviendrez qu'il fait doux ces temps-ci et qu'il n'est pas nécessaire d'allumer la cheminée.  
 
MAMOUZELLE 
Si vous avez des réclamations à faire, adressez-les à Monsieur le Baron ! 
 
SYLVESTRE 
Vous enfadez pas, ma petite dame ! 
 
MAMOUZELLE 
Nous sommes chez lui ici, n'est-ce pas.  
 
SYLVESTRE 
Tout à fait ! Et d'ailleurs, il peut même l'allumer lui-même sa cheminée, si ça l'enchante. 
 
MAMOUZELLE 
Bon sang ! Je n'ai plus d'allumettes. 
 
 
 
SYLVESTRE 
A votre place, je laisserais Monsieur le Baron se débrouiller lui-même ! 
 
LE BARON, surgit de la cave 
Comme je puis voir, Monsieur Sylvestre n'aurait pour rien au monde manqué le rendez-vous ! 
 
SYLVESTRE 
Bonjour Monsieur le Baron ! 
 
LE BARON 
Que se passe-t-il avec la cheminée, Mamouzelle ?  
 
MAMOUZELLE 
J'ai du mal à l'allumer, Monsieur le Baron ! J'ai utilisé toutes les allumettes ce doit être les courants d'air ? !  
 
LE BARON 
Il y a une boite d'allumettes à la cuisine, apportez la moi ! 
 
SYLVESTRE 
Fameux, votre rhum des Antilles, Monsieur le Baron ! 
 
LE BARON 
Je ne vous savais pas amateur de rhum, facteur !? 
 
Roberto s'approche du bar... 
 
 
SYLVESTRE 
Figurez-vous que moi non plus ! Du moins ... jusqu'à la nuit dernière, peu après avoir fini la dernière gorgée de ma bouteille de Champinelle ! Après avoir fait définitivement deuil avec notre bon vin régional qui ne coulera, hélas, plus jamais à flot ! Alors pour ne pas rester orphelin, je lui ai trouvé rapidement un remplaçant. 
 
LE BARON 
Et moi qui m'attendais à ne recevoir que la nouvelle clientèle, aujourd'hui. 
 
SYLVESTRE 
Pourquoi, l'ancienne ne vous plait pas ?  
 
LE BARON 
Je trouve qu'elle parle beaucoup pour ne rien dire. Je lui conseille d'ailleurs de se taire. 
 
SYLVESTRE 
Bon ! Ce n’est pas tout ... mais il faut que je me rentre. 
Bonne journée, Monsieur le Baron ! (Il quitte auberge sans sa sacoche) 
 
GRAND’CLAUDE, sort de la cave  
C'est terminé, Patron ! 
 
LE BARON 
Très bien. 
 
 
GRAND’CLAUDE 
Vous connaissiez ce Monsieur, Baron ? 
 
LE BARON 
C'est Sylvestre, le facteur régional ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Il ressemble étrangement au type qui nous épiait l'autre nuit ! 
 
LE BARON 
Ah oui ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Il portait la même casquette.  
 
LE BARON 
Je vais devoir m'absenter toute la journée, si tu le vois rôder dans les parages, je t'ordonne de le faire  
disparaître ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Nous risquons d'alerter tout le voisinage. 
LE BARON 
Il faut se débarrasser des gens génants, un point c'est tout ! 
 
GRAND’CLAUDE 
A vos ordres ! 
 
 
LE BARON 
Tu as tout chargé dans la grande malle ? 
 
GRAND’CLAUDE 
Il reste encore de la place. 
 
LE BARON 
Parfait ! 
 
LE BARON 
Allume la cheminée ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Ce n'est pas Mamouzelle qui doit s'en charger ?  
 
LE BARON 
C'est exact. Elle est d'ailleurs allée chercher des allumettes à la cuisine. C'est qu'elle en met du temps pour revenir ! 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine 
Je suis là, Patron !  
 
LE BARONEt bien ? 
 
MAMOUZELLE 
Je n'ai pas trouvé d'allumettes , j'ai cherché partout. 
 
LE BARON 
Débrouillez-vous tous les deux comme vous voulez, mais allumez-moi cette cheminée ! 
MAMOUZELLE 
Je vais en chercher dans ma chambre. 
 
Mamouzelle prend la direction des chambres 
 
LE BARON 
Quant à toi, Grand sifflet, va chercher d'autres bûches ! Et que ça saute ! 
 
Le Baron quitte les lieux ensuite 
 
Fin de la scène 8 
 
 
FIN DE L’ACTE 1 
 
 
 
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EPILOGUE 
 
Augustin / Mamouzelle / Grand’Claude / Fernando 
Lucrezia Le Yéti / Sylvestre / Roberto. 
 
GRAND’CLAUDE, surgit du jardin avec des bûches 
Bonjour Monsieur !  
 
AUGUSTIN 
Bonjour. 
 
GRAND’CLAUDE 
Un instant, je vous prie. (Il dépose les bûches au coin de la cheminée)  
 
AUGUSTIN 
J'ai tout mon temps. 
 
GRAND’CLAUDE, se place derrière le bar 
Je vous sers un verre ? 
 
AUGUSTIN 
Bien volontiers. 
 
GRAND’CLAUDE 
Le temps est très doux, ne trouvez-vous pas ?  
 
AUGUSTIN 
Ouais. 
 
 
GRAND’CLAUDE 
Vous vivez à maison-Du-Bois doré ? (Lui sert le verre) 
 
AUGUSTIN 
Bon sang ! Mais qu'est-ce que c'est que ça ? 
 
GRAND’CLAUDE 
C'est du Rhum, Monsieur ! Quelque chose ne va pas ? 
 
AUGUSTIN 
C'est infecte ! Servez-moi du Champinelle à la place ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Je n'en ai pas. 
 
AUGUSTIN 
On est bien à l'Auberge de la Licorne, ici ?  
 
GRAND’CLAUDE 
En effet. 
 
AUGUSTIN 
Et depuis quand ne sert-on pas de Champinelle ici ?  
 
GRAND’CLAUDE 
Depuis que Monsieur le Baron a pris possession des lieux ! Navré de vous décevoir, cher Monsieur. 
 
AUGUSTIN 
Vous servez bien autre chose que du rhum ? 
 
GRAND’CLAUDE 
Non, monsieur. 
 
AUGUSTIN 
Tiens donc ? 
 
GRAND’CLAUDE 
Monsieur le Baron vise ainsi à attirer une nouvelle clientèle. 
 
MAMOUZELLE, sort de la chambre 
J'ai trouvé des allumettes, Monsieur le Baron ! 
 
GRAND’CLAUDE 
Monsieur le Baron s'est absenté. Posez-les à coté de la cheminée, je m'en occuperai moi-même, tout à l'heure. 
 
GRAND’CLAUDE 
Laissez ! Je m'en charge. Occupez-vous plutôt des clients !(il sort)  
 
MAMOUZELLE 
Très bien. 
 
AUGUSTIN 
Un verre d'eau, je vous prie. 
 
MAMOUZELLE 
Je vous demande pardon ? 
 
 
AUGUSTIN 
Je veux un verre d'eau. 
 
MAMOUZELLE 
Le Rhum ne vous convient pas, cher Monsieur ?  
 
AUGUSTIN 
Ne commence pas ! 
 
MAMOUZELLE 
Je te signale que tu es sur mon lieu de travail.  
 
AUGUSTIN 
Alors, comme ça, tu travailles pour le compte de monsieur le Baron De modestie ! 
 
MAMOUZELLE 
Tout à fait. 
 
AUGUSTIN 
Il parait que l'Auberge n'a jamais été saisie mais que tu l'aurais vendue au Baron pour une bouché de pain, rien que pour t'offrir des vacances en Amérique. 
 
MAMOUZELLE 
Il n'y a pas que toi qui puisses partir en virée à l'autre bout du monde ! 
 
AUGUSTIN 
Je présume que tu as dépensé tout l'argent ! ?  
 
MAMOUZELLE 
Tu as bien vidé la caisse, sans oublier le compte en banque. 
 
AUGUSTIN 
Ca représente beaucoup moins que ce que tu as touché pour l'Auberge. 
 
MAMOUZELLE 
Je te préviens, si tu es venu ici pour me faire du chantage ... 
 
AUGUSTIN 
Voyons, chérie, que t'imagines-tu là ?  
 
MAMOUZELLE 
Ne me touche pas. 
 
AUGUSTIN 
Tu ne m'as pas dit comment allait la petite ? 
 
MAMOUZELLE 
Qu'est-ce que tu lui veux à ma fille ? 
 
AUGUSTIN 
Tu oublies que je suis son père. 
 
MAMOUZELLE 
Je te défends de l'approcher !  
 
 
AUGUSTIN 
Entendez-vous cela ? 
 
MAMOUZELLE 
Nous n'avons plus rien à faire ensemble. 
 
AUGUSTIN 
Tu peux au moins me laisser ma chance. 
 
MAMOUZELLE 
Il n'est plus question que je partage ma couche avec toi ! 
 
FERNANDO, fait son entrée 
Mais l'on dirait que le père Augustin fait des misères à sa femme ? 
 
MAMOUZELLE 
Je ne suis plus sa femme ! 
 
AUGUSTIN 
Ne l'écoute pas, Fernando, elle divague. 
 
MAMOUZELLE 
Tu vas voir un peu si je divague . Dehors ! 
 
AUGUSTIN 
Tu plaisantes, n'est-ce pas ? 
 
MAMOUZELLE 
Absolument pas. 
 
FERNANDO 
Oh ! Mais c'est qu'ils sont devenus fous furieux ces deux-la ! 
 
MAMOUZELLE 
Va-t-en d'ici ! 
 
AUGUSTIN 
Il n'en est pas question ! 
 
FERNANDO 
Vous n'allez quand même pas vous battre ? 
 
GRAND’CLAUDE, fait son retour du jardin 
Quelque chose ne va pas, Mamouzelle ? 
 
FERNANDO 
Sauve qui peut les amis, voici le videur ! 
 
MAMOUZELLE 
Ce Monsieur m'importune, Grand'Claude. 
 
GRAND’CLAUDE 
Est-il exact, Monsieur, que vous importunez Madame ?  
 
AUGUSTIN 
Demande à ton gorille de s'écarter, sinon ça va aller mal pour lui ! 
 
 
 
GRAND’CLAUDE 
Dégage d'ici, minus ! (Il soulève Augustin et le transporte dehors)  
 
FERNANDO 
Qu'est-ce qui lui a pris à ton mari.. ? 
 
MAMOUZELLE 
N'en rajoute pas, s'il te plait. 
 
FERNANDO 
Ok ! Ok ! 
 
MAMOUZELLE 
Suis-moi... je vais te montrer ta chambre ! 
 
FERNANDO 
Tu veux bien m'héberger pour une nuit ?  
 
Mamouzelle va dans les chambres, suivie de Fernando 
 
Lucrezia sort de la cave, suivie du yéti . Ce dernier tient dans une main la valise appartenant à Monsieur le Baron et dans l'autre la pipe de Monsieur le Comte 
 
 
 
 
LUCREZIA, une bouteille de rhum à la main 
Vous ne comptiez tout de même pas rester seul à la cave ! ? Mon dieu, c'est qu'il est tout nu, le coquin ! Vous allez prendre froid, mon ami ! Suivez-moi jusqu'à ma chambre, je vais vous fournir de quoi vous vêtir  
 
Elle le prend par le bras et l'entraîne dans les chambres) 
Roberto fait son entrée. Il commence à se métamorphoser car des ailes sont apparues sur son dos. Il tient un lingot d’or 
 
ROBERTO 
C'est donc les lingots, le fameux butin en question ! Tiens ? Mais l'on dirait qu'il y a des initiales gravées sur celui-ci. On va peut être savoir d'où il provient et surtout à qui il appartient ? Voyons voir de plus près : « C.R.C.H.R.C.B. D L B B C de la VD » De qui peut-il bien s'agir ? 
 
GRAND’CLAUDE, à l'extérieur 
Il me semble l'avoir aperçu près du bar, tout à l'heure ? ! Entrez donc, Facteur ! (Roberto quitte rapidement les lieux) 
 
SYLVESTRE, fait son entrée, suivi du Grand'Claude 
Sans elle, je suis perdu !  
GRAND’CLAUDE, aperçoit la sacoche de Sylvestre près du bar 
Que cela vous rassure, elle y est toujours. 
 
 
SYLVESTRE, récupère sa sacoche 
On peut dire que j'ai eu chaud ! Rendez-vous compte, j'avais encore du courrier à distribuer.  
 
GRAND’CLAUDE 
Vous prendrez bien un verre avant de partir ?  
 
SYLVESTRE 
Vous me prenez par les sentiments, cher monsieur. Un verre de plus ou un verre de moins ... 
 
GRAND’CLAUDE 
Vous pouvez même vider toute la bouteille si ça vous  
chante ! 
 
SYLVESTRE 
Je vais vous vider toute votre réserve !  
 
GRAND’CLAUDE 
Ne vous en faites pas pour la réserve, ce ne sont pas les bouteilles qui manquent. Et même que c'est la plus importante de tout le comté ! Vous voulez peut-être la voir ? 
 
SYLVESTRE 
Vous feriez ça pour moi ? 
 
GRAND’CLAUDE 
Il me semble que vous faites partie de la nouvelle clientèle. 
 
SYLVESTRE 
Vraiment ? 
 
GRAND’CLAUDE 
Suivez-moi ! Je vous y conduis de suite. 
 
SYLVESTRE 
C'est trop d'honneur que vous me faîtes, mon bon Monsieur.  
 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DU 30-ième épisode 
 
Affaire à suivre dans le 31ième épisode intitulé : 
« Le Souffle d’or » 
 
 
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