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PITT BOULE EN DANGER et LA SACOCHE

PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
 
 
EPISODE 55 : « PITT BOULE EN DANGER » (2002 – 2003) 
Deuxième partie de la pièce « Avec les Compliments de Madjax » (10 pers) 
 
 
Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO  
 
Dans : 
« PITT BOULE EN DANGER » 
55ième épisode 
 
Roberto  
Miss Maryl 
Le Comte de la Bouche-en-Biais  
Sylvestre (Ex Facteur)  
Eléonore Parker (L'hôtesse) 
Dino Martello (Le steward) 
Carl Gustav surnommé « Tapette » (Le contrôleur) 
Crâne rasé (Membre de la Milice Nationale pour l'Eradication)  
Frelon (Membre de la Milice Nationale pour l'Eradication)  
Grosses gencives (Membre de la Milice nationale pour l'Eradication)  
 
 
Lieu : L'histoire débute à bord de l'Orient Express entre Lyon et Bâle (Suisse) en passant par Montpellier et Megève. 
 
Genre : Comédie  
 
EPISODE 55 : « PITT BOULE EN DANGER » (2002 – 2003) 
Deuxième partie de la pièce « Avec les Compliments de Madjax » (10 pers) 
 
 
Auteur: Emilien CASALI 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France) 
e-mail : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
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PROLOGUE 
Sylvestre / Le contrôleur / Eléonore Parker / 
Le sergent Crâne Rasé / Grosses gencives / Frelon (Membres de la M N E) 
 
Sylvestre qui, jusque-là, était assis sur le fauteuil en position lotus, disparaît de l'endroit comme par l'effet d'une baguette magique 
 
CRÂNE RASE :(entre)-Désolé, mon ami, la Milice a reçu ordre de chasser tous ces chiens hors de nos frontières. 
 
CARL GUSTAVE :-Vous dérangez nos passagers, sergent Crâne Rasé. 
 
CRÂNE RASE :-L'Orient Express est sur notre territoire, c'est pourquoi nous agirons en conformité avec notre règlement. 
 
CARL GUSTAVE :-Je dois, malgré tout, vous contrôler. 
 
CRÂNE RASE :-Je regrette, mais à partir de maintenant, c'est notre Milice qui prend le contrôle des opérations. 
 
CARL GUSTAVE :(s'apprête à passer un message par talkie-walkie)-Je vous préviens, ça va vous coûter très cher ! On ne fait pas irruption à l'improviste dans l'Orient Express, la clientèle est de marque, comprenez-vous ? Je vais signaler votre présence à la direction. 
 
FRELON :( entre) -Tu n'en feras rien, balance ! (II tire une balle dans la tête du contrôleur et l'assomme. Le corps de ce dernier gît sur le sol) 
 
CRÂNE RASE :-Qu'as-tu fais-là, pauvre idiot ? 
 
FRELON :-II est génial ce flingue ! Vous avez vu, mon sergent, la balle n'a fait aucune trace ! Quoi ? Quelque chose ne va pas ? 
 
CRÂNE RASE :-Un peu de discrétion, officier Frelon. 
 
FRELON :-Je peux me débarrasser de lui, à présent? 
 
CRÂNE RASE :-Ce n'est pas un fugitif que je sache.  
 
FRELON :-II risque de nous gêner, mon sergent. 
Grosses gencives: ne (déboule)-Aucune trace de Pitt Boule, mon sergent. 
 
CRÂNE RASE :-Maintenant que le train est en marche, cette vermine ne peut plus nous échapper. Rassure-toi, Grosses gencives, nous finirons tôt ou tard par la cueillir. 
 
GROSSES GENCIVES :(aperçoit le corps du contrôleur)-Ouhaouh ! Mais que lui est-il arrivé à l'autre tapette ? 
 
FRELON :-II a pris la tête au sergent Crâne Rasé, alors tu me connais, Grosses gencives, je n'aime pas trop ça ! Je l'ai dégommé avec mon Flash BalI ! Crois-moi, c'est du bon matos ! 
 
CRÂNE RASE :-Tu feras tout de même attention la prochaine fois, officier Frelon, l'utilisation de cet arme ne doit servir qu'en cas d'extrême nécessité, afin de se défendre contre l'ennemi. Ne commets plus d’imprudence, c'est compris ? 
 
FRELON :-Très bien, sergent Crâne Rasé. 
 
CRÂNE RASE :-Dans cette mission, c'est moi qui donne les ordres. Vous avez intérêt à vous tenir à carreau, vous deux ; je ne veux pas de bavures jusqu'au terminus. « Nous travaillerons méticuleusement, dans le plus grand secret et dans un silence harmonieux », telle est la devise de la Milice Nationale pour l'Eradication. Répétez, je vous prie ! 
 
GROSSES GENCIVES :-Bordel ! Ce que vous êtes "lourd", mon sergent ! 
 
CRÂNE RASE :-Vos gueules les mouettes ! C'est moi qui commande ! Répétez avec moi. 
 
CRÂNE RASE / GROSSES GENCIVES / FRELON :(ensemble)-"Nous travaillerons méticuleusement, dans le plus grand secret et dans un silence harmonieux." 
 
CARL GUSTAVE :(se relève):-Aïe ! Aïe ! Aïe ! Quel mal de tête ! 
 
CRÂNE RASE : (l'entraîne vers la fenêtre)-Par ici, Monsieur le contrôleur ! 
 
GROSSES GENCIVES :(ouvre la fenêtre)-Tu vas prendre un bol d'air, mon pote, ça te fera le plus grand bien. 
 
CARL GUSTAVE :(se penche par la fenêtre)-C'est trop aimable de votre part, Mademoiselle. 
 
CRÂNE RASE :-Bonne après-midi, Monsieur le contrôleur. (Puis il jette le contrôleur par la fenêtre) 
 
CARL GUSTAVE : (pousse un cri d'horreur)-Ahahahahahaaaaa ! ! ! ! 
 
CRÂNE RASE :(referme la fenêtre ensuite)-Avec la bénédiction de notre Grand Sauveur ! 
 
FRELON :-Qu'avez-vous fait là, mon sergent ? Ce n'était pas un fugitif que je sache. 
 
CRÂNE RASE :-D'après le code pénal 666, il est stipulé que : "toute personne qui se mettra en travers de notre route devra être supprimée sur le champ !" Maintenant, occupez-vous du fugitif Pitt Boule ! (Puis) Un instant, officier Grosses gencives ! Sais-tu si l'officier Destroy a rempli sa mission ? 
 
GROSSES GENCIVES :-Il a agi avec efficacité et selon vos ordres, mon sergent: il a pris le contrôle de la locomotive ! A présent, nous avançons à toute allure jusqu'à l'arrêt finale. 
 
CRÂNE RASE :-C'est parfait ! Vous pouvez disposer. 
 
(Grosses gencives et Frelon quittent le lieu) 
 
ELEONORE PARKER :(entre)-Pardon, Monsieur, je recherche le passager 120 pour lui indiquer sa chambre. (Son corps vacille de droite à gauche) Mais que se Passe-t-il ? Pourquoi l'Orient Express va si vite ? 
 
CRÂNE RASE :-De nos jours, la vitesse, c'est essentiel, si nous voulons livrer de la marchandise à temps. 
 
ELEONORE PARKER :-Je ne pense pas que les présentations ont été faites, cher Monsieur. 
 
CRÂNE RASE : (ferme les yeux et se concentre)-Laissez moi deviner... Vous vous appeler... 
 
ELEONORE PARKER :-Eh bien alors, qui suis-je ? 
 
CRÂNE RASE : (ouvre les yeux ensuite)-Vous vous appelez Eléonore Parker... vous êtes hôtesse d'accueil à bord de l'Orient Express. 
 
ELEONORE PARKER :(en aparté)-Ca alors, mais comment font-ils ? 
 
CRÂNE RASE :-Il vous faut demander cela à Madjax Mademoiselle Parker. 
 
ELEONORE PARKER :-Qui donc ? Mais enfin, qui êtes-vous ? 
 
CRÂNE RASE :-Sergent Crâne Rasé de la Milice National pour l'Eradication. Mes officiers et moi recherchons un dénommé Pitt Boule; le fugitif s'est introduit dans l'Orient Express en gare de Montpellier et se cache actuellement dans l'un des Wagons-lits. Le sujet est extrêmement dangereux il a du mordant. Maintenant vous allez gentiment me remettre votre trousseau de clés, Mademoiselle Parker, je dois fouiller toutes les chambres. 
 
ELEONORE PARKER :-Je suis désolée sergent Crâne Rasé le règlement de la maison ne m'autorise en aucun cas à vous remettre ce trousseau; nos 120 passagers tiennent à conserver l'anonymat car il en va de leur intimité comprenez-vous ? 
 
CRÂNE RASE :-Vous ne m'avez pas bien compris, Mademoiselle Parker, je n'en ai rien à foutre de vos 120 passagers. Ce qui compte pour moi c'est ma Mission. Et maintenant que l'Orient Express circule sur notre territoire, vous devez coopérerez à mes cotés un point c'est tout ! Ne m'obligez pas à mettre un terme à votre carrière professionnelle ma chère Eléonore. 
 
ELEONORE PARKER :-Dans ce cas, je dois prévenir les passagers. (Elle sort) 
 
CRÂNE RASE :(l'accompagne en vacillant de droite à gauche))-Je vous le déconseille fermement. Revenez ici, Eléonore ! 
 
 
Fin du Prologue 
 
 
----------- 
 
 
Acte 1 Scène 1 
 
 
Roberto / Dino Martello / Sylvestre / Miss Maryl. 
Roberto entre, suivi de Dino Martello, une bouteille de lait en main; leur corps vacillent de droite à gauche... 
 
 
DINO MARTELLO :-Le nuage de lait de Monsieur Roberto est avancé ! 
 
ROBERTO :( tient en main une barquette de frites) -Trop tard, Monsieur Martello ! Vous voyez bien que je mange des frites. 
 
DINO MARTELLO :-Soit ! Je repasserai plus tard... 
 
ROBERTO :-C'est ça, repassez plus tard. 
 
DINO MARTELLO :-Monsieur a apprécié sa chambre ? Il n'y avait pas trop de désordre, au moins ? 
 
ROBERTO :-Vous êtes encore là ? 
 
DINO MARTELLO :(actionne la manette)-Le temps pour moi de fermer le toit ouvrant. 
 
ROBERTO :-Laissez ça, je m'en occuperai. 
 
DINO MARTELLO :-Je regrette, Monsieur, c'est mon travail ! D'ailleurs, comment se fait-il qu'il soit ouvert ? 
 
ROBERTO :-Tout à l'heure j'ai actionné la manette sans faire exprès. (Le toit se referme lentement) 
 
DINO MARTELLO :-Rendez-vous compte, il aurait suffi d'une simple averse, et le mobilier aurait été fichu. 
 
ROBERTO :-Il y en a encore pour longtemps ? 
 
DINO MARTELLO :-Le système du toit ouvrant est tout récent, seule la voiture 24.19 bénéficie de ce concept. 
 
ROBERTO :-Je souhaiterais manger tranquillement mes frites. 
 
DINO MARTELLO :-Ainsi notre chère clientèle peut contempler les paysages et savourer par là même les doux parfums enivrant des villes et des campagnes traversées par l'Orient Express. 
 
ROBERTO :-Merci pour le renseignement. 
 
DINO MARTELLO :-C'est plutôt à moi de vous remercier pour ce fabuleux show que vous m'avez offert cette nuit ! Vous m'avez tout simplement subjugué, mon « Grand Chouchou » !  
 
ROBERTO :-Ca commence à bien faire ! 
 
DINO MARTELLO :-Vous comptez recommencez, ce soir?  
 
ROBERTO :-Ah non, sûrement pas ! 
 
DINO MARTELLO :-La Rave Party de Monseigneur aura un goût de chiotte sans cela. 
 
ROBERTO :-Pour tout vous dire, je n'ai pas été invité. 
 
DINO MARTELLO :(lui prend la main et s’agenouille)-Je risque de m’ennuyer sans vous. C'est vrai, vous êtes ma délivrance depuis cette nuit là. Vous êtes mon modèle, l'homo sapiens sapiens dans toute sa splendeur, l'idole incontesté des femmes, un bipède authentique !  
 
ROBERTO :-Relevez-vous, mon cher Dino. 
 
DINO MARTELLO :-Tandis que moi, je ne suis qu'un modeste steward de pacotille qui fait parfois le bonheur d'une vieille veuve de la Jet Set. Voyez-vous, je suis comme un clinex, on peut m'utiliser le temps d'un trajet, après quoi l'on me jette. 
 
ROBERTO :-Vous semblez oublier Mademoiselle Parker ? 
 
DINO MARTELLO :-Ce n'est pas bon de mélanger le travail avec les sentiments. Et puis, d'abord, Eléonore est trop possessive; elle contrôle sans arrêt tous mes faits et gestes. 
 
DINO MARTELLO :(toujours)-Cette fille me veut rien que pour elle ! Elle croit que je vais l'épouser. Un jour, elle me passera une laisse autour du cou ou bien elle m'attachera à un radiateur avec des menottes pour ne pas que je m'en aille. Pourtant, ce qui est paradoxale dans l'histoire, c'est qu'elle a un fort penchant pour les aventures extraconjugales, et ce n'est pas tout, derrière son petit air de sainte-nitouche se cache également une inconditionnelle de la "SM". Que ce soit moi ou bien un autre homme, cela lui est complètement égal, toutes les nuits il faut lui administrer des coups de fouet ou alors des coups de barre en fer, ou bien encore des coups de martinet, des coups de gourdin et j'en passe. J'en ai assez de me prêter à ce petit jeu grotesque, voir offusquant. Je n'en peux plus de cette situation. C'est clair, je vais la laisser tomber un de ces jours. Car, moi, voyez-vous, j'aspire à une vie plus confortable. Ces filles qui veulent le beurre et l'argent du beurre, ça commence à bien faire ! Je ne veux plus marcher dans toutes ces combines, comprenez-vous. 
 
ROBERTO :-Tout à fait ! Tout à fait ! Bon, vous voulez bien me laisser manger mes frites, à présent. 
 
DINO MARTELLO :-Ne m'abandonnez pas, mon « Grand Chouchou » ! Prenez-moi dans vos bras ! 
 
ROBERTO :(lui colle une gifle)-Cela suffit ! Dehors ! 
 
DINO MARTELLO :-Monsieur prendra son expresso ensuite ?  
 
ROBERTO :-C'est comme vous voulez ! (Dino Martello sort) 
 
SYLVESTRE :(qui n'a toujours pas réapparu)-Tout va comme vous le désirez, « Grand Chouchou » ? 
 
ROBERTO :-Qui va là ? 
 
 
 
Fin de la scène 1 
 
 
--------------- 
 
Acte 1 / Scène 2 
 
 
SYLVESTRE :-Je suis actuellement au Nirvana.  
 
ROBERTO :-Je vous préviens, si c'est une blague... 
 
SYLVESTRE :(réapparaît ensuite sur le fauteuil en position lotus comme par l'effet d'une baguette magique)-Alors, elles sont bonnes ces frites, mon cher Roberto ? 
 
ROBERTO :-Monsieur Sylvestre ! Mais comment se fait-il. ? 
 
SYLVESTRE :-Apparaître et disparaître, tel est mon pouvoir, beau gosse ! 
 
ROBERTO :-Je suis sûr que c'est encore un coup de Madjax ! 
 
MISS MARYL :(entre, avec une barquette de frites en main) -Bonjour, Monsieur Sylvestre ! La vie est belle ?  
 
SYLVESTRE :-Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous, Miss Maryl ? 
 
MISS MARYL :-Monsieur « l'ex-facteur » a souhaité rempiler à nos cotés, dirait-on. 
 
SYLVESTRE :-Qui sait, c'est peut-être le Maître des Mondes qui a émis ce souhait ? Vous sachant en danger dans cette nouvelle aventure, ce dernier aurait fait appel à mes services pour vous tirer de là. 
 
MISS MARYL :-Notre Sauveur est de retour ! 
 
SYLVESTRE :(lui fait le baisemain) Mes hommages, très chère ! (Puis) Cependant, je ne vous cacherai pas non plus que j’aie un faible pour l'Espagne. Vous aussi ? Quelle coïncidence ! 
 
MISS MARYL :-Autrement dit, une fois arrivé dans la péninsule ibérique, vous nous ferez vos adieux. 
 
ROBERTO :-Vous ne venez pas avec nous jusqu'à Istanbul ? 
 
SYLVESTRE :-Il faudra me supplier pour que je vienne. 
 
MISS MARYL :(lui fait un gros bisou sur la joue)-Vous êtes un chou, Sylvestre ! (Puis son corps et celui de Sylvestre vacillent de droite à gauche) Ne trouvez-vous pas que ce train va trop vite, mes amis ? 
 
ROBERTO :(s'approche de Miss Maryl)-Alors, elle était bonne la pintade à l'estragon ? 
 
MISS MARYL :-Tenez, mon cher, je vous ai apporté des frites. 
 
SYLVESTRE :-Pour la petite histoire, sachez qu'après notre mésaventure dans l'Océan Arctique, je suis retourné dans mon petit bled de Maison-Du-Bois Doré, histoire de me refaire une santé. Il faut dire qu'après le crash de mon hélicoptère, j'ai drôlement eu « les boules » ! (II va chialer sur les épaules de Miss Maryl) Oh, mon dieu ! Vous ne pouvez pas savoir à quel point il me manque. 
 
MISS MARYL :-Pauvre hélicoptère ! 
 
ROBERTO :(va chialer sur les épaules de Sylvestre) -Pauvre hélico ! Ce qu'il peut me manquer à moi aussi ! 
 
SYLVESTRE :(prend la barquette de frites dans ses mains) -A propos, vous avez le bonjour de Monsieur Gérard et d'Augustin, l'ex tenancier de l'Auberge de la Licorne qui, au grand dam de tout le voisinage, a fini comme berger au pied du pic Saint Loup. 
 
MISS MARYL :-Sa femme va bien ? 
 
SYLVESTRE :-Aux dernières nouvelles, Mamouzelle aurait plaqué son mari pour aller rejoindre à New York un certain Branlerowski, artiste conceptuel de son état. 
 
ROBERTO :(veut se saisir de Ia barquette de frites)-Elles sont bonnes, mes frites, Sylvestre? 
 
SYLVESTRE :-Olé ! Olé ! (ll s'écarte rapidement de Roberto) Elles sont vraiment savoureuses ! (Il déguste les frites une par une) 
 
MISS MARYL :-Quoiqu'il en soit, je suis ravie de faire un bout de chemin avec vous, Sylvestre. Ce sera toujours ça de pris. 
 
SYLVESTRE :-Je sais bien qu'on ne peut pas se passer de Monsieur Sylvestre dans les aventures de Roberto; il faut dire qu'on s'éclate vachement bien entre nous. 
 
ROBERTO :(veut se saisir de la barquette de frites)-Vous permettez, mon vieux… 
 
SYLVESTRE : (s'écarte de Roberto)-Olé ! A propos, les deux tourtereaux… 
 
MISS MARYL :-Je sais déjà ce que vous allez nous demander, Monsieur Sylvestre. 
 
ROBERTO :-Je parie que vous souhaitez avoir des nouvelles de sa Majesté. Ca fera deux frites pour le renseignement. 
 
(Il veut prendre une frite, mais Sylvestre s'écarte) 
 
 
SYLVESTRE :-Olé ! Olé ! (Puis) Eh bien, alors, comment va-t-elle ? 
 
ROBERTO :( se saisit rapidement de la barquette de frites) -Hélas, nous n'en savons rien, mon vieux. 
 
SYLVESTRE :-Oh couillon ! Vous voulez dire qu'après notre mésaventure, Monsieur le Comte n'est pas resté avec vous. 
 
MISS MARYL :-Il n'a pas voulu nous accompagner à Milwaukee. 
 
SYLVESTRE :-Remarquez, moi non plus. 
 
ROBERTO :-Vous n'avez rien loupé, mon cher Sylvestre. 
 
SYLVESTRE :-A ce propos, Andy Louis Georges va bien ? J'espère que vous lui avez remis la sacoche jaune de ma part ? 
 
MISS MARYL :-Votre présent l'a considérablement touché, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE :-Autrefois, lorsque j'effectuais ma tournée matinale dans le Languedoc, je la trimballais tous les jours avec moi... Parfois, dans les moments de solitudes, je la serrais dans mes bras comme une chaleureuse compagne. (Il va chialer sur les épaules de Miss Maryl) Oh, peuchère ! Vous ne pouvez pas savoir à quel point elle me manque, déjà ! 
 
MISS MARYL :-Pauvre sacoche ! 
 
ROBERTO :(va chialer sur les épaules de Sylvestre) -Pauvre sacoche ! Ce qu'elle peut me manquer à moi aussi ! 
 
MISS MARYL :-Pauvre sacoche ! 
 
SYLVESTRE :(se saisit de la barquette de frites) -Mais pour en revenir à Monsieur le Comte... non pas que j'insiste... vous n'avez vraiment plus de ces nouvelles ? 
 
ROBERTO :-Qui sait s'il n’a pas disparu de la circulation à tout jamais !? 
 
SYLVESTRE :-Eh bé, tant mieux ! Ca nous fera enfin des vacances ! Il commençait à me les gonfler à la longue. Alors, qu'il ne compte pas sur moi pour pleurer sa disparition. 
 
 
Soudain, le train siffle trois fois, puis freine brusquement. Tout le monde bascule sur le coté. 
La Voix d’ELEONORE PARKER :(dans le haut-parleur)-L' Orient Express 210866 à destination d'Istanbul est entré en gare de Megève. 5 minutes d'arrêt ! Les voyageurs sont priés de ne pas sortir du train, merci ! 
 
 
 
Fin de la Scène 2 
 
 
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Acte 1 / Scène 3 
 
 
Roberto / Miss Maryl / Sylvestre / Dino Martello / Eléonore Parker (dans le haut-parleur) / Le Comte de la Bouche-En-Biais 
 
 
ROBERTO :(se relève)-C'est quoi encore cette histoire ? Comment se fait-il que nous ne soyons pas à Barcelone ? L'Orient Express n'a rien à faire à Megève que je sache. 
 
La voix d'ELEONORE PARKER :(dans le haut-parleur)-Nous informons nos 120 passagers que l'Orient Express n'a pu se rendre en Espagne, celui-ci a dû faire demi-tour à cause des récentes vagues d'attentats successives dont est victime la péninsule ibérique. Suite à ce léger incident survenu en cours de trajet, le train empruntera momentanément un autre itinéraire ferroviaire pour se rendre à Zurich, il sera exceptionnellement dévié sur Bâle. La direction vous fait toutes ses excuses. Nous vous souhaitons une agréable soirée ! Encore merci pour votre compréhension ! 
 
MISS MARYL :-Vous voyez, Roberto, il ne fallait pas dramatiser. 
 
ROBERTO :-Ce n'est pas possible ! Ce n'est pas possible ! 
 
MISS MARYL :-E viva Espagna ! 
 
ROBERTO :-Je ne trouve pas cela marrant. 
 
MISS MARYL :-L'aventure, c'est l'aventure ! 
 
ROBERTO :-Que diable suis-je venu faire dans cette galère ?  
 
MISS MARYL :-Le « Grand Chouchou » a été contrarié, dirait-on !?  
 
ROBERTO :-Je veux aller en Espagne, un point c'est tout ! 
 
DINO MARTELLO :(entre avec un expresso)-Et un expresso pour Monsieur Roberto ! 
 
SYLVESTRE :-Olé ! (Dino tend la tasse à Roberto)  
ROBERTO :-Où est passé mon nuage de lait ? 
 
DINO MARTELLO :-Désolé, Monsieur, je liai encore oublié à la cuisine. (Il repart) Je reviens... 
Puis le scarabée entre dans la voiture et se dirige vers Roberto. 
 
ROBERTO :-Ahahahahaha ! ! ! C'est quoi cette grosse bestiole ? (Il shoote dans le scarabée et l'envoie s'écraser contre le mur) Fous le camp d'ici, parasite ! Décidément, rien ne va plus ! 
 
MISS MARYL :-Ce n'est vraiment pas sympa de votre part, Roberto. 
 
ROBERTO :-Je n'allais tout de même pas laisser cette sale bête me piquer. 
 
MISS MARYL :(prend le scarabée dans ses mains et le caresse)-Pauvre petitchou ! Il n'a pas été « cool » avec toi le méchant monsieur. 
 
ROBERTO :(fait le va et vient)-Si ça continue, je vais m'en aller. 
 
SYLVESTRE :(s'approche de Miss Maryl)-Vous tenez dans vos mains l'un des spécimens les plus recherché au monde, Miss Maryl, jugé d'une valeur inestimable par les collectionneurs. Il s'agit-là du « Scarabeus Aurum », insecte coléoptère lamellicorne de la famille des scarabéidés. A ce jour, seulement trois de cette espèce ont été recensés dans le monde. Symbole de fertilité et de richesse dans les anciennes tribus des îles du pacifique, le « Scarabeus Aurum » possèderait des vertus magiques. 
 
MISS MARYL :-Vous n'avez pas l'intention de le manger ? 
 
SYLVESTRE :-Ce n'est pas ce que je voulais dire, ma petite dame. 
 
ROBERTO :-Vous commencez à me gonfler sérieusement tous les deux ! 
 
ROBERTO :( se saisit du scarabée et le jette ensuite par la fenêtre) Voilà ce que j'en fais de ce maudit cafard. 
 
MISS MARYL :-Quelque chose ne tourne pas rond dans votre tête, Roberto. 
 
ROBERTO :-Mais il y a de quoi ! Avec toutes ces infamies dont je suis victime, ces temps-ci. 
 
MISS MARYL :-Infamie, dites-vous ? En voilà un grand mot ! 
 
ROBERTO :-Exactement, ma chère ! Infamie ! Et je pèse mes mots. 
 
MISS MARYL :-Parlons-en d'infamies ! Qu'est-ce que je devrais dire alors ? Surtout lorsque j'entends : Mon « Grand Chouchou » par-ci, mon « grand chouchou » par là ! Je ne me rappelle pas vous avoir nommé ainsi depuis notre premier rendez-vous en Ecosse. Ce surnom ne vient pas de moi. Alors, si quelqu'un doit parler d'infamies, je crois plutôt que c'est moi. Quelqu'un se cache là-dessous, j'en suis certaine ! 
 
ROBERTO :-Pas besoin d'aller chercher loin, c'est Frédéric, voilà tout ! 
 
MISS MARYL :-C'était donc cela qui vous turlupinait. 
 
ROBERTO :-Votre comportement de tout à l'heure ne m'a pas plu. 
 
SYLVESTRE :-Dites, les deux tourtereaux, vous ne seriez pas en train de nous faire une scène de ménage ? 
 
 
Fin de la scène 3 
 
 
------------- 
 
 
Acte 1 / Scène 4 
 
 
ROBERTO :-Je vais lui faire la peau à ce type ! 
 
SYLVESTRE :(le retient par le bras)-Chaque coup de colère est un coup de vieux, chaque sourire est un coup de jeune. 
 
ROBERTO :-Et puis, d'abord, je n'ai jamais demandé à voyager dans ce train. 
 
MISS MARYL :-C'est bien vous qui êtes à l'origine de ce voyage ?  
 
ROBERTO :-Absolument pas. 
 
MISS MARYL :-Mais alors, cette demande en mariage... c'est bidon !  
 
ROBERTO :-Je ne sais même pas comment j'ai atterri ici. 
 
SYLVESTRE :-Qui ne sait pas par où il est venu ne saura pas par où s'en aller. 
 
ROBERTO :-Il serait préférable que je m'en aille. 
 
SYLVESTRE :(le retient par le bras)-Ce n'est pas le moment de se défiler, mon cher, vous devez assumer votre devoir jusqu'au bout ! 
 
ROBERTO :-Je ne veux rien savoir, débrouillez-vous sans moi ! 
 
SYLVESTRE :-Contre la déloyauté, il n'est de meilleure garantie que la loyauté. 
 
ROBERTO :(le prend par le col)-Traitez-moi de lâche tant que vous y êtes, Monsieur l'ex-facteur ! 
SYLVESTRE :(se détache de lui)-Faire le bien est le plus grand des plaisirs. 
 
MISS MARYL :(s'adresse à Roberto)-Votre instabilité vous reprendrait-elle ? Vous m'aviez pourtant donné votre parole. 
 
ROBERTO :-Je n'ai rien promis du tout. 
SYLVESTRE :-Une parole venue du coeur tient chaud pendant trois hiver. 
 
ROBERTO :-Cessez de me faire la morale, Sylvestre; je suis assez grand pour savoir ce que j'ai à faire, n'est-ce pas ? 
 
SYLVESTRE :-La parole est d'argent et le silence est d'or. 
 
MISS MARYL :-Vous ne comptez pas m'abandonner maintenant, Roberto ?  
 
SYLVESTRE :-Faire le bien est le plus grand des plaisir.  
 
ROBERTO :-Bon, c'est d'accord, je reste. 
 
MISS MARYL :(Iui saute au cou et lui fait un bisou)-Vous êtes un chou ! 
 
SYLVESTRE :-Ollé ! 
 
Le Comte surgit, entraînant avec lui un porte sérum sur lequel une bouteille au trois quart pleine est accroché; un long tuyau est relié à son bras droit. Roberto et Miss Maryl sont enlacés. 
 
ROBERTO :-Je souhaiterais par la même occasion que vous ne fréquentiez plus ce type. 
MISS MARYL :-Si vous voulez parler de Frédéric, je vous rassure tout de suite, il n'y a absolument rien entre nous. 
 
ROBERTO :-Il en va de notre amour, comprenez-vous? 
 
MISS MARYL :-J'ai toujours su que je pouvais me fier à vous. 
 
ROBERTO :-Dès le premier jour, j'ai compris que nous étions fait l'un pour l'autre. 
 
SYLVESTRE :-Votre rencontre fut le fruit d'un hasard céleste. Maintenant, levez la main droite, Roberto, et dites : « Je jure d'être fidèle et loyal envers Miss Maryl ! Je jure de lui apporter sécurité et confort ! Je jure d'aller sous les bombes pour elle s'il le faut, et ce, jusqu'à ce que mort s'en suive, pour le pire et le meilleur. Amen ! » 
 
ROBERTO :(lève la main droite)-Je le jure ! 
 
SYLVESTRE :-Levez la main droite, Miss Maryl, et dites : « Je jure d'être fidèle et loyale envers Roberto ! Je jure de lui apporter sécurité et confort ! Je jure d'aller sous les bombes pour lui s'il le faut, jusqu'à ce que mort s'en suive, pour le pire et le meilleur. Amen ! » 
 
MISS MARYL :(lève la main droite)-Je le jure ! 
SYLVESTRE :-Selon les liens sacré du mariage, je vous déclare à présent : mari et femme ! Eh bien, qu'attendez-vous pour vous embrasser ? 
 
ROBERTO :-Il faut quand même que je réfléchisse. 
 
MISS MARYL :-Vous n'allez pas recommencer. 
 
LE COMTE :(qui se tient après le porte sérum)-Le chemin du devoir est toujours proche, mais l'homme le cherche loin de lui . 
 
SYLVESTRE :-Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous, Monsieur le Comte ? Je vous croyais disparu à tout jamais. 
 
LE COMTE :-Pour les habits, rien ne vaut les neufs, pour les amis, rien ne vaut les vieux. Ravi de vous retrouver, mes chers compagnons ! 
 
Fin de la Scène 4 
 
 
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Acte 1 / Scène 5 
 
Miss Maryl / Le Comte de la Bouche-En-Biais / 
Roberto / Sylvestre / Dino Martello. 
 
MISS MARYL :-Christophe-Rodolphe-David-Miguel-Charles-Henri-René­Christian-Bernard-Ange de la Bouche-En-Biais, Comte de Maison-Du­-Bois Doré, vous ici ? 
 
LE COMTE :-Vous venez d'effectuer à l'instant un parcours sans fautes concernant tous mes patronymes, ma chère Miss Maryl. Je vois que vous faites d'énormes progrès d'année en année. Pour vous, ce sera « Mention : très bien 
 » ! 
ROBERTO :-Ca alors, quelle coïncidence ! Il y a dix minutes à peine Sylvestre nous demandait des nouvelles de sa Majesté. C'est encore un coup de Madjax ! 
 
LE COMTE :-Je ne vois pas ce que ce magicien de pacotille vient faire dans cette histoire. Moi, je pense plutôt que notre rencontre est le fruit d'un hasard céleste. Tout le monde va bien depuis l'autre jour ? 
 
ROBERTO :-Monsieur le Comte n'a pas sa canne, aujourd'hui ? 
 
LE COMTE :-Je l'ai oubliée en terre Inuit la fois passée.  
 
MISS MARYL :-Vous n'êtes pas perdu sans elle ? 
 
LE COMTE :-Terriblement ! D'autant plus qu'elle appartenait à mon aïeul. J'y tenais comme la prunelle de mes yeux. 
 
ROBERTO :(chiale sur l'épaule du Comte)-Oh, mon dieu, comme elle me manque déjà ! Pauvre canne ! 
 
LE COMTE :(lui botte les fesses)-Bon sang ! Allez-vous cesser de remuer le couteau dans la plaie ! 
 
ROBERTO :(lui fait la révérence)-Je vous prie de m'excuser, Majesté ! (Puis il lui fait le baisemain) Vous êtes un chou ! 
 
LE COMTE :(le repousse)-Poussez-vous de là, Guignol, vous m'étouffez ! 
 
SYLVESTRE :(en aparté)-Je crois bien que les vacances sont terminés, "Casse Pompon" est de retour ! Je vous promets qu'il va y avoir du sport ! Quoi ?... Si je connais ce mec ? Pendant des années, c'est moi qui lui distribuait le courrier. Eh bé, oui ! J'ai été facteur dans mon plus jeune age. Il n'y a pas de sots métiers ! Pour tout vous dire, ça se passait dans le midi de la France. Et quoi encore ? Eh bé, que c'était pas triste ! 
 
MISS MARYL :-Heureuse de vous savoir en vie, Christophe Rodolphe David Miguel et j’en passe ! (Elle lui saute au cou et lui fait un bisou) Vous êtes un chou ! Soyez le bienvenu à bord de l'Orient Express ! 
 
LE COMTE :(la repousse légèrement)-Cette fois-ci, ne comptez pas sur moi pour faire le « Show » ! Depuis quelques jours, je suis en convalescence... je me remets doucement d'une intervention chirurgicale qui m'a coûté un rein. 
 
MISS MARYL :-Ce n'est pas trop douloureux ? 
 
SYLVESTRE :(touche le tuyau qui relie la bouteille au bras du Comte)-Je vais sans doute vous paraître indiscret, Majesté, mais ça sert à quoi tout cet attirail ? 
 
LE COMTE :(lui botte les fesses)-Ne touchez pas à ce tube, malheureux, vous voyez bien que c'est du sérum ! 
 
SYLVESTRE :-C'est bien la première fois que je vois un malade se trimballer en ville avec son porte sérum. 
 
LE COMTE :-J'ai horreur des hôpitaux ! C'est pour cette raison que je ne m'y attarde jamais longtemps. Enfin, bref… Quelle chance que ce train soit arrivé en gare avec trente minutes d'avances. J'en avais assez de poireauter sur le quai. Bon sang ! Ce que j'ai horreur des gares ! Généralement, je me déplace avec mon Jet privé pour me rendre où bon me semble et quand bon me semble. Bref ! Alors, comme ça, vous retournez dans le Midi de la France. Tout comme moi d'ailleurs. On a beau faire, on a beau dire, on revient toujours vers ses racines. Vous disiez, Miss Maryl, que nous étions à bord de l'Orient Express. Je ne m'en étais pas aperçu. 
 
SYLVESTRE :(qui contemple la bouteille de sérum)-Comme quoi la nuit tous les chats sont gris. 
 
LE COMTE :-Ce qui comptait pour moi, avant tout, c'était de quitter au plus vite cet ignoble bled de Megève. Je ne supporte plus ses habitants, ceux-ci colportent sans cesse des ragots mensongers sur mon compte. J'ai horreur de la connerie humaine ! 
 
SYLVESTRE :(qui contemple le porte sérum)-Pour une fois, je n'étais pas dans le coup, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE :-Bref ! Tout est rentré dans l'ordre, à présent ! Dans quelques heures je serai de retour dans mon château de Maison-du-­Bois Doré, et la vie reprendra le cours normal des choses. 
 
ROBERTO :-Vous n'y êtes pas du tout, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE :-Plait-il ? 
 
MISS MARYL :-L'Orient Express se rendra tout d'abord en Suisse, puis en Allemagne, en Autriche, en Roumanie et ainsi de suite jusqu'en Turquie. 
 
ROBERTO :-Logiquement il aurait dû faire un crochet par l'Espagne, mais hélas, suite aux récents attentats, il a fait demi-tour. 
 
MISS MARYL :-Vous remettrez ce projet à plus tard, Roberto.  
 
ROBERTO :-J’y compte bien, ma chère. 
 
LE COMTE :(leur tire les oreilles)-Dites moi, les deux tourtereaux, vous ne seriez pas en train de vous foutre de moi, par hasard ? 
 
SYLVESTRE :-Il semblerait que vous vous soyez trompé de train, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE :-Que me chantez-vous là, Sylvestre ? 
 
SYLVESTRE :-Votre impatience vous aurait-elle joué un mauvais tour, Majesté ? Il est très, très rare qu'un train puisse avoir trente minutes d'avances sur notre réseau ferroviaire national. 
 
LE COMTE :-Nom d'une pipe ! Comme est-ce possible? 
 
SYLVESTRE :-En règle générale, c'est le contraire. Il y a vraiment de l'abus, dans ce monde, c'est moi qui vous le dis ! Mais enfin, il faut rester « Zen » ! 
 
LE COMTE :-Je descends au prochain arrêt. 
 
SYLVESTRE :( tient le tuyau dans ses mains)-C'est vous qui voyez, Majesté. 
 
LE COMTE :-J'ai horreur des pays de l'est. Je veux rentrer chez moi, un point c'est tout ! 
 
SYLVESTRE :-Comment se fait-il que la couleur du sérum soit légèrement rosâtre, Majesté ? 
 
LE COMTE :(le repousse violemment)-Ne touchez pas à cette bouteille, pauvre idiot, vous voyez bien que je suis sous perfusion. 
 
MISS MARYL :-Ne commencez pas à vous disputer, les enfants ! 
 
LE COMTE :-Vous avez raison, Miss Maryl : mieux vaut répondre aux imbécile par le silence. 
 
SYLVESTRE :-Alors, comme ça, sa Majesté s'est fait retirer le foi. Vous avez chopé la cirrhose ou quoi ? 
 
LE COMTE :-Il s'agit d'un rein, Monsieur Sylvestre. Et vous voulez savoir pourquoi je me suis fait retirer ce rein ? 
 
SYLVESTRE :-Cause toujours, mon Seigneur ! 
 
LE COMTE :-Eh bien, tout simplement pour en faire don à la banque des organes. Heureusement que dans ce monde il existe des gens généreux comme moi pour aider les pauvres malheureux à survivre. 
 
SYLVESTRE :-Qu'insinuez-vous par là ? Que je ne serais pas capable d'en faire autant ? 
 
LE COMTE :-Vous n'êtes pas suffisamment altruiste, facteur, pour faire preuve d'humanisme à l'égard de vos contemporains. 
 
SYLVESTRE :(lui montre son poing)-Ex facteur ! 
 
LE COMTE :-Rangez donc ce poing dans votre poche, mon ami, je n'ai lancé aucune hostilité contre vous que je sache. Vous n'avez rien à craindre, voyons. (Il lui tend la main) Et si l'on se serrait la main comme au bon vieux temps ? Qu'en dites-vous ? 
 
ROBERTO :-Allons, Sylvestre, un peu de fraternité dans ce monde de brute. 
 
MISS MARYL :-N'est-ce pas vous qui, tout à l'heure, citiez des propos « Zen » issus de la philosophie chinoise ? 
 
SYLVESTRE :(sert la main du Comte)-Je m'incline devant sa Majesté. 
 
LE COMTE :-Mes hommages, Monsieur l'ex-facteur ! 
 
ROBERTO :-Messieurs, je profite du miracle qui vient de s'accomplir sous nos yeux pour vous annoncer mes noces avec Miss Maryl. 
 
LE COMTE :-Toutes mes félicitations, Roberto ! 
 
SYLVESTRE :-Et si nous fêtions dignement l'évènement ? Je suis sûr que Monsieur le Comte a ramené dans ses bagages une bonne bouteille de « Champinelle ». 
 
LE COMTE :-Vous m'en voyez infiniment navré, Monsieur Sylvestre. 
 
SYLVESTRE :(jette un coup d'oeil dans la poche de son peignoir)-­Etes-vous sûr qu'il n'yen a pas une qui repose au fond de votre poche ? 
 
LE COMTE : (le repousse)-L'abus d'alcool est dangereux pour la santé. 
 
SYLVESTRE :-Il va drôlement me manquer ce « Champinelle » . 
 
DINO MARTELLO :(surgit avec une bouteille)-Et une bouteille de liqueur de cerises pour la 24.19 ! 
 
ROBERTO :-Vous voyez, Sylvestre, on n'a pas tout perdu. 
 
DINO MARTELLO :(remet la bouteille à Roberto)-A la santé des futurs mariés ! 
 
MISS MARYL :(fait un bisou à Dino)-Vous êtes un chou, Monsieur Dino ! 
 
DINO MARTELLO : -Que ne ferait-on pas pour son idole. (II actionne la manette du toit ouvrant) Profitons-en pour respirer l'air pur de la Suisse. (Le toit s’ouvre automatiquement) Ce soir, les étoiles sont au rendez-vous. 
 
ROBERTO :-Mon cher Dino Martello, permettez-moi de vous présenter deux vieilles connaissances à nous : Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais et j'en passe, ainsi que Monsieur Sylvestre, ex-facteur du village de Maison-Du-Bois Doré, que le fruit du hasard céleste a bien voulu mettre sur notre route. 
 
DINO MARTELLO :-Que ces deux Messieurs soient les bienvenus à bord de l'Orient Express pour un long voyage en direction de contrées « par delà et là pour » ! 
 
LE COMTE :-A vrai dire, je compte descendre au prochain arrêt, jeune homme... je me suis trompé de train en gare de Megève, voyez-vous... je dois impérativement me rendre dans le sud de la France. 
 
DINO MARTELLO :-Vous verrez cela avec ma collègue, Monsieur le Comte. 
 
SYLVESTRE :-Dites, beau gosse, c'est bien joli d'avoir une bouteille, seulement dans quoi allons-nous trinquer ? 
 
DINO MARTELLO :-Mamma mia ! Où ai-je mis ma tête, aujourd'hui ? (Il sort) 
 
Fin de la l’Epilogue 
 
FIN DU 55-ième épisode 
 
Affaire à suivre dans le 56-ième épisode intitulé : « LE FEU AU LAC » 
 
 
 
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