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HÔTEL PIMODAN et VANILLE PISTACHE
Titre : Les Aventures Fantastiques de Roberto
Dans
« HÔTEL PIMODAN »
53ième épisode
ROBERTO
MISS MARYL
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
LAURENT LA BAFFE
LE MARQUIS DE FOGIELO
CHRISTINE VAUVRAT
LE DOCTEUR HOFFMANN
MADEMOISELLE MIETTE alias Mademoiselle Denise
Lieu : Hôtel Pimodan (situé au bord de I’île Saint-Louis - Paris)
Genre : Comédie
EPISODE 53 : « HÔTEL PIMODAN » (2002)
Deuxième partie de la pièce « Docteur H Story» (8 personnages)
Auteur : Emilien Casali
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement
Contact : Emilien CASALI– (France)
e-mail : casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/
http://biblioscolaire.populus.ch/
http://compballadins.populus.ch/
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR ENTRER DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI
ACTE 1 / SCENE 1
ROBERTO, MISS MARYL, LE MARQUIS DE FOGIELOCHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, LAURENT LABAFFE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Hôtel Pimodan... De nos jours...
Nous sommes en janvier, le sapin est toujours là.
MADEMOISELLE MIETTE, entre dans le salon, suivie de tout le monde
« Au bord de l'île Saint-Louis, au 17 du quai d'Anjou, le promeneur peut admirer la noble mais sobre façade de l'hôtel particulier du 17ième siècle... »
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, s'adresse à Laurent
EIle est trop bonne ! Elle est trop bonne !
LAURENT LABAFFE
Qu'est-ce que t'attends pour la brancher ?
LE MARQUIS DE FOGIELO, tape du pied
Silence, voyons !
MADEMOISELLE MIETTE, poursuit son discours
« Notamment remarquable par un superbe balcon en fer forgé. L'hôtel est aujourd'hui la propriété de la municipalité de Paris qui ne le laisse visiter que parcimonieusement au bon peuple... »
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, qui s'adresse à Laurent
Ouhaou ! Tu as vu sa jupe moulante ? Tu as vu sa jupe moulante ? Ouhaou ! Ouhaou !
LAURENT LABAFFE
T'attends quoi pour la Chébran ? Faut pas t' gêner, mon pote !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
J'ai promis à ma femme de rester sage.
LAURENT LABAFFE
J 'suis sûr qu'elle s'en bat les micheton, ta meuf !
LE MARQUIS DE FOGIRLO, tape du pied
Cela commence à bien faire ! Taisez-vous, voyons!
MADEMOISELLE MIETTE, reprend son discours
« Je disais donc... aujourd'hui, il est la propriété de la municipalité de Paris qui ne le laisse visiter que parcimonieusement au bon peuple pour en réserver le somptueux salon à des réceptions destinées à quelques privilégiés… »
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Ouhaou ! Elle est trop bonne, je n'en peux plus !
LAURENT LABAFFE
Allez ! S 'y va, branche-la !
LE MARQUIS DE FOGIELO, tape du pied
Cela suffit !
MADEMOISELLE MIETTE
« Cette demeure fut construite par le célèbre architecte Charles le Vau, à qui l'on doit également le Château de Versailles, pour un curieux personnage du nom de Charles Gruyn dont la fortune venait d'un cabaret appelé "la Pomme de Pin", rendez-vous incontournable de l'élite intellectuelle du temps; ses clients s'appelaient Racine, Boileau, Lulli, La Fontaine, Molière, et cetera... L'hôtel fut ensuite vendu au Comte de Lauzun, époux de la cousine du Roi Soleil... »
LAURENT LABAFFE
Bon, allez, j' me tire d'ici !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Où vas-tu, Lolo ? Attends !
LAURENT LABAFFE
Elle m' prend la tête, ta greluche.
MADEMOISELLE MIETTE
Quelque chose ne va pas, Monsieur labaffe ?
LAURENT LABAFFE
Tu commences à m' les pomper sec, la mijourée ! Tu piges ?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Ne déconne pas, Lolo, tu vas me faire avoir des ennuis.
LAURENT LABAFFE
C'est ton blèm, mon pote ! Moi j’ m'en tape !
MADEMOISELLE MIETTE
Si vous n'êtes pas content, vous sortez, Monsieur.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, les yeux collés sur Miette
Hum ! Hum !
LURENT LABAFFE
Va s'y, Gadjo, mets-lui le grappin dessus tant que c'est chaud !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, s'agenouille
Arrête, Lolo, ne me fous pas en l'air mon plan !
CHRISTINE VAUBRAT
On peut faire la pause Pipi, Mademoiselle Miette?
MADEMOISELLE MIETTE
Dans cinq minutes, Madame Vaubrat. La visite du lieu n'est pas tout à fait terminée, voyez-vous ?
CHRISTINE VAUBRAT
Ma vessie va exploser.
MADEMOISELLE MIETTE
Je regrette.
CHRISTINE VAUBRAT
Je vous en supplie, Mademoiselle, laissez-moi aller aux toilettes !
LAURENT LABAFFE, s’adresse à Christine
Mets-la en veilleuse, la grosse ! Tu commences à nous les casser ! Je vais t'en coller une, ça ne va pas tarder !
CHRISTINE VAUBRAT, se pend au cou de Laurent
C'est qu'il est mignon, mon Lolo, quand il est en colère.
LAURENT LABAFFE
Ton haleine empeste, la grosse ! Je parie que tu as encore picoler !
CHRISTINE VAUBRAT
Tu sais, le « ChampineIle Nouveau » est terrible, cette année !
LAURENT LABAFFE
Tu me donnes envie de gerber ! Dégage, ventouse !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Je crois bien que tu as la cotte, mon petit Lolo.
CHRISTINE VAUBRAT, chante
« Faisons l'amour avant de nous dire adieu ! »
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
C'est clair, tu as un ticket !
LAURENT LABAFFE
Ne déconne pas, gros, elle va faire dans le froc! (Puis il la pousse sur le coté) Tire-toi d' là, bécassine !
LE MARQUIS DE FOGIELO, prend Laurent par le bras
En voilà des façons de parler à une dame !
LAURENT LABAFFE
Toi, le debile, tu me lâches le chignon ou je te pète la figure!
LE MARQUIS DE FOGIELO
En d'autres termes ?
Il secoue Laurent dans tous les sens...
CHRISTINE VAUBRAT, se pend au cou du Marquis
Vas-y, beau gosse, file-lui une beigne !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Ne déconne pas, mon garçon, tu ne sais pas à quoi tu t'exposes.
LAURENT LABAFFE
Vas-y, tentouse, frappe-moi !
LE MARQUIS DE FOGIELO, serre les poings
Ne m'insulte pas, faquin !
LAURENT LABAFFE
Qu' est-ce que tu attends pour frapper, lopette ?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Cesse de l'allumer, mon Lolo.
CHRISTINE VAUBRAT
Vas-y, mon Lolo, dégaine !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Va cuver ton vin rouge aux chiottes, la vieille !
CHRISTINE VAUBRAT
Bas-les-pattes, minus ! Sinon, je dis à tout le monde que tu ne portes pas de slip sous ton froc!
FIN DE LA SCENE 1
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ACTE 1 / SCENE 2
ROBERTO, MISS MARYL, LE MARQUIS DE FOGIELOCHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, LAURENT LABAFFE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON LE DOCTEUR HOFFMANN
LE DOCTEUR HOFFMANN, entre
Que signifie ce chahut, Mademoiselle Miette ?
MADEMOISELLE MIETTE
Ces Messieurs Dames sont survoltés, Docteur, je n'arrive pas à les contenir.
LE MARQUIS DE FOGIELO, désigne Laurent du doigt
Ce grotesque individu m'a injurié, Docteur Hoffmann.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Il ne fallait pas le provoquer, Marquis.
LE MARQUIS DE FOGIELO
C’est lui qui a commencé.
LAURENT LABAFFE, s'adressant au Marquis
Tu as de la chance, mon pote, que je joue dans « Sexe, magouille » dans une heure. Et crois moi, je ne dégueulasserai pas mes fringues de scène pour ta petite face de Sainte-Nitouche.
LE MARQUIS DE FOGIELO
Parlons-en de votre pièce de théâtre, Monsieur Labaffe ! Ne comptez pas sur moi pour aller la voir.
LAURENT LABAFFE
De toute façon, j'ai laissé des consignes aux videurs qui ne te laisseront pas rentrer au « Gymnase ».
LE MARQUIS DE FOGIELO
Curieux endroit pour représenter un spectacle ! C'est un numéro de danseuse que tu proposes au publique ?
LAURENT LABAFFE
Continue me charrier, tête de mort, et j’ t'en colle une !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Vous l'aurez mérité, mon ami.
LE MARQUIS DE FOGIELO
Je ne suis pas votre ami, Monsieur d'Ardisson et ne le deviendrai jamais.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Plagiste !
LE MARQUIS DE FOGIELO :-Je ne vous permets pas, mon cher monsieur.
LE DOCTEUR HOFFMANN
Je vous demande de vous arrêter, messieurs ! Qu'est-ce que tout cela signifie ? Vous allez vous serrer la main.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Jamais de la vie !
LE DOCTEUR HOFFMANN, les saisit tous les deux par la cravate
Je l'exige ! Serrez-vous la main ! Et puis, cessez de faire les idiots !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, serre la main au Marquis
Une chance que cet acte ne soit pas rendu officielle devant les caméras, mon image en serait profondément ternie.
LAURENT LABAFFE
Regardez-moi un peu ces glands ! Bon, ben moi, j' me tire ! Mon spectacle débute dans une heure. (Il sort)
CHRISTINE VAUBRAT, sort
Attends-moi, Lolo !
LE MARQUIS DE FOGIELO, serre la main de Clément
De ma vie, je n'ai serré une main aussi moite ! Je vous intimide à ce point-là ?
LE DOCTEUR HOFFMANN
Il suffit ! Dans votre chambre, tous les deux !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Dans notre chambre, dites-vous ?
LE DOCTEUR HOFFMANN
Ce n’est pas vous qui avez réservé une chambre à l'hôtel Pimodan ?
LE MARQUIS DE FOGIELO
Absolument pas !
MADEMOISELLE MIETTE, désigne de la main Roberto et Miss Maryl qui, jusque-là, étaient restés à l'écart
Il s'agit de Miss Maryl et de Monsieur Roberto, Docteur.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Le Marquis de Fogielo et moi travaillons comme journaliste, auprès d'une chaîne de télévision, Docteur Hoffmann, et...
LE MARQUIS DE FOGIELO
Je précise, au passage, qu'il ne s'agit pas de la même chaîne.
MADEMOISELLE MIETTE
Messieurs les journalistes sont venus faire une enquête, à l'hôtel.
LE DOCTEUR HOFFMANN, serre la main du Marquis
Ravi de vous recevoir dans cette humble demeure.
LE MARQUIS DE FOGIELO
Tout l'honneur est pour moi, Docteur Hoffmann. Alors, comme ça, vous êtes le seul résident de l'hôtel.
LE MARQUIS DE FOGIELO, serre toujours la main du Marquis
Dans quelques temps, nous serons plusieurs à séjourner ici.
LE MARQUIS DE FOGIELO
Ah oui, vraiment ?
LE DOCTEUR HOFFMANN, serre très fort la main du Marquis
Tout se passe comme vous le désirez, Monsieur le Marquis de Fogielo ?
LE MARQUIS DE FOGIELO
Aïe ! Mais arrêtez ! Vous me faites mal ! Bon sang, quelle poigne !
LE DOCTEUR HOFFMANN, serre ensuite la main de Pierre Clément
Je présume que vous êtes Pierre Clément d'Ardisson.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, fait le baisemain au Docteur
Mes respects, Docteur Hoffmann.
LE DOCTEUR HOFFMANN
C'est bien vous qui animez une émission de divertissement tous les samedis soirs ?
LE MARQUIS DE FOGIELO
Je précise, au passage, que j'en anime une également les vendredis soirs.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Vous connaissez donc mon émission, cher Docteur ?
LE DOCTEUR HOFFMANN, continue de lui serrer la main
Tout le monde en parle, Pierre Clément !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
D'après l'audimat, c'est la meilleur de tout le « Paf » !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Je n'en suis pas si certain, mon petit père.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, le prend par le cou
Ne m'appelle jamais plus mon petit père !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Les bruits courent comme quoi vous avez recours à la chirurgie esthétique depuis quelques temps. Monsieur D'Ardisson aurait-il du mal à assumer son grand age ? Et dire que je vous trouvais un brin séducteur avec vos tempes grisonnantes.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Tu n'es qu'un jeune insouciant rempli de vanité.
LE MARQUIS DE FOGIELO
Quant à vous, un quinquagénaire en manque d'humour.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Prétentieux !
LE MARQUIS DE FOGIELO
On ne peut pas plaire à tout le monde !
LE DOCTEUR HOFFMANN
Je vous demande de vous arrêter !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Au revoir, tout le monde ! (Il sort)
LE MARQUIS DE FOGIELO
C'est toujours le plus gêné qui s'en va.
FIN DE LA SCENE 2
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ACTE 1 / SCENE 3
ROBERTO, MISS MARYL, LE MARQUIS DE FOGIELO, MADEMOISELLE MIETTE, LE DOCTEUR HOFFMANN
Pendant ce temps-là, Miss Maryl et Roberto contemplent le sapin.
De son coté, Mademoiselle Miette coiffe les cheveux du Docteur Hoffmann à l'aide d'une brosse. Après quoi elle frotte son grand manteau.
LE MARQUIS DE FOGIELO, effondré sur ses genoux, se parle à lui-même
Vraiment, je ne comprends pas le comportement excessif de cet homme à l'égard de ma personne ? Pourquoi a-t-il tant de mépris envers moi ? Pourquoi ? Alors que je le considère comme le Maître du « Paf » ! Il est mon dieu ! Il est l'exemple typique, la référence absolue pour toute une nouvelle génération d'animateurs. Pourquoi ? Ah ! Ce que j'aimerais qu'il me comprenne en dépit de nos divergences !
MISS MARYL, se rapproche du Marquis
Monsieur le Marquis !
LE MARQUIS DE FOGIELO, se relève
Désolé, madame; je ne donne pas d'autographe, aujourd'hui.
MISS MARYL
Je tenais à vous féliciter pour votre émission hebdomadaire.
LE MARQUIS DE FOGIELO
Voyez cela avec ma « Prod », Madame. (Il se dirige vers le Docteur ensuite) Je vous salue, Docteur ! (Il lui serre la main)
LE DOCTEUR HOFFMANN, lui retient la main
Vous partez déjà ! Et dire que ma collègue et moi commencions à nous habituer à vous. Quel dommage!
Mademoiselle Denise quitte les lieux...
LE MARQUIS DE FOGIELO, retenu par la main du Docteur
Désolé, je dois me rendre au « Gymnase ».
LE DOCTEUR HOFFMANN, lui retient toujours la main
Vous allez nous manquer, Marquis.
LE MARQUIS DE FOGIELO
J'en ai les larmes aux yeux ! Au revoir, Docteur!
Il quitte les lieux en emportant la main du Docteur
LE DOCTEUR HOFFMANN, s'adresse à Miss Maryl
J'espère que je ne vous ai pas trop fait languir, ma chère ? J'étais aux prises avec des importuns. De nos jours, il est bien difficile de s'en débarrasser. Mais enfin, il faut de tout pour faire un monde, n'est-ce pas ? (Puis) Je suppose que vous êtes Miss Maryl ? Enchanté !
Il lui fait le baisemain
MISS MARYL
J'ignorais que quelqu'un d'autre, en dehors de Mademoiselle Miette, se chargeait de l'accueil de ce Haut lieu mythique parisien ?
LE DOCTEUR HOFFMANN
Je n'occupe cette tâche que temporairement. Je vous en prie, asseyez-vous, ma collègue est allée chercher quelques friandises à la cuisine. Votre compagnon n'est pas là ?
ROBERTO, caché derrière le sapin
Je contemplais ce merveilleux sapin. Quel ouvrage!
LE DOCTEUR HOFFMANN
Il s'agit de l'oeuvre la plus prisée de l'hôtel qui fut réalisée par Charles Dickens en l'an 1843. Je vous en prie, prenez place à nos coté, mon cher Robert du Hameau.
ROBERTO
Je ne crois pas vous connaître ?
LE DOCTEUR HOFFMANN
Vous n'êtes pas sans ignorer, mon cher, que depuis quelques années, tous les grands quotidiens retracent vos exploits à travers le monde et bien au-delà ?
ROBERTO
Mais uniquement sous le pseudonyme de « Roberto ».
LE DOCTEUR HOFFMANN
Aurais-je découvert votre véritable identité, Roberto ?
ROBERTO
Je compte sur votre discrétion, Docteur. (Il s'assoit sur le fauteuil)
LE DOCTEUR HOFFMANN
C'est un immense honneur pour moi que de recevoir sous ce toit une citoyenne du monde, ainsi qu'un auteur dramatique à succès !
MISS MARYL
Nous sommes vraiment touchés.
ROBERTO
Cependant, nous ne savons toujours pas qui vous êtes, Docteur Hoffmann, et quelle est votre profession, en dehors du fait que vous soyez temporairement agent d'accueil à l'hôtel Pimodan?
LE DOCTEUR HOFFMANN
Qui je suis ou ce que je suis importe peu ! Quant à ma profession, je l'exerce dans la recherche scientifique. En effet, je m'intéresse particulièrement à tout ce qui touche de près ou de loin l'immortalité et la longévité. Je crois bien que c'est également l'objet de vos recherches, Miss Maryl ?
MISS MARYL
Heu... Eh bien... Enfin. . .
LE DOCTEUR HOFFMANN
L'exposé que vous préparez sur le sujet, ces temps-ci, sera probablement bien accueilli par la critique lors de votre séminaire à Londres le 21 août prochain.
MISS MARYL
Comme c’est curieux ! Nous ne sommes qu'en janvier… mais comment se fait-il que vous connaissiez déjà la date exacte de l'évènement alors que son dirigeant ne la communiquera aux initiés, que seulement un mois auparavant ?
ROBERTO, affalé sur le fauteuil
C'est que le Docteur lit dans une boule de cristal, Miss Maryl.
MADEMOISELLE MIETTE, entre avec un plateau sur lequel est disposé 7 petites soucoupes de porcelaine du japon contenant de la confiture verdâtre accompagnée dl une cuillère chacune
Ces Messieurs Dames vont me faire le plaisir de goûter à mes friandises que j'ai spécialement préparées à leur intention.
Elle dépose le plateau sur la petite table...
LE DOCTEUR HOFFMANN
Parfait ! Allez-y, mes amis, servez-vous ! C'est délicieux !
ROBERTO
De quoi s'agit-il ?
MADEMOISELLE MIETTE
C'est de la confiture de « Damawesk » ! (Elle remet une soucoupe à Miss MaryI) Ca se mange à la petite cuillère. (Puis elle tend une
soucoupe à Roberto) La « Pâture » est composée de pistache ou bien de vanille.
ROBERTO
Ce ne serait pas possible d'en avoir une au chocolat, mademoiselle ?
MADEMOISELLE MIETTE, lui tend la soucoupe
Je regrette...
ROBERTO, repousse la soucoupe
Tant pis !
MISS MARYL
Ne commencez pas à faire la chochotte, Roberto !
ROBERTO, se saisit de la soucoupe
A vos ordres, maîtresse ! (Puis) En principe, on sert le thé avec les friandises dans un salon.
MADEMOISELLE MIETTE
Le café sera servi lorsque les six participants auront ingurgités la « pâture » !
ROBERTO
Eh bien, moi, j'opterai plutôt pour du thé au jasmin, avec un peu de miel.
LE DOCTEUR HOFFMANN
Faîtes de beaux rêves, les amis ! A plus tard ! (Il sort)
FIN DE LA SCENE 3
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ACTE 1 / SCENE 4
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE,
CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE,
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Miss Maryl et Roberto dégustent le « Damawesk » à la petite cuillère.
LAURENT LABAFFE, entre, suivi de Christine Vaubrat accrochée à son bras
Je ne suis pas ton larbin ! Lâche-moi la grappe, Bécassine, ou je t’en colle une !
CHRISTINE VAUBRAT, qui tient une bouteille de vin à la main
Attends-moi, Lolo ! Ne Marche pas si vite !
MADEMOISELLE MIETTE
Messieurs Dames, soyez les bienvenus au « Club Fantasia » !
LAURENT LABAFFE
Dis, greluche, tu veux bien m'ouvrir le portail !
MADEMOISELLE MIETTE
Prenez place sur le fauteuil, tous les deux !
LAURENT LABAFFE
C'est à dire que j 'donne une représentation au « Gymnase » dans une demi-heure... tu piges, ma chérie ?
CHRISTINE VAUBRAT
Peut-on savoir où se trouve les toilettes, Mademoiselle ?
LAURENT LABAFFE
Pousse tes nibars de là, bécassine ! Tu vois bien que je tchatche avec Barbie !
MISS MARYL, tend une soucoupe à Laurent
Tiens, mon Lolo, prends cette friandise ! J'te promets qu'avec ça, tu vas Kiffer sec !
CHRISTINE VAUBRAT, se saisit de la soucoupe
Ca tombe bien, je commençais à avoir la dalle !
Elle déguste sa pâture à la petite cuillère...
MADEMOISELLE MIETTE
Servez-vous, Monsieur Labaffe !
LAURENT LABAFFE, la prend par le col
Bordel ! Mais t'es relou ou quoi, Barbie ? Tu n’as pas encore pigé que je veux barrer d’ici !
MADEMOISELLE MIETTE
Désolée, mon petit Lolo, j'ai égaré la clé.
LAURENT LABAFFE
Mais c'est quoi ce délire ? Tu te « ouf » de moi ou quoi ?
ROBERTO, s’approche de Laurent et lui propose une soucoupe
Tu ferais mieux d' la mettre en veilleuse, ma pine et d'avaler illico presto ta « pâture », si tu n' tiens pas à t 'faire « géman » la « tetê » par le père Hoffmann.
LAURENT LABAFFE
Retire tes sales pattes, lopette, j' n'en veux pas d' ta confiote !
ROBERTO
« Jamais furieux ne trouva chemin du village » !
CHRISTINE VAUBRAT
Ainsi parlait Omar Khayyam !
LAURENT LABAFFE
Moi, j' m'en tape de ce qu'à dit l'Omar ! J'veux m' barrer d'ici, un point c'est tout, bordel !
MISS MARYL, pousse Laurent sur le canapé
Ce n'est pas le moment de faire la chochotte, camarade « Bouzingo » ! Assieds-toi et mange ta « pâture »!
MADEMOISELLE MIETTE, lui tend la soucoupe
Ceci vous sera défalqué sur votre portion de paradis !
CHRISTINE VAUBRAT
II faut absolument que tu prennes de l'énergie avant d'entrer en scène, mon bébé.
LAURENT LABAFFE, se saisit de la soucoupe
C'est vraiment pour te faire plaisir, bécassine ! Mais je te préviens, je me tire ensuite.
MADEMOISELLE MIETTE
Seul mon Maître décidera de ton sort à venir.
CHRISTINE VAUBRAT, propose du vin à tout le monde
Un p'tit coup de rouge, les amis ?
MADEMOISELLE MIETTE, se saisit de la bouteille
Confisqué, la grosse ! Ce soir, il est formellement interdit de consommer autre chose que du « Damawesk » !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, entre et s'adresse à Mademoiselle Miette
Excusez-moi, Mademoiselle ! (Il salue tout le monde) Tchao, la compagnie ! Tiens, tu es encore là, mon petit Lolo !
MADEMOISELLE MIETTE
Que désire monsieur le bellâtre ?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Heu... voilà... il se trouve que le grand portail d'entrée est fermé...
MADEMOISELLE MIETTE
Je suis toute ouïe !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Alors... Comment dire ?
LAURENT LABAFFE, déguste la pâture à la petite cuillère
Avoue qu'elle te trouble, ma poule !
MADEMOISELLE MIETTE
Je vous écoute.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Auriez-vous la gentillesse de bien vouloir...
LAURENT LABAFFE
Et voilà qu'il en fait des caisses, à présent !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Assure, mon Lolo ! (Puis il s'adresse à Miette) Vous voulez bien m'ouvrir le portail, s'il vous plait ?
MADEMOISELLE MIETTE
Désolée, j'ai égaré la clé.
LAURENT LABAFFE
Ca y est, frangin, elle a réussi à t' coincer ici, ta Barbie !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Impossible, ma chérie, je dois rentrer chez moi.
MADEMOISELLE MIETTE
II n'est pas question que vous sortiez d'ici, bellâtre !
LAURENT LABAFFE
Là, j ' crois bien qu' t'as la cotte, mon beau Julien !
MISS MARYL, tend une soucoupe à Pierre Clément
Tenez, mon ami, je vous promets que vous allez Kiffer sec avec ça !
LAURENT LABAFFE
Quoi ! Tu n'aimes pas la confiture «Bonne maman»?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
J'accepterais avec plaisir, les amis, mais... voyez-vous... j'ai une femme et des mômes qui m'attendent à la maison...
LAURENT LABAFFE
Je t'assure qu'elle s'en bat les michetons, ta gonze.
MADEMOISELLE MIETTE
De toute façon, vous n'avez pas le choix, mon beau Julien.
LAURENT LABAFFE
Tu louches ou quoi ? Tu n' vois pas qu'elle t'allume, la gamine ? Qu'est-ce t'attends pour lui rouler une galoche, ma poule ?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Je n'en peu plus, elle est trop bonne ! Elle est trop bonne !
LAURENT LABAFFE
Bon; maint' nant, cesse de faire le mariolle, et viens t'asseoir !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, s'agenouille et lui fait le baisemain
Mademoiselle Miette, c'est pour moi une immense joie que d'accepter votre invitation...
LAURENT LABAFFE
Arrête de t' la péter cinq minutes, Julien ! Assieds-toi !
MADEMOISELLE MIETTE, l’entraîne vers le fauteuil
Je vous en prie, prenez place.
FIN DE LA SCENE 4
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ACTE 1 / SCENE 5
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE, CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, LE MARQUIS DE FOGIELO, LE DOCTEUR HOFFMANN
MISS MARYL, tend une soucoupe à Pierre Clément
Tenez, c'est pour vous, beau gosse !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, se saisit de la soucoupe
C'est quoi ce truc ?
MISS MARYL
J 'te préviens, tu vas rester scotché sur le fauteuil pour le restant d' ta soirée.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, mange à la petite cuillère
Ce n’est pas dégueu !
Soudain, Miette rapetisse et prend l'apparence de Denise la vieille servante.
LE MARQUIS DE FOGIELO, entre en se débattant avec la main du Docteur Hoffmann qui l'étrangle
Au secours ! Au secours ! Au secours !
LAURENT LABAFFE
Messieurs dames, voici le Marquis de mes glaouis qui vient nous rendre visite ! Sa Majesté semble aux prises avec sa main ?
LE MARQUIS DE FOGIELO, gesticule dans tous les sens
Bon sang, j'étouffe ! A l'aide ! J'étouffe !
LAURENT LABAFFE
Oui, c'est ça, bouffon, continue de nous charrier !
LE MARQUIS DE FOGIELO, affolé
Je vous en supplie, messieurs, aidez-moi !
J'étouffe !
MADEMOISELLE MIETTE, sous les traits de Denise la vieille servante
Cette main appartient à mon Maître.
Elle s’approche du Marquis
LAURENT LABAFFE
Vas-y, vieille grue, colle-lui un pin à cette grosse lopette !
MADEMOISELLE MIETTE, se saisit de la main
Donne-moi ça, Marquis de mes glaouis ! (Puis elle sort)
LE MARQUIS DE FOGIELO
Oh, mon Dieu ! J'ai bien cru que j'allais mourir.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Approche, mon garçon, approche !
MISS MARYL, tend une soucoupe au Marquis
Tiens, Majesté ! J'te promets qu'avec ça, tu vas Kiffer sec !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Ah ! Ah ! Ah ! Ce que j'ai horreur de la compote de pomme ! Non merci, c'est mauvais pour les caries !
LAURENT LABAFFE, lui fourre le nez dans la soucoupe
Ne chipote pas, blaireau ! Bouffe ta friandise ! Et boucle-la !
CHRISTINE VAUBRAT, le prend par le bras et l'entraîne sur le fauteuil
Assieds-toi près de moi, beau gosse !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Je veux sortir d'ici ! Lâchez-moi, vieille folle!
CHRISTINE VAUBRAT, lui colle une gifle
Tu répètes encore une fois « vieille folle », et je te mange ta face de rat, crétin! (Elle lui colle une gifle) Arrête de chialer, espèce de mauviette ! (Puis elle lui tend la cuillère) Maintenant, dépêche-toi de manger ta purée, enfant de ta mère !
Le Docteur Hoffmann entre dans le salon, suivi de Mademoiselle Miette (sous les traits de Denise la vieille servante) qui s'appuie toute courbée sur une petite béquille de bois du Liban surmontée d'une forte poignée en or. Roberto s'est endormi.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Et maintenant, Ladies and Gentlemen, nous accueillons le Docteur Hoffmann ! (Tout le monde applaudit l'entrée du Docteur Hoffmann)
LE DOCTEUR HOFFMANN, tient une cafetière en main
Je vois que tout va dans le meilleur des mondes, par ici !
MADEMOISELLE MIETTE, sous l'apparence de Denise
Tout le monde a goûté à sa « pâture » ? Parfait !
CHRISTINE VAUBRAT, gifle le Marquis
Sauf un, ma mère !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Je t’en supplie, Darling, gifle-moi encore !
LAURENT LABAFFE
Je savais bien que tu étais une tête à claque, nioco !
LE MARQUIS DE FOGIELO, se déplace à quatre pattes devant Laurent
Oh oui ! Oh oui ! Gifle-moi, Milord !
CHRISTINE VAUBRAT
Laisse-moi faire, Lolo !
LAURENT LABAFFE
Sory, poupée ! C'est à mon tour !
CHRISTINE VAUBRAT
Non, c'est à mon tour !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tape sur la table avec sa chaussure
Je vous demande de vous arrêter !
LE MARQUIS DE FOGIELO, toujours à genou, s'adresse à Christine et à Laurent
Ohé ! Ohé ! Les amoureux ! Au lieu de vous chamailler, vous feriez mieux de me frapper.
CHRISTINE VAUBRAT
Je te dis que c’est à mon tour. Je t’assure !
LAURENT LABAFFE
Tu permets, bobonne !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tape sur la table avec sa chaussure
Je vous demande de vous arrêter ! Je vous demande de vous arrêter !
FIN DE LA SCENE 5
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ACTE 1 / SCENE 6
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE,
CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE,
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, LE MARQUIS DE FOGIELO, LE DOCTEUR HOFFMANN
LE DOCTEUR HOFFMANN, sort de sa poche la mandragore et la jette par terre
Tenez, Marquis de mes glaouis ! Attrapez ça ! Et régalez-vous !
LE MARQUIS DE FOGIELO, se jette sur la Mandragore et la contemple
Dieu soit loué ! La mandragore !
Pendant ce temps-là, le Docteur Hoffmann sert le café dans les soucoupes.
MADEMOISELLE MIETTE, le maltraite avec sa canne
Qu'attends-tu pour la dévorer, Lopette ?
LE MARQUIS DE FOGIELO, se prosterne devant elle
Je ferai tout ce que vous voudrez, Maîtresse !
Il dévore rapidement la mandragore
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
On ne bouge pas pendant le jingle ! On ne bouge pas pendant le jingle !
Tout le monde reste immobile pendant quelques secondes sauf Laurent et Christina
LAURENT LABAFFE et CHRISTINE VAUBRAT, chantent en coeur
«C’est la mère Denise qui a perdu son chat ! C'est la mère Denise qui a perdu son chat ! »
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
On ne bouge pas pendant le jingle !
Il jette sa chaussure sur Christine...
MADEMOISELLE MIETTE, les frappe avec sa canne
Fermez-là !
Le Docteur s'assied et déguste son café dans une soucoupe. Mademoiselle Miette se tient à l'écart. Miss Maryl s'est endormi.
LE DOCTEUR HOFFMANN
Bon, j'attends avec impatience vos questions, Monsieur D'Ardisson ? Vous n'avez tout de même pas oublié votre enquête ?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Cher Docteur : préfèreriez-vous coucher avec un homme qui baise bien, mais qui est infidèle, ou bien alors, préfèreriez-vous coucher avec un homme qui baise mal, mais qui est fidèle ?
LAURENT LABAFFE
Ne déconne pas, ma poule ! Tu vas lui faire faire une attaque à ton gus !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Dans ce cas, je vais vous poser une question un plus sérieuse, mon cher Docteur. Si vous deviez partir pendant vingt ans sur une île déserte, qui emmèneriez-vous : un gros boudin chauve avec une grande barbe au menton ou bien un chien en chaleur toujours en érection ou bien alors une femme cul-de-jatte asexuée, avec des nichons dans le dos, sans bras et sans tête ?
LAURENT LABAFFE
Fais gaffe à tes fesses, Toubib, mon pote veut te les mordre !
LE MARQUIS DE FOGIELO, se prosterne devant Pierre Clément
Je vous en supplie, Maître, posez-lui la question qui tue ! (Il lui lèche les pieds. Pierre Clément, tape dans ses mains) Eh bien soit ! Qu'on éteigne la lumière !
Aussitôt dit, aussitôt fait, Mademoiselle Miette appuie sur l'interrupteur pour éteindre la lumière. Tout le monde est à présent dans le noir. Seul le Docteur Hoffmann a une douche (lampe) braquée sur lui.
LAURENT LABAFFE
Le pire est à venir, mon petit père !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Un peu de sérieux, mon Lolo ! Voilà...
LAURENT LABAFFE
Assure Doc !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Dernière pipe, docteur ?
LAURENT LABAFFE
Tu vas te faire mordre les fesses, pauvre tâche !
C'est alors que le Docteur Hoffmann et Mademoiselle Miette (Denise) disparaissent du lieu comme par magique.
FIN DE LA SCENE 6
FIN DE L’ACTE 1
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EPILOGUE
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE, CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, LE MARQUIS DE FOGIELO, LE DOCTEUR
HOFFMANN, LA VOIX FEMININE DANS LE HAUT PARLEUR
La lumière se rallume peu après...
Miss Maryl et Roberto se sont endormis sur le fauteuil. Christine Vaubrat tient Laurent par le cou. Le marquis est resté à quatre pattes, immobile.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tient une ceinture en main
Où est passé le toubib ?
LAURENT LABAFFE
Le blaireau est allé s' tirer ta Barbie.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Quel enfoiré ! Et dire que j'avais encore deux ou trois questions à lui poser.
LAURENT LABAFFE, remarque la ceinture
Dis-moi, ma poule, que fais-tu avec cette ceinture en main ?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Je ne sais pas ce qu'elle fout là ?
CHRISTINE VAUBRAT
Tu attends quoi pour faire tourner le tarpé, mon chéri ?
LAURENT LABAFFE
Ne me gonfle pas, bécassine !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
C'est quoi ce cône que tu tiens en main, mon Lolo?
LAURENT LABAFFE
C'est du « Damawesk » mélangé avec du tabac.
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Arrête ton char ! Ce n’est pas possible !
LAURENT LABAFFE
Tête de mort ! Tu n’as pas encore capté qu'on s'est fait bluffer par l'autre tapette de toubib! (Il lui passe sa cigarette conique) Tiens, ma couille, tire un taf !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tire sur le cône
Il est trop cool ton « oinj » !
CHRISTINE VAUBRAT, tend la main pour prendre la cigarette
Passe moi la clop, Juju !
LAURENT LABAFFE, la bouscule
Là, tu pousses le bouchon grave, sister !
CHRISTINE VAUBRAT, pleurniche
J' t'en supplie, cousin, laisse-moi méfu !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
A une condition que tu restes sagement assis à ta place.
CHRISTINE VAUBRAT, pleurniche
C'est trop injuste !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Oui, je sais... parfois la vie est injuste !
LE MARQUIS DE FOGIELO, chante
« C'est moi, c'est moi, je suis la mandragore, la fille des beaux jours qui s'éveille à l'Aurore, et qui chante pour toi ! »
LAURENT LABAFFE
Tiens ! T’es pas encore couché, Marquis de mes glaouis ?
LE MARQUIS DE FOGIELO, s’adresse à Pierre Clément avec une voix très efféminée
Je suis votre esclave, Maître ! Faites ce que vous voulez de mon corps.
LAURENT LABAFFE
C'est sûr, t'as un ticket, ma poule ! Alors, n'hésite pas, éclate-le !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Approche, mon garçon !
LE MARQUIS DE FOGIELO, se blottit dans ses bras
Défonce-moi sur le fauteuil, my love !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Pas si vite, voyons !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Oui, c'est cela, passons au préliminaire. (Il lui remet la ceinture) S 'y vas, Maître, fouette moi!
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, se saisit du fouet
Mets-toi à quatre pattes, mon garçon ! On va bien se marrer. Qu'en penses-tu, mon Lolo ?
LAURENT LABAFFE, prend Christine par les cheveux
Dépêche-toi d' grimper sur les épaules du Marquis, Caliméro ! Boucle-la !
LE MARQUIS DE FOGIELO
Dépêche-toi, vieille folle !
CHRISTINE VAUBRAT, grimpe sur les épaules du Marquis
C'est pas un bon trip, les mecs !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, frappe le Marquis sur les fesses avec la ceinture
Tiens, prends ça, trou du cul !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Que c'est bon ! Que c'est bon ! Que c'est bon !
CHRISTINE VAUBRAT
Arrête, enfoiré !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Tu aimes les coups, vilaine chienne ! Hein ? Tu aimes ça ! Hein ?
LAURENT LABAFFE, affalé sur le fauteuil, contemple la scène, le cône à la main
Vas-y, ma poule, c'est toi le patron ! Nique-les tous les deux !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, attrape le Marquis par les cheveux
Va s’y, mon garçon, lèche-moi les pieds !
LE MARQUIS DE FOGIELO, à plat ventre
Seulement les pieds, patron ?
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Tout ce que tu voudras, mon garçon ! (Puis il attrape Christine Vaubrat par les cheveux) Quant à toi, la grosse, tu vas embrasser cent fois mes chaussettes !
CHRISTINE VAUBRAT
C'est dégueulasse ton truc !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
Assure, greluche !
LE MARQUIS DE FOGIELO, lui lance un extrait de la tirade du corbeau et du Renard de Jean de La Fontaine
« Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau, patron ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de l'hôtel Pimodan. »
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, poursuit la tirade
« Mon bon garçon, apprends que tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute. »
CHRISTINE VAUBRAT, embrasse les chaussettes de Pierre Clément
95, 96, 97, 98, 99 et 100 !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, lui tire la tignasse
Tu as triché, salope ! Recommence !
MADEMOISELLE MIETTE, sous les traits de Denise la servante surgit comme un boulet de canon et bouscule nos trois acolytes sur son passage
Poussez-vous d' là, les camarades « Bouzingo » ! Laissez place, s'il vous plaît ! Laissez place !
Le Docteur Hoffmann entre à son tour, en jouant du violon.
LAURENT LABAFFE
Tiens ? Revoilà le speedé !
Tout le monde reste figé sur place.
Le Docteur Hoffmann joue un air de musique majestueux.
LE DOCTEUR HOFFMANN, cesse de jouer au bout de quelques secondes
Le spectacle est terminé, mes amis, l'hôtel Pimodan ferme ses portes ! Vous pouvez remballer vos gaules ! Et encore merci pour la visite !
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON
C'est plutôt à nous de vous remercier, Docteur « H » !
MADEMOISELLE MIETTE, chasse tout le monde
A présent, circulez, il n'y a plus rien à voir !
Tout le monde sort sauf Laurent Labaffe. Miss Maryl et Roberto sont endormis.
LAURENT LABAFFE, placé à la hauteur du Docteur
J'aime bien ton blouson, mon pote !
LE DOCTEUR HOFFMANN
Dans ce cas, qu'attends-tu pour me le chouraver ?
LAURENT LABAFFE, lui retire son manteau
J'espère qu'il ne va pas trop te manquer ?
Soudain, la fenêtre s'ouvre violemment. Le violon porté par le vent s'enfuit. Puis la lumière s’éteint.
Soudain, l'on entend siffler un train. La lumière se rallume. Nous nous trouvons à bord de l'Orient-Express qui va à toute allure. Miss Maryl et Roberto sont toujours endormis.
LA VOIX FEMININE, jaillit du haut-parleur
Mesdames et Messieurs, soyez les bienvenus à Lyon, chef-lieu de la région Rhône-Alpes et du département du Rhône ! L'Orient Express vient de traverser à l'instant même le tunnel de Fourvière. Je vous souhaite de passer un bon après-midi !
A suivre…
Fin de l’Episode
FIN DU 53-ième épisode
AFFAIRE A SUIVRE DANS LE 54-ième EPISODE INTITULE :« CHOCOLAT, EXPRESSO »
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(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le
6.09.2021
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