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Les Aventures Fantastiques de Roberto 
 
 
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HÔTEL PIMODAN et VANILLE PISTACHE

Titre : Les Aventures Fantastiques de Roberto  
Dans 
« HÔTEL PIMODAN » 
 
53ième épisode 
 
ROBERTO 
MISS MARYL 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
LAURENT LA BAFFE 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
CHRISTINE VAUVRAT 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
MADEMOISELLE MIETTE alias Mademoiselle Denise 
 
Lieu : Hôtel Pimodan (situé au bord de I’île Saint-Louis - Paris) 
Genre : Comédie 
 
EPISODE 53 : « HÔTEL PIMODAN » (2002) 
Deuxième partie de la pièce « Docteur H Story» (8 personnages) 
 
 
Auteur : Emilien Casali 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France) 
e-mail : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
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ACTE 1 / SCENE 1 
 
 
ROBERTO, MISS MARYL, LE MARQUIS DE FOGIELOCHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, LAURENT LABAFFE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
 
Hôtel Pimodan... De nos jours... 
 
Nous sommes en janvier, le sapin est toujours là. 
 
MADEMOISELLE MIETTE, entre dans le salon, suivie de tout le monde 
« Au bord de l'île Saint-Louis, au 17 du quai d'Anjou, le promeneur peut admirer la noble mais sobre façade de l'hôtel particulier du 17ième siècle... » 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, s'adresse à Laurent 
EIle est trop bonne ! Elle est trop bonne !  
 
LAURENT LABAFFE 
Qu'est-ce que t'attends pour la brancher ? 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, tape du pied 
Silence, voyons ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, poursuit son discours 
« Notamment remarquable par un superbe balcon en fer forgé. L'hôtel est aujourd'hui la propriété de la municipalité de Paris qui ne le laisse visiter que parcimonieusement au bon peuple... » 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, qui s'adresse à Laurent 
Ouhaou ! Tu as vu sa jupe moulante ? Tu as vu sa jupe moulante ? Ouhaou ! Ouhaou ! 
 
LAURENT LABAFFE 
T'attends quoi pour la Chébran ? Faut pas t' gêner, mon pote ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
J'ai promis à ma femme de rester sage. 
 
LAURENT LABAFFE 
J 'suis sûr qu'elle s'en bat les micheton, ta meuf ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIRLO, tape du pied 
Cela commence à bien faire ! Taisez-vous, voyons! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, reprend son discours 
« Je disais donc... aujourd'hui, il est la propriété de la municipalité de Paris qui ne le laisse visiter que parcimonieusement au bon peuple pour en réserver le somptueux salon à des réceptions destinées à quelques privilégiés… » 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Ouhaou ! Elle est trop bonne, je n'en peux plus ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Allez ! S 'y va, branche-la ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, tape du pied 
Cela suffit ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
« Cette demeure fut construite par le célèbre architecte Charles le Vau, à qui l'on doit également le Château de Versailles, pour un curieux personnage du nom de Charles Gruyn dont la fortune venait d'un cabaret appelé "la Pomme de Pin", rendez-vous incontournable de l'élite intellectuelle du temps; ses clients s'appelaient Racine, Boileau, Lulli, La Fontaine, Molière, et cetera... L'hôtel fut ensuite vendu au Comte de Lauzun, époux de la cousine du Roi Soleil... » 
 
LAURENT LABAFFE 
Bon, allez, j' me tire d'ici ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Où vas-tu, Lolo ? Attends ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Elle m' prend la tête, ta greluche. 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Quelque chose ne va pas, Monsieur labaffe ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Tu commences à m' les pomper sec, la mijourée ! Tu piges ? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Ne déconne pas, Lolo, tu vas me faire avoir des ennuis. 
 
LAURENT LABAFFE 
C'est ton blèm, mon pote ! Moi j’ m'en tape ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Si vous n'êtes pas content, vous sortez, Monsieur. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, les yeux collés sur Miette 
Hum ! Hum !  
 
LURENT LABAFFE 
Va s'y, Gadjo, mets-lui le grappin dessus tant que c'est chaud ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, s'agenouille 
Arrête, Lolo, ne me fous pas en l'air mon plan ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
On peut faire la pause Pipi, Mademoiselle Miette? 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Dans cinq minutes, Madame Vaubrat. La visite du lieu n'est pas tout à fait terminée, voyez-vous ? 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Ma vessie va exploser. 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Je regrette. 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Je vous en supplie, Mademoiselle, laissez-moi aller aux toilettes ! 
 
LAURENT LABAFFE, s’adresse à Christine 
Mets-la en veilleuse, la grosse ! Tu commences à nous les casser ! Je vais t'en coller une, ça ne va pas tarder ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, se pend au cou de Laurent 
C'est qu'il est mignon, mon Lolo, quand il est en colère. 
 
LAURENT LABAFFE 
Ton haleine empeste, la grosse ! Je parie que tu as encore picoler ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Tu sais, le « ChampineIle Nouveau » est terrible, cette année ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Tu me donnes envie de gerber ! Dégage, ventouse ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Je crois bien que tu as la cotte, mon petit Lolo. 
 
CHRISTINE VAUBRAT, chante 
« Faisons l'amour avant de nous dire adieu ! » 
  
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
C'est clair, tu as un ticket ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Ne déconne pas, gros, elle va faire dans le froc! (Puis il la pousse sur le coté) Tire-toi d' là, bécassine ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, prend Laurent par le bras 
En voilà des façons de parler à une dame ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Toi, le debile, tu me lâches le chignon ou je te pète la figure! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
En d'autres termes ?  
 
Il secoue Laurent dans tous les sens... 
 
CHRISTINE VAUBRAT, se pend au cou du Marquis 
Vas-y, beau gosse, file-lui une beigne ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Ne déconne pas, mon garçon, tu ne sais pas à quoi tu t'exposes. 
 
LAURENT LABAFFE 
Vas-y, tentouse, frappe-moi ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, serre les poings 
Ne m'insulte pas, faquin ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Qu' est-ce que tu attends pour frapper, lopette ? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Cesse de l'allumer, mon Lolo. 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Vas-y, mon Lolo, dégaine ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Va cuver ton vin rouge aux chiottes, la vieille ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Bas-les-pattes, minus ! Sinon, je dis à tout le monde que tu ne portes pas de slip sous ton froc! 
 
FIN DE LA SCENE 1 
 
 
------------------------ 
 
 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
 
ROBERTO, MISS MARYL, LE MARQUIS DE FOGIELOCHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, LAURENT LABAFFE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON LE DOCTEUR HOFFMANN 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, entre 
Que signifie ce chahut, Mademoiselle Miette ?  
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Ces Messieurs Dames sont survoltés, Docteur, je n'arrive pas à les contenir. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, désigne Laurent du doigt 
Ce grotesque individu m'a injurié, Docteur Hoffmann. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Il ne fallait pas le provoquer, Marquis. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
C’est lui qui a commencé. 
 
LAURENT LABAFFE, s'adressant au Marquis 
Tu as de la chance, mon pote, que je joue dans « Sexe, magouille » dans une heure. Et crois­ moi, je ne dégueulasserai pas mes fringues de scène pour ta petite face de Sainte-Nitouche. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Parlons-en de votre pièce de théâtre, Monsieur Labaffe ! Ne comptez pas sur moi pour aller la voir. 
 
LAURENT LABAFFE 
De toute façon, j'ai laissé des consignes aux videurs qui ne te laisseront pas rentrer au « Gymnase ». 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Curieux endroit pour représenter un spectacle ! C'est un numéro de danseuse que tu proposes au publique ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Continue me charrier, tête de mort, et j’ t'en colle une ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Vous l'aurez mérité, mon ami. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Je ne suis pas votre ami, Monsieur d'Ardisson et ne le deviendrai jamais. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Plagiste ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO :-Je ne vous permets pas, mon cher monsieur. 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Je vous demande de vous arrêter, messieurs ! Qu'est-ce que tout cela signifie ? Vous allez vous serrer la main.  
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Jamais de la vie ! 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, les saisit tous les deux par la cravate 
Je l'exige ! Serrez-vous la main ! Et puis, cessez de faire les idiots ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, serre la main au Marquis 
Une chance que cet acte ne soit pas rendu officielle devant les caméras, mon image en serait profondément ternie. 
 
LAURENT LABAFFE 
Regardez-moi un peu ces glands ! Bon, ben moi, j' me tire ! Mon spectacle débute dans une heure. (Il sort)  
 
CHRISTINE VAUBRAT, sort 
Attends-moi, Lolo ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, serre la main de Clément 
De ma vie, je n'ai serré une main aussi moite ! Je vous intimide à ce point-là ? 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Il suffit ! Dans votre chambre, tous les deux ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Dans notre chambre, dites-vous ? 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Ce n’est pas vous qui avez réservé une chambre à l'hôtel Pimodan ? 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Absolument pas ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, désigne de la main Roberto et Miss Maryl qui, jusque-là, étaient restés à l'écart 
Il s'agit de Miss Maryl et de Monsieur Roberto, Docteur. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Le Marquis de Fogielo et moi travaillons comme journaliste, auprès d'une chaîne de télévision, Docteur Hoffmann, et... 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Je précise, au passage, qu'il ne s'agit pas de la même chaîne. 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Messieurs les journalistes sont venus faire une enquête, à l'hôtel. 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, serre la main du Marquis 
Ravi de vous recevoir dans cette humble demeure. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Tout l'honneur est pour moi, Docteur Hoffmann. Alors, comme ça, vous êtes le seul résident de l'hôtel. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, serre toujours la main du Marquis 
Dans quelques temps, nous serons plusieurs à séjourner ici. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Ah oui, vraiment ? 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, serre très fort la main du Marquis 
Tout se passe comme vous le désirez, Monsieur le Marquis de Fogielo ? 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Aïe ! Mais arrêtez ! Vous me faites mal ! Bon sang,  quelle poigne ! 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, serre ensuite la main de Pierre Clément 
Je présume que vous êtes Pierre Clément d'Ardisson. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, fait le baisemain au Docteur 
Mes respects, Docteur Hoffmann. 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
C'est bien vous qui animez une émission de divertissement tous les samedis soirs ? 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Je précise, au passage, que j'en anime une également les vendredis soirs. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Vous connaissez donc mon émission, cher Docteur ? 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, continue de lui serrer la main 
Tout le monde en parle, Pierre Clément ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
D'après l'audimat, c'est la meilleur de tout le « Paf » ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Je n'en suis pas si certain, mon petit père. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, le prend par le cou 
Ne m'appelle jamais plus mon petit père ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Les bruits courent comme quoi vous avez recours à la chirurgie esthétique depuis quelques temps. Monsieur D'Ardisson aurait-il du mal à assumer son grand age ? Et dire que je vous trouvais un brin séducteur avec vos tempes grisonnantes. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Tu n'es qu'un jeune insouciant rempli de vanité. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Quant à vous, un quinquagénaire en manque d'humour.  
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Prétentieux ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
On ne peut pas plaire à tout le monde ! 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Je vous demande de vous arrêter ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Au revoir, tout le monde ! (Il sort) 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
C'est toujours le plus gêné qui s'en va. 
 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
------------- 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
ROBERTO, MISS MARYL, LE MARQUIS DE FOGIELO, MADEMOISELLE MIETTE, LE DOCTEUR HOFFMANN 
 
Pendant ce temps-là, Miss Maryl et Roberto contemplent le sapin. 
 
De son coté, Mademoiselle Miette coiffe les cheveux du Docteur Hoffmann à l'aide d'une brosse. Après quoi elle frotte son grand manteau. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, effondré sur ses genoux, se parle à lui-même 
Vraiment, je ne comprends pas le comportement excessif de cet homme à l'égard de ma personne ? Pourquoi a-t­-il tant de mépris envers moi ? Pourquoi ? Alors que je le considère comme le Maître du « Paf » ! Il est mon dieu ! Il est l'exemple typique, la référence absolue pour toute une nouvelle génération d'animateurs. Pourquoi ? Ah ! Ce que j'aimerais qu'il me comprenne en dépit de nos divergences ! 
 
MISS MARYL, se rapproche du Marquis 
Monsieur le Marquis ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, se relève 
Désolé, madame; je ne donne pas d'autographe, aujourd'hui. 
 
MISS MARYL 
Je tenais à vous féliciter pour votre émission hebdomadaire.  
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Voyez cela avec ma « Prod », Madame. (Il se dirige vers le Docteur ensuite) Je vous salue, Docteur ! (Il lui serre la main) 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, lui retient la main 
Vous partez déjà ! Et dire que ma collègue et moi commencions à nous habituer à vous. Quel dommage!  
 
Mademoiselle Denise quitte les lieux... 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, retenu par la main du Docteur 
Désolé, je dois me rendre au « Gymnase ». 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, lui retient toujours la main 
Vous allez nous manquer, Marquis. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
J'en ai les larmes aux yeux ! Au revoir, Docteur!  
 
Il quitte les lieux en emportant la main du Docteur 
 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, s'adresse à Miss Maryl 
J'espère que je ne vous ai pas trop fait languir, ma chère ? J'étais aux prises avec des importuns. De nos jours, il est bien difficile de s'en débarrasser. Mais enfin, il faut de tout pour faire un monde, n'est-ce pas ? (Puis) Je suppose que vous êtes Miss Maryl ? Enchanté !  
 
Il lui fait le baisemain 
 
 
 
MISS MARYL 
J'ignorais que quelqu'un d'autre, en dehors de Mademoiselle Miette, se chargeait de l'accueil de ce Haut lieu mythique parisien ? 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Je n'occupe cette tâche que temporairement. Je vous en prie, asseyez-vous, ma collègue est allée chercher quelques friandises à la cuisine. Votre compagnon n'est pas là ? 
 
ROBERTO, caché derrière le sapin 
Je contemplais ce merveilleux sapin. Quel ouvrage! 
 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Il s'agit de l'oeuvre la plus prisée de l'hôtel qui fut réalisée par Charles Dickens en l'an 1843. Je vous en prie, prenez place à nos coté, mon cher Robert du Hameau. 
 
ROBERTO 
Je ne crois pas vous connaître ? 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Vous n'êtes pas sans ignorer, mon cher, que depuis quelques années, tous les grands quotidiens retracent vos exploits à travers le monde et bien au-delà ? 
 
ROBERTO 
Mais uniquement sous le pseudonyme de « Roberto ». 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Aurais-je découvert votre véritable identité, Roberto ? 
 
ROBERTO 
Je compte sur votre discrétion, Docteur. (Il s'assoit sur le fauteuil) 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
C'est un immense honneur pour moi que de recevoir sous ce toit une citoyenne du monde, ainsi qu'un auteur dramatique à succès ! 
 
MISS MARYL 
Nous sommes vraiment touchés. 
 
ROBERTO 
Cependant, nous ne savons toujours pas qui vous êtes, Docteur Hoffmann, et quelle est votre profession, en dehors du fait que vous soyez temporairement agent d'accueil à l'hôtel Pimodan? 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Qui je suis ou ce que je suis importe peu ! Quant à ma profession, je l'exerce dans la recherche scientifique. En effet, je m'intéresse particulièrement à tout ce qui touche de près ou de loin l'immortalité et la longévité. Je crois bien que c'est également l'objet de vos recherches, Miss Maryl ?  
 
MISS MARYL 
Heu... Eh bien... Enfin. . . 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
L'exposé que vous préparez sur le sujet, ces temps-ci, sera probablement bien accueilli par la critique lors de votre séminaire à Londres le 21 août prochain. 
 
MISS MARYL 
Comme c’est curieux ! Nous ne sommes qu'en janvier… mais comment se fait-il que vous connaissiez déjà la date exacte de l'évènement alors que son dirigeant ne la communiquera aux initiés, que seulement un mois auparavant ? 
 
ROBERTO, affalé sur le fauteuil 
C'est que le Docteur lit dans une boule de cristal, Miss Maryl. 
 
MADEMOISELLE MIETTE, entre avec un plateau sur lequel est disposé 7 petites soucoupes de porcelaine du japon contenant de la confiture verdâtre accompagnée dl une cuillère chacune 
Ces Messieurs Dames vont me faire le plaisir de goûter à mes friandises que j'ai spécialement préparées à leur intention.  
Elle dépose le plateau sur la petite table... 
 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Parfait ! Allez-y, mes amis, servez-vous ! C'est délicieux ! 
 
ROBERTO 
De quoi s'agit-il ? 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
C'est de la confiture de « Damawesk » ! (Elle remet une soucoupe à Miss MaryI) Ca se mange à la petite cuillère. (Puis elle tend une 
soucoupe à Roberto) La « Pâture » est composée de pistache ou bien de vanille. 
 
ROBERTO 
Ce ne serait pas possible d'en avoir une au chocolat, mademoiselle ? 
 
MADEMOISELLE MIETTE, lui tend la soucoupe 
Je regrette... 
 
ROBERTO, repousse la soucoupe 
Tant pis ! 
 
MISS MARYL 
Ne commencez pas à faire la chochotte, Roberto ! 
 
ROBERTO, se saisit de la soucoupe 
A vos ordres, maîtresse ! (Puis) En principe, on sert le thé avec les friandises dans un salon. 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Le café sera servi lorsque les six participants auront ingurgités la « pâture » ! 
 
ROBERTO 
Eh bien, moi, j'opterai plutôt pour du thé au jasmin, avec un peu de miel. 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Faîtes de beaux rêves, les amis ! A plus tard ! (Il sort) 
 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
------------------------ 
 
 
ACTE 1 / SCENE 4 
 
 
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE, 
CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
 
Miss Maryl et Roberto dégustent le « Damawesk » à la petite cuillère. 
 
LAURENT LABAFFE, entre, suivi de Christine Vaubrat accrochée à son bras 
Je ne suis pas ton larbin ! Lâche-moi la grappe, Bécassine, ou je t’en colle une ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, qui tient une bouteille de vin à la main 
Attends-moi, Lolo ! Ne Marche pas si vite ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Messieurs Dames, soyez les bienvenus au « Club Fantasia » ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Dis, greluche, tu veux bien m'ouvrir le portail ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Prenez place sur le fauteuil, tous les deux ! 
 
LAURENT LABAFFE 
C'est à dire que j 'donne une représentation au « Gymnase » dans une demi-heure... tu piges, ma chérie ? 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Peut-on savoir où se trouve les toilettes, Mademoiselle ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Pousse tes nibars de là, bécassine ! Tu vois bien que je tchatche avec Barbie ! 
 
MISS MARYL, tend une soucoupe à Laurent 
Tiens, mon Lolo, prends cette friandise ! J'te promets qu'avec ça, tu vas Kiffer sec ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, se saisit de la soucoupe 
Ca tombe bien, je commençais à avoir la dalle ! 
 
Elle déguste sa pâture à la petite cuillère... 
 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Servez-vous, Monsieur Labaffe ! 
 
LAURENT LABAFFE, la prend par le col 
Bordel ! Mais t'es relou ou quoi, Barbie ? Tu n’as pas encore pigé que je veux barrer d’ici !  
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Désolée, mon petit Lolo, j'ai égaré la clé. 
 
LAURENT LABAFFE 
Mais c'est quoi ce délire ? Tu te « ouf » de moi ou quoi ? 
 
ROBERTO, s’approche de Laurent et lui propose une soucoupe 
Tu ferais mieux d' la mettre en veilleuse, ma pine et d'avaler illico presto ta « pâture », si tu n' tiens pas à t 'faire « géman » la « tetê » par le père Hoffmann. 
 
LAURENT LABAFFE 
Retire tes sales pattes, lopette, j' n'en veux pas d' ta confiote ! 
 
ROBERTO 
« Jamais furieux ne trouva chemin du village » ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Ainsi parlait Omar Khayyam ! 
 
 
LAURENT LABAFFE 
Moi, j' m'en tape de ce qu'à dit l'Omar ! J'veux m' barrer d'ici, un point c'est tout, bordel ! 
 
MISS MARYL, pousse Laurent sur le canapé 
Ce n'est pas le moment de faire la chochotte, camarade « Bouzingo » ! Assieds-toi et mange ta « pâture »!  
 
MADEMOISELLE MIETTE, lui tend la soucoupe 
Ceci vous sera défalqué sur votre portion de paradis ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
II faut absolument que tu prennes de l'énergie avant d'entrer en scène, mon bébé. 
 
LAURENT LABAFFE, se saisit de la soucoupe 
C'est vraiment pour te faire plaisir, bécassine ! Mais je te préviens, je me tire ensuite. 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Seul mon Maître décidera de ton sort à venir. 
 
CHRISTINE VAUBRAT, propose du vin à tout le monde 
Un p'tit coup de rouge, les amis ? 
 
MADEMOISELLE MIETTE, se saisit de la bouteille 
Confisqué, la grosse ! Ce soir, il est formellement interdit de consommer autre chose que du « Damawesk » ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, entre et s'adresse à Mademoiselle Miette 
Excusez-moi, Mademoiselle ! (Il salue tout le monde) Tchao, la compagnie ! Tiens, tu es encore là, mon petit Lolo ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Que désire monsieur le bellâtre ? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Heu... voilà... il se trouve que le grand portail d'entrée est fermé... 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Je suis toute ouïe ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Alors... Comment dire ? 
 
LAURENT LABAFFE, déguste la pâture à la petite cuillère 
Avoue qu'elle te trouble, ma poule ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Je vous écoute. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Auriez-vous la gentillesse de bien vouloir... 
 
LAURENT LABAFFE 
Et voilà qu'il en fait des caisses, à présent ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Assure, mon Lolo ! (Puis il s'adresse à Miette) Vous voulez bien m'ouvrir le portail, s'il vous plait ? 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
Désolée, j'ai égaré la clé. 
 
LAURENT LABAFFE 
Ca y est, frangin, elle a réussi à t' coincer ici, ta Barbie ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Impossible, ma chérie, je dois rentrer chez moi. 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
II n'est pas question que vous sortiez d'ici, bellâtre ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Là, j ' crois bien qu' t'as la cotte, mon beau Julien ! 
 
MISS MARYL, tend une soucoupe à Pierre Clément 
Tenez, mon ami, je vous promets que vous allez Kiffer sec avec ça ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Quoi ! Tu n'aimes pas la confiture «Bonne maman»? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
J'accepterais avec plaisir, les amis, mais... voyez­-vous... j'ai une femme et des mômes qui m'attendent à la maison... 
 
LAURENT LABAFFE 
Je t'assure qu'elle s'en bat les michetons, ta gonze. 
 
MADEMOISELLE MIETTE 
De toute façon, vous n'avez pas le choix, mon beau Julien. 
 
LAURENT LABAFFE 
Tu louches ou quoi ? Tu n' vois pas qu'elle t'allume, la gamine ? Qu'est-ce t'attends pour lui rouler une galoche, ma poule ? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Je n'en peu plus, elle est trop bonne ! Elle est trop bonne ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Bon; maint' nant, cesse de faire le mariolle, et viens t'asseoir ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, s'agenouille et lui fait le baisemain 
Mademoiselle Miette, c'est pour moi une immense joie que d'accepter votre invitation... 
 
LAURENT LABAFFE 
Arrête de t' la péter cinq minutes, Julien ! Assieds-toi ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, l’entraîne vers le fauteuil 
Je vous en prie, prenez place. 
 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 5 
 
 
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE, CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, LE MARQUIS DE FOGIELO, LE DOCTEUR HOFFMANN 
 
MISS MARYL, tend une soucoupe à Pierre Clément 
Tenez, c'est pour vous, beau gosse ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, se saisit de la soucoupe 
C'est quoi ce truc ? 
 
MISS MARYL 
J 'te préviens, tu vas rester scotché sur le fauteuil pour le restant d' ta soirée. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, mange à la petite cuillère 
Ce n’est pas dégueu ! 
 
Soudain, Miette rapetisse et prend l'apparence de Denise la vieille servante. 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, entre en se débattant avec la main du Docteur Hoffmann qui l'étrangle 
Au secours ! Au secours ! Au secours ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Messieurs dames, voici le Marquis de mes glaouis qui vient nous rendre visite ! Sa Majesté semble aux prises avec sa main ? 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, gesticule dans tous les sens 
Bon sang, j'étouffe ! A l'aide ! J'étouffe ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Oui, c'est ça, bouffon, continue de nous charrier ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, affolé 
Je vous en supplie, messieurs, aidez-moi ! 
J'étouffe ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, sous les traits de Denise la vieille servante 
Cette main appartient à mon Maître.  
 
Elle s’approche du Marquis 
 
LAURENT LABAFFE 
Vas-y, vieille grue, colle-lui un pin à cette grosse lopette ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, se saisit de la main 
Donne-moi ça, Marquis de mes glaouis ! (Puis elle sort) 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Oh, mon Dieu ! J'ai bien cru que j'allais mourir. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Approche, mon garçon, approche ! 
 
MISS MARYL, tend une soucoupe au Marquis 
Tiens, Majesté ! J'te promets qu'avec ça, tu vas Kiffer sec ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Ah ! Ah ! Ah ! Ce que j'ai horreur de la compote de pomme ! Non merci, c'est mauvais pour les caries ! 
 
LAURENT LABAFFE, lui fourre le nez dans la soucoupe 
Ne chipote pas, blaireau ! Bouffe ta friandise ! Et boucle-la ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, le prend par le bras et l'entraîne sur le fauteuil 
Assieds-toi près de moi, beau gosse ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Je veux sortir d'ici ! Lâchez-moi, vieille folle! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, lui colle une gifle 
Tu répètes encore une fois « vieille folle », et je te mange ta face de rat, crétin! (Elle lui colle une gifle) Arrête de chialer, espèce de mauviette ! (Puis elle lui tend la cuillère) Maintenant, dépêche-toi de manger ta purée, enfant de ta mère ! 
 
Le Docteur Hoffmann entre dans le salon, suivi de Mademoiselle Miette (sous les traits de Denise la vieille servante) qui s'appuie toute courbée sur une petite béquille de bois du Liban surmontée d'une forte poignée en or. Roberto s'est endormi. 
 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Et maintenant, Ladies and Gentlemen, nous accueillons le Docteur Hoffmann ! (Tout le monde applaudit l'entrée du Docteur Hoffmann) 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, tient une cafetière en main 
Je vois que tout va dans le meilleur des mondes, par ici ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, sous l'apparence de Denise 
Tout le monde a goûté à sa « pâture » ? Parfait ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, gifle le Marquis 
Sauf un, ma mère ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Je t’en supplie, Darling, gifle-moi encore ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Je savais bien que tu étais une tête à claque, nioco ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, se déplace à quatre pattes devant Laurent 
Oh oui ! Oh oui ! Gifle-moi, Milord ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Laisse-moi faire, Lolo ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Sory, poupée ! C'est à mon tour ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Non, c'est à mon tour !  
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tape sur la table avec sa chaussure 
Je vous demande de vous arrêter ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, toujours à genou, s'adresse à Christine et à Laurent 
Ohé ! Ohé ! Les amoureux ! Au lieu de vous chamailler, vous feriez mieux de me frapper. 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Je te dis que c’est à mon tour. Je t’assure ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Tu permets, bobonne ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tape sur la table avec sa chaussure 
Je vous demande de vous arrêter ! Je vous demande de vous arrêter ! 
 
 
FIN DE LA SCENE 5 
 
 
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ACTE 1 / SCENE 6 
 
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE, 
CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, LE MARQUIS DE FOGIELO, LE DOCTEUR HOFFMANN 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, sort de sa poche la mandragore et la jette par terre 
Tenez, Marquis de mes glaouis ! Attrapez ça ! Et régalez-vous ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, se jette sur la Mandragore et la contemple 
Dieu soit loué ! La mandragore ! 
Pendant ce temps-là, le Docteur Hoffmann sert le café dans les soucoupes. 
 
MADEMOISELLE MIETTE, le maltraite avec sa canne 
Qu'attends-tu pour la dévorer, Lopette ? 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, se prosterne devant elle 
Je ferai tout ce que vous voudrez, Maîtresse ! 
Il dévore rapidement la mandragore 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
On ne bouge pas pendant le jingle ! On ne bouge pas pendant le jingle ! 
 
Tout le monde reste immobile pendant quelques secondes sauf Laurent et Christina 
 
LAURENT LABAFFE et CHRISTINE VAUBRAT, chantent en coeur 
«C’est la mère Denise qui a perdu son chat ! C'est la mère Denise qui a perdu son chat ! » 
  
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
On ne bouge pas pendant le jingle !  
 
Il jette sa chaussure sur Christine... 
 
MADEMOISELLE MIETTE, les frappe avec sa canne 
Fermez-là ! 
 
Le Docteur s'assied et déguste son café dans une soucoupe. Mademoiselle Miette se tient à l'écart. Miss Maryl s'est endormi. 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Bon, j'attends avec impatience vos questions, Monsieur D'Ardisson ? Vous n'avez tout de même pas oublié votre enquête ? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Cher Docteur : préfèreriez-vous coucher avec un homme qui baise bien, mais qui est infidèle, ou bien alors, préfèreriez-vous coucher avec un homme qui baise mal, mais qui est fidèle ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Ne déconne pas, ma poule ! Tu vas lui faire faire une attaque à ton gus ! 
 
­PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Dans ce cas, je vais vous poser une question un plus sérieuse, mon cher Docteur. Si vous deviez partir pendant vingt ans sur une île déserte, qui ­emmèneriez-vous : un gros boudin chauve avec une grande barbe au menton ou bien un chien en chaleur toujours en érection ou bien alors une femme cul-de-jatte asexuée, avec des nichons dans le dos, sans bras et sans tête ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Fais gaffe à tes fesses, Toubib, mon pote veut te les mordre ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, se prosterne devant Pierre Clément 
Je vous en supplie, Maître, posez-lui la question qui tue ! (Il lui lèche les pieds. Pierre Clément, tape dans ses mains) Eh bien soit ! Qu'on éteigne la lumière ! 
 
Aussitôt dit, aussitôt fait, Mademoiselle Miette appuie sur l'interrupteur pour éteindre la lumière. Tout le monde est à présent dans le noir. Seul le Docteur Hoffmann a une douche (lampe) braquée sur lui. 
 
LAURENT LABAFFE 
Le pire est à venir, mon petit père ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Un peu de sérieux, mon Lolo ! Voilà...  
 
LAURENT LABAFFE 
Assure Doc !  
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Dernière pipe, docteur ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Tu vas te faire mordre les fesses, pauvre tâche ! 
 
C'est alors que le Docteur Hoffmann et Mademoiselle Miette (Denise) disparaissent du lieu comme par magique. 
 
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
FIN DE L’ACTE 1 
 
 
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EPILOGUE 
 
 
MISS MARYL, ROBERTO, LAURENT LABAFFE, CHRISTINE VAUBRAT, MADEMOISELLE MIETTE, PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, LE MARQUIS DE FOGIELO, LE DOCTEUR  
HOFFMANN, LA VOIX FEMININE DANS LE HAUT PARLEUR 
 
 
La lumière se rallume peu après... 
 
Miss Maryl et Roberto se sont endormis sur le fauteuil. Christine Vaubrat tient Laurent par le cou. Le marquis est resté à quatre pattes, immobile. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tient une ceinture en main 
Où est passé le toubib ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Le blaireau est allé s' tirer ta Barbie. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Quel enfoiré ! Et dire que j'avais encore deux ou trois questions à lui poser. 
 
LAURENT LABAFFE, remarque la ceinture 
Dis-moi, ma poule, que fais-tu avec cette ceinture en main ? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Je ne sais pas ce qu'elle fout là ? 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Tu attends quoi pour faire tourner le tarpé, mon chéri ? 
 
LAURENT LABAFFE 
Ne me gonfle pas, bécassine ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
C'est quoi ce cône que tu tiens en main, mon Lolo? 
 
LAURENT LABAFFE 
C'est du « Damawesk » mélangé avec du tabac. 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Arrête ton char ! Ce n’est pas possible ! 
 
LAURENT LABAFFE 
Tête de mort ! Tu n’as pas encore capté qu'on s'est fait bluffer par l'autre tapette de toubib! (Il lui passe sa cigarette conique) Tiens, ma couille, tire un taf ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, tire sur le cône 
Il est trop cool ton « oinj » !  
 
CHRISTINE VAUBRAT, tend la main pour prendre la cigarette 
Passe­ moi la clop, Juju ! 
 
LAURENT LABAFFE, la bouscule 
Là, tu pousses le bouchon grave, sister ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, pleurniche 
J' t'en supplie, cousin, laisse-moi méfu ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
A une condition que tu restes sagement assis à ta place.  
 
CHRISTINE VAUBRAT, pleurniche 
C'est trop injuste !  
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Oui, je sais... parfois la vie est injuste ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, chante 
« C'est moi, c'est moi, je suis la mandragore, la fille des beaux jours qui s'éveille à l'Aurore, et qui chante pour toi ! » 
 
 
LAURENT LABAFFE 
Tiens ! T’es pas encore couché, Marquis de mes glaouis ? 
 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, s’adresse à Pierre Clément avec une voix très efféminée 
Je suis votre esclave, Maître ! Faites ce que vous voulez de mon corps.  
 
LAURENT LABAFFE 
C'est sûr, t'as un ticket, ma poule ! Alors, n'hésite pas, éclate-le !  
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Approche, mon garçon !  
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, se blottit dans ses bras 
Défonce-moi sur le fauteuil, my love ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Pas si vite, voyons ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Oui, c'est cela, passons au préliminaire. (Il lui remet la ceinture) S 'y vas, Maître, fouette moi! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, se saisit du fouet 
Mets-toi à quatre pattes, mon garçon ! On va bien se marrer. Qu'en penses-tu, mon Lolo ? 
 
LAURENT LABAFFE, prend Christine par les cheveux 
Dépêche-toi d' grimper sur les épaules du Marquis, Caliméro ! Boucle-la ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO 
Dépêche-toi, vieille folle ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT, grimpe sur les épaules du Marquis 
C'est pas un bon trip, les mecs ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, frappe le Marquis sur les fesses avec la ceinture 
Tiens, prends ça, trou du cul ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Que c'est bon ! Que c'est bon ! Que c'est bon ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
Arrête, enfoiré ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Tu aimes les coups, vilaine chienne ! Hein ? Tu aimes ça ! Hein ? 
 
LAURENT LABAFFE, affalé sur le fauteuil, contemple la scène, le cône à la main 
Vas-y, ma poule, c'est toi le patron ! Nique-les tous les deux ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, attrape le Marquis par les cheveux 
Va s’y, mon garçon, lèche-moi les pieds ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, à plat ventre 
Seulement les pieds, patron ? 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Tout ce que tu voudras, mon garçon ! (Puis il attrape Christine Vaubrat par les cheveux) Quant à toi, la grosse, tu vas embrasser cent fois mes chaussettes ! 
 
CHRISTINE VAUBRAT 
C'est dégueulasse ton truc ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
Assure, greluche ! 
 
LE MARQUIS DE FOGIELO, lui lance un extrait de la tirade du corbeau et du Renard de Jean de La Fontaine 
« Que vous êtes joli ! Que vous me semblez beau, patron ! Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage, vous êtes le phénix des hôtes de l'hôtel Pimodan. » 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, poursuit la tirade 
« Mon bon garçon, apprends que tout flatteur vit au dépens de celui qui l'écoute. » 
 
CHRISTINE VAUBRAT, embrasse les chaussettes de Pierre Clément 
95, 96, 97, 98, 99 et 100 ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON, lui tire la tignasse 
Tu as triché, salope ! Recommence ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, sous les traits de Denise la servante surgit comme un boulet de canon et bouscule nos trois acolytes sur son passage 
Poussez-vous d' là, les camarades « Bouzingo » ! Laissez place, s'il vous plaît ! Laissez place ! 
 
Le Docteur Hoffmann entre à son tour, en jouant du violon. 
 
LAURENT LABAFFE 
Tiens ? Revoilà le speedé ! 
 
Tout le monde reste figé sur place. 
 
Le Docteur Hoffmann joue un air de musique majestueux. 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN, cesse de jouer au bout de quelques secondes 
Le spectacle est terminé, mes amis, l'hôtel Pimodan ferme ses portes ! Vous pouvez remballer vos gaules ! Et encore merci pour la visite ! 
 
PIERRE CLEMENT D’ARDISSON 
C'est plutôt à nous de vous remercier, Docteur « H » ! 
 
MADEMOISELLE MIETTE, chasse tout le monde 
A présent, circulez, il n'y a plus rien à voir ! 
 
Tout le monde sort sauf Laurent Labaffe. Miss Maryl et Roberto sont endormis. 
 
LAURENT LABAFFE, placé à la hauteur du Docteur 
J'aime bien ton blouson, mon pote ! 
 
LE DOCTEUR HOFFMANN 
Dans ce cas, qu'attends-tu pour me le chouraver ? 
 
LAURENT LABAFFE, lui retire son manteau 
J'espère qu'il ne va pas trop te manquer ? 
 
Soudain, la fenêtre s'ouvre violemment. Le violon porté par le vent s'enfuit. Puis la lumière s’éteint. 
 
Soudain, l'on entend siffler un train. La lumière se rallume. Nous nous trouvons à bord de l'Orient-Express qui va à toute allure. Miss Maryl et Roberto sont toujours endormis. 
 
LA VOIX FEMININE, jaillit du haut-parleur 
Mesdames et Messieurs, soyez les bienvenus à Lyon, chef-lieu de la région Rhône-Alpes et du département du Rhône ! L'Orient­ Express vient de traverser à l'instant­ même le tunnel de Fourvière. Je vous souhaite de passer un bon après-midi ! 
 
A suivre… 
 
 
Fin de l’Episode 
 
FIN DU 53-ième épisode 
 
AFFAIRE A SUIVRE DANS LE 54-ième EPISODE INTITULE :« CHOCOLAT, EXPRESSO » 
 
 
 
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(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 6.09.2021
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