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LES DEUX FONT LA PAIRE et LE PORTRAITS ROBOT

Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO  
 
Dans 
 
« LES DEUX FONT LA PAIRE » 
 
25ième épisode intitulé : 
 
Roberto  
Le Comte de la Bouche-En-Biais 
Maître Saripoutta 
Miss Maryl 
Anaga 
Kapila 
Sylvestre 
Augustin 
 
Lieu : Dans la demeure de Maître Saripoutta  
(Lhassa – Tibet) 
Genre : Comédie 
 
EPISODE 25 : « LES DEUX FONT LA PAIRE » (1997) 
Troisième partie de la pièce « Ôm Sweet Ôm » (8 personnages) 
 
 
 
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR DECOUVRIR L'EPISODE 23 " Ôm Sweet Ôm " (Première partie) illustré 
 
 
 
Auteur : Emilien CASALI 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
PROLOGUE 
 
Maître Saripoutta, Kapila, Anaga,  
Miss Maryl, Roberto 
 
Nous sommes à Lhassa dans la demeure de maïtre Saripoutta… 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA, entre, suivi d’Anaga 
Je t'avais demandé de les surveiller tous les deux ! Et surtout de ne pas les laisser s'échapper ! Si jamais l'envahisseur met la main sur eux…  
 
ANAGA 
Ils ne sont pas sortis par la porte principale, Maître. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Et par où, alors ? 
 
ANAGA 
Par le balcon. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
C'est bien trop haut. 
 
ANAGA 
Ils ont utilisé du matériel d'escalade. 
 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Pour quelqu'un qui dit n'avoir rien vu, je trouve que tu en sais beaucoup ! Eh bien, j'écoute ! Que sais-tu exactement ? 
 
ANAGA 
Hélas ! Je n\'ai rien pu faire, Maître ; c'est Miss Maryl qui... 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Que vient-elle faire dans cette histoire ? 
 
ANAGA 
Elle est venue plusieurs fois ici en votre absence. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Je lui avais pourtant interdit d'entrer chez moi.  
 
ANAGA 
Elle ne faisait rien de mal. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Nous avons eu assez d'ennuis à causes d'elle ! Maintenant, peux-tu me dire ce qu'il adviendra de nos amis si jamais l'envahisseur met la main sur eux ? 
 
ANAGA 
Mais, Maître, ce ne fut pas de sa faute, mais de celle de son compagnon ! 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Depuis quand prends-tu sa défense ? 
 
ANAGA 
Au nom du Maître des Mondes, je dis la vérité. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Cesse de jurer autant ! C'est toi qui l'a conduite jusqu'à moi que je sache ! 
 
ANAGA 
Je vois que mon Maître ne m'a toujours pas pardonné. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Depuis le premier jours où son compagnon et elle sont entrés dans ma demeure, les ennuis n'ont cessé; le gouvernement Chinois m’a soupçonné d'être un espion et a failli m'interdire à tout jamais l'accès au temple. 
 
ANAGA 
Tout s'est arrangé, ensuite. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Et de quelle manière ! Il m’a fallu ramper aux pieds de ses maudits envahisseurs. 
 
KAPILA 
Maître Saripoutta ! Maître Saripoutta ! 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Te voilà revenu de Katmandou, Kapila ! Tu as ramené la malle ? 
 
KAPILA 
Oui, Maitre. Mais dîtes-moi, où sont passés nos amis ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Monsieur Roberto et Monsieur Le Comte se sont enfuis d'ici grâce à la complicité de Miss Maryl. Anaga se trouvait là et n'a rien pu faire. 
 
KAPILA 
Ils ignorent le danger auquel ils s'exposent. 
 
ANAGA 
Le Maître des Mondes a dit que personne en ce monde ne peut mettre un terme à la Liberté des individus. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Dans ce cas, prions pour qu'il ne leur arrive rien de mal.  
 
ANAGA 
Le Maître des Mondes veillera sur eux. 
 
MISS MARYL, entre, suivie de Roberto 
Maître Saripoutta ne sera pas très content, je vous l'assure ! 
 
ROBERTO 
Je n'aurai qu'à lui expliquer que nous nous sommes liés d'amitié tous trois et que nous avions décidé de partir en balade ensemble, histoire d'aller prendre l'air sur l'Himalaya... Bonjour tout le monde ! La vie est belle ?  
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Je vous donne cinq minutes pour quitter ce lieu, Mademoiselle. 
 
ROBERTO 
Excusez-nous pour notre conduite, Maître Saripoutta ! Mais ce fut plus fort que nous... nous avions besoin d'un peu de Liberté, comprenez vous ?  
 
Maître Maître Saripoutta quitte les lieux sans dire un mot 
 
MISS MARYL 
Inutile, Roberto, il ne veut rien entendre. 
 
ANAGA 
Vous avez risqué votre vie, Monsieur Roberto, en voulant vous échapper du Tibet. 
 
ROBERTO 
Croyez-Ie ou non, nous voulions seulement prendre l'air. 
ANAGA 
Je présume que vous avez tenté de vous enfuir par la partie Ouest de l'Himalaya. Hélas, cet endroit est surveillé par les chinois depuis peu.  
 
ROBERTO 
Il y a bien un moyen pour s'enfuir ? 
 
ANAGA 
Je n'en connais qu'un seul. 
 
ROBERTOEt lequel ? 
 
ANAGA 
Il vous faudra pour cela résoudre une énigme. 
 
ROBERTO 
Une énigme à résoudre ? 
 
ANAGA 
N'oubliez pas que nous sommes entrés dans « L’Ere du « Souffle d'or » depuis trois jours. Durant cette période, quiconque trouvera l'énigme pourra faire le voeux de quitter le Tibet. 
 
ROBERTO 
Très bien. Posez-moi l'énigme ! 
 
 
 
ANAGA 
C’est le Maître des Mondes qui vous la posera lorsqu’il apparaîtra. Vous n’avez qu’à faire appel à lui ! Ainsi vous pourrez quitter quitter le Tibet sain et sauf. C’est dans votre intérêt. 
 
ROBERTO 
C'est la seule solution ? 
 
ANAGA 
Il ne vous reste plus qu’à trouver son nom. Veux-tu bien nous servir le thé, Kapila ! Miss Maryl le prendra avec nous. 
 
KAPILA 
Impossible, Anaga ! C'est contre la volonté de Maître Saripoutta.  
 
ANAGA 
Mais pas contre celle du Maître des Mondes ! Je t'en prie, fais ce qu'il te demande ! 
 
KAPILA 
Bien. (Il sort) 
 
ANAGA 
Asseyez-vous, mes amis ! Nous allons prendre le thé ensemble.  
 
ROBERTO 
Vous n'êtes plus fâchée contre nous ? 
 
ANAGA 
Il n'y a aucune raison de l'être. Vous cherchiez à retrouver votre liberté. C'est un droit pour tous les hommes. Soyez la bienvenue parmi  
nous, Miss Maryl ! 
 
MISS MARYL 
Vous me pardonnez vraiment ? 
 
ANAGA 
Il est toujours temps pour nous d'avoir des rapports positifs. C'est aussi la volonté du  
Maître des Mondes. 
 
ROBERTO 
Votre Karma semble enfin s'achever, Miss  
Maryl. 
 
ANAGA 
Mais où est passé Monsieur Le Comte ? 
 
MISS MARYL 
Nous l'avons semé en cours de route. 
 
ANAGA 
S'est-il bien comporté durant cette balade en pleine air ? A-t-il trouvé un peu de sagesse en  
lui ? 
 
ROBERTO 
Il fut muet tout au long de l’excursion. 
 
ANAGA 
Le Comte, muet ! Est-ce possible ? 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
---------- 
 
Acte 1 / Scène 1 
 
 
Le Comte, Anaga, Miss Maryl, Roberto, Kapila 
 
LE COMTE, entre 
J'ai été sage comme une image, soeur Anaga !  
 
ANAGA 
L'enseignement auprès du Maître des Mondes semble vous convenir parfaitement ? 
 
LE COMTE 
Il serait temps qu’il nous aide à franchir la frontière, celui-là ? Impossible de passer ! 
 
MISS MARYL 
On vous croyait disparu. 
 
LE COMTE 
Je me suis trompé de route. 
 
ROBERTO 
Je avais prévenu, Comte, il ne fallait pas se mesurer à Miss Maryl ; c'est une grande experte en randonnée pédestre. 
 
LE COMTE 
Je me suis pas mal défendu, de mon coté. 
 
 
 
KAPILA, entré un peu plus tôt 
Heureux de vous retrouver, Monsieur Le Comte ! Si vous voulez bien vous donner la peine de vous asseoir, je vais servir le thé ! Dîtes donc, Monsieur Le Comte, vous sentez rudement bon aujourd'hui ! 
 
LE COMTE 
II s'agit de mon huile musquée. J'aime me parfumer lorsque je suis de sortie.  
 
Kapila sert le thé 
ANAGA 
Espérons que personne ne vous ait suivi jusqu'ici, Comte.  
 
LE COMTE 
Je crois bien que Votre Maître des Mondes m'a rendu invisible dans les rues de Lhassa tout à l'heure ? Personne n'a fait attention à moi ! Incroyable ! 
 
ROBERTO 
Vous êtes allé en ville ! C'est une pure folie ! 
 
LE COMTE 
En plein coeur du village, plus précisément. Je n'ai pas dû prendre le bon chemin pour venir jusqu'ici. Enfin ! Ce n'est pas bien grave puisque je suis là parmi vous. Eh puis d'abord, avec le déguisement que je porte, c’est clair, je ressemble à tous les moutons du coin. Le village est magnifique ! 
 
ANAGA 
Monsieur Le Comte a trouvé sa place à  
Lhassa ? 
 
LE COMTE 
J'aime beaucoup cette endroit ! Malheureusement, mes affaires m'attendent en France. 
 
ROBERTO 
Comme vous avez pu vous en rendre compte, mon cher, toutes les frontières sont occupées par l'envahisseur. Nous allons avoir des difficultés pour nous enfuir d'ici. 
 
LE COMTE 
Vous auriez dû me laissé faire tout à l'heure, je n'aurais eu aucun mal à franchir la frontière. Je porte l'habit du moine, oubliez-vous ?  
 
ANAGA 
L'armée Chinoise laisse rarement un moine passer la frontière, Monsieur Le Comte.  
 
LE COMTE 
II me faut absolument retourner en Europe ! 
 
 
ROBERTO 
Patience, mon ami. 
 
LE COMTE 
On peut dire que vous m'avez fourré dans un drôle de traquenard. 
 
ROBERTO 
Combien de fois faudra-t-il vous dire que ce n'est pas de ma faute ?  
 
LE COMTE 
Mais alors, qui est donc l'auteur de ce canular, si c'en est un ? Et dire que je vais devoir renoncer à tous mes biens !  
 
Miss Maryl se lève et quitte la pièce. Kapila la raccompagne  
 
ROBERTO 
Croyez-moi, vos biens ne s'envoleront jamais en votre absence ! 
 
LE COMTE 
Vous ne savez pas ce que c'est d'être dépossédé entièrement de tous ses biens.  
 
ROBERTO 
Vos biens sont en sécurité, voyons. 
 
 
ANAGA 
J'aimerais que vous nous laissiez seuls, Roberto, ses symptômes de manque réapparaissent dans son esprit; je dois l'aider à franchir l'étape transcendantale, à présent.  
 
Roberto quitte la pièce 
 
LE COMTE 
Que faisons-nous aujourd'hui, ma soeur ? 
 
ANAGA 
Allongez-vous. 
 
LE COMTE 
Encore ! 
 
ANAGA 
Dans quelques jours, si tout se passe bien, vous quitterez le Tibet, alors autant que vous soyez bien armés. 
 
LE COMTE 
Vous croyez vraiment ce que vous dites ? 
 
ANAGA 
Le Maître des Mondes désire que vous restiez quelques jours encore parmi nous afin que vous puissiez achever votre initiation correctement; c'est pour cela qu'il vous fit revenir sur vos pas. 
LE COMTE 
Qu'il se dépêche de nous faire rentrer au pays... sans quoi, je vais me retrouver à la rue. 
 
ANAGA 
Je suis certain qu'il vous viendra en aide, mais il vous faudra pour cela accomplir un long Karma. Bon, si nous passions au chose sérieuse à présent. Vous allez aujourd'hui franchir une nouvelle étape en plaçant tous vos sens en éveil. Fermez les yeux ! Vous êtes prêt à prononcer plusieurs fois le « ôm » en même temps que moi ? ! ôm ! ôm ! ôm ! ôômm ! ôômm ! ôômm ! ôôômmm ! ôôômmm ! ôôômmm ! 
 
 
Fin de la Scène 1 
 
 
---------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
Anaga, Le Comte, Kapila, Sylvestre, Augustin 
 
LE COMTE et ANAGA, en pleine méditation 
Ôm ! ôôômm ! ôôômmmm ! 
 
AUGUSTIN, entre, suivi de Sylvestre. Tous deux portent un casque sur la tête 
Je suis sûr qu'ici, personne ne nous trouvera ! 
 
SYLVESTRE 
Qu'est-ce qu'il n'a pas fallu faire pour les semer ! Il s'accroche à vous comme des mouches dans ce pays ! 
 
KAPILA 
Mon Maître ne vous a pas autorisé à rentrer ici, Messieurs.  
 
SYLVESTRE 
Nous sommes en danger, Monsieur; nous cherchons à nous cacher.  
 
KAPILA 
Sortez d'ici, Messieurs ! 
 
AUGUSTIN 
Puis-je m'entretenir avec votre Maître ? 
 
 
KAPILA 
Je vous préviens, il ne sera pas content. (Il sort)  
 
AUGUSTIN 
Comme vous pouvez voir, mon cher Sylvestre, ces Messieurs dames font la sieste. 
 
SYLVESTRE 
Je parie que ce sont les propriétaire de l'immeuble !  
 
ANAGA 
Silence, Messieurs ! Ne voyez-vous pas que nous sommes en pleine méditation ? 
 
AUGUSTIN 
C'est à dire que nous sommes tous deux à la recherche d'un gîte et d'un couvert. 
 
SYLVESTRE 
Nous avons été pourchassé par des hommes armés jusqu'aux dents, Madame. 
 
ANAGA 
Retirez vos chaussures et venez nous  
rejoindre ! 
 
Le Comte continue de méditer pendant ce temps-là 
 
SYLVESTRE 
C'est le calme plat chez vous. 
 
ANAGA 
Prenez place à nos cotés ! 
 
SYLVESTRE 
C'est tout de même incroyable ! Dans ces pays-là, il n'y a jamais de chaises ! 
 
AUGUSTIN 
C'est sans doute dans leur tradition. Il faudra vous y faire, mon ami. 
 
SYLVESTRE 
J'espère que l'on ne sera pas obligé de porter leur déguisement… Sans quoi, je me casse tout de suite ! 
 
ANAGA 
Si ces Messieurs veulent bien nous accompagner dans la prière ! Connaissez-vous vos mantras ? 
 
AUGUSTIN 
Nous les connaissons, Madame. 
 
ANAGA 
Dans ce cas, allons-y tous ensemble ! 
 
 
SYLVESTRE 
J'ignorais que vous connaissiez leur langage d'expression. 
 
AUGUSTIN 
Ce n'est pas compliqué. Il n'y a qu'à répéter derrière eux.  
 
SYLVESTRE 
J'ai le droit de faire du Play-back ? 
 
ANAGA 
Plus fort, Messieurs ! Je ne vous entends pas ! Après moi : « ôm ! ôm ! ôm ! ôôommm !  
ôôômmm ! ôôômmm ! » 
 
SYLVESTRE et AUGUSTIN 
ôm ! ôm ! ôm ! ôôômmm ! ôôômmm ! ôôômm ! 
 
La scène de méditation va durer plusieurs secondes 
 
SYLVESTRE 
Dîtes, Augustin... Vous ne trouvez pas que le Monsieur qui est allongé a un air de ressemblance avec le gars que recherchait le Policier de l'autre jour à Katmandou ? 
 
AUGUSTIN 
Celui qui ressemblait à Monsieur Le Comte et qui portait une barbe sur la photo.  
Anaga se lève et quitte la pièce 
 
SYLVESTRE et AUGUSTIN 
ôm ! ôm ! ôm ! ôôômmm ! ôôômmm ! 
 
AUGUSTIN 
Celui-là ne porte pas de barbe, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
Avouez tout de même que la ressemblance est frappante !  
 
AUGUSTIN 
ôm ! ôm ! ôm ! ôôômmm ! ôôômmm ! 
 
SYLVESTRE 
Et si jamais c'est lui le gars de la photo en question ? Vous savez, les temps sont durs… Alors… 
 
AUGUSTIN 
C'est marrant, je pensais à la même chose que vous. 
 
SYLVESTRE 
Je suis sûr que c'est à cause de çà qu'il n'ont pas voulu nous lâcher d'une semelle, les autres barjots. 
 
 
 
AUGUSTIN 
Il faut dire que la prime qu'il offre pour sa capture est alléchante ! Elle pourrait grandement subvenir à nos besoins. 
 
SYLVESTRE 
Ce n'est pas trop mon truc, la délation. 
AUGUSTIN 
Le policier nous a dit qu'il s'agissait d'un criminel.  
 
SYLVESTRE 
Vous voulez dire qu'il pourrait commettre d'autres crimes ?  
 
AUGUSTIN 
Qui sait ? Peut-être qu'en rendant ce service à la communauté, les types de tout à l'heure ne nous embêteront plus ? 
 
SYLVESTRE 
Ainsi l'on pourra se balader tranquillement dans tout le pays et prendre le temps de vivre, de penser et d’aimer la vie ! 
 
AUGUSTIN 
Il s'est endormi. On ferait bien de partir tout de suite avec lui avant que quelqu'un ne réapparaisse ici ! Prenez-le par les bras, je le prends par les pieds. Vous êtes prêts ? Un... Deux... Trois... 
Ils soulèvent le corps du Comte et s'apprêtent à partir avec 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA, entre, suivi de Kapila 
Que faîtes-vous Messieurs ? Où transportez-vous mon invité ? 
 
Augustin et Sylvestre s'immobilisent 
 
Fin de la Scène 2 
 
 
------------------- 
 
 
Acte 1 / Scène 3 
Sylvestre, Augustin, Maître Saripoutta, Kapila,  
Le Comte de la Bouche-En-Biais, Roberto 
 
SYLVESTRE 
Que fait-on Augustin ? La femme est allée chercher son mari et son garde du corps. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Où comptez-vous aller, Messieurs ? 
 
AUGUSTIN 
Nous sommes chargés de ramener cet homme au commissariat de police le plus proche ; il s'agit d'un criminel recherché. 
 
SYLVESTRE 
Une récompense est offerte à ceux qui le captureront. 
 
ROBERTO, surgit 
Que se passe-t-il, Maître Saripoutta ? 
 
SYLVESTRE, à part 
Dommage qu'il n'y ait pas de prime pour le sosie de Roberto. 
 
AUGUSTIN, à part 
Quelle ressemblance avec l'original ! 
 
SYLVESTRE, à part 
C'est son portrait robot, en chair et en os ! 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Avez-vous un mandat d'arrêt, Messieurs ? Si ce n'est le cas, relâchez cet individu immédiatement ! 
 
AUGUSTIN 
Je regrette, cet homme est un criminel et nous sommes dans l'obligation de le transporter au poste de police. 
 
ROBERTO, s'approche lentement de Sylvestre et d'Augustin qui viennent de poser Le Comte à terre. Ils n'ont toujours pas retiré leur casque 
Qui donc a laissé entendre que notre ami était un criminel ? 
 
 
AUGUSTIN 
Un policier le recherchait à Katmandou, ces jours-ci. 
 
ROBERTO 
Et ce policier offrait une prime à quiconque le retrouverait ?  
 
AUGUSTIN, sort un papier de sa poche 
Voilà d'ailleurs l'avis de recherche.  
 
ROBERTO 
En effet, c'est bien son portrait ! Qui donc peut s'acharner sur lui à ce point-là ? Je pense qu'il s'agit d'une manigance. 
 
SYLVESTRE 
Vous ne pouvez pas mettre en doute ce qu'affirme la police, tout de même ?  
 
ROBERTO 
Je regrette, vous allez devoir repartir sans lui. 
 
SYLVESTRE, sort une mitraillette de son sac 
Je ne le pense pas, Monsieur ! Haut les mains ! Que personne ne bouge ! 
 
AUGUSTIN 
Navrés, Messieurs, nous n'avons pas le choix ! Nous l’emportons avec nous. 
 
SYLVESTRE, menaçant 
Maintenant, écartez-vous du passage ! Faites pas les idiots, sinon j'appuie sur la gâchette !  
 
ROBERTO 
Il n'est pas question que vous alliez où que ce soit avec. 
 
SYLVESTRE 
C'est qu'il est aussi têtu que l’original, celui-la ! 
 
ROBERTO 
Tôt ou tard je vous retrouverai, Messieurs ! 
 
AUGUSTIN 
C'est vrai qu'il est aussi têtu que Roberto, ce type-là ! 
 
ROBERTO 
Que lui voulez-vous à Roberto ? 
 
SYLVESTRE 
Ah ! Si seulement Roberto vous voyait faire, dans vos manières, Vous êtes sa copie conforme. 
 
ROBERTO 
Je suis Roberto. 
 
SYLVESTRE 
Et moi, je suis Mad Max ! Ca ne se voit pas ? 
 
ROBERTO 
Je vous assure que c'est moi ! 
 
AUGUSTIN 
Et le type que je porte sur les épaules, c'est Le Comte de la Bouche-en-Biais. Bon, allez, laissez-nous passer maintenant ! 
 
SYLVESTRE 
Bon. Qu'est-ce que je fais, je les bute ou pas ? Allez ! Maintenant, fini de blaguer ! Vous avez trois secondes pour vous écarter du passage. 
 
LE COMTE, se réveille sur les épaules d'Augustin 
Mon dieu ! Que se passe-t-il ? A l'aide ! A moi ! On me kidnappe ! Lâchez-moi, Monsieur, ou je porte plainte !  
 
SYLVESTRE, se rapproche du Comte 
Je vais le buter s'il ne ferme pas sa grande tchatche tout de suite ! 
 
ROBERTO, se saisit de l'arme de Sylvestre 
Haut les mains, Mad Max ! Pas un geste ! A présent, retirer votre casque, messieurs ! 
 
LE COMTE 
J'ai hâte de connaître le visage de mes ravisseurs ! 
Sylvestre et Augustin retirent leur casque de moto 
 
ROBERTO 
Ne trouvez-vous pas, Monsieur Le Comte que ces Messieurs ressemblent étonnamment à des amis à nous ?  
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Que se passe-t-il, Roberto ? 
 
SYLVESTRE 
Roberto ! 
 
AUGUSTIN 
Que fait-il ici ? 
 
ROBERTO 
C'est plutôt à moi de vous poser cette question, Messieurs Sylvestre et Augustin car je suppose que c'est bien vous ? 
 
LE COMTE 
Qu'est-ce qui vous a pris de vouloir me kidnapper, bande d'idiots ? 
 
AUGUSTIN 
Montrez-lui la photo, Sylvestre. 
 
 
 
SYLVESTRE 
Je crois bien que c'est vous qui l'avez dans votre poche !? 
 
AUGUSTIN 
Comment, ce n'est pas vous qui l'avez ? 
 
SYLVESTRE 
Je ne le pense pas. 
 
LE COMTE 
C'est qu'ils se foutent de moi ces deux-là ! Allons, dépêchez-vous de trouver cette photo ! 
 
ROBERTO 
La voilà ! Si vous voulez y jeter un coup d'oeil, Monsieur Le Comte.  
 
LE COMTE 
Donnez-moi ça tout de suite ! (Il se saisit de la photo et la regarde attentivement) C'est qui ce clochard sur la photo ? 
 
ROBERTO 
Sa ressemblance avec vous est frappante ! 
AUGUSTIN 
Qu'en dites-vous, Messieurs ? 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Qui sont ces messieurs, Roberto ? 
 
ROBERTO 
Permettez-moi de vous présenter, Augustin et Sylvestre, des amis de longue date ! Messieurs, je vous présente, Maître Saripoutta, l'hôte de ces lieux, ainsi que Kapila. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Prenez place, Messieurs ! Kapila va nous servir le thé. 
 
Fin de la Scène 3 
------------- 
Acte 2 / Scène 4 
Le Comte de la Bouche-en-Biais, Roberto, Sylvestre, Augustin, Kapila, Maître Saripoutta 
 
LE COMTE 
Je ne comprends pas ce que je fais sur cette photo mal rasé ? Quelle négligence de la part du photographe ! 
 
SYLVESTRE 
Vous êtes quand même mieux sans la barbe, Monsieur Le Comte !  
 
AUGUSTIN 
Votre tunique vous va à ravir, Monsieur Le Comte ! 
 
 
ROBERTO 
Alors, comme ça, un policier recherche Monsieur Le Comte.  
 
SYLVESTRE 
Un drôle de policier qui portait un turban noir sur la tête en guise de képi… 
 
AUGUSTIN 
Et qui distribuait cette avis de recherche dans tout la ville de Katmandou. 
 
SYLVESTRE 
C'est pour un crime qu'on le recherche. 
 
LE COMTE 
Je n'ai commis aucun crime, voyons. 
 
SYLVESTRE 
C'est tout même difficile de mettre en doute les dires de la police. 
 
ROBERTO 
Nous finirons bien par connaître la vérité, tôt ou tard. 
 
AUGUSTIN 
C'est tout même étrange qu'on veuille s'en prendre à Monsieur Le Comte. 
 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Il serait préférable d'aborder ce sujet une autre fois. 
 
ROBERTO 
Très bien, Maître.  
 
Kapila entre et sert le thé à tout le monde 
 
AUGUSTIN, sort une pipe de sa poche 
Puis-je fumer la pipe, Maître ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Je vous en prie, faites comme chez vous ! 
 
AUGUSTIN 
Monsieur Le Comte veut peut-être y goutter ? 
 
LE COMTE 
Non merci, je ne fume pas. 
 
SYLVESTRE 
Vous avez tort, Comte, cette pipe est très spéciale ! 
 
LE COMTE 
Je vous rappelle que le tabac est dangereux pour la santé, mon ami.  
 
 
 
SYLVESTRE 
Celui-là a un goût très spécial, Monsieur Le Comte. C'est du Népalais. 
 
LE COMTE 
Népalais ou pas, ça reste toujours du tabac. 
 
AUGUSTIN 
Peut-être que Roberto veut y goutter ? 
 
ROBERTO 
Volontiers. 
 
SYLVESTRE 
Vous allez voir comme ça relaxe. Ca fait même drôlement planer ! 
 
LE COMTE 
Ce n'est pas la première fois que vous prenez des remèdes pour les nerfs, Monsieur Augustin. Déjà l'automne dernier, vous preniez de l'infusion.  
 
AUGUSTIN 
Cela m'étonnerait. Je n'en bois jamais. Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre ? 
 
LE COMTE 
Mais si, souvenez-vous ! Elle vous fut prescrite par le docteur Castaneda. J'en ai d'ailleurs consommée avec vous. 
AUGUSTIN 
Je ne vois vraiment pas. 
 
LE COMTE 
Et pour être plus précis, elle vous fut conseillé pour soigner votre crise d'épilepsie. 
 
SYLVESTRE 
Moi, je m'en souviens très bien de son histoire de crise d'épilepsie, ainsi que de son infusion mexicaine. Il n'a pas arrêté de me saouler avec ça. 
 
LE COMTE 
Vous voyez bien que je ne suis pas le seul à m'en souvenir. 
 
SYLVESTRE 
Bien sûr que je m'en souviens ! Vous avez même insisté pour que j'en consomme. Sois disant qu'elle possédait des vertus inimaginables, capables de venir à bout de certaines maladies contagieuses... 
 
LE COMTE 
Vous ne pouvez plus nier, Augustin, j'ai un témoin maintenant.  
 
ROBERTO 
Et maintenant, si vous nous disiez ce que vous êtes venus faire ici, Messieurs ? 
SYLVESTRE 
En ce qui me concerne, je suis venu ici passer trois mois de congés sans solde. 
 
AUGUSTIN 
Quand à moi, j'ai décidé d'accompagner Sylvestre dans le but de me ressourcer. 
 
LE COMTE 
Vous avez laissé Mamouzelle seule à  
l'Auberge ? 
 
AUGUSTIN 
Disons que ma femme est sur le point d'accoucher. 
 
SYLVESTRE 
A vrai dire, ce n'était plus trop le grand amour entre eux, ces derniers temps. 
 
AUGUSTIN 
Disons qu'il me fallut prendre un peu de recul avec mon ménage. Voilà tout. 
 
ROBERTO 
As-tu reçu mon courrier, Augustin ? 
 
SYLVESTRE 
C'est moi-même qui lui ai remis en main propre. 
 
AUGUSTIN 
C'est à ce moment-là que j'appris que tu séjournais à Katmandou. 
 
SYLVESTRE 
Alors, comme nous étions tous deux à la recherche d'exotisme, l'idée nous vint de nous y rendre également. Tu parles d'une Balade !  
 
AUGUSTIN 
Je sais Sylvestre, vous êtes méditerranéen et vous avez le mal de la montagne en ce moment. 
 
SYLVESTRE 
Ce n'est pas gai une balade quand on vous pourchasse méchamment. 
 
ROBERTO 
Qui donc vous pourchassait ? 
 
SYLVESTRE 
Des individus armés jusqu'aux dents. 
 
AUGUSTIN 
C'est dans le but de leur échapper que nous sommes venus demander l'hospitalité à votre Hôte. 
 
 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Il s'agit sûrement des envahisseurs. Portaient-ils un uniforme militaire sur eux ? 
 
AUGUSTIN 
Je pense que oui. 
 
SYLVESTRE 
Je ne vous raconterai pas comme c'est flippant de se faire pourchasser par un char d'assaut. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
C'est tout à fait leur description. 
 
ROBERTO 
Mais alors, ils savent dans quel secteur vous vous trouvez. 
 
AUGUSTIN 
On a réussi tout de même à les semer. 
 
SYLVESTRE 
Ce n'est pas exactement cela. 
 
AUGUSTIN 
On a tout de même pris cinq cent mètres d'avance sur eux.  
 
SYLVESTRE 
Vingt mètres seulement. 
 
AUGUSTIN 
Cinq cent mètres. 
 
SYLVESTRE 
Je suis certain que le char d'assaut était à vingt mètres derrière nous et qu'il ne nous a jamais semé. 
 
AUGUSTIN 
On est pas à quelques mètres près. 
 
SYLVESTRE 
En attendant, on l'a vu passer devant la maison. Je suis formel. 
 
AUGUSTIN 
Puis il est rentré chez lu. A l'heure qu'il est, je suis sûr qu'il fait gentiment dodo dans son garage. 
 
ROBERTO 
Qui nous dit qu'il n'a pas fait demi-tour ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Je vous déconseille de sortir de chez moi à l'avenir, Messieurs Augustin et Sylvestre, vos vies sont en danger, tout comme celles de vos compagnons ! 
 
 
 
KAPILA, tirant une grande malle derrière lui 
Maître Saripoutta ! Quelqu'un désire vous parler. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
A plus tard, Messieurs ! (Il sort) 
 
Fin de la Scène 4 
 
 
---------------- 
 
 
Epilogue 
 
 
Kapila, Le Comte, Roberto, Sylvestre, Augustin 
 
LE COMTE 
Serait-ce ma grande malle que vous traînez derrière vous, mon cher Kapila ? Oh, my god ! Te revoilà, ma tendre et fidèle malle ! Voyons voir ce que tu renfermes comme trésors. Je me souviens t'avoir confié mon passeport. Dis donc, tu es pleine de poussière. 
 
KAPILA 
Elle est restée longtemps dans la consigne de l'aéroport, Corbeau. 
 
LE COMTE 
Corbeau ? 
 
 
 
 
KAPILA 
C'est ainsi que l'on nomme celui qui a atteint un nouveau degré spirituelle. Chaque degré a un nom, ce qui nous permet de nous reconnaître entre nous. En tant que corbeau, on doit aider autrui. Vous fûtes conduit jusqu'à nous afin de nous permettre d'alléger le fardeau de votre vie. Vous vous êtes libéré des haillons de paria et vous avez acquis des connaissances qui pourront vous mener plus loin. Priez le Maître des Mondes, celui qu'il ne met pas permis de nommer, afin qu'il vous envoie à vous aussi un guide. En effet, lorsque vous aurez trouvé le but de votre vie, il vous sera donné d'oeuvrer pour le bien de nombreux êtres humains. 
 
LE COMTE 
Quel programme, en effet ! Dîtes-moi, mon ami, savez-vous où sont passés mes affaires ? Comment se fait-il que la malle soit vide ?  
 
KAPILA 
Malheureusement, son contenu a été pillé. 
 
LE COMTE 
Ce qui veut dire que vous n'avez pu mettre la main sur le passeport ! (Il s'approche d'Augustin et lui prend la pipe des mains) Me voilà dans de beaux draps ! 
 
KAPILA 
Que fait-on de la malle, Corbeau ? 
 
SYLVESTRE 
Je la verrais bien brûler à petit feu dans la cheminée. 
 
LE COMTE 
Pas question de m'en séparer ! A l'heure qu'il est, c'est sans doute le seul bien qu'il me reste en ce monde, comprenez-vous ? L'attachement que j'ai pour elle est trop considérable. 
 
AUGUSTIN 
Vous pourrez toujours vous en acheter une autre de retour au pays.  
 
LE COMTE 
Si je retourne au pays... Eh puis d'abord, avec quel argent ?  
 
AUGUSTIN 
Quand on a de quoi s'acheter des actions pétrolières, on a de quoi s'acheter une malle ! 
 
LE COMTE 
A l'heure qu'il est, elles se sont envolées ainsi que tout le reste. Me voilà réduit à la mendicité, maintenant ! 
 
 
ROBERTO 
Que se passe-il, mon ami ? Vous ne semblez pas bien dans votre assiette ? 
 
LE COMTE 
Vous ne pouvez pas imaginer, Roberto, l'embarras dans lequel je suis. Je ne sais par quel bout commencer. 
 
SYLVESTRE 
A vrai dire, Monsieur le Corbeau, feu Monsieur Le Comte, a fait de Mademoiselle Lucie de Modestie, sa tendre et future épouse, sa légataire universelle ! N'est-ce pas Monsieur le Corbeau ? 
 
LE COMTE 
Il aurait mieux valu que je me pende ! 
 
SYLVESTRE 
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » !  
 
AUGUSTIN 
Monsieur le Corbeau reprendra-t-il un peu de  
Népalais ? 
 
LE COMTE 
Oh ! Ce que je l'aime ce Népalais ! Que je  
l'aime ! 
 
ROBERTO 
Qu'est-ce qui vous a pris, soudain, d'être aussi généreux ?  
 
SYLVESTRE 
Feu Monsieur Le Comte voulait donner une preuve d'amour à sa fiancée. 
 
LE COMTE 
Décidément, on est au courant de tout dans le  
voisinage. 
 
SYLVESTRE 
Il m'est arrivé plusieurs fois de prendre l'apéro avec Maître Jacques le notaire. 
 
LE COMTE 
C'est donc lui qui vous a mis au courant. Je comprends mieux à présent. 
 
AUGUSTIN 
Est-il exact, Maître Corbeau, que vous avez légué à Mademoiselle Lucie la totalité de votre fortune ? 
 
LE COMTE 
Je ne lui ai pas tout légué encore. 
 
SYLVESTRE 
Depuis combien de jours avez-vous quitté Maison-Du-Bois Doré ? 
LE COMTE 
Cela fait vingt-cinq jours déjà. 
 
AUGUSTIN 
Tiens ? Comme c'est curieux, j'en comptais vingt-huit. 
 
LE COMTE 
Peut-être bien. Enfin ! Je ne suis pas à un jour près.  
 
SYLVESTRE 
Il reste donc encore cinq lots en votre possession. 
 
LE COMTE 
Je me suis réservé le meilleur pour la fin. 
SYLVESTRE 
J'espère que vous retournerez à temps au village. 
 
LE COMTE 
Je l'espère aussi, sans me faire trop d'illusion. 
ROBERTO 
Que signifie cette histoire de lots, Messieurs ? Je ne vous suis plus très bien. 
 
LE COMTE 
Je vous laisse le soin de lui expliquer, Sylvestre. 
 
SYLVESTRE 
C'est trop d'honneur que vous me faites ! Eh bien voilà, Roberto... tout d'abord, je vais commencer par le début, ainsi, vous pourrez mieux comprendre cette histoire ! Il faut déjà se remettre dans le contexte ! Les propos que je vais tenir ne viennent pas de moi, mais de ceux de Feu Monsieur Le Comte, lu et approuvé par ce dernier... Puis-je me permettre, Monsieur le  
corbeau ? 
 
LE COMTE 
Faîtes à votre guise, mon ami ! 
 
SYLVESTRE 
Si ma mémoire est bonne, les propos  
commencèrent ainsi : « Moi, Christophe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche-En-Biais et j'en passe déclare sur l'honneur m'engager durant la période des fiançailles, me liant avec Mademoiselle Lucie de Modestie, et ce, jusqu'à la date de nos noces, mais aussi, jusqu'à ce que mort s'en suive, à m'efforcer d'être un bon compagnon pour elle, de l'honorer comme il se doit, de lui promettre fidélité et assistance jusqu'à la fin de ses jours et d'être présent à ses cotés au fil des jours... 
 
 
 
LE COMTE 
A cette époque, j'avais la conviction qu'en m'engageant de la sorte, plus rien ne pouvait se mettre en travers de notre amour. 
 
SYLVESTRE 
Donc : « ...Dans le cas contraire, s'il s'avérait que je ne puisse remplir pour une raison quelconque cette engagement, je me verrais alors condamné à une sanction portant sur mon patrimoine qui se verra amputer des biens suivants et de façon progressive... » Fait pour valoir ce que de droit.  
 
LE COMTE 
Vous me subjuguez, mon cher Sylvestre ! 
 
SYLVESTRE 
Pas autant que vous, Maître Corbeau ! 
 
ROBERTO 
Si j'ai bien compris, l'histoire s'est corsée ensuite.  
 
SYLVESTRE 
C'est ainsi que depuis vingt-huit jours, Mademoiselle Lucie se voit dédommagée, jour après jour, en l'absence de son fiancé. Ainsi, sur trente lots mis en jeu au départ, vingt-cinq sont déjà en sa possession à ce jour. 
 
LE COMTE 
Je ne pensais pas m'absenter aussi longtemps. 
 
AUGUSTIN 
J'en connais une qui doit être très heureuse en ce moment. 
 
LE COMTE 
D'ailleurs, comment va-t-elle ? 
 
SYLVESTRE 
La dernière fois que nous l'avons vu, elle semblait perdue sans vous. Elle se plaignait tous les jours de votre absence. 
 
LE COMTE 
Vous voulez dire, seulement les trois premiers jours. 
 
AUGUSTIN 
Les quinze premiers jours, pour être plus précis. 
 
LE COMTE 
Puis elle cessa de se plaindre la troisième semaine. 
 
AUGUSTIN 
Et vous considéra alors morts et enterrés. Avec ce que vous lui avez légué, elle n'a pas eu de mal à sécher ses larmes. 
SYLVESTREE 
lle doit certainement se chercher un nouveau Jules à l'heure qu'il est. 
 
LE COMTE 
Je lui souhaite de rencontrer un garçon convenable. 
 
SYLVESTRE 
Moi aussi. 
 
AUGUSTIN 
Moi aussi. 
 
SYLVESTRE 
C'est tout de même étonnant que vous ayez choisi le Tibet pour disparaître. 
 
LE COMTE 
C'est Roberto qui la choisi pour moi ! Moi aussi, j'ai reçu sa lettre. 
 
ROBERTO 
Je vous ai dit maintes fois que ce n'est pas moi qui vous l'ai envoyée. 
 
LE COMTE 
II n'empêche que je suis ici. 
 
 
 
AUGUSTIN 
Monsieur Roberto voulait peut-être vous aider à réaliser vos voeux ? Vous vouliez le bonheur de Mademoiselle Lucie, n'est-ce pas ? Mais il vous fallait disparaître à tout jamais. 
 
LE COMTE 
II y a bonheur et bonheur. Eh puis d'abord, que racontez-vous là, je n'ai jamais eu l'intention de disparaître à tout jamais ! 
 
SYLVESTRE 
En tous cas, vous avez réussi un joli coup, Monsieur le Corbeau. 
 
Fin de l’Epilogue 
 
FIN DU 25ième EPISODE 
 
Affaire à suivre dans le 26ième épisode intitulé : 
« L’ENIGME » 
 
 
 
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