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LES DEUX FONT LA PAIRE et LE PORTRAITS ROBOT
Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO
Dans
« LES DEUX FONT LA PAIRE »
25ième épisode intitulé :
Roberto
Le Comte de la Bouche-En-Biais
Maître Saripoutta
Miss Maryl
Anaga
Kapila
Sylvestre
Augustin
Lieu : Dans la demeure de Maître Saripoutta
(Lhassa – Tibet)
Genre : Comédie
EPISODE 25 : « LES DEUX FONT LA PAIRE » (1997)
Troisième partie de la pièce « Ôm Sweet Ôm » (8 personnages)
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR DECOUVRIR L'EPISODE 23 " Ôm Sweet Ôm " (Première partie) illustré
Auteur : Emilien CASALI
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement
Contact : Emilien CASALI– (France)
e-mail casali-emilien1@orange.fr
http://emiliencasali.populus.ch/
http://biblioscolaire.populus.ch/
http://compballadins.populus.ch/
PROLOGUE
Maître Saripoutta, Kapila, Anaga,
Miss Maryl, Roberto
Nous sommes à Lhassa dans la demeure de maïtre Saripoutta…
MAÎTRE SARIPOUTTA, entre, suivi d’Anaga
Je t'avais demandé de les surveiller tous les deux ! Et surtout de ne pas les laisser s'échapper ! Si jamais l'envahisseur met la main sur eux…
ANAGA
Ils ne sont pas sortis par la porte principale, Maître.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Et par où, alors ?
ANAGA
Par le balcon.
MAÎTRE SARIPOUTTA
C'est bien trop haut.
ANAGA
Ils ont utilisé du matériel d'escalade.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Pour quelqu'un qui dit n'avoir rien vu, je trouve que tu en sais beaucoup ! Eh bien, j'écoute ! Que sais-tu exactement ?
ANAGA
Hélas ! Je n\'ai rien pu faire, Maître ; c'est Miss Maryl qui...
MAÎTRE SARIPOUTTA
Que vient-elle faire dans cette histoire ?
ANAGA
Elle est venue plusieurs fois ici en votre absence.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Je lui avais pourtant interdit d'entrer chez moi.
ANAGA
Elle ne faisait rien de mal.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Nous avons eu assez d'ennuis à causes d'elle ! Maintenant, peux-tu me dire ce qu'il adviendra de nos amis si jamais l'envahisseur met la main sur eux ?
ANAGA
Mais, Maître, ce ne fut pas de sa faute, mais de celle de son compagnon !
MAÎTRE SARIPOUTTA
Depuis quand prends-tu sa défense ?
ANAGA
Au nom du Maître des Mondes, je dis la vérité.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Cesse de jurer autant ! C'est toi qui l'a conduite jusqu'à moi que je sache !
ANAGA
Je vois que mon Maître ne m'a toujours pas pardonné.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Depuis le premier jours où son compagnon et elle sont entrés dans ma demeure, les ennuis n'ont cessé; le gouvernement Chinois m’a soupçonné d'être un espion et a failli m'interdire à tout jamais l'accès au temple.
ANAGA
Tout s'est arrangé, ensuite.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Et de quelle manière ! Il m’a fallu ramper aux pieds de ses maudits envahisseurs.
KAPILA
Maître Saripoutta ! Maître Saripoutta !
MAÎTRE SARIPOUTTA
Te voilà revenu de Katmandou, Kapila ! Tu as ramené la malle ?
KAPILA
Oui, Maitre. Mais dîtes-moi, où sont passés nos amis ?
MAÎTRE SARIPOUTTA
Monsieur Roberto et Monsieur Le Comte se sont enfuis d'ici grâce à la complicité de Miss Maryl. Anaga se trouvait là et n'a rien pu faire.
KAPILA
Ils ignorent le danger auquel ils s'exposent.
ANAGA
Le Maître des Mondes a dit que personne en ce monde ne peut mettre un terme à la Liberté des individus.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Dans ce cas, prions pour qu'il ne leur arrive rien de mal.
ANAGA
Le Maître des Mondes veillera sur eux.
MISS MARYL, entre, suivie de Roberto
Maître Saripoutta ne sera pas très content, je vous l'assure !
ROBERTO
Je n'aurai qu'à lui expliquer que nous nous sommes liés d'amitié tous trois et que nous avions décidé de partir en balade ensemble, histoire d'aller prendre l'air sur l'Himalaya... Bonjour tout le monde ! La vie est belle ?
MAÎTRE SARIPOUTTA
Je vous donne cinq minutes pour quitter ce lieu, Mademoiselle.
ROBERTO
Excusez-nous pour notre conduite, Maître Saripoutta ! Mais ce fut plus fort que nous... nous avions besoin d'un peu de Liberté, comprenez vous ?
Maître Maître Saripoutta quitte les lieux sans dire un mot
MISS MARYL
Inutile, Roberto, il ne veut rien entendre.
ANAGA
Vous avez risqué votre vie, Monsieur Roberto, en voulant vous échapper du Tibet.
ROBERTO
Croyez-Ie ou non, nous voulions seulement prendre l'air.
ANAGA
Je présume que vous avez tenté de vous enfuir par la partie Ouest de l'Himalaya. Hélas, cet endroit est surveillé par les chinois depuis peu.
ROBERTO
Il y a bien un moyen pour s'enfuir ?
ANAGA
Je n'en connais qu'un seul.
ROBERTOEt lequel ?
ANAGA
Il vous faudra pour cela résoudre une énigme.
ROBERTO
Une énigme à résoudre ?
ANAGA
N'oubliez pas que nous sommes entrés dans « L’Ere du « Souffle d'or » depuis trois jours. Durant cette période, quiconque trouvera l'énigme pourra faire le voeux de quitter le Tibet.
ROBERTO
Très bien. Posez-moi l'énigme !
ANAGA
C’est le Maître des Mondes qui vous la posera lorsqu’il apparaîtra. Vous n’avez qu’à faire appel à lui ! Ainsi vous pourrez quitter quitter le Tibet sain et sauf. C’est dans votre intérêt.
ROBERTO
C'est la seule solution ?
ANAGA
Il ne vous reste plus qu’à trouver son nom. Veux-tu bien nous servir le thé, Kapila ! Miss Maryl le prendra avec nous.
KAPILA
Impossible, Anaga ! C'est contre la volonté de Maître Saripoutta.
ANAGA
Mais pas contre celle du Maître des Mondes ! Je t'en prie, fais ce qu'il te demande !
KAPILA
Bien. (Il sort)
ANAGA
Asseyez-vous, mes amis ! Nous allons prendre le thé ensemble.
ROBERTO
Vous n'êtes plus fâchée contre nous ?
ANAGA
Il n'y a aucune raison de l'être. Vous cherchiez à retrouver votre liberté. C'est un droit pour tous les hommes. Soyez la bienvenue parmi
nous, Miss Maryl !
MISS MARYL
Vous me pardonnez vraiment ?
ANAGA
Il est toujours temps pour nous d'avoir des rapports positifs. C'est aussi la volonté du
Maître des Mondes.
ROBERTO
Votre Karma semble enfin s'achever, Miss
Maryl.
ANAGA
Mais où est passé Monsieur Le Comte ?
MISS MARYL
Nous l'avons semé en cours de route.
ANAGA
S'est-il bien comporté durant cette balade en pleine air ? A-t-il trouvé un peu de sagesse en
lui ?
ROBERTO
Il fut muet tout au long de l’excursion.
ANAGA
Le Comte, muet ! Est-ce possible ?
FIN DU PROLOGUE
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Acte 1 / Scène 1
Le Comte, Anaga, Miss Maryl, Roberto, Kapila
LE COMTE, entre
J'ai été sage comme une image, soeur Anaga !
ANAGA
L'enseignement auprès du Maître des Mondes semble vous convenir parfaitement ?
LE COMTE
Il serait temps qu’il nous aide à franchir la frontière, celui-là ? Impossible de passer !
MISS MARYL
On vous croyait disparu.
LE COMTE
Je me suis trompé de route.
ROBERTO
Je avais prévenu, Comte, il ne fallait pas se mesurer à Miss Maryl ; c'est une grande experte en randonnée pédestre.
LE COMTE
Je me suis pas mal défendu, de mon coté.
KAPILA, entré un peu plus tôt
Heureux de vous retrouver, Monsieur Le Comte ! Si vous voulez bien vous donner la peine de vous asseoir, je vais servir le thé ! Dîtes donc, Monsieur Le Comte, vous sentez rudement bon aujourd'hui !
LE COMTE
II s'agit de mon huile musquée. J'aime me parfumer lorsque je suis de sortie.
Kapila sert le thé
ANAGA
Espérons que personne ne vous ait suivi jusqu'ici, Comte.
LE COMTE
Je crois bien que Votre Maître des Mondes m'a rendu invisible dans les rues de Lhassa tout à l'heure ? Personne n'a fait attention à moi ! Incroyable !
ROBERTO
Vous êtes allé en ville ! C'est une pure folie !
LE COMTE
En plein coeur du village, plus précisément. Je n'ai pas dû prendre le bon chemin pour venir jusqu'ici. Enfin ! Ce n'est pas bien grave puisque je suis là parmi vous. Eh puis d'abord, avec le déguisement que je porte, c’est clair, je ressemble à tous les moutons du coin. Le village est magnifique !
ANAGA
Monsieur Le Comte a trouvé sa place à
Lhassa ?
LE COMTE
J'aime beaucoup cette endroit ! Malheureusement, mes affaires m'attendent en France.
ROBERTO
Comme vous avez pu vous en rendre compte, mon cher, toutes les frontières sont occupées par l'envahisseur. Nous allons avoir des difficultés pour nous enfuir d'ici.
LE COMTE
Vous auriez dû me laissé faire tout à l'heure, je n'aurais eu aucun mal à franchir la frontière. Je porte l'habit du moine, oubliez-vous ?
ANAGA
L'armée Chinoise laisse rarement un moine passer la frontière, Monsieur Le Comte.
LE COMTE
II me faut absolument retourner en Europe !
ROBERTO
Patience, mon ami.
LE COMTE
On peut dire que vous m'avez fourré dans un drôle de traquenard.
ROBERTO
Combien de fois faudra-t-il vous dire que ce n'est pas de ma faute ?
LE COMTE
Mais alors, qui est donc l'auteur de ce canular, si c'en est un ? Et dire que je vais devoir renoncer à tous mes biens !
Miss Maryl se lève et quitte la pièce. Kapila la raccompagne
ROBERTO
Croyez-moi, vos biens ne s'envoleront jamais en votre absence !
LE COMTE
Vous ne savez pas ce que c'est d'être dépossédé entièrement de tous ses biens.
ROBERTO
Vos biens sont en sécurité, voyons.
ANAGA
J'aimerais que vous nous laissiez seuls, Roberto, ses symptômes de manque réapparaissent dans son esprit; je dois l'aider à franchir l'étape transcendantale, à présent.
Roberto quitte la pièce
LE COMTE
Que faisons-nous aujourd'hui, ma soeur ?
ANAGA
Allongez-vous.
LE COMTE
Encore !
ANAGA
Dans quelques jours, si tout se passe bien, vous quitterez le Tibet, alors autant que vous soyez bien armés.
LE COMTE
Vous croyez vraiment ce que vous dites ?
ANAGA
Le Maître des Mondes désire que vous restiez quelques jours encore parmi nous afin que vous puissiez achever votre initiation correctement; c'est pour cela qu'il vous fit revenir sur vos pas.
LE COMTE
Qu'il se dépêche de nous faire rentrer au pays... sans quoi, je vais me retrouver à la rue.
ANAGA
Je suis certain qu'il vous viendra en aide, mais il vous faudra pour cela accomplir un long Karma. Bon, si nous passions au chose sérieuse à présent. Vous allez aujourd'hui franchir une nouvelle étape en plaçant tous vos sens en éveil. Fermez les yeux ! Vous êtes prêt à prononcer plusieurs fois le « ôm » en même temps que moi ? ! ôm ! ôm ! ôm ! ôômm ! ôômm ! ôômm ! ôôômmm ! ôôômmm ! ôôômmm !
Fin de la Scène 1
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ACTE 1 / SCENE 2
Anaga, Le Comte, Kapila, Sylvestre, Augustin
LE COMTE et ANAGA, en pleine méditation
Ôm ! ôôômm ! ôôômmmm !
AUGUSTIN, entre, suivi de Sylvestre. Tous deux portent un casque sur la tête
Je suis sûr qu'ici, personne ne nous trouvera !
SYLVESTRE
Qu'est-ce qu'il n'a pas fallu faire pour les semer ! Il s'accroche à vous comme des mouches dans ce pays !
KAPILA
Mon Maître ne vous a pas autorisé à rentrer ici, Messieurs.
SYLVESTRE
Nous sommes en danger, Monsieur; nous cherchons à nous cacher.
KAPILA
Sortez d'ici, Messieurs !
AUGUSTIN
Puis-je m'entretenir avec votre Maître ?
KAPILA
Je vous préviens, il ne sera pas content. (Il sort)
AUGUSTIN
Comme vous pouvez voir, mon cher Sylvestre, ces Messieurs dames font la sieste.
SYLVESTRE
Je parie que ce sont les propriétaire de l'immeuble !
ANAGA
Silence, Messieurs ! Ne voyez-vous pas que nous sommes en pleine méditation ?
AUGUSTIN
C'est à dire que nous sommes tous deux à la recherche d'un gîte et d'un couvert.
SYLVESTRE
Nous avons été pourchassé par des hommes armés jusqu'aux dents, Madame.
ANAGA
Retirez vos chaussures et venez nous
rejoindre !
Le Comte continue de méditer pendant ce temps-là
SYLVESTRE
C'est le calme plat chez vous.
ANAGA
Prenez place à nos cotés !
SYLVESTRE
C'est tout de même incroyable ! Dans ces pays-là, il n'y a jamais de chaises !
AUGUSTIN
C'est sans doute dans leur tradition. Il faudra vous y faire, mon ami.
SYLVESTRE
J'espère que l'on ne sera pas obligé de porter leur déguisement… Sans quoi, je me casse tout de suite !
ANAGA
Si ces Messieurs veulent bien nous accompagner dans la prière ! Connaissez-vous vos mantras ?
AUGUSTIN
Nous les connaissons, Madame.
ANAGA
Dans ce cas, allons-y tous ensemble !
SYLVESTRE
J'ignorais que vous connaissiez leur langage d'expression.
AUGUSTIN
Ce n'est pas compliqué. Il n'y a qu'à répéter derrière eux.
SYLVESTRE
J'ai le droit de faire du Play-back ?
ANAGA
Plus fort, Messieurs ! Je ne vous entends pas ! Après moi : « ôm ! ôm ! ôm ! ôôommm !
ôôômmm ! ôôômmm ! »
SYLVESTRE et AUGUSTIN
ôm ! ôm ! ôm ! ôôômmm ! ôôômmm ! ôôômm !
La scène de méditation va durer plusieurs secondes
SYLVESTRE
Dîtes, Augustin... Vous ne trouvez pas que le Monsieur qui est allongé a un air de ressemblance avec le gars que recherchait le Policier de l'autre jour à Katmandou ?
AUGUSTIN
Celui qui ressemblait à Monsieur Le Comte et qui portait une barbe sur la photo.
Anaga se lève et quitte la pièce
SYLVESTRE et AUGUSTIN
ôm ! ôm ! ôm ! ôôômmm ! ôôômmm !
AUGUSTIN
Celui-là ne porte pas de barbe, Sylvestre.
SYLVESTRE
Avouez tout de même que la ressemblance est frappante !
AUGUSTIN
ôm ! ôm ! ôm ! ôôômmm ! ôôômmm !
SYLVESTRE
Et si jamais c'est lui le gars de la photo en question ? Vous savez, les temps sont durs… Alors…
AUGUSTIN
C'est marrant, je pensais à la même chose que vous.
SYLVESTRE
Je suis sûr que c'est à cause de çà qu'il n'ont pas voulu nous lâcher d'une semelle, les autres barjots.
AUGUSTIN
Il faut dire que la prime qu'il offre pour sa capture est alléchante ! Elle pourrait grandement subvenir à nos besoins.
SYLVESTRE
Ce n'est pas trop mon truc, la délation.
AUGUSTIN
Le policier nous a dit qu'il s'agissait d'un criminel.
SYLVESTRE
Vous voulez dire qu'il pourrait commettre d'autres crimes ?
AUGUSTIN
Qui sait ? Peut-être qu'en rendant ce service à la communauté, les types de tout à l'heure ne nous embêteront plus ?
SYLVESTRE
Ainsi l'on pourra se balader tranquillement dans tout le pays et prendre le temps de vivre, de penser et d’aimer la vie !
AUGUSTIN
Il s'est endormi. On ferait bien de partir tout de suite avec lui avant que quelqu'un ne réapparaisse ici ! Prenez-le par les bras, je le prends par les pieds. Vous êtes prêts ? Un... Deux... Trois...
Ils soulèvent le corps du Comte et s'apprêtent à partir avec
MAÎTRE SARIPOUTTA, entre, suivi de Kapila
Que faîtes-vous Messieurs ? Où transportez-vous mon invité ?
Augustin et Sylvestre s'immobilisent
Fin de la Scène 2
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Acte 1 / Scène 3
Sylvestre, Augustin, Maître Saripoutta, Kapila,
Le Comte de la Bouche-En-Biais, Roberto
SYLVESTRE
Que fait-on Augustin ? La femme est allée chercher son mari et son garde du corps.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Où comptez-vous aller, Messieurs ?
AUGUSTIN
Nous sommes chargés de ramener cet homme au commissariat de police le plus proche ; il s'agit d'un criminel recherché.
SYLVESTRE
Une récompense est offerte à ceux qui le captureront.
ROBERTO, surgit
Que se passe-t-il, Maître Saripoutta ?
SYLVESTRE, à part
Dommage qu'il n'y ait pas de prime pour le sosie de Roberto.
AUGUSTIN, à part
Quelle ressemblance avec l'original !
SYLVESTRE, à part
C'est son portrait robot, en chair et en os !
MAÎTRE SARIPOUTTA
Avez-vous un mandat d'arrêt, Messieurs ? Si ce n'est le cas, relâchez cet individu immédiatement !
AUGUSTIN
Je regrette, cet homme est un criminel et nous sommes dans l'obligation de le transporter au poste de police.
ROBERTO, s'approche lentement de Sylvestre et d'Augustin qui viennent de poser Le Comte à terre. Ils n'ont toujours pas retiré leur casque
Qui donc a laissé entendre que notre ami était un criminel ?
AUGUSTIN
Un policier le recherchait à Katmandou, ces jours-ci.
ROBERTO
Et ce policier offrait une prime à quiconque le retrouverait ?
AUGUSTIN, sort un papier de sa poche
Voilà d'ailleurs l'avis de recherche.
ROBERTO
En effet, c'est bien son portrait ! Qui donc peut s'acharner sur lui à ce point-là ? Je pense qu'il s'agit d'une manigance.
SYLVESTRE
Vous ne pouvez pas mettre en doute ce qu'affirme la police, tout de même ?
ROBERTO
Je regrette, vous allez devoir repartir sans lui.
SYLVESTRE, sort une mitraillette de son sac
Je ne le pense pas, Monsieur ! Haut les mains ! Que personne ne bouge !
AUGUSTIN
Navrés, Messieurs, nous n'avons pas le choix ! Nous l’emportons avec nous.
SYLVESTRE, menaçant
Maintenant, écartez-vous du passage ! Faites pas les idiots, sinon j'appuie sur la gâchette !
ROBERTO
Il n'est pas question que vous alliez où que ce soit avec.
SYLVESTRE
C'est qu'il est aussi têtu que l’original, celui-la !
ROBERTO
Tôt ou tard je vous retrouverai, Messieurs !
AUGUSTIN
C'est vrai qu'il est aussi têtu que Roberto, ce type-là !
ROBERTO
Que lui voulez-vous à Roberto ?
SYLVESTRE
Ah ! Si seulement Roberto vous voyait faire, dans vos manières, Vous êtes sa copie conforme.
ROBERTO
Je suis Roberto.
SYLVESTRE
Et moi, je suis Mad Max ! Ca ne se voit pas ?
ROBERTO
Je vous assure que c'est moi !
AUGUSTIN
Et le type que je porte sur les épaules, c'est Le Comte de la Bouche-en-Biais. Bon, allez, laissez-nous passer maintenant !
SYLVESTRE
Bon. Qu'est-ce que je fais, je les bute ou pas ? Allez ! Maintenant, fini de blaguer ! Vous avez trois secondes pour vous écarter du passage.
LE COMTE, se réveille sur les épaules d'Augustin
Mon dieu ! Que se passe-t-il ? A l'aide ! A moi ! On me kidnappe ! Lâchez-moi, Monsieur, ou je porte plainte !
SYLVESTRE, se rapproche du Comte
Je vais le buter s'il ne ferme pas sa grande tchatche tout de suite !
ROBERTO, se saisit de l'arme de Sylvestre
Haut les mains, Mad Max ! Pas un geste ! A présent, retirer votre casque, messieurs !
LE COMTE
J'ai hâte de connaître le visage de mes ravisseurs !
Sylvestre et Augustin retirent leur casque de moto
ROBERTO
Ne trouvez-vous pas, Monsieur Le Comte que ces Messieurs ressemblent étonnamment à des amis à nous ?
MAÎTRE SARIPOUTTA
Que se passe-t-il, Roberto ?
SYLVESTRE
Roberto !
AUGUSTIN
Que fait-il ici ?
ROBERTO
C'est plutôt à moi de vous poser cette question, Messieurs Sylvestre et Augustin car je suppose que c'est bien vous ?
LE COMTE
Qu'est-ce qui vous a pris de vouloir me kidnapper, bande d'idiots ?
AUGUSTIN
Montrez-lui la photo, Sylvestre.
SYLVESTRE
Je crois bien que c'est vous qui l'avez dans votre poche !?
AUGUSTIN
Comment, ce n'est pas vous qui l'avez ?
SYLVESTRE
Je ne le pense pas.
LE COMTE
C'est qu'ils se foutent de moi ces deux-là ! Allons, dépêchez-vous de trouver cette photo !
ROBERTO
La voilà ! Si vous voulez y jeter un coup d'oeil, Monsieur Le Comte.
LE COMTE
Donnez-moi ça tout de suite ! (Il se saisit de la photo et la regarde attentivement) C'est qui ce clochard sur la photo ?
ROBERTO
Sa ressemblance avec vous est frappante !
AUGUSTIN
Qu'en dites-vous, Messieurs ?
MAÎTRE SARIPOUTTA
Qui sont ces messieurs, Roberto ?
ROBERTO
Permettez-moi de vous présenter, Augustin et Sylvestre, des amis de longue date ! Messieurs, je vous présente, Maître Saripoutta, l'hôte de ces lieux, ainsi que Kapila.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Prenez place, Messieurs ! Kapila va nous servir le thé.
Fin de la Scène 3
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Acte 2 / Scène 4
Le Comte de la Bouche-en-Biais, Roberto, Sylvestre, Augustin, Kapila, Maître Saripoutta
LE COMTE
Je ne comprends pas ce que je fais sur cette photo mal rasé ? Quelle négligence de la part du photographe !
SYLVESTRE
Vous êtes quand même mieux sans la barbe, Monsieur Le Comte !
AUGUSTIN
Votre tunique vous va à ravir, Monsieur Le Comte !
ROBERTO
Alors, comme ça, un policier recherche Monsieur Le Comte.
SYLVESTRE
Un drôle de policier qui portait un turban noir sur la tête en guise de képi…
AUGUSTIN
Et qui distribuait cette avis de recherche dans tout la ville de Katmandou.
SYLVESTRE
C'est pour un crime qu'on le recherche.
LE COMTE
Je n'ai commis aucun crime, voyons.
SYLVESTRE
C'est tout même difficile de mettre en doute les dires de la police.
ROBERTO
Nous finirons bien par connaître la vérité, tôt ou tard.
AUGUSTIN
C'est tout même étrange qu'on veuille s'en prendre à Monsieur Le Comte.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Il serait préférable d'aborder ce sujet une autre fois.
ROBERTO
Très bien, Maître.
Kapila entre et sert le thé à tout le monde
AUGUSTIN, sort une pipe de sa poche
Puis-je fumer la pipe, Maître ?
MAÎTRE SARIPOUTTA
Je vous en prie, faites comme chez vous !
AUGUSTIN
Monsieur Le Comte veut peut-être y goutter ?
LE COMTE
Non merci, je ne fume pas.
SYLVESTRE
Vous avez tort, Comte, cette pipe est très spéciale !
LE COMTE
Je vous rappelle que le tabac est dangereux pour la santé, mon ami.
SYLVESTRE
Celui-là a un goût très spécial, Monsieur Le Comte. C'est du Népalais.
LE COMTE
Népalais ou pas, ça reste toujours du tabac.
AUGUSTIN
Peut-être que Roberto veut y goutter ?
ROBERTO
Volontiers.
SYLVESTRE
Vous allez voir comme ça relaxe. Ca fait même drôlement planer !
LE COMTE
Ce n'est pas la première fois que vous prenez des remèdes pour les nerfs, Monsieur Augustin. Déjà l'automne dernier, vous preniez de l'infusion.
AUGUSTIN
Cela m'étonnerait. Je n'en bois jamais. Vous devez me confondre avec quelqu'un d'autre ?
LE COMTE
Mais si, souvenez-vous ! Elle vous fut prescrite par le docteur Castaneda. J'en ai d'ailleurs consommée avec vous.
AUGUSTIN
Je ne vois vraiment pas.
LE COMTE
Et pour être plus précis, elle vous fut conseillé pour soigner votre crise d'épilepsie.
SYLVESTRE
Moi, je m'en souviens très bien de son histoire de crise d'épilepsie, ainsi que de son infusion mexicaine. Il n'a pas arrêté de me saouler avec ça.
LE COMTE
Vous voyez bien que je ne suis pas le seul à m'en souvenir.
SYLVESTRE
Bien sûr que je m'en souviens ! Vous avez même insisté pour que j'en consomme. Sois disant qu'elle possédait des vertus inimaginables, capables de venir à bout de certaines maladies contagieuses...
LE COMTE
Vous ne pouvez plus nier, Augustin, j'ai un témoin maintenant.
ROBERTO
Et maintenant, si vous nous disiez ce que vous êtes venus faire ici, Messieurs ?
SYLVESTRE
En ce qui me concerne, je suis venu ici passer trois mois de congés sans solde.
AUGUSTIN
Quand à moi, j'ai décidé d'accompagner Sylvestre dans le but de me ressourcer.
LE COMTE
Vous avez laissé Mamouzelle seule à
l'Auberge ?
AUGUSTIN
Disons que ma femme est sur le point d'accoucher.
SYLVESTRE
A vrai dire, ce n'était plus trop le grand amour entre eux, ces derniers temps.
AUGUSTIN
Disons qu'il me fallut prendre un peu de recul avec mon ménage. Voilà tout.
ROBERTO
As-tu reçu mon courrier, Augustin ?
SYLVESTRE
C'est moi-même qui lui ai remis en main propre.
AUGUSTIN
C'est à ce moment-là que j'appris que tu séjournais à Katmandou.
SYLVESTRE
Alors, comme nous étions tous deux à la recherche d'exotisme, l'idée nous vint de nous y rendre également. Tu parles d'une Balade !
AUGUSTIN
Je sais Sylvestre, vous êtes méditerranéen et vous avez le mal de la montagne en ce moment.
SYLVESTRE
Ce n'est pas gai une balade quand on vous pourchasse méchamment.
ROBERTO
Qui donc vous pourchassait ?
SYLVESTRE
Des individus armés jusqu'aux dents.
AUGUSTIN
C'est dans le but de leur échapper que nous sommes venus demander l'hospitalité à votre Hôte.
MAÎTRE SARIPOUTTA
Il s'agit sûrement des envahisseurs. Portaient-ils un uniforme militaire sur eux ?
AUGUSTIN
Je pense que oui.
SYLVESTRE
Je ne vous raconterai pas comme c'est flippant de se faire pourchasser par un char d'assaut.
MAÎTRE SARIPOUTTA
C'est tout à fait leur description.
ROBERTO
Mais alors, ils savent dans quel secteur vous vous trouvez.
AUGUSTIN
On a réussi tout de même à les semer.
SYLVESTRE
Ce n'est pas exactement cela.
AUGUSTIN
On a tout de même pris cinq cent mètres d'avance sur eux.
SYLVESTRE
Vingt mètres seulement.
AUGUSTIN
Cinq cent mètres.
SYLVESTRE
Je suis certain que le char d'assaut était à vingt mètres derrière nous et qu'il ne nous a jamais semé.
AUGUSTIN
On est pas à quelques mètres près.
SYLVESTRE
En attendant, on l'a vu passer devant la maison. Je suis formel.
AUGUSTIN
Puis il est rentré chez lu. A l'heure qu'il est, je suis sûr qu'il fait gentiment dodo dans son garage.
ROBERTO
Qui nous dit qu'il n'a pas fait demi-tour ?
MAÎTRE SARIPOUTTA
Je vous déconseille de sortir de chez moi à l'avenir, Messieurs Augustin et Sylvestre, vos vies sont en danger, tout comme celles de vos compagnons !
KAPILA, tirant une grande malle derrière lui
Maître Saripoutta ! Quelqu'un désire vous parler.
MAÎTRE SARIPOUTTA
A plus tard, Messieurs ! (Il sort)
Fin de la Scène 4
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Epilogue
Kapila, Le Comte, Roberto, Sylvestre, Augustin
LE COMTE
Serait-ce ma grande malle que vous traînez derrière vous, mon cher Kapila ? Oh, my god ! Te revoilà, ma tendre et fidèle malle ! Voyons voir ce que tu renfermes comme trésors. Je me souviens t'avoir confié mon passeport. Dis donc, tu es pleine de poussière.
KAPILA
Elle est restée longtemps dans la consigne de l'aéroport, Corbeau.
LE COMTE
Corbeau ?
KAPILA
C'est ainsi que l'on nomme celui qui a atteint un nouveau degré spirituelle. Chaque degré a un nom, ce qui nous permet de nous reconnaître entre nous. En tant que corbeau, on doit aider autrui. Vous fûtes conduit jusqu'à nous afin de nous permettre d'alléger le fardeau de votre vie. Vous vous êtes libéré des haillons de paria et vous avez acquis des connaissances qui pourront vous mener plus loin. Priez le Maître des Mondes, celui qu'il ne met pas permis de nommer, afin qu'il vous envoie à vous aussi un guide. En effet, lorsque vous aurez trouvé le but de votre vie, il vous sera donné d'oeuvrer pour le bien de nombreux êtres humains.
LE COMTE
Quel programme, en effet ! Dîtes-moi, mon ami, savez-vous où sont passés mes affaires ? Comment se fait-il que la malle soit vide ?
KAPILA
Malheureusement, son contenu a été pillé.
LE COMTE
Ce qui veut dire que vous n'avez pu mettre la main sur le passeport ! (Il s'approche d'Augustin et lui prend la pipe des mains) Me voilà dans de beaux draps !
KAPILA
Que fait-on de la malle, Corbeau ?
SYLVESTRE
Je la verrais bien brûler à petit feu dans la cheminée.
LE COMTE
Pas question de m'en séparer ! A l'heure qu'il est, c'est sans doute le seul bien qu'il me reste en ce monde, comprenez-vous ? L'attachement que j'ai pour elle est trop considérable.
AUGUSTIN
Vous pourrez toujours vous en acheter une autre de retour au pays.
LE COMTE
Si je retourne au pays... Eh puis d'abord, avec quel argent ?
AUGUSTIN
Quand on a de quoi s'acheter des actions pétrolières, on a de quoi s'acheter une malle !
LE COMTE
A l'heure qu'il est, elles se sont envolées ainsi que tout le reste. Me voilà réduit à la mendicité, maintenant !
ROBERTO
Que se passe-il, mon ami ? Vous ne semblez pas bien dans votre assiette ?
LE COMTE
Vous ne pouvez pas imaginer, Roberto, l'embarras dans lequel je suis. Je ne sais par quel bout commencer.
SYLVESTRE
A vrai dire, Monsieur le Corbeau, feu Monsieur Le Comte, a fait de Mademoiselle Lucie de Modestie, sa tendre et future épouse, sa légataire universelle ! N'est-ce pas Monsieur le Corbeau ?
LE COMTE
Il aurait mieux valu que je me pende !
SYLVESTRE
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire » !
AUGUSTIN
Monsieur le Corbeau reprendra-t-il un peu de
Népalais ?
LE COMTE
Oh ! Ce que je l'aime ce Népalais ! Que je
l'aime !
ROBERTO
Qu'est-ce qui vous a pris, soudain, d'être aussi généreux ?
SYLVESTRE
Feu Monsieur Le Comte voulait donner une preuve d'amour à sa fiancée.
LE COMTE
Décidément, on est au courant de tout dans le
voisinage.
SYLVESTRE
Il m'est arrivé plusieurs fois de prendre l'apéro avec Maître Jacques le notaire.
LE COMTE
C'est donc lui qui vous a mis au courant. Je comprends mieux à présent.
AUGUSTIN
Est-il exact, Maître Corbeau, que vous avez légué à Mademoiselle Lucie la totalité de votre fortune ?
LE COMTE
Je ne lui ai pas tout légué encore.
SYLVESTRE
Depuis combien de jours avez-vous quitté Maison-Du-Bois Doré ?
LE COMTE
Cela fait vingt-cinq jours déjà.
AUGUSTIN
Tiens ? Comme c'est curieux, j'en comptais vingt-huit.
LE COMTE
Peut-être bien. Enfin ! Je ne suis pas à un jour près.
SYLVESTRE
Il reste donc encore cinq lots en votre possession.
LE COMTE
Je me suis réservé le meilleur pour la fin.
SYLVESTRE
J'espère que vous retournerez à temps au village.
LE COMTE
Je l'espère aussi, sans me faire trop d'illusion.
ROBERTO
Que signifie cette histoire de lots, Messieurs ? Je ne vous suis plus très bien.
LE COMTE
Je vous laisse le soin de lui expliquer, Sylvestre.
SYLVESTRE
C'est trop d'honneur que vous me faites ! Eh bien voilà, Roberto... tout d'abord, je vais commencer par le début, ainsi, vous pourrez mieux comprendre cette histoire ! Il faut déjà se remettre dans le contexte ! Les propos que je vais tenir ne viennent pas de moi, mais de ceux de Feu Monsieur Le Comte, lu et approuvé par ce dernier... Puis-je me permettre, Monsieur le
corbeau ?
LE COMTE
Faîtes à votre guise, mon ami !
SYLVESTRE
Si ma mémoire est bonne, les propos
commencèrent ainsi : « Moi, Christophe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche-En-Biais et j'en passe déclare sur l'honneur m'engager durant la période des fiançailles, me liant avec Mademoiselle Lucie de Modestie, et ce, jusqu'à la date de nos noces, mais aussi, jusqu'à ce que mort s'en suive, à m'efforcer d'être un bon compagnon pour elle, de l'honorer comme il se doit, de lui promettre fidélité et assistance jusqu'à la fin de ses jours et d'être présent à ses cotés au fil des jours...
LE COMTE
A cette époque, j'avais la conviction qu'en m'engageant de la sorte, plus rien ne pouvait se mettre en travers de notre amour.
SYLVESTRE
Donc : « ...Dans le cas contraire, s'il s'avérait que je ne puisse remplir pour une raison quelconque cette engagement, je me verrais alors condamné à une sanction portant sur mon patrimoine qui se verra amputer des biens suivants et de façon progressive... » Fait pour valoir ce que de droit.
LE COMTE
Vous me subjuguez, mon cher Sylvestre !
SYLVESTRE
Pas autant que vous, Maître Corbeau !
ROBERTO
Si j'ai bien compris, l'histoire s'est corsée ensuite.
SYLVESTRE
C'est ainsi que depuis vingt-huit jours, Mademoiselle Lucie se voit dédommagée, jour après jour, en l'absence de son fiancé. Ainsi, sur trente lots mis en jeu au départ, vingt-cinq sont déjà en sa possession à ce jour.
LE COMTE
Je ne pensais pas m'absenter aussi longtemps.
AUGUSTIN
J'en connais une qui doit être très heureuse en ce moment.
LE COMTE
D'ailleurs, comment va-t-elle ?
SYLVESTRE
La dernière fois que nous l'avons vu, elle semblait perdue sans vous. Elle se plaignait tous les jours de votre absence.
LE COMTE
Vous voulez dire, seulement les trois premiers jours.
AUGUSTIN
Les quinze premiers jours, pour être plus précis.
LE COMTE
Puis elle cessa de se plaindre la troisième semaine.
AUGUSTIN
Et vous considéra alors morts et enterrés. Avec ce que vous lui avez légué, elle n'a pas eu de mal à sécher ses larmes.
SYLVESTREE
lle doit certainement se chercher un nouveau Jules à l'heure qu'il est.
LE COMTE
Je lui souhaite de rencontrer un garçon convenable.
SYLVESTRE
Moi aussi.
AUGUSTIN
Moi aussi.
SYLVESTRE
C'est tout de même étonnant que vous ayez choisi le Tibet pour disparaître.
LE COMTE
C'est Roberto qui la choisi pour moi ! Moi aussi, j'ai reçu sa lettre.
ROBERTO
Je vous ai dit maintes fois que ce n'est pas moi qui vous l'ai envoyée.
LE COMTE
II n'empêche que je suis ici.
AUGUSTIN
Monsieur Roberto voulait peut-être vous aider à réaliser vos voeux ? Vous vouliez le bonheur de Mademoiselle Lucie, n'est-ce pas ? Mais il vous fallait disparaître à tout jamais.
LE COMTE
II y a bonheur et bonheur. Eh puis d'abord, que racontez-vous là, je n'ai jamais eu l'intention de disparaître à tout jamais !
SYLVESTRE
En tous cas, vous avez réussi un joli coup, Monsieur le Corbeau.
Fin de l’Epilogue
FIN DU 25ième EPISODE
Affaire à suivre dans le 26ième épisode intitulé :
« L’ENIGME »
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6.09.2019
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