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LE COMTE DECHU et DE QUOI JE ME MÊLE ?

Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO  
 
Dans  
 
« LE COMTE DECHU » 
24-ième EPISODE 
 
Roberto  
Le Comte de la Bouche-En-Biais 
Maître Saripoutta 
Anaga 
Kapila 
Miss Maryl 
 
Lieu : Dans la demeure de Maître Saripoutta 
(Lhassa – Tibet) 
Genre : Comédie 
Auteur : Emilien CASALI 
 
EPISODE 24 : « LE COMTE DECHU » (1997) 
Deuxième partie de la pièce « Ôm Sweet Ôm» (6 personnages) 
 
 
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR DECOUVRIR L'EPISODE 23 " Ôm Sweet Ôm " (Première partie) illustré 
 
 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
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http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
 
PROLOGUE 
 
Anaga / Roberto / Kapila / Maître Saripoutta / 
Le Comte de la Bouche-en-Biais. 
 
Dans la demeure de Maître Saripoutta à Lhassa… 
 
En matinée... 
 
Maître Saripoutta et Kapila entrent avec le corps de Monsieur Le Comte de la Bouche-en-Biais 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Depuis combien de temps est-il inconscient ? 
 
KAPILA 
Il a perdu connaissance, hier soir, dans le centre de Katmandou où il errait. Un individu était en train de lui cogner la tête sur le trottoir. Je suis arrivé à temps pour le sauver. (Il sort) 
 
ROBERTO, se réveille 
Que s'est-il passé ? Que fait-il ici ?  
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Ton compagnon s'est fait maltraiter par un inconnu, hier soir, à Katmandou ? et fut sauvé de justesse par Kapila. 
 
 
ROBERTO 
Qui lui a fait cela ? Et pourquoi ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Katmandou est devenue une ville dangereuse, la nuit, pour les touristes. 
 
Anaga fait son retour et panse les blessures de Monsieur Le Comte toujours inanimé 
 
LE COMTE, se réveille 
Ne me touchez pas ! Ne me touchez pas !  
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Je vous conseille de ne pas vous lever, cher Monsieur. 
 
LE COMTE 
Au voleur ! Au voleur ! 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Gardez votre calme, Monsieur. 
LE COMTE 
Au voleur ! Au scélérat ! Rends-moi mon argent, canaille, ou je t'étrangle ! 
 
ROBERTO 
Allons ! Cessez de vous en prendre à Maître Saripoutta, Monsieur Le Comte, ici, vous n'êtes plus en danger. 
 
Maître Saripoutta sort 
 
LE COMTE, fait le va et vient 
Au secours ! A moi !  
 
ROBERTO 
Personne ne veut vous faire de mal, Monsieur Le Comte de la Bouche-¬en-Bié ! 
 
LE COMTE, saisit Roberto par le col 
Pardon ? J'ai mal entendu . Monsieur Le Comte de la Bouche-en quoi…? 
 
ROBERTO 
En Bié ! 
 
LE COMTE 
De la Bouche-en-Biais ! En Biais ! Biais ! Biais ! Biais ! Bon sang ! Combien de fois faudra-t-il le dire ? 
 
ROBERTO 
Lâchez-moi, immédiatement, Christophe Rodolphe David Charles Henri¬ René Christian Bernard... 
 
LE COMTE 
Christophe Rodolphe David Charles henri René Christian Bernard Ange de la Bouche-en Biais ! Et puis, tout d'abord, on se connaît ?  
 
ROBERTO 
Vous ne m'avez toujours pas reconnu Christophe Rodolphe et j'en passe ? C'est moi, Roberto ! 
 
LE COMTE 
Roberto ? Voyons voir... Roberto… Ah ! Enfin ! Je peux mettre la main sur vous, Renégat ! 
 
ROBERTO 
Vous voulez bien me lâcher à présent. 
 
LE COMTE 
Je vais vous égorger, espèce d'andouille ! 
 
ROBERTO 
Maître Saripoutta ! Kapila ! Au secours !  
 
LE COMTE 
Reviens ici, tout de suite, poule mouillée ! Tu vas me le payer très cher ! 
 
ROBERTO 
Nous nous trouvons dans un lieu saint et calme, Monsieur Le Comte ; vous feriez bien de la mettre en veilleuse. 
 
LE COMTE 
En veilleuse, moi, Christophe Rodolphe David Charles¬ Henri René Christian Bernard Ange De la Bouche-en-Biais ! Jamais ! 
ROBERTO 
Je vous préviens, vous allez prendre la porte. 
 
LE COMTE 
Ah, oui ! Je vais prendre la porte. C'est ce que l'on va voir. (Il arrache la porte de l"entrée) Qu'est-ce qu'elle me veut cette porte ? Hein ? Qu'est-ce qu'elle  
me veut ? 
 
ROBERTO 
Remettez-la à sa place. 
 
LE COMTE 
Pourquoi m'avez-vous fait venir dans ce pays de voleurs ?  
 
ROBERTO 
Je ne vous ai pas fait venir ici. 
 
 
LE COMTE 
Et pourquoi suis-je ici d'après vous ? 
 
ROBERTO 
J'allais justement vous poser la question ? 
 
LE COMTE 
C'est bien vous qui m'avez envoyé un message il y a trois semaines dans lequel vous me demandiez de vous rejoindre au Népal. D’après vos propos, il s'agissait de vie ou de mort. 
ROBERTO 
Il doit sûrement s'agir d'une plaisanterie ; je ne vous ai jamais rien envoyé. 
 
LE COMTE 
Eh bien alors, qui d'autre a pu m'envoyer  
cette missive ? Voilà près de deux semaines que je suis au Népal, dans ce pays de vautours. Regardez à quoi je suis réduit, je ressemble à une loque humaine cherchant désespérément une oasis. 
 
ROBERTO 
Je vous signale mon ami que vous n'êtes plus au Népal, mais au Tibet, à Lhassa, plus précisément. Quelqu'un vous a transporté jusqu'ici après vous avoir sauvé la vie. Vous allez remettre la porte à sa place, à présent. 
 
LE COMTE, lui remet la porte 
Prenez-là avec vous. Je recherche la lettre. Voyons voir dans cette poche-ci. Tiens ! Elle est trouée. Eh bien, voyons voir dans l'autre. Par Zeus ! Elle est trouée également ! Mais où est passé mon passeport ? Peut-être est-il logé dans la poche intérieure ? AH ! Je tiens quelque chose. Mais c'est mon huile musquée ! 
 
ROBERTO 
Vous n'avez pas regardé dans les poches de votre pantalon. 
LE COMTE 
Ce n'est pas la peine, elles sont trouées également.  
 
ROBERTO 
Peut-être bien, dans vos bagages ? 
 
LE COMTE 
Ma grande malle se trouve dans la consignes de l'aéroport de Katmandou. 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA, entre 
J'ai un ami qui y travaille ; il pourra sûrement vous venir en aide. 
 
LE COMTE 
On verra cela plus tard, garçon. Pour le moment je souhaite me reposer... tous ces événement m'ont épuisé, voyez-vous ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Soyez le bienvenu dans mon humble demeure,  
Monsieur Le Comte de la Bouche-en-Biais ! 
 
LE COMTE 
Désolé, mes poches sont trouées aujourd'hui. Vous pouvez disposer ! Remettez-lui une pièce de ma part, Roberto. 
 
ROBERTO 
Je vous demande pardon ? 
 
LE COMTE 
Qu'attendez-vous pour remettre une commission à ce garçon ?  
 
ROBERTO 
Il s'agit de Maître Saripoutta, mon ami. Celui-ci nous offre généreusement l'hospitalité chez lui. 
 
LE COMTE 
Dans ce cas, remettez-lui sa porte ! Bonne nuit ! 
 
Maître Saripoutta entraîne Roberto vers la sortie 
 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
-------------- 
 
 
Acte 1 / Scène 1 
 
Anaga, Le Comte de la Bouche-En-Biais  
 
 
ANAGA 
Bienvenu, Monsieur Le Comte ! Je suis soeur Anaga. Je vais prendre soin de vous pendant six jours. Allongez-vous sur le tapis ! 
 
LE COMTE 
Pensez-vous que je vais retrouver toutes mes facultés, ma soeur ?  
 
ANAGA 
Il ne tient qu'à vous de le vouloir. 
LE COMTE 
Ah ! Comme il me tarde de retrouver ma fortune ! 
ANAGA 
Vous ne vivez pas encore, Monsieur Le Comte ! Car vivre ne veut pas dire subvenir à ses besoins comme le font les animaux ou les plantes. Vivre signifie être actif et se mouvoir, montrer que l'on est vivant autrement que par le biais de l'argent. 
 
LE COMTE 
C'est qu'il en faut pour vivre. 
 
 
ANAGA 
Vivre, c'est mettre pleinement à profit chaque expérience vécue dans son travail ou dans ses pensées, et s'améliorer afin de devenir un être plus accompli le jour où nous quitterons cette terre. 
 
LE COMTE 
Que me chantez-vous là, ma soeur ? 
ANAGA 
Tout ceci se fera en temps et lieux. C'est dans le recueillement intérieur qu'il vous sera possible d'atteindre cette plénitude qui réjouit l'homme. Ainsi, la faculté d'écouter en vous-même vous sera révélée et c'est alors que vous accéderez à la connaissance qui fera de vous un nouvel être, maître de son destin, courageux devant l'épreuve, détaché face aux  
tentations matérielles qui ne sont qu'illusions. 
 
LE COMTE 
J'en prends doucement le chemin, croyez moi. Quand tout sera fini, il ne me restera que les yeux pour pleurer.  
 
LE COMTE, agonisant 
Où es-tu, ma chère Chevrolet rose bonbon qui me permit de découvrir les merveilles du pays provençal ! Ha ! mon yacht la belle hirondelle. Avec toi, que de mers avons-nous sillonnées et combien de baleines... et combien de dauphins... Et combien de sirènes nous ont escortés ! Toi aussi, mon duplex à Palavas-les-flots, le soir au crépuscule, en ta compagnie je contemplais les couchers de soleil ! Quant à toi, ma commode en écaille XVllème, combien de fois t'aie-je enlacée ! Te souviens-tu ? Ah ! Mon somptueux bureau en acajou Louis XVI, ce que tu vas me manquer également ! Et toi aussi, mon tendre fauteuil Crapaud quand, tout alangui, je m'abandonnai entre tes\bras ! Ah ! Ma table de toilette en loupe d'orme qui me renvoyait si bien l'image de ma splendeur ! Ah ! Ma chaise à bras Louis XIII dans laquelle j'ai fait tant de fois le tour de mon domaine avec mes gens ! Sans oublier mon armoire en noyer renaissance qui contenait mes habits d'apparat ! Ah ! ma prestigieuse écurie de pur-sang qui flattera désormais toutes ces croupes nerveuses et consentantes, qui gagnaient pour moi tous les prix ! Ah ! Mon ranch Old gringo du Texas et mes vaches chéries qui meuglaient de plaisir sur mon passage ! Ah ! Mon gisement pétrolier d'Arabie Saoudite qui ne tarissait jamais !...et mon chalet Suisse dans lequel je recevais toutes les plus belles femmes du monde qui se pâmaient devant les médailles d'or que je collectionnais lors de mes compétitions en slalom géant !... Sans parler de mon night club et ses huit pistes de danse, montées au dessus d'aquarium géants où je faisais mon numéro de Drag-Queen devant une horde de mâles déchaînés... L'on me surnommait « la Grande Bichou !» Jétais au zénith de mon art ! Et personne ne se doutât jamais que c'était moi, Le Comte et j’en passe qui se cachait derrière  
cette merveille.! Ah ! Ah ! Ah ! Ah ! 
ANAGA 
« A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire !» (Le Comte perd connaissance. Anaga sort) 
 
 
Fin de la Scène 1 
 
 
 
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Acte 1 / Scène 2 
 
Miss Maryl, Le Comte de la Bouche en Biais 
Peu de temps après, Miss Maryl fait son apparition par le balcon ; elle porte un sac à dos et se déplace en direction du Comte qui dort ; une couverture le recouvre entièrement. 
 
MISS MARYL 
Coucou ! Cher ami! C'est moi, Miss Maryl ! Vous vous souvenez de moi ?  
 
LE COMTE 
Je dors. Repassez plus tard. 
 
MISS MARYL 
Découvrez-vous la tête, vous allez vous étouffer. 
 
LE COMTE 
Désolé, je n'ai pas d'argent. 
 
MISS MARYL 
Je vous apporte des oranges. 
 
LE COMTE 
J'ai déjà donné, merci ! 
 
MISS MARYL 
Vous avez tort, elles sont juteuses à souhait. 
 
LE COMTE, se découvre la tête 
Laissez-moi dormir ! 
 
MISS MARYL 
Qui êtes-vous ? Mais où est donc passé l'autre ? 
 
LE COMTE 
Sortez d'ici, Madame ! 
 
MISS MARYL 
Monsieur Roberto ne vit plus ici ? 
 
LE COMTE 
Qu’on ne me parle plus jamais de cet individu ; c'est à cause de lui que je me retrouve coincé dans ce bidonville. (Il se recouvre la tête) Bonne nuit, Madame ! 
 
MISS MARYL 
Vous lui remettrez ce sac de ma part. Au revoir,  
Monsieur ! Dormez bien ! 
 
Peu après le départ de Miss Maryl, quelqu'un surgit par le balcon, dépose un panier en osier dans la grande pièce, puis s'enfuit aussitôt 
 
 
Fin de la Scène 2 
 
 
---------- 
 
Acte 1 / Scène 3 
 
 
Roberto, Anaga 
 
Plus tard, dans la journée... 
 
 
ANAGA 
Monsieur Le Comte trouvera, ici, l'apaisement dont il a besoin ; l'Eternel veillera sur lui et en fera bientôt un nouvel homme !  
 
ROBERTO 
Monsieur Le Comte, un nouvel homme ? 
 
ANAGA 
Le Maître des Mondes décidera de l'issue de sa légende personnelle.  
 
ROBERTO 
Décidément, il a une solution à tout, votre Maître des Mondes !  
 
ANAGA 
Tout être, individuellement, possède en lui la capacité d'élever son âme. 
 
ROBERTO 
S'il en a le désir. 
 
ANAGA 
Et si ce désir est sincère. 
 
 
ROBERTO 
Votre mode de pensées semble baser toute action sur la responsabilité personnelle, ce qui diffère beaucoup de nous autres, occidentaux, qui aimons toujours faire reposer la faute aux autres. 
 
ANAGA 
Vous basez votre idée du bonheur uniquement sur la réussite matérielle, sans trop vous préoccuper de votre ascension spirituelle. 
 
ROBERTO 
Pensez-vous que trop posséder matériellement enchaîne les hommes ?  
 
ANAGA 
La liberté de l'être intérieur se trouve alors menacée. 
 
ROBERTO 
Chez nous, les hommes sont prêts à n'importe quel sacrifice pour combler leur désir ; ils ne vivent que pour la consommation.  
 
ANAGA 
L'insatisfaction quotidienne ne mène qu'au désordre mental.  
 
ROBERTO 
Surtout qu'il en faut de l'argent pour ne manquer de rien. 
 
ANAGA 
Et pourtant il en manquera toujours, alors qu'il suffit de peu pour être heureux. 
 
ROBERTO 
Croyez-vous au bonheur, et si c'est le cas, pouvez-vous le définir ?  
 
ANAGA 
Pour connaître le bonheur, il faut pouvoir se détacher des choses superficielles. 
 
ROBERTO 
Qu'entendez-vous par là ? 
 
ANAGA 
je veux parler des choses sans importances, à savoir, celles qui rongent les hommes au quotidien. Lorsque nous constatons que telle ou telle chose agit sur nous comme un manque, lorsque nous ne la possédons pas, nous devons nous en détacher immédiatement sans hésitations afin d'alléger notre frustration et rester serein. Mais il en faut des années et des expériences pour comprendre, et parfois même des siècles ! Tout individu est conduit à vivre sa propre expérience dont il devra tirer les leçons. S'il y parvient, ce ne sera qu'au travers du passage obligé par la solitude et le détachement du besoin continuel de la présence des autres, ainsi que de la peur qui naît du manque que l'on se crée. Il en faudra des luttes et du courage, mais quelle plénitude nous est donnée, ensuite ! Le jeu en vaut la chandelle, comme vous dites si bien dans votre pays. 
 
ROBERTO 
En effet, il en faut du courage pour lutter contre toutes les tentations offertes par notre société. Mais les habitudes sont tenaces, leur conditionnement se transmet de générations en générations depuis l'enfance.  
 
ANAGA 
Les hommes se complaisent dans ce manque qu'ils nourrissent au quotidien, mais rien n'évolue pourtant. S'ils parviennent à changer le lit du fleuve de leur destinée, et Dieu sait que l'abandon est obligatoire pour parvenir au bonheur, alors ils trouvent enfin la paix intérieure et l'harmonie. En attendant, il est vrai que l'on ne voit que ce qui est acquis, donc ce que l'on craint de perdre, sans songer à ce que l'on pourrait obtenir !  
 
 
 
ROBERTO 
On ne peut pas demander aux gens de partir vers l'inconnu. 
 
ANAGA 
Qu'est-ce qui est mieux d'après vous, refuser de se diriger vers l'inconnu de toute possibilité ou bien l'abandon de toute négativité ?  
 
ROBERTO 
Je crois qu'il serait préférable pour moi de méditer sur ces propos. 
 
ANAGA 
Bonne résolution et bonne journée, Roberto ! 
 
Elle quitte les lieux. Roberto s'assoit en position lotus 
 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
 
------------- 
 
 
 
Acte 1 / Scène 4 
 
 
Roberto, Le Comte de la Bouche-en-Biais, 
Miss Maryl 
 
Roberto est assis en position Lotus et médite. Soudain, un serpent sort du panier en osier et se dirige vers lui, puis tourne autour de lui. Après quoi il se déplace vers Le Comte et s'introduit à l'intérieur de sa couverture. 
 
LE COMTE 
Je n'ai pas d'argent. Repasser plus tard ! 
 
Le serpent se dirige ensuite vers Roberto. Miss Maryl surgit par le balcon à ce moment-là. A la vue du serpent, elle s'arrête. De son coté, le serpent s'enroule autour de Roberto, ce dernier ne sent même pas sa présence. Le reptile s'écarte ensuite de lui et retourne sous la couverture du Comte 
 
MISS MARYL, se déplace lentement vers Roberto 
Roberto !  
 
ROBERTO 
Silence ! Je médite. 
 
MISS MARYL 
Ne faites surtout pas de gestes brusques ! Il y a un serpent dans la pièce. 
ROBERTO 
Un serpent ! 
 
LE COMTE 
Je vous ai déjà dit que je n'avais pas d'argent. Laissez-moi dormir ! A l'aide ! Il y a un serpent sous ma couverture. A l'aide ! 
 
ROBERTO 
Ne l'effrayez pas, Monsieur Le Comte. 
 
LE COMTE 
Eh bien, qu'attendez-vous pour me délivrer ? 
 
ROBERTO 
Attention !  
 
LE COMTE 
Je vous préviens, Roberto, si vous ne vous débarrassez pas immédiatement de cet insecte venimeux, je porte plainte auprès du Maître d'hôtel ! (Puis il se saisit de l'animal et le balance sur Roberto) Fous le camp d'ici, petite vermine ! 
 
ROBERTO, le balance à son tour sur Miss Maryl 
Tenez, Miss Maryl, vous semblez bien connaîre ces reptiles ?  
 
 
MISS MARYL, se saisit de l'animal et le balance sur Le Comte 
A vrai dire, pas vraiment ! 
 
LE COMTE 
Je n'en veux pas, Mademoiselle. Reprenez-le, et faites en sorte qu'il s'éloigne d'ici. C'est compris ? 
 
MISS MARYL, Récupère le serpent et le jette par dessus le balcon 
Voilà ! C'en est fini avec lui. 
 
LE COMTE 
Qu'est-ce que tout cela signifie ? Qui est cette femme ?  
 
ROBERTO 
Je vous présente Miss Maryl, Monsieur Le Comte ! Miss Maryl, voici Monsieur Le Comte Christophe-Rodolphe-David-Charles-henri-René¬Christian-Bernard-Ange de la Bouche-en-Biais ! 
 
MISS MARYL 
Les animaux semblent vous vouer une grande affection, Monsieur Le Comte. 
 
LE COMTE 
Puis-je savoir ce que cette femme fait dans ma chambre, Roberto ? 
MISS MARYL 
Je vous ai apporté des oranges, Roberto ; le sac se trouve près de la cheminée. 
 
LE COMTE 
Débarrassez-vous d'elle, Roberto. 
 
ROBERTO 
Vous prendrez bien une tasse de thé avant de partir ? 
 
LE COMTE 
Elle prendra le thé une autre fois ! Maintenant, j'ai sommeil, laissez-moi tranquille ! 
 
ROBERTO 
Je vous promets qu'on ne fera pas de bruit, Comte ! 
 
 
Fin de la Scène 4 
 
Fin de l'Acte 1 
 
 
------------- 
 
 
EPILOGUE 
 
Roberto, Le Comte de la Bouche-en-Biais,  
Miss Maryl, Maître Saripoutta 
 
LE COMTE 
Allez boire le thé chez madame. 
 
ROBERTO 
Je le boirai ici, si j'en ai envie. 
Comte:-Ne me gonfler pas les nerfs, Roberto ! Avec ce qui m'arrive en ce moment, je n'ai guère l'envie de vous adresser la parole. 
 
ROBERTO 
C'est cela, faites-moi des reproches. 
 
LE COMTE 
Expliquez une fois pour toute ce que ma présence est censée faire à vos cotés en plein mois de Juillet, à plus de dix milles kilomètres de mon château ? 
 
MISS MARYL 
Voyons, Monsieur Le Comte, un peu de sagesse. 
 
LE COMTE 
Vous n'êtes pas encore parti, vous ? De quoi je me mêle ?  
 
 
MISS MARYL 
Monsieur Le Comte aurait-il du mal pour enterrer sa vie de garçon ? 
 
LE COMTE 
Que dit-elle ? 
 
MISS MARYL 
Tôt ou tard nous sommes tous conviés à devoir transcender son moi intérieur. 
 
ROBERTO 
Transcender son moi intérieur veut dire en somme, mettre son ego de coté. 
 
LE COMTE 
Allez-vous cessé tous deux de me prendre pour un idiot ! 
 
MISS MARYL 
Votre ami est toujours aussi impulsif,  
Roberto ? 
 
LE COMTE 
Si elle n'arrête pas de me narguer, je l'étrangle. 
 
MISS MARYL 
Voilà qu'il en vient aux menaces à présent. 
 
LE COMTE 
Mes mains tremblent, dirait-on ? 
 
 
MISS MARYL 
Je vous présente mon cou, Christophe-Rodolphe et j'en passe. 
 
LE COMTE 
Vous l'aurez voulu. 
 
ROBERTO 
Calmez-vous, enfin ! Ce n'est pas digne d'un gentleman. 
 
MISS MARYL 
Monsieur souhaite que je me mette à genoux ? 
 
LE COMTE 
Assez ! Taisez-vous ! 
 
MISS MARYL, s’agenouille 
De grâce, Christophe Rodolphe et j'en passe, ne me faites pas mal ! 
 
ROBERTO 
N'en rajoutez pas, Miss Maryl. 
 
MISS MARYL 
Il faut soigner le mal par le mal, n’est-ce pas ? 
 
LE COMTE, s’agenouille 
Je vous en supplie, Seigneur, faites-la taire ! 
 
 
MISS MARYL 
Hélas, Monsieur Le Comte, cette fois-ci personne ne peut rien faire pour vous. Durant votre séjour, je vous conseille d'apprendre le sens du mot sagesse. 
 
ROBERTO 
J'avoue que vous me subjuguez, très chère ! 
 
LE COMTE 
Comment cela, elle vous subjugue ? 
 
ROBERTO 
La vérité vous blesse à ce point-là ? 
 
LE COMTE 
C'est absurde. 
 
MISS MARYL 
Je vous demande pardon, Messieurs, mais je dois rentrer. 
 
LE COMTE 
Mademoiselle se défile, à présent ? 
 
MISS MARYL 
Je m'écarte tout simplement de vos mauvaises vibrations, Monsieur le Comte et j'en passe. 
 
Elle s'enfuit aussitôt par la fenêtre 
 
ROBERTO 
Maintenant, asseyez-vous, Christophe-Rodolphe. 
 
LE COMTE 
Il n'y a pas de chaises ici ? 
 
ROBERTO 
Il va vous falloir prendre de nouvelles habitudes, mon ami. 
 
LE COMTE 
Dans cette prison ! Impossible ! 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA, entre 
Avec le temps, les réponses vous apparaîtront, mon ami, la vérité viendra éclairer votre curiosité ! En attendant, prenez donc place sur mon tapis. 
 
LE COMTE 
A qui ai-je l'honneur ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Je suis le maître de ces lieux, Monsieur Christophe Rodolphe¬ David Charles Henri René Christian Bernard Ange de la Bouche-en-Biais, Comte de Maison du bois doré. 
 
 
 
LE COMTE 
Vous venez de faire un parcours sans faute. Mais, dites-moi, comment pouvez-vous me connaître aussi bien ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Asseyez vous donc, je vous prie. 
 
LE COMTE 
Merci pour votre hospitalité, Monsieur... comment est-ce déjà ? 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Appelez-moi « Maître » ! 
 
LE COMTE 
Très drôle ! Etonnant, votre ami, Roberto ! 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Détendez vous maintenant, Messieurs. Allongez-vous sur le tapis ; nous allons franchir les portes du Nirvana. 
 
LE COMTE 
Ce ne serait pas possible de franchir les portes de Maison-du-Bois doré ? C’est là-bas que se trouve mon château. 
 
 
MAÎTRE SARIPOUTTA 
Placez les mains le long du corps ! Fermez les yeux ! Prenez une grande respiration ! Maintenant, répétez après moi ! ôm ! ôm ! ôm ! ôôômmmmmmmmmm ! ôôôôômmmmm ! A votre tour, Messieurs ! Levez bien haut la voix !  
 
Tout le monde fait le « ôm » en coeur 
 
Fin de l’Epilogue 
 
 
FIN DU 24ième épisode 
 
Affaire à suivre dans le 25ième épisode intitulé : « LES DEUX FONT LA PAIRE » 
 
 
 
 
 
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