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LE TEMPLE DE LA JEUNE

 
 
 
 
Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO  
dans : 
 
« Le Temple de la Jeune Forêt » 
58-ième épisode 
 
 
ROBERTO (Ecrivain aventurier) 
MISS MARYL (Citoyenne de la terre) 
TAMO (Le Vénérable Moine) 
Mademoiselle CHRISTELLE ou « Cricri » pour les intimes 
MANU (Sœur de CHRISTELLE) 
SHI TSU (Elève de TAMO) 
FUCETU (Elève de TAMO) 
Madame WOU (Ambassadrice de Chine) 
YIP MAN (Le père des Dragon) 
LI XIAO LONG (Le fils du Dragon) 
YIM WING CHUN (La fille du Dragon) 
Le COMTE de la Bouche-En-Biais 
SYLVESTRE (Ex Facteur) 
BENOÎT PICARDI  
(Aérostier suisse au commande de sa Montgolfière : « La Renaissance ») 
JOJO et JEANNOT 
 
 
Lieu : Temple de Shaolin, situé sur la montagne sacrée, dans la province du Hénan (Chine) 
Genre : comédie 
 
EPISODE 58 : « LE TEMPLE DE LA JEUNE FORÊT » (2003) 
 
Première partie de la pièce du même titre « Le Temple de la Jeune Forêt » (16 pers) 
 
Auteur : Emilien Casali  
 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
Contact : Emilien CASALI– (France)  
e-mail : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
PROLOGUE 
 
 
TAMO (le Vénérable moine bouddhiste) / SHI TSU / FUCETU / CHRISTELLE (« Cricri » pour les intimes)  
 
L’action se déroule dans le temple de Shaolin, situé sur la montagne sacrée, quelque part dans la province du Hénan (Chine)  
 
Salle de gym… En fin de matinée… 
 
 
TAMO : (assis sur un tamis en position Lotus, s’adresse à ses élèves)-«Plus fort est celui qui sait cacher sa force, que celui qui sait l’exercer. » 
 
FUCETU :-Nous n’allons quand même pas nous laisser faire, Maître Tamo ! 
 
TAMO :-« Pratique la souplesse et tu deviendras ferme. » 
 
FUCETU :-Les fils du Dragon sont rusés et malicieux, Maître, ils n’auront aucun mal à nous tailler en pièce.  
 
TAMO :-Si tu sais faire preuve d’intelligence, tu pourras alors déjouer leurs plans d’attaque.  
 
SHI TSU :(surgit)-Elle est arrivée, Maître Tamo ! Elle est arrivée ! 
 
TAMO :-Je te trouve bien agité, Shi Tsu. J’espère que tu as une bonne raison pour interrompre mon cours ? 
 
SHI TSU :-Toutes mes excuses, vénérable Maître… un évènement sans précédent vient de se produire. 
 
TAMO :-Les fils du Dragon nous ont attaqué ! 
 
SHI TSU :-Je vous en conjure, Maître, ne parlez pas de malheur.  
 
TAMO :-Eh bien, de quoi s’agit-il ? Parle ! 
 
SHI TSU :-Je méditais tranquillement au pied du mûrier de l’Impératrice quand soudain apparut devant moi la fille aux cheveux d’or.  
 
TAMO :-La fille aux cheveux d’or ?  
 
SHI TSU :-Elle arrive de France avec sa sœur. Elle désire prendre des cours de Karaté avec notre Vénérable Maître.  
 
TAMO :-Des cours de Karaté ? Eh bien, qu’elle patiente un peu, mon cours s’achève dans une heure. 
 
SHI TSU :-Elle désire vous rencontrer immédiatement. 
 
TAMO :-La patience est une vertu primordiale. Quelle commence donc à l’expérimenter. 
 
SHI TSU :-Elle fait le va et vient sans arrêt et me semble loin de cette vertu, du moins pour l’instant. 
 
TAMO :-Apprends-lui l’exercice du « chien d’arrêt »  
 
CHRISTELLE : (arrive comme une fusée)-Alors, il est où le boss ? 
 
SHI TSU :- Désolé, Mademoiselle, Maître Tamo ne peut vous recevoir tout de suite.  
 
CHRISTELLE :- Je suis ici pour me perfectionner dans les arts martiaux, c’est clair ! 
 
SHI TSU :-Les choses ne se présentent pas comme cela, Mademoiselle. 
Venez faire « le chien d’arrêt » à présent. 
 
CHRISTELLE :-Vous me prenez pour une bille ou quoi, je suis ici pour 3 jours seulement, ça urge !! 
 
TAMO :-« Le chien d’arrêt » nous enseigne comment rester concentré sur son objectif, sans relâcher sa vigilance, des heures durant s’il le faut, et cueillir l’instant propice à l’assaut. 
 
CHRISTELLE :-J’ai l’intention de devenir une tueuse, non pas d’attendre le dégel pour me faire respecter.  
 
TAMO :-Nous ne sommes pas des tueurs mais des pratiquants nobles d’un art poussé jusqu’à l’excellence qui fait appel à des concepts dont vous ignorez tout, tête de linotte ! Ici, nous respectons des règles précises. 
 
CHRISTELLE :-Oh, lalalala ! Que c’est lourd ! 
 
TAMO :-Présentez-vous, Mademoiselle. 
 
CHRISTELLE :-Moi, c’est Christelle, ou « Cricri » pour les intimes. Je suis française et c’est mon oncle qui m’a conseillé de venir ici. Bon, ce n’est pas tout, on commence quand ? J’ai ma sœur qui poireaute sur le parking de « L’Hôtel du Lézard Doré. » 
 
TAMO :-Je vous attends demain à 5 heures au pied du mûrier de l’Impératrice. 
 
CHRISTELLE :- Logiquement, je serai rentrée de la discothèque des « Matins qui chantent » ! 
 
TAMO :-Sans discipline, on veut beaucoup mais on peut peu ! 
 
CHRISTELLE :-Tchao, vénérable et à plus ! (Elle sort) 
 
Fin du Prologue 
 
 
------------ 
 
 
 
Acte 1 / Scène 1 
 
 
TAMO (le Vénérable moine bouddhiste) / SHI TSU / FUCETU / MANU / LI XIAO LONG 
 
SHI TSU :-Je trouve que Mademoiselle Christelle a un sacré tempérament, vénérable Maître. 
 
TAMO :-« S’il n’est pas tenu par un tuteur, le jeune arbre se courbe. »  
 
SHI TSU :-Ne vous en faites pas, Maître, je m’occuperai d’elle. 
 
TAMO :-La présence de cette jeune femme ne doit en aucun cas troubler ton esprit, Shi Tsu. 
 
SHI TSU :-Ce n’est pas du tout ce que vous croyez, vénérable. 
 
TAMO :-Suffit ! Le cours reprend. Assieds-toi ! 
 
SHI TSU :-La demoiselle risque de se perdre dans le couloir. On ne peut pas la laisser seule. 
 
TAMO :- Reste ici. Ne t’en fais pas pour elle, elle trouvera le chemin de la sortie. (Puis il s’adresse à FUCETU) Je t’écoute, Fucetu. 
 
FUCETU :-Eh bien, voilà, Maître Tamo… Pensez-vous que le « Grand Dragon » agira au coté de ses fils ? 
 
TAMO :-« Celui qui se conduit vraiment en chef ne prend pas part au combat. » 
 
MANU :(surgit, entraînant une grande malle avec elle)-Bonjour, tout le monde ! Y aurait-il quelqu’un d’assez galant, parmi vous, pour m’aider à transporter ma grande malle ? 
 
SHI TSU :-Je regrette, Mademoiselle, vous n’avez rien à faire ici. Sortez, je vous prie. 
 
MANU :-Vous voulez bien m’indiquer ma chambre, garçon. 
 
SHI TSU :-Je vous demande pardon ? 
 
MANU :-Ma frangine m’a dit que c’est ici que je devais m’installer. D’ailleurs, où est-elle passée? 
 
SHI TSU :-Il y a erreur, Mademoiselle, vous vous trouvez en ce moment même dans le « Temple de la Petite Forêt », et non à « L’Hôtel du Lézard Doré », voyez-vous… 
 
MANU :-C’est quoi ce délire ? 
 
SHI TSU :- Je regrette… 
 
TAMO :-Que se passe-t-il encore, Shi Tsu ? Qui est cette demoiselle ? 
 
SHI TSU :-Je crois bien qu’il s’agit de la sœur de Mademoiselle Christelle !? 
 
TAMO :-Qu’attends-tu pour l’inviter à quitter ce lieu ?  
 
MANU :-Dites donc, mon vieux, vous n’auriez pas vu ma frangine « Cricri » dans les parages ? 
 
SHI TSU :-Voyons, Mademoiselle, on ne s’adresse pas ainsi au vénérable Maître Tamo. Quittez ce lieu immédiatement, je vous prie ! 
 
MANU :-Il n’est pas question que je laisse tomber ma petite frangine.  
 
TAMO :-Tout à l’heure, Shi Tsu, il me semble t’avoir dit que je ne souhaitais pas être dérangé pendant mon cours…  
 
SHI TSU :-Je suis vraiment navré, Maître. 
 
TAMO :- « La première fois, c’est une erreur, la seconde, c’est qu’on le fait exprès. » 
 
MANU :-Tu vas te faire tirer les oreilles, garçon, si tu continues tes bêtises. 
 
TAMO :-Demain matin, à l’aube, tu casseras 5 briques au pied du mûrier.  
 
SHI TSU :(s’agenouille devant TAMO)-Je vous en supplie, Maître, pas ça ! 
 
TAMO :-Ainsi, tu apprendras la discipline. Ici, vois-tu, ce n’est pas le salon ou l’on cause. M’entends-tu ? 
 
SHI TSU :-J’implore votre clémence, vénérable Maître. 
 
TAMO :-Et surtout, n’en rajoute pas ! Maintenant, va ! Raccompagne Mademoiselle jusqu’à « L’Hôtel du Lézard Doré ».  
 
LI XIAO LONG :(surgit comme l’éclair par la fenêtre)-Tu n’iras nulle part, Shi Tsu ! 
 
FUCETU :-Tu n’as rien à faire ici, Dragon ! Sors d’ici !  
 
TAMO :-Laisse, Fucetu !  
 
LI XIAO LONG :-Qu’il me touche un seul cheveux, et je le tue ! 
 
TAMO :-Que viens-tu faire au temple, Li Xiao Long ? 
 
LI XIAO LONG :-Rassure-toi, vieillard, je n’ai nullement l’intention de t’attaquer, je viens simplement te rendre visite. Comment, tu n’es pas ravi de me voir ? 
 
SHI TSU :-Tu déranges mon vénérable Maître pendant son cours. Sors d’ici, Dragon ! 
 
TAMO :-Ne te mêle pas de cela, Shi Tsu ! Va t’asseoir ! 
 
LI XIAO LONG :-Je vois que tes protégés ne te quittent plus d’une semelle. 
 
TAMO :-Eux, au moins, me restent fidèles.  
 
LI XIAO LONG :-Tu es un « has been ». Ils perdent leur temps à tes cotés. Ils feraient mieux de rejoindre le clan des Dragons, mon père leur enseignera le nouvel art du combat. 
FUCETU :-De quel droit viens-tu offenser mon Maître, Dragon ?  
 
FUCETU lui adresse un direct du droit.  
 
LI XIAO LONG dévie le direct du droit par l’extérieur, se saisit du poignet de FUCETU et lui adresse un revers du poing au visage. FUCETU est à terre. 
 
LI XIAO LONG :-C’est toi qui l’aura cherché, mon ami. 
 
SHI TSU :(se dirige vers lui)-Tu vas me le payer très cher, Dragon ! 
 
TAMO : (renverse SHI TSU avec sa canne sur son passage)-Ne fais pas l’idiot, Shi Tsu, tu vas te faire tuer ! Reste tranquille ! (Puis il l’assomme)  
 
(Manu a quitté les lieux entre temps) 
 
Fin de la Scène 1 
 
 
------------ 
 
 
Acte 1 / Scène 2 
 
TAMO / LI XIAO LONG / JOJO et JEANNOT (dans la malle) 
 
LI XIAO LONG :-Ma présence semble exciter tes élèves, vénérable Tamo.  
 
TAMO :-Il est préférable que tu t’en aille, Li Xiao, tu en as suffisamment fait pour aujourd’hui. 
LI XIAO LONG :-Tu ne m’invites pas à prendre le thé ? 
 
TAMO :-« La montagne et l’eau finiront bien par se rencontrer. » 
 
LI XIAO LONG :-Autrement dit, tu m’invites à repasser plus tard. C’est bien cela ? 
 
TAMO :-« Il y a une sanction pour le bien et pour le mal ; si elle tarde, c’est que l’heure n’est pas venue. » 
 
LI XIAO LONG :- « L’homme de peu considère un peu de bien comme sans valeur et il ne le fait point ; et il considère un peu de mal comme n’étant pas nuisible, et il ne l’évite pas. » 
 
TAMO :-« Ce n’est pas le ciel qui tranche prématurément le fil de la vie des hommes qui, par leur égarement, s’attirent eux-mêmes la mort au milieu de leur vie.  
 
LI XIAO LONG :-«Dépasser les limites n’est pas un moindre défaut que de rester en deçà. » 
 
TAMO :-« La voie de l’homme sage s’exerce sans lutter.  
 
LI XIAO LONG :-Ce combat aura lieu, quoiqu’il m’en coûte ! M’entends-tu,  
Vieillard ? Il n’est pas question que tu te défiles ! 
 
TAMO :-« Qui a fermé sa porte est au fond des déserts. » 
 
LI XIAO LONG :-N’insiste pas, Tamo, jamais plus tu ne seras mon ami ! 
 
TAMO :-Je sais bien ce qui te tourmente, Li Xiao, et crois-moi, j’en suis fort peiné. 
 
LI XIAO LONG :-Ce soir là, tu aurais pu l’empêcher de mourir. 
 
TAMO :-Hélas, je suis arrivé trop tard sur le lieu. Je n’ai pu la sauver de la noyade. 
 
LI XIAO LONG :-En vérité, c’est toi qui l’as tuée. 
 
TAMO :-Yi King souhaitait quitter ce monde. Et rien, ni personne ne pouvait s’opposer à sa volonté.  
 
LI XIAO LONG :-Mensonges ! Mon épouse n’était pas suicidaire. Justice lui sera quand même rendue ! (Il s’enfuit rapidement par la fenêtre) 
 
Peu après, TAMO aide SHI TSU et FUCETU à se relever. Puis TAMO leur indique la sortie avec sa canne. Tout le monde quitte la salle de gym. La grande malle est restée dans la pièce. 
 
JOJO :(à l’intérieur de la malle)-Je crois bien qu’ils sont partis, Jeannot !? Bon, maintenant, sors-nous de là-dedans, je n’en peux plus, j’étouffe !  
 
JEANNOT : (à l’intérieur de la malle)-On est coincé, je te dis ! 
 
JOJO :(à l’intérieur de la malle)-Débrouille-toi, Jeannot !  
 
JEANNOT : (à l’intérieur de la malle)-Je me demande dans quel film tes filles ont bien pu nous embarqué encore ? 
 
JOJO :(à l’intérieur de la malle)-Je te rappelle, mon vieux, que ce sont tes filles également. Bon, tu te bouges un petit peu ! Oh ! Et puis lâche un peu cet ordinateur ! Tu n’en as pas marre à la fin ? 
 
JEANNOT : (à l’intérieur de la malle)-C’est quand même génial un ordinateur portable, tu peux le trimballer où tu veux ! 
 
JOJO :(défonce la porte de la malle)-Voilà ce que j’en fais de cette satanée porte ! 
JEANNOT :(sort de la malle avec son ordinateur portable)-Ma femme est formidable ! 
 
JOJO :(tient deux vestes en Jeans dans ses mains)-C’est seulement maintenant que mon mari s’en rend compte ! (Elle le prend par le bras) Viens Jeannot, faut qu’on trouve les filles… elles vont prendre froid sans leur veste.  
 
JEANNOT :(le nez collé sur son portable)-Attends un peu, Jojo, je crois bien que j’ai reçu un Email !? 
 
JOJO :(l’entraîne vers la sortie) -Arrête de me gonfler avec ça ! Allez, dépêche-toi ! (Ils sortent) 
 
Fin de la Scène 2 
 
 
---------------- 
 
 
Acte 1 / Scène 3 
 
TAMO / SHI TSU / CHRISTELLE (« Cricri » pour les intimes) / FUCETU  
 
Le lendemain, à l’aube… au pied du mûrier de l’Impératrice… FUCETU et TAMO sont assis en position Lotus... SHI TSU est immobile, face à une pile de briques. Il se concentre et soudain, un cri jaillit. Mademoiselle CHRISTELLE surgit au même instant et se tient à l’écart. SHI TSU abat son genou droit en accentuant le mouvement avec sa hanche et brise en deux les briques. Après quoi, très calmement, il exécute un salut bouddhiste. 
 
TAMO :-Tu vois, Shi Tsu, ce n’était pas bien compliqué. 
 
CHRISTELLE :-Un jeu d’enfant ! 
 
FUCETU :-On ne doit jamais couper la parole au vénérable Maître Tamo, Mademoiselle. 
 
CHRISTELLE :-Pardonnez mon retard, mon vénérable, je sors à l’instant même de la discothèque des « Matins qui chantent ». Bon, ce n’est pas tout… je dois me farcir lequel de ces messieurs, ce matin ? Qu’on en finisse une fois pour toute ! Ce n’est pas que je m’ennuie avec vous, seulement je souhaiterais aller me pieuter. Bon sang ! Magnez-vous, les mecs !  
 
TAMO :-Va chercher deux briques, Shi Tsu, c’est au tour de Mademoiselle. 
 
CHRISTELLE :-Apporte-moi des gants, garçon, je ne tiens pas à me salir les paluches. 
 
FUCETU :-C’est à main nue que vous devez les briser, Mademoiselle « Cricri » ! 
 
CHRISTELLE :-Ah bon ? Je croyais que je devais seulement les soulever. 
 
SHI TSU :-(dépose deux briques sur le sol)-A vous de jouer, Mademoiselle « Cricri » ! 
 
CHRISTELLE :-Je vous rappelle les mecs que je suis venue ici pour faire du karaté et non pas pour casser des briques. 
 
TAMO :-Sur « la Montagne du Centre », nous pratiquons uniquement le Kung Fu, Mademoiselle « Cricri ». Nous ignorons ce qu’est le Karaté. 
 
CHRISTELLE :-C’est quoi ce délire ? 
 
TAMO :-Et pour atteindre un bon niveau dans cette discipline, il vous faudra effectuer 4 heures d’entraînement par jour pendant 3 ans minimum. 
 
CHRISTELLE :-C’est drôle, mon oncle m’avait parlé d’un stage qui devait durer 3 jours seulement. Désolé, mon vieux ! Je ne tiens pas à m’encroûter dans ce bled paumé. Bon, ben… je crois qu’on s’est tout dit. Allez, tchao la compagnie !  
(Elle fait demi-tour) 
 
FUCETU :(lui barre le passage)-Je regrette, Mademoiselle « Cricri », vous n’avez pas le droit de faire cet affront à mon Maître. 
 
CHRISTELLE :-Bas-les-pattes, mon pote ! Je fais ce que je veux, je suis libre ! 
 
FUCETU :-Quiconque franchit l’enceinte du « Temple de la jeune Forêt » ne peut en sortir sans l’assentiment de Maître Tamo. 
 
CHRISTELLE :-C’est ce qu’on va voir ! Et puis d’abord, j’en sais suffisamment sur les arts Martiaux pour me débrouiller toute seule. Je n’ai pas besoin de vous. 
 
TAMO :-« S’il n’est pas soutenu par un tuteur, le jeune arbre se courbe facilement. » 
 
CHRISTELLE :-Laisse tomber, vieux, je connais tout, moi, je sais tout faire. Ce n’est sûrement pas toi qui vas m’apprendre la vie. Je suis une grande fille, c’est clair ! 
 
TAMO :-« L’eau peut agir sans poisson, mais le poisson ne peut agir sans eau. » 
 
CHRISTELLE :-Oh, lalalala ! Je déteste qu’on me fasse la morale ! 
 
TAMO :-« L’humilité sert à agir avec puissance. » 
 
CHRISTELLE :-Qu’est-ce qu’il raconte, celui-la ? Je suis une bête, moi ! Toi et tes « Boys band », je vous prends quand vous voulez ! Faîtes gaffe, les mecs, je peux vous casser en deux !  
 
TAMO :-«Parlez ne fais pas cuire le riz. »  
 
CHRISTELLE :-Dis donc, tu ne serais pas en train de m’allumer, par hasard ? Si c’est comme ça, très bien ! Allez ! Allez ! Venez, bande de poule mouillée ! Si jamais je fais un « Mawashi » sauté, je vous explose la tronche ! Alors ? Vous attendez quoi ? Vous flippez, c’est ça !  
TAMO :-«Celui-la est vraiment fort qui sait se vaincre lui-même. » 
 
CHRISTELLE :(s’approche de TAMO)-Je vais vous manger tout cru ! Vous allez voir comment je m’appelle. 
 
TAMO, FUCETU et SHI TSU esquivent tour à tour les coups portés par CHRISTELLE 
 
TAMO :-« Qui s’avance avec trop d’empressement reculera plus vite encore. » 
 
CHRISTELLE :(continue de frapper dans le vide)-Pas question de jeter l’éponge, les mecs, je vous mettrai K.O !  
 
SHI TSU :-Si vous continuez à gesticuler autant, vous allez vous épuiser, « Cricri ». 
 
CHRISTELLE :-Tu me prends pour une bille ! Je vais faire un malheur ! 
 
FUCETU :(esquive à son tour les coups que lui porte CHRISTELLE)-Dans son enseignement, Maître Tamo dit qu’il faut utiliser la force de l’adversaire et la retourner contre lui. 
 
SHI TSU :(esquive à son tour les coups)- « Celui qui aime à demander conseil grandira. » N’hésitez pas à faire appel à Maître Tamo, Mademoiselle « Cricri ». 
 
CHRISTELLE :(qui s’essouffle peu à peu)-Jamais ! Je suis une grande fille, moi, et je n’ai pas besoin de lui. C’est clair ! I Am the best ! Je peux vaincre n’importe qui et n’importe quand ! Pigé, les Boys band ?  
 
TAMO :-« Celui qui vante trop haut ses succès aiguise déjà l’instrument de sa perte. » 
 
CHRISTELLE Lse couche sur le sol, épuisée)-Pouh ! Pouh ! Pouh ! Je n’en peux plus ! Je suis épuisée ! 
 
TAMO :-« Une lame non aiguisé finit par se rouiller. » 
 
SHI TSU Llui tend la main)-Relevez-vous, « Cricri », c’est pas encore terminé ! 
 
CHRISTELLE Lessoufflée)-Désolée, Coco, j’abandonne ! C’est bon pour aujourd’hui ! 
 
TAMO :-A présent, Mademoiselle, vous allez casser 2 briques ! 
 
CHRISTELLE :-C’est une blague ou quoi ? 
 
TAMO :-Je vous rappelle que vous êtes toujours en cours. 
 
(SHI TSU dépose deux briques devant CHRISTELLE qui se relève lentement) 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
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Acte 1 / Scène 4 
 
TAMO / SHI TSU / FUCETU / CHRISTELLE («Cricri » pour les intimes) / MANU / Madame WOU / JOJO et JEANNOT  
 
BENOIT PICARDI (Aérostier suisse à bord de sa Montgolfière : « La Renaissance ») 
 
CHRISTELLE s’immobilise devant les briques, se concentre, puis pousse un cri. Son téléphone portable sonne. 
 
CHRISTELLE :(sort le portable de sa poche et répond)-Allo ! J’écoute. Ah, c’est toi, Bello mio ! Quoi ? Je t’assure que ce n’est pas le moment. Désolée, mon « Nounours »… Vois-tu, je m’entraîne à casser des briques. Mais non, je ne me fous pas de toi ! Quoi ? Comment ça ? Tu délires ! Tu veux que je vienne tout de suite à Rimini. Non, mais, tu rêves ou quoi ? Ce n’est pas possible pour le moment. Bon, écoute, mon « Nounours », ce n’est pas que… je te rappelle plus tard… OK ? Mais non, mon « Nounours » ! Je ne suis pas avec un autre garçon ! 
 
CHRISTELLE :(Toujours)-Je t’assure que c’est vrai ! Sur la vie de ma mère ! Bon, allez, je te laisse. Ciao Bello mio ! (Elle range le portable dans sa poche, puis s’adresse à Maître TAMO) Je m’excuse, Maître Tamo… C’est mon petit copain qui me prenait la tête, alors… 
 
TAMO :(frappe dans ses mains)-Poursuivez, Mademoiselle. 
 
CHRISTELLE :-Bien. (Elle s’immobilise devant les briques, se concentre, puis pousse un cri. Elle s’apprête à briser les deux briques) 
 
MANU :(surgit au loin, entraînant avec elle Madame Wou)-Voici justement ma frangine, qui est avec les moines Shaolin. Venez, Madame l’Ambassadrice, je vais vous la présenter. « Cricri » ! « Cricri » ! 
 
Madame WOU :(fait le salut bouddhiste)-Bonjour ! (Elle prend la position du Lotus) 
 
MANU :(saute au cou de Christelle et l’embrasse)-Salut, petite sœur ! Devine ce qu’il m’est arrivé, hier soir ? 
 
CHRISTELLE : (la repousse)-Je t’en prie, ne me colle pas comme ça, Manu ! 
 
MANU :-J’ai rencontré quelqu’un de génial ! Si tu voyais ça ! Quel mec !  
 
CHRISTELLE :-C’est seulement maintenant que tu te radines ? Tu n’as pas choisi le moment idéal, ma grande… tu me prends en plein cours. 
 
MANU :-Ouahou ! Ouahou ! Ah ! Quel mec ! Quel mec ! Super mignon comme tout ! 
 
CHRISTELLE :-Je te signale, frangine, que je t’ai attendu toute la nuit en discothèque.  
 
MANU :-Je croyais qu’on devait se retrouver à l’hôtel. 
 
CHRISTELLE :-Ouais, ben… toujours est-il que je me suis ennuyée « grave » dans la disco ! Il n’y avait pas un chat, alors, je ne te dis pas l’ambiance ! 
 
MANU :-Ouhaou ! Quel mec ! Trop galant ! Il m’a raccompagné jusque devant la chambre de l’hôtel. 
 
CHRISTELLE :-Décidément, c’est toujours la galère avec toi, grande sœur !  
 
MANU :-Sinon, tout marche sur des roulettes pour toi ? Il est cool ton prof de Kung Fu ? 
 
FUCETU :-Je regrette, Mademoiselle, mais votre sœur doit reprendre son cours. 
 
MANU :-A tout à l’heure, petite sœur ! Je t’en raconterai plus … Ouhaou ! Quel mec !  
 
JOJO :(surgit, en entraînant Jeannot par le bras)-Ohé, les filles ! Vous avez oublié d’enfiler vos vestes en partant. 
 
MANU :-Mince alors ! Il ne manquait plus que ça ! Regarde un peu qui se pointe, « Cricri ».  
 
CHRISTELLE :-La mère Jojo ! Oh lalalala ! La honte !  
 
JEANNOT :-Cricri ! Manu ! Vous avez reçu un E.Mail de la part de la Mamie ! 
 
MANU :-Oh ! Lalalala ! Oh ! Lalalala ! Ils vont nous casser la baraque ! 
 
JOJO :-Enfile ta veste, Manu ! Toi aussi, Cricri ! 
 
JEANNOT :-Ce n’est pas la peine, puisqu’il fait chaud ! 
 
JOJO :-Dépêche-toi, tu vas prendre froid ! 
 
CHRISTELLE :-Tu m’avais juré que tu ne viendrais pas en Chine, Maman. 
 
JOJO :-Tu connais ton père, il ne peut pas se passer de ses filles. 
 
JEANNOT :-Regarde, Manu, tu as reçu un autre E.Mail de la part de ta cousine !  
 
MANU :-Beurk !!! Dégage ! Laisse-moi tranquille ! 
 
JOJO :(la prend par le col)-Parle autrement à ton père ou je te fous mon poing dans la figure !  
 
MANU :(tire la langue)-Ouais, c’est ça, cause toujours !  
 
JEANNOT :-Manu, sois gentil avec ta mère ! 
 
MANU :(tire la langue)-Vous me prenez la tête tous les deux ! 
 
CHRISTELLE :-Bon, les vieux, vous ne pourriez pas nous lâcher les baskets, cinq minutes. 
 
TAMO :-« Quand tout va bien on peut compter sur les autres, quand tout va mal on ne peut compter que sur sa famille. » 
 
JEANNOT :-C’est qui ce guignol, Cricri ? 
 
CHRISTELLE :-C’est Maître Tamo, mon prof de Kung Fu. Il a une drôle de façon de parler. 
 
TAMO :-Très honoré de faire votre connaissance, Monsieur et Madame Cricri. 
 
JOJO :-Moi, c’est Jojo et lui, c’est Jeannot ! Enchantée, Monsieur ! Alors, comme ça, c’est vous qui allez initier ma fille. Vous n’êtes pas un peu trop vieux pour ça ? 
 
TAMO :-« Vieux ou pas c’est chacun qui le sait. » 
JOJO :-Il a l’air cool ton prof, Cricri. 
 
FUCETU :-Avec Maître Tamo, votre fille va considérablement progresser dans les arts martiaux, Madame Jojo. 
 
JOJO :-Je sais. 
 
SHI TSU :-Notre Maître pratique le Kung Fu depuis l’age de 4 ans.  
 
JOJO :- Je sais. 
 
Soudain une montgolfière surgit du ciel… 
 
BENOIT PICARDI :(A bord de la nacelle)-Attention, Messieurs Dames, on arrive ! Ecartez-vous du passage, la « Renaissance » va se poser !  
La montgolfière se pose en catastrophe. 
 
Fin de la Scène 4 
 
 
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Acte 1 / Scène 5 
 
TAMO / SHI TSU / FUCETU / CHRISTELLE (« Cricri » pour les intimes) / MANU / Madame WOU / JOJO et JEANNOT 
 
BENOIT PICARDI (Aérostier suisse à bord de sa Montgolfière : « La Renaissance ») / MISS MARYL / Le COMTE de la Bouche-En-Biais  
 
BENOIT PICARDI :(sort de la nacelle, une bouteille d’hélium à la main)-Vingt dieux ! Le temps est super bonard par ici ! Bonjour tout le monde !  
 
FUCETU :-Vous avez failli nous écraser, Monsieur. 
 
BENOIT PICARDI :-A qui ai-je l’honneur ? 
 
FUCETU :(le salue avec la tête)-Je suis Fucetu, l’élève de Maître Tamo. 
 
BENOIT PICARDI : (lui sert la main)-Ravi de faire votre connaissance ! 
 
SHI TSU :(salue à son tour Benoît)-Je m’appelle Shi Tsu.  
 
BENOIT PICARDI : (le salue avec la tête)-Enchanté ! 
 
SHI TSU :-Vous vous trouvez sur le territoire Shaolin, mon bon Monsieur. Vous dérangez le cours de Maître Tamo avec votre drôle de cerf-volant. 
BENOIT PICARDI :-Il faut sortir un peu de votre trou, mon ami. Voyez-vous, cela s’appelle une montgolfière.  
 
SHI TSU :-Je regrette, Monsieur, mais vous devez partir. 
 
Tamo :-Un instant, Shi Tsu ! Ne t’ai-je donc rien appris en terme d’hospitalité ? Ne vois-tu pas que cet homme vient d’avoir un accident avec son ballon et qu’il a besoin d’aide de toute urgence ? Ton attitude est inqualifiable ! Tu me casseras 6 briques la prochaine fois. Maintenant, retire-toi ! Soyez le bienvenu au « Temple de la Jeune Forêt », Monsieur ! (Shi Tsu quitte les lieux) 
 
BENOIT PICARDI :-Maître Tamo, je présume. Très honoré ! Permettez-moi de me présenter : Je suis Benoît Picardi. 
 
JOJO :-Le célèbre aérostier suisse ? 
 
BENOIT PICARDI :(lui fait le baisemain)-Mes hommages, Madame ! Eh bien oui, c’est moi qui ai entrepris un tour du monde au cours de l’année 2000. 
 
JOJO :-Je sais. 
 
BENOIT PICARDI :-Depuis quelques mois, je dispute la course « Gordon Benett » 
 
JOJO :-En solitaire… Je sais.  
 
JEANNOT :-Ma femme est formidable ! Elle sait tout ! 
 
BENOIT PICARDI :-C'est-à-dire que… je ne voyage plus vraiment seul depuis quelques jours, Madame…  
 
JOJO :-Moi, c’est Jojo et lui, c’est Jeannot ! Mon frangin m’a mis au courant pour vos exploits. 
 
BENOIT PICARDI :-C’est qui votre frangin ? 
 
JEANNOT :-« Roberto en Antarctique», ça ne vous dit rien ?  
 
BENOIT PICARDI :-Pas vraiment, non. 
 
JEANNOT :-« Roberto au Tibet » ou alors « Roberto au USA » ou bien encore « Roberto en Tanzanie ». Ca ne vous dit vraiment rien du tout ? 
 
BENOIT PICARDI :-Je ne vois pas, non. 
 
JOJO :-Mais si ! Vous savez bien… Il écrit des pièces de théâtre.  
 
BENOIT PICARDI :-Je vous assure que je ne le connais pas. 
 
JEANNOT :-Bien sûr que si ! Dans ces aventures, il parle toujours de l’autre abruti… Comment s’appelle-t-il déjà ? Un certain comte et j’en passe… de la Bouche-En-Biééé !  
 
Le COMTE :(qui porte un peignoir, sort de la nacelle, une canne à la main)-De la Bouche-En-Biais, Monsieur Jeannot ! En Biais, Biais, Biais !! Nom d’une pipe ! Combien de fois faudra-t-il le dire ? (Il s’approche de Jeannot et lui tire l’oreille) Ce n’est pourtant pas si difficile à prononcer ! Espèce d’idiot !  
 
JOJO :-Lâchez l’oreille de mon mari, Monsieur le Comte ou bien je vous casse la figure ! 
 
Le COMTE :-Retournez à vos fourneaux, Madame ! 
 
JOJO :(le prend par le col)-Lâche l’oreille de mon mari, guignol ?  
 
Le COMTE :(la menace avec sa canne)-J’ai mal entendu, vous voulez bien répétez !  
 
MISS MARYL :(sort de la nacelle) :-A votre place, Monsieur le Comte, je poserai ce bâton… vous ne savez de quoi est capable la Jojo quand on lui prend trop la tête ! 
 
CHRISTELLE et MANU :(accourt au devant de MISS MARYL)-Miss Maryl !  
 
MISS MARYL :(leur fait un bisou à toutes les deux)-Comment ça va, les filles ? 
 
MANU :-Tu es venue toute seule ? 
 
JOJO :(tient toujours le Comte par le col)-Posez votre bâton, Monsieur le Comte ! 
 
Le COMTE :(la menace avec sa canne)-Je ne suis pas un guignol, Madame ! J’exige des excuses ! 
 
JOJO :-Tu peux toujours courir ! 
 
Le COMTE :-Je ne sais pas ce qui me retiens de… 
 
JOJO :-Vous qui l’aurez voulu, Monsieur le Comte et j’en passe. 
 
C’est alors qu’en un éclair, Jojo se saisit du bâton. Jojo est ensuite ceinturé par le Comte.  
 
Jojo fléchit fortement ses jambes tout en écartant les bras. Sa jambe gauche passe derrière celles du Comte. Après quoi, Jojo fléchit sa jambe droite, projette son adversaire en arrière et dégage sa jambe gauche, puis passe sur son adversaire. Jojo se retrouve à cheval sur le Comte. Elle passe ensuite sur le coté droit et termine en clé de bras. Le Comte est ainsi immobilisé.  
 
Le Comte :-Aïe ! Aïe ! Vous me faites mal, Madame ! 
 
JOJO :-Fallait pas me chercher, mon pote ! 
Jeannot :-Ma femme est formidable ! 
 
Fin de la Scène 5 
 
 
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Acte 1 / Scène 6 
 
 
JOJO ET JEANNOT / LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS / MISS MARYL / Madame WOU / FUCETU / ROBERTO / CHRISTELLE (cricri) / MANU / TAMO / BENOÎT PICARDI. 
 
Le Comte est toujours immobilisé par Jojo. 
 
JOJO :-Faites vos excuses à mon mari, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE :-Il n’en est pas question ! Aïe, Aïe, vous me faites mal, bon sang ! 
 
Aïe ! Très bien. Je m’excuse, Monsieur Jeannot ! Madame est-elle satisfaite ? 
 
JOJO :-A présent, vous allez répéter la phrase suivante : je suis le roi des guignols. Et que ça saute ! 
 
LE COMTE :-Non mais, vous plaisantez ou quoi ? Aïe, Aïe ! 
 
MISS MARYL :-Tout le monde vous écoute, Monsieur le Comte. 
 
LE COMTE :-Aïe, Aïe ! Bon, d’accord ! Je suis le Roi des guignols ! 
 
JOJO : (lâche le Comte) -Couché, maintenant ! 
 
LE COMTE :-Aïe, Aïe, Aïe ! Vous m’avez cassé le dos. Je ferai appel à mon Avocat, Madame ! 
 
MISS MARYL :-A votre place, je n’en rajouterais pas, Comte. 
 
JEANNOT :-Tout va bien, ma chérie ? 
JOJO :-Je vais finir par l’emplâtrer, ce Comte de mes deux. 
 
TAMO :-Félicitations, Madame Jojo, ce que vous venez de faire là est remarquable ! 
 
JOJO :-J’ai fait du Judo dans ma jeunesse. 
 
TAMO :-Je vois que vous avez conservé la technique. Cela vous dirait-il d’assister à mes cours aux côtés de votre fille ? 
 
JOJO :-Qu’en penses-tu, Cricri ? 
 
CHRISTELLE :-Ne m’embête pas, la vieille ! 
 
JEANNOT :-Parle autrement à ta mère, Cricri ! 
 
CHRISTELLE :-Je fais ce que je veux, je suis libre. (Elle sort). 
 
MANU : (entraîne Miss Maryl par le bras) –Papa, maman ! Regardez qui est là ! 
 
MISS MARYL :-Comment allez-vous, les amoureux ? 
 
JOJO :-Bonjour, Miss Maryl ! 
 
JEANNOT :-Mon beauf n’est pas avec vous ? 
 
MISS MARYL :-Va savoir ? 
 
Madame WOU :-Serait-ce vous, Christophe-Rodolphe-David-Charles-Henri et j’en passe… ? 
 
Le COMTE :-Je regrette, Madame, je ne suis guère d’humeur… 
 
FUCETU :-Votre canne, Monsieur le Comte. 
 
Le COMTE : (lui arrache la canne des mains) – Donnez-moi cette canne, abruti ! 
 
Madame WOU :-Ne partez pas, attendez ! Vous ne me reconnaissez pas ? Je suis Madame Wou, l’ambassadrice de Pékin. Souvenez-vous ! cette année-là, dans le Midi de la France… Nos deux corps enlacés ! 
 
Le COMTE :-Epargnez-moi les détails, je vous prie. Mais, tout d’abord, peut-on savoir ce que vous faites là ? 
Madame WOU :-Le gouvernement chinois m’envoie au Temple de la Petite Forêt pour y mener une enquête. Quant à vous... ? 
 
Le COMTE :-Je vaque où bon me semble au gré de ma fantaisie. Lâchez-moi la grappe, à présent ! 
 
Madame WOU :-Je vous trouvais beaucoup plus entreprenant à mon égard la fois passée. 
 
Le COMTE :-Ce passé là est révolu, ma chère. 
 
Madame WOU :-En tout cas, une chose n’a pas évolué chez vous, vous portez toujours les mêmes oripeaux. Si ce n’est pas gênant pour la vue, c’est pour l’odeur !  
 
Le COMTE :-Oripeaux, dites-vous, oripeaux !  
Figurez-vous, Madame, qu’il s’agit là d’une pièce de collection rarissime, achetée à prix d’or lors d’une vente aux enchères à Memphis Tennessee, ayant appartenu au « King ». Certes, il est vrai que j’ai un mal fou à m’en séparer, mais que voulez-vous, à l’idée de savoir que le « King » a sué de toutes ses entrailles sous ce peignoir, cela me donne du peps pour affronter la vie et les combats de chaque jour ! Sur ce, je ne vous salue pas, Madame ! (Il sort) 
 
Madame WOU : (part à sa poursuite) –Je suis certaine que derrière cette apparence rigide se cache un cœur sensible à ma féminité. 
 
ROBERTO (sort de la nacelle en baillant, vêtu d’un habit du Moyen Age avec une cape bleue, le visage masqué sous l’apparence d’un papillon bleu à tâches dorées et d’une coiffe à plume assortie)-Je parie que Monsieur le Comte s’est encore pris la tête ! 
 
JEANNOT :-C’est qui, ce guignol ? 
 
BENOÎT PICARDI :-C’est seulement maintenant que vous atterrissez, Roberto ? 
 
ROBERTO :-Voyez-vous, mon cher Benoît, depuis quelque temps, je prends le temps de vivre, de penser et d’aimer la vie !! Je ne rentre plus dans la névrose du Comte. Où sommes-nous exactement ? 
 
BENOÎT PICARDI :- « Au pays du matin calme ». (Il rentre dans la nacelle) 
 
MISS MARYL : (plonge dans les bras de Roberto) – Devinez qui est là, bon Prince ? 
 
JOJO :-Qu’est-ce que tu fous déguisé comme ça, frangin ?  
 
ROBERTO :-Ce serait trop long à t’expliquer, ma sœur. Disons que c’est mon costume de scène. 
 
JEANNOT :-Décidément, ça ne s’arrange pas ! 
 
JOJO :- Alors quoi de neuf ? Toujours en balade ? 
 
ROBERTO :-Depuis quelques temps, je vais au gré du vent, par delà et là pour ! 
 
JEANNOT :-C’est plus grave que je croyais. 
 
JOJO :-Qu’attends-tu pour embrasser ton oncle, Manu ? 
 
MANU :-Beurk ! Beurk ! 
 
JOJO :-Dépêche-toi ! 
 
MANU :-Oh lala ! Tu m’énerves ! 
 
ROBERTO :-Et bien, alors, j’attends Princesse ! 
MANU : (se sauve)-Beurk ! 
 
MISS MARYL :-Votre look l’a fait fuir, Roberto. 
 
ROBERTO :-La famille n’est pas au grand complet. Où est passée Cricri ? 
 
JEANNOT :(les yeux collés sur son ordinateur portable)-Elle fait la gueule, la Miss. 
 
ROBERTO : (lui frappe sur l’épaule) –Salut Jeannot ! Pas mal ton ordinateur ! Alors comme ça, on se modernise ! 
 
JEANNOT :-Avec Internet, tu peux surfer où tu veux. Les images t’arrivent en live du monde entier. Et puis ça fait l’économie d’un timbre. 
 
ROBERTO :-On peut toujours l’attendre la carte postale. 
 
JOJO :-Je te présente, Maître Tamo, Frangin, le prof de Christelle.  
 
ROBERTO :(lui fait le salut bouddhiste)-Quelle chance de faire votre connaissance, Vénérable Maître Tamo ! Est-il vrai que vous êtes le meilleur enseignant de Kung Fu de toute la chine ? 
 
TAMO :(le salue à son tour)-« Celui qui se vante de ses gloires en perd tout le mérite. Celui qui se célèbre ne sera pas reconnu. » 
 
MISS MARYL :-« Ne crains pas de rester méconnu des hommes. Crains plutôt de les méconnaître toi-même. » 
 
TAMO :-« Être humain, c’est aimer les hommes. Être sage, c’est les connaître. » 
 
MISS MARYL :-« Pas trop d’isolement ; pas trop de relations ; le juste milieu, voilà la sagesse. » 
 
TAMO :-« Qui excelle au tir ne touche pas le centre de la cible. » 
 
MISS MARYL :-« C’est par la foi que l’on peut traverser les courants. C’est en faisant diligence que l’on franchit l’océan. C’est par l’énergie que l’on peut rejeter la souffrance. Et c’est par la sagesse que l’on obtient la pureté. » 
 
TAMO :(s’incline)-Ôm Mani Padme Hum !  
MISS MARYL :(s’incline à son tour)-Ôm Mani Padme Hum !  
 
 
Fin de la Scène 6 
 
 
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Acte 1 / Scène 7 
 
ROBERTO / MISS MARYL / TAMO / FUCETU /  
BENOÎT PICARDI / JOJO et JEANNOT / Madame WOU / SYLVESTRE. 
 
ROBERTO :-Maître Tamo, j’ai l’honneur de vous présenter Miss Maryl, avec qui je savoure des instants de béatitudes célestes comme une tranche d’irréel : « Main dans la main, le sourire aux lèvres, nous allons, ça et là et là pour, au quatre coins du monde, le plus souvent en « Terra Incognita », guidés par l’étoiles de la nuit des temps ! Et tels des lépidoptères, nos ailes nous transportent au gré du vent, au gré des saisons, en quête de liberté et de fraternité, échangeant, ça et là et là pour, des mots d’amour avec des hommes et des femmes libres ! » 
 
TAMO :-Tout le plaisir est pour moi, Chers Compagnons Balladins ! Soyez les bienvenus au Temple de la Petite Forêt ! Veux-tu bien préparer des chambres pour nos hôtes, Fucetu.  
 
FUCETU :-Bien, Maître Tamo. (Il s’en va) 
 
JOJO :-Génial, frangin ! Les filles vont pouvoir profiter un peu de ta présence. 
 
ROBERTO :-C’est trop aimable de votre part, Vénérable Tamo. Hors, il se trouve que dans quelques minutes un avion doit nous larguer une bouteille d’hélium afin que mes amis et moi puissions poursuivre notre voyage au gré du vent. Tu m’en vois navré, Jojo.  
 
MISS MARYL :-Et si l’on s’octroyait une courte pause, Roberto ? Qu’en pensez-vous ? Voilà plusieurs mois que nous sommes sur les routes… 
 
ROBERTO :-Vous renoncez à notre aventure, Miss Maryl ? Ce n’est pas possible !  
 
JOJO :-Je crois bien qu’elle en a marre, Frangin ? 
 
ROBERTO :-Mais de quoi ?  
 
JEANNOT :-De tes délires, beau frère ! 
 
ROBERTO :-Comment ça ? 
 
JOJO :-MISS MARYL aspire à une vie de femme, vois-tu ?  
 
JEANNOT :-Elle souhaite vivre sous un toit.  
 
MISS MARYL :-Et puis, d’abord, il s’agit-là de la course « Gordon Benett ». 
 
ROBERTO :-Et alors, ça change quoi ? 
 
MISS MARYL :-Benoît est censé disputer l’épreuve en solitaire. 
 
ROBERTO :-Rendez-vous compte, ce serait une aventure fantastique pour nous deux ! Nous allons rencontrer des sensations fortes. 
 
MISS MARYL :-Je vous rappelle que l’autre jour, dans le lac de Bâle, Benoît est apparu avec sa montgolfière uniquement pour nous sauver la vie. 
 
ROBERTO :-Effectivement ! 
 
MISS MARYL :-Et donc, il n’a jamais été question de vivre la course à ses coté. 
 
JOJO :-C’est quoi encore cette histoire du lac de Bâle, Frangin ?  
 
ROBERTO :-Justement, Jojo, je comptais t’envoyer pour Noël une pièce de théâtre dans laquelle je raconte notre mésaventure à tous dans l’Orient Express, lorsque celui-ci fut pris dans des inondations en Suisse, et qui a pour titre : « Avec les Compliments de Madjax ! » 
 
JEANNOT :-C’est qui ce guignol ? 
 
BENOÎT PICARDI :(sort de la nacelle, un téléphone en main)-La « Renaissance » ne va pas pouvoir redécoller, mes amis, le téléphone par satellite a été endommagé lors de l’atterrissage ; par conséquent, mon collègue est injoignable ; il ne va pas pouvoir nous larguer les munitions. Je regrette infiniment !  
 
JOJO :-C’est mal barré pour les sensations fortes, Frangin.  
 
ROBERTO :(plonge dans les bras de Jojo)-Oh ! Mon dieu, ma sœur ! Privé de voyage ! Que vais-je devenir ? 
 
JOJO :-Oh, mon dieu ! Pauvre Chouchou ! Que vas-tu devenir ? 
 
JEANNOT :-Tu n’as plus qu’à mener une vie de sédentaire, beau frère, te chercher un travail fixe et bosser pour un patron qui t’exploitera pendant quarante ans.  
 
ROBERTO :-Oh, mon dieu !  
 
JEANNOT :-Tu vivras sous le même toit toute ta vie et tu payeras tes impôts ! Tu deviendras un citoyen à part entière. 
 
Madame WOU : (surgit à ce moment là)- Mon Emilio adoré ! mon Emilio adoré ! 
 
ROBERTO :-Vous êtes toujours aussi resplendissante, Majesté ! 
 
Madame WOU :(agrippée à sa jambe)-Cette fois, vous ne m’échapperez pas ! 
 
ROBERTO :-Je fais toujours autant d’effet, c’est vrai ! Que voulez-vous, c’est ma nature ! 
 
Madame WOU :-Je vous suivrai partout comme votre ombre, mon sauveur ! Mon Batman ! 
 
ROBERTO :(dégage sa jambe)- C’est mon charme qui agit ! 
 
Madame Wou :(aplatie sur le sol)-I love you, Batman !  
 
ROBERTO :-Encore ! 
 
Madame Wou :-Je t’en supplie, dévore-moi tout cru ! 
 
ROBERTO :-Encore !!  
 
JEANNOT :-C’est sûr, ça ne s’arrangera jamais ! 
 
MISS MARYL :(les bras croisés)-Dites, les deux énergumènes, surtout, ne vous gênez pas trop pour nous ! ,  
 
ROBERTO :(s’agenouille devant Miss Maryl et lui fait le baisemain)-Milles excuses, Darling ! Il s’agit-là d’une ancienne conquête, voyez-vous… 
Nous nous remémorions nos bons souvenirs. Mais qu’à cela ne tienne, ce passé là est révolue ! Je vous présente Miss Maryl, Majesté.  
 
MISS MARYL :-Ce fut un plaisir de vous avoir rencontré, Majesté. Au revoir !  
 
Madame WOU :(tombe sur ses genoux)-Oh, mon dieu ! 
 
SYLVESTRE : (A l’intérieur de la nacelle) –Ca par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Majesté ? 
 
ROBERTO :-Ah ! Il semblerait que votre plus fervent admirateur vous réclame, Majesté.  
Madame WOU :(s’approche de la nacelle)-Qui va là ? 
 
SYLVESTRE : (A l’intérieur de la nacelle) -A votre avis, Majesté, qu’est-ce qui fait pschitt quand ça éclate ? 
 
Madame WOU :-Une bouteille gazeuse que l’on a trop secouée. 
 
SYLVESTRE :-Pas du tout ! 
 
Madame WOU :- Une fuite de gaz ? 
 
SYLVESTRE :(sort de la nacelle à ce moment-là)-Perdu ! C’est la verrue de Batman qui explose. 
Madame WOU :-Monsieur Sylvestre !  
 
SYLVESTRE :-La vie est belle, ma petite dame ? 
Madame WOU :(lui saute au cou)-Oh ! Que j’aime votre chaleur ! 
 
SYLVESTRE :-Ca n’a pas toujours été le cas.  
Madame WOU :-Vous êtes plus beau que le Comte et Batman réunis ! 
 
SYLVESTRE :-Ca n’a pas toujours été le cas. 
Madame WOU :-Vous me rendez folle ! Je vous désire !  
 
SYLVESTRE :-Si je veux !  
 
Madame WOU :-Vous êtes l’homme de ma vie ! 
 
SYLVESTRE :-Trop tard !  
Madame WOU :-C’est vous que j’aime ! 
 
SYLVESTRE :-Ce n’est pas marqué « S.O.S dépannage » sur mon front. 
 
Et puis, de toute manière, ce passé là est révolue !  
 
Madame WOU se jette dans les bras de Jeannot. 
 
MISS MARYL:-Je vous croyais mort, Monsieur Sylvestre ! 
 
SYLVESTRE :-C'est-à-dire que j’adore me faire désirer ! Salut la compagnie !  
 
ROBERTO :-Je vous présente ma sœur Jojo et son mari, Monsieur Sylvestre, ainsi que Maître Tamo qui nous reçoit chez lui. 
 
SYLVESTRE :-Je suis heureux de faire votre connaissance, Madame Jojo ! 
 
FUCETU :-Les chambres sont prêtes, Vénérable Maître ! 
 
TAMO :-Venez, mes amis, vous continuerez cette conversation autour d’un repas ! 
(Tout le monde quitte les lieux sauf Jeannot et Madame Wou) 
 
Madame WOU :(toujours dans les bras de Jeannot)-Oh, mon bon Monsieur, que je suis triste, plus personne ne me désire !  
 
JEANNOT :-Séchez vos larmes, Madame l’Ambassadrice, ce ne sont pas les hommes qui manquent en Chine ! 
 
Madame WOU :-C’est bien vrai. 
 
JEANNOT :-Vous êtes belle, vous êtes riche, vous êtes jeune, vous avez tout pour plaire ! Vous avez certainement des relations plus importantes ? 
Madame WOU :-Vous savez, toutes ces réceptions remplies de milliardaires… à la fin, c’est monotone. 
 
JEANNOT :(l’accompagne)-Vous me raconterez tout ça à table ! Venez ! 
 
 
Fin de la Scène 7 
 
 
 
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EPILOGUE 
 
 
CHRISTELLE / MISS MARYL / YIM WING CHUN /  
YIP MAN / SHI TSU / FUCETU. 
 
CHRISTELLE : (surgit) -Tu vas voir ce que tu vas voir, mon vénérable ! je ne suis pas une bille moi ! (elle s’immobilise devant les deux briques superposées, placées près du mûrier, se concentre, pousse une cri, puis s’apprête à frapper avec sa main droite) 
 
MISS MARYL :-Pas comme ça, Cricri, tu vas te faire mal ! (Elle s’approche de Christelle). C’est une question d’observation. Regarde bien !  
Elle se place devant les deux briques, abat son genou droit en accentuant le mouvement avec sa hanche et les brise 
 
CHRISTELLE :-Ouhaow ! Comment t’as fais ça ? Non seulement tu ne t’as pas concentrée, mais encore tu n’as pas poussé de cri. 
 
MISS MARYL :-C’est au centre de la brique qu’il faut frapper. C’est un principe de loi cosmique. 
 
CHRISTELLE :-Comment ça ? 
 
MISS MARYL :-C’est un peu comme le Yin et le Yang, vois-tu ? 
 
CHRISTELLE :-Pas vraiment non. 
 
MISS MARYL :-D’après le Taoïsme, toutes les expériences que nous vivons n’existent que par comparaisons avec les opposés, comme le chaud et le froid, la nuit et le jour ; Ces forces sont appelées le Yin et le Yang ; l’un correspond à la passivité et l’autre au mouvement. Elles fusionnent et se complètent tout au long de notre vie, créant ainsi un équilibre entre l’homme et le monde qui l’entoure. Le Yin et le Yang sont des énergies qui stimulent la circulation du chi dans le corps. Le Chi est une force vitale, indispensable pour créer l’équilibre. 
 
YIM WING CHUN : (surgit du ciel à ce moment-là et se pose sur la branche du mûrier)- « Appliquez-vous à garder en toute chose le juste milieu. » 
MISS MARYL :-Confucius ! 
 
YIM WING CHUN : (descend de l’arbre) – « Qui peut extraire une vérité neuve d’un savoir ancien a qualité pour enseigner. » 
 
MISS MARYL :-« Le sage donne son principal soin à la racine. » 
 
YIM WING CHUN :-Confucius disait bien vrai ! Ravie de faire votre connaissance, Madame ! Je me nomme Yim Wing Chun, je suis l’élève du Grand Dragon. 
 
MISS MARYL :-Il y en a d’autres qui savaient tout aussi bien que lui philosopher, Mademoiselle. Prenez Lao Tseu et Chang Tseu par exemple. 
 
YIM WING CHUN :-Ce sont là des taoïstes. Médiocrité ! 
 
MISS MARYL :-En vérité, vous ne voulez entendre qu’un son de cloche. Certes, le confucianisme demande à l’individu de se conformer aux standards d’un système social idéal, hors le taoïsme défend l’idée que l’individu devrait ignorer les préceptes de la société et uniquement chercher à se conformer au modèle sous-jacent de l’univers. L’un ne peut aller sans l’autre. 
 
YIM WING CHUN : (s’incline) -Ôm Mani Padme Hum ! 
 
MISS MARYL : (s’incline à son tour)-Ôm Mani Padme Hum ! Je me présente, je suis Miss Maryl. 
 
YIM WING CHUN : (s’adresse à Christelle) -Je suppose que vous êtes la fille aux cheveux d’or et que vous êtes arrivée de France pour prendre des cours de Kung Fu avec Maître Tamo. Voilà près d’une semaine que votre venue est annoncée dans la province du Hénan, Mademoiselle Cricri.  
 
CHRISTELLE :-Je peux savoir comment vous faites pour voler ? 
 
YIM WING CHUN :-Vous aimeriez que je vous apprenne ? 
 
CHRISTELLE :-Oh oui ! Ce serait tellement génial ! 
 
MISS MARYL :-« L’homme bon commence par le plus ardu et ne récolte qu’en dernier lieu. » Confucius ! Il ne faut pas franchir trop vite les étapes, Cricri, Maître Tamo te le déconseillerait formellement. 
 
YIM WING CHUN :-Si vous le désirez, mon père peut vous aider à progresser.  
 
CHRISTELLE :-Il sait voler, lui aussi ? 
 
MISS MARYL :-Maître Tamo verrait sans doute cela d’un très mauvais œil, Cricri. 
 
YIM WING CHUN :-C’est à Mademoiselle qu’il appartient de décider… n’est-ce pas, Cricri ? Car, après tout, vous êtes libre ! 
 
MISS MARYL :-« Contre la déloyauté il n’est de meilleure garantie que la loyauté. » Tu dois tenir tes engagements auprès de Maître Tamo, Cricri.  
 
CHRISTELLE :-Arrêtez de m’embrouiller, Miss Maryl ! Je suis assez grande pour savoir ce que je dois faire, tout de même ! 
 
YIM WING CHUN :- Maître Tamo est un « Has been », Cricri, il ne vous fera jamais aussi bien progresser que Yip Man le Grand Dragon. La technique de ce dernier dans les arts du combat est bien plus performante que celle du vieux moine Shaolin. Tu deviendras la meilleure en suivant son enseignement !  
 
SHI TSU :-Je t’interdis de corrompre notre élève, Yim Wing Chun ! Va-t-en d’ici !  
 
YIM WING CHUN :-Tu vas te prendre une raclée, Shi Tsu ?  
 
SHI TSU :-C’est fou ce que tu peux m’impressionner !  
 
Shi Tsu lui adresse un direct du gauche. Yim Wing Chun bloque le direct du gauche avec le coude. Elle dévie le membre adverse et termine par une frappe du poing avant au visage. Shi Tsu est KO. Miss Maryl se tient contre l’arbre et ne dit mot 
 
YIM WING CHUN :- « Est vraiment sage celui qui, sans présumer d’avance qu’on cherche à le tromper, est capable de déjouer au moment voulu les ruses. » (Puis elle s’adresse à Miss Maryl)-Avis aux amateurs ! 
 
CHRISTELLE :-C’est « trop chou » ce que vous venez de faire là, Mademoiselle Yim ! Vous l’avez mis KO en moins de deux, ce guignol ! 
 
YIM WING CHUN :-On appelle cela : « la boxe du printemps radieux. » Cela vous dit toujours d’apprendre au coté de mon père ? 
 
YIP MAN :(surgit du ciel et se pose à coté du mûrier ; il porte une grande cape et un bâton autour de la taille)-Que fais-tu là, ma fille ? Ne t’avais-je pas demandé de rester de l’autre coté de la rivière ? L’heure du combat n’a pas encore sonné que je sache ! (Miss Maryl se cache derrière l’arbre) 
 
YIM WING CHUN :-La fille aux cheveux d’or souhaiterait se joindre à nos cotés, Grand Dragon, pour apprendre l’art du combat du poing. 
 
CHRISTELLE :-J’aimerais également voler ! 
 
YIP MAN :-Qu’a cela ne tienne, Mademoiselle, que votre vœu soit exaucé !  
 
FUCETU :(surgit)-Je vous en conjure, Mademoiselle Cricri, ne faîtes pas cela !  
 
YIP MAN :-Accompagne la fille aux cheveux d’or jusqu’à notre monastère, Yim !  
 
YIM WING CHUN :(prend Christelle par le bras)-En route, Mademoiselle ! 
 
CHRISTELLE :-Génial ! 
 
FUCETU :-Ne partez pas, Mademoiselle Cricri !  
YIP MAN :(lui barre la route)-Un instant, Fucetu !  
 
FUCETU :-Vous n’avez pas le droit d’agir de la sorte, Grand Dragon !  
 
SHI TSU :(qui s’est relevé entre temps, se place dans le dos de Yip Man)-Le combat aura lieu maintenant, Grand Dragon ! (En un éclair, Yip Man dégaine son bâton et assomme Shi Tsu et Fucetu) 
 
YIP MAN :- L’heure du combat n’a pas encore sonné que je sache ! 
Puis il quitte les lieux en s’envolant rapidement 
 
 
Fin de l’Epilogue 
 
Fin du 58-ième épisode  
 
 
Affaire à suivre dans le 59-ième épisode intitulé : « LE DERNIER COMBAT DES DRAGONS » 
 
 
 
 
 
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