ARK NETWORK reference.ch · populus.ch    
 
  
Les Aventures Fantastiques de Roberto 
 
 
Rubriques

95 SCENES
24 SERIES
Episode 1
Episode 2
Episode 3
Episode 4
Episode 5
Episode 6
Episode 7
Episode 8
Episode 9
Episode 10
Episode 11
Episode 12
Episode 13
Episode 14
Episode 15
Episode 16
Episode 17
Episode 18
Episode 19
Episode 20
Episode 21
Episode 22
Episode 23
episode 24
Episode 25
Episode 26
Episode 27
Episode 28
Episode 29
Episode 30
Episode 31
Episode 32
Episode 33
Episode 34
Episode 35
Episode 36
Episode 37
Episode 38
Episode 39
Episode 40
Episode 41
Episode 42
Episode 43
Episode 44
Episode 45
Episode 46
Episode 47
Episode 48
Episode 49
Episode 50
Episode 51
Episode 52
Episode 53
Episode 54
Episode 55
Episode 56
Episode 57
Episode 58
Episode 59
Episode 60
Episode 61
Episode 62
Episode 63
Episode 64
Episode 65
Episode 66
Episode 67
Episode 68
Episode 69
Episode 70
Episode 71
Episode 72
Episode 73
Episode 74
Episode 75
Episode 76
Episode 77
Episode 78
Episode 79
Episode 80
Episode 81
Episode 82
Episode 83
Episode 84
Episode 85
Episode 86
Episode 87
Episode 88
Episode 89
Episode 90
Episode 91
Episode 92
Episode 93
Episode 94
Episode 95
ROBERTO VOUS...

 

Liens

 Home  | Album-Photo  | Contact

AUBERGE DE LA LICORNE et POUR VOUS SERVIR, ..

 
 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) 
 
 
 
Titre : Les Aventures Fantastiques de Roberto 
 
Dans : 
 
" Auberge de la Licorne" 
6-ième épisode 
 
 
 
 
PERSONNAGES : 
Mamouzelle 
Roberto (alias Emilio le baladin) 
Madame Wou (Ambassadrice de Chine) 
Le Comte de la Bouche-en-Biais. 
Sylvestre (Facteur régional) 
Lucie de Modestie 
Augustin 
Tania Despins  
Fleurette la sorcière 
 
 
Lieu: Auberge de la Licorne (Située à l'écart du village de Maison Du Bois Doré, dans le midi de la France) 
 
Genre: Comédie 
 
Auteur: Casali émilien 
 
 
EPISODE 6 : « AUBERGE DE LA LICORNE » (1999) 
Première partie de la pièce « Branle-bas au château » (8 pers)  
 
 
PROTECTION SACD  
 
Contact : Emilien CASALI  
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
 
 
 
PROLOGUE 
 
Mamouzelle / Sylvestre 
 
Sylvestre entre à l'Auberge de la licorne, un colis sous le bras 
 
SYLVESTRE 
Holà ! Il y a quelqu'un ? Ce soir, j'ai un courrier urgent à remettre à Mamouzelle ! Où est-elle passée, enfin ? Il n'est que huit heures du soir.  
 
MAMOUZELLE, surgit, vêtue d'un peignoir rose 
Désolée, on ne sert plus d'alcool à cette heure-ci. 
 
SYLVESTRE 
Ce n'est pas la soif qui m'amène jusqu'à vous, ma petite dame.  
 
MAMOUZELLE 
Que venez-vous faire à l'auberge un samedi soir, Sylvestre ?  
 
SYLVESTRE 
Il est vrai que c'est en matinée que j'effectue ma tournée matinale. Seulement voilà, la poste m'a chargé de faire des heures supplémentaires aujourd'hui, rien que pour vos beaux yeux, bergère.  
 
MAMOUZELLE 
Et en quel honneur, je vous prie ? 
 
SYLVESTRE 
Etant donné que l'Auberge de la Licorne est située à l'écart du village de Maison Du Bois doré, le livreur qui était censé vous apporter ce colis a eu la flemme de venir jusqu'à vous. 
 
MAMOUZELLE 
Vous auriez pu attendre demain matin, Facteur... vous n'auriez pas dû vous donner cette peine. 
SYLVESTRE 
Seulement voilà, je ne travaille jamais le dimanche matin.  
 
MAMOUZELLE 
Vous permettez que j'y jette un coup d'oeil ? 
 
SYLVESTRE 
Pas avant de m'avoir servi un petit verre de Champinelle.  
 
MAMOUZELLE,lui tend une bouteille de vin)-Voilà pour vous. Débrouillez-vous avec.  
 
SYLVESTRE 
C'est ce qui s'appelle un échange de bon procédé. (Il lui remet le colis) Je crois que vous l'avez amplement mérité. Rassurez-vous, je l'ai secoué dans tous les sens, il n'y a rien de fragile à l'intérieur.  
 
MAMOUZELLE 
Comme c'est curieux, le nom du correspondant n'y figure pas ?  
 
SYLVESTRE 
Bon, ce n'est pas tout, mais je dois vous quitter... Mes amitiés à votre époux ! 
 
MAMOUZELLE 
A son retour, je les lui transmettrai. 
 
SYLVESTRE 
Comment, il n'est pas avec vous ? 
 
MAMOUZELLE 
Mon Augustin est parti pour tout le Week-end en virée.  
 
SYLVESTRE 
Il nia pas peur de laisser sa femme seule dans ce trou perdu ?  
 
 
MAMOUZELLE 
Ne vous en faîtes pas, j'ai de quoi me défendre si l'on m'attaque.  
 
SYLVESTRE 
Je peux rester ici encore un peu pour vous tenir compagnie.  
 
MAMOUZELLE 
C'est très gentil à vous, facteur ! Dehors ! 
 
SYLVESTRE 
A lundi matin, bergère ! (Il sort) 
 
MAMOUZELLE, ouvre le colis ensuite 
Tiens ! Tiens ! Mais l'on dirait que c'est une Robe ? Il y a un petit mot qui l'accompagne. S'agirait-il d'un admirateur ? (Elle lit le message) : « Il me faut à tout renaître ! Veux-tu bien m'essayer ! »  
 
MAMOUZELLE, toujours 
Eh bien, lion verra cela demain. Bonne nuit ! 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
------------- 
 
ACTE 1 / SCENE 1 
 
Madame Wou (Ambassadrice de Chine) /  
Le Comte de la Bouche-en-Biais / Mamouzelle. 
 
Quelques temps plus tard... 
 
MADAME WOU, entre, une valise en main 
Je me demande ce que je suis venue faire dans ce trou perdu, à plus d'une quinzaine de kilomètres de Montpellier ? Et dire qu' à l'heure qu'il est, je devrais me trouver tranquillement installée dans un avion, à destination de Pékin. Madame Despins aurait pu m'offrir l'hospitalité une nuit de plus, chez elle. En vérité, ma présence l'incommodait. Et pourtant, selon nos accords, elle devait nous protéger, la Toilette Impériale et moi-même, tant que nous résidions sur le territoire Français. (Elle ouvre sa valise et en sort une toilette rouge à qui elle s'adresse) Souhaitons qu'il ne se passera rien de fâcheux dans cette auberge, pour nous deux... sans quoi, Madame Despins pourrait avoir quelques soucis.  
 
LE COMTE, entre, vêtu d'un peignoir et tenant une canne à la main 
Lucie ! Lucie ! Où êtes-vous, ma belle hirondelle ? Je sais que vous êtes là ! Nom d'une pipe, montrez-vous ! Ne me faites point languir, je vous prie ! Eh bien, j'attends ! 
 
MADAME WOU: (assise contre le bar, une bouteille à la main)-Je vous sers un verre ? 
 
LE COMTE 
Volontiers, Mamouzelle ! 
 
MADAME WOU 
Qui est Mamouzelle ? 
 
LE COMTE, remarque Madame Wou 
Pardonnez cette méprise. Dans cette pénombre, j'ai du mal à distinguer vos traits. A qui ai-je l'honneur ? 
MADAME WOU 
Je suis Madame Wou, l'Ambassadrice de Chine ! 
 
LE COMTE 
Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard, de la Bouche-en-Biais, Comte de Maison-Du-Bois Doré ! Pour vous servir, Majesté ! (Il lui fait le baisemain)  
 
MAMOUZELLE, déboule de la chambre comme une fusée, un gros flingue à la main; elle renverse le Comte sur son passage 
Vous n'aurez pas la caisse. Haut les ¬mains ! Que personne ne bouge ! 
 
LE COMTE, allongé sur le sol 
Vous êtes la femme de la situation, Mamouzelle. 
Apportez-moi une bougie, je vous prie !  

MAMOUZELLE 
Que faîtes-vous dans cette position incongrue, Monsieur le Comte De la Bouche-en-Bié ? 
 
LE COMTE, se relève 
De la Bouche-En-Biais, en Biais, Biais, Biais ! Est-ce si difficile à prononcer ? Et puis d'abord, je suis sur mes terres, l'oubliez vous ? Aussi, je vaque où bon me semble, au gré de ma fantaisie ! 
 
MAMOUZELLE 
Toujours égal à vous-même, Monsieur le Comte ! 
 
LE COMTE, se relève 
Avez-vous une chambre de libre pour une personne, Mamouzelle ? 
 
MADAME WOU 
Pour deux personnes ! 
 
 
LE COMTE 
Pour trois personnes ! 
 
MAMOUZELLE 
Je regrette, mais nous ne sommes pas dans un 
bordel, ici ! 
 
LE COMTE 
Une chambre et que ça saute ! 
 
MAMOUZELLE 
Mademoiselle Lucie sera ravie d'apprendre que son fiancé compte passer la nuit à trois dans un lit. 
 
LE COMTE 
Parlons-en de Lucie ! Je ne partirai pas d'ici sans elle.  
 
MAMOUZELLE 
Monsieur le Comte la cherche encore ? 
 
LE COMTE 
Je sais parfaitement qu'elle est chez vous ! Elle me trompe, c'est bien cela ? Et avec qui ? S'il veut le duel, je suis son homme !  
 
MAMOUZELLE 
Si tu cours derrière une nymphette, il va te falloir troquer tes charentaises contre une bonne paire de tennis et te mettre sérieusement à l'entraînement ! 
 
LE COMTE 
Oh, mais je saurai le réduire à merci, et d'ici peu, il se prosternera à mes pieds pour implorer ma clémence. 
 
MAMOUZELLE 
En attendant le jugement dernier, je vous souhaite une bonne nuit, mon Seigneur ! Laissez-moi vous conduire à votre Chambre, Madame... 
 
 
MADAME WOU 
Madame Wou ! Je suis l'Ambassadrice de Chine. Surtout, ne vous dérangez pas pour moi. 
 
MAMOUZELLE 
Dans ce cas, bonne nuit. 
 
MADAME WOU 
Vous semblez impatient, mon cher. 
 
LE COMTE 
Je vous demande pardon ? 
 
MADAME WOU 
Vous n'allez pas rester debout, toute la nuit, à faire les cent pas. Venez vous installer près de moi. 
 
LE COMTE 
J'attendrai ma Lucie aussi longtemps qu'il me plaira. Et puis, d'abord, de quoi je me mêle ! 
 
MADAME WOU, tourne autour du Comte 
J'en connais deux qui m'attendent toujours. 
 
LE COMTE 
Voyons, ma chère, à cette heure de la nuit, je ne suis guère sensible à vos sarcasmes. 
 
MADAME WOU 
Le premier est en faction depuis six mois devant sa fenêtre, attendant désespérément mon retour; quant au second, je me suis laissée dire qu'il entamait une grève de la faim. Enfin, l'espoir fait vivre ! 
 
LE COMTE 
Très bien, c'est vous qui l'aurez voulu ! Servez-moi un verre.  
 
 
 
MADAME WOU 
A la bonne heure ! Je me doutais bien que derrière cette apparence rigide se cachait un coeur sensible à ma féminité; laissez-moi vous montrer quelque chose qui vous surprendra, mon cher. 
 
LE COMTE 
Mais d'abord, portons un toast, Majesté. 
 
MADAME WOU 
A cette nuit mémorable qui ne fait que commencer ! 
 
MADAME WOU, prend sa valise, se déplace devant la scène, puis l'ouvre et en sort la toilette Impériale 
Fermez les yeux ! (Puis) Ca y est ! Vous pouvez les ouvrir. 
 
Le Comte s'est assoupi entre-temps sur le tabouret 
 
MADAME WOU, s'en aperçoit 
Tant pis pour lui ! Je crois que le moment est venu d'aller se coucher ! (Elle dépose la toilette sur le bar, puis entraîne le Comte au centre de la scène et l'allonge par terre; après quoi elle sort une couverture de dessous sa veste, s'allonge auprès du Comte et se recouvre avec) -A la guerre comme à la guerre ! (Elle s'endort) 
 
 
Fin de la Scène 1 
 
 
 
--------------- 
 
 
 
Acte 1 / Scène 2 
 
Lucie de Modestie / Madame Wou /  
Le Comte / Mamouzelle. 
 
Le lendemain matin... 
 
Le comte et Madame Wou sont allongés sur le sol et dorment.  
 
LUCIE, entre 
Ohé, Mamouzelle ! Etes-vous là ? Mamouzelle ! (Ses cheveux sont bleus. 
 
Elle aperçoit le Comte allongé dans les bras de Madame Wou 
 
MAMOUZELLE, Sort de la chambre 
Mademoiselle  
Lucie ! Votre nouvelle couleur de cheveux vous va à  
ravir ! (Elle embrasse Lucie) 
 
LUCIE 
Silence ! Nous gênons les campeurs. 
 
MAMOUZELLE 
Qui donc leur a permis de squatter chez moi ? 
 
LUCIE 
Ce sont peut-être des mendiants ? ! Soyez charitable. 
 
MAMOUZELLE 
Je vous sers un café, Mademoiselle Lucie ? 
 
LUCIE 
Volontiers ! 
 
MAMOUZELLE, tout en lui touchant les cheveux 
A propos, votre fiancé vous cherchait partout, cette nuit. 
 
LUCIE 
En bien, qu'il continue à chercher. 
 
MAMOUZELLE 
Il pense que vous avez un amant. 
 
LUCIE 
Qu'il continue à le penser. 
 
MAMOUZELLE 
Seriez-vous en froid contre lui ? 
 
LUCIE 
Mais il y a de quoi ! J'en ai plus qu'assez de ses interminables voyages d'affaires à l'autre bout du monde.  
 
LUCIE, Toujours 
Il ne m'a jamais permis une seule fois de l'accompagner. Je dois me contenter de l'attendre gentiment à la maison, comme une potiche. Non mais, il rêve ! 
 
MAMOUZELLE 
Quand mon homme me quitte, je ne vous dis pas les vacances que ça me fait. 
 
LUCIE 
Je doute qu'il s'absente durant un mois comme le mien.  
 
MAMOUZELLE 
Effectivement, il en faut de la patience. 
 
LUCIE 
Ensuite, à son retour, Monsieur exige que je sois à son entière disposition. Quel toupet ! 
 
MAMOUZELLE 
Que voulez-vous, ce genre d'homme apprécie les femmes soumises.  
 
 
LUCIE 
Je ne suis pas sa poupée gonflable ! 
 
MAMOUZELLE, aperçoit la toilette Impériale sur le bar et la prend dans ses mains 
Quelle magnifique toilette ! Ne trouvez-vous pas, Lucie ? Elle doit avoir une grande valeur ? ! 
 
LUCIE 
Vous permettez que j'y jette un coup d'oeil ? 
 
MAMOUZELLE, lui remet la Toilette 
Veuillez m'excuser, le café est prêt.  
 
LUCIE 
Cette Toilette est en soie, dirait-on ? 
 
LE COMTE, toujours allongé 
Bon sang de bon sang ! j'ai les oreilles qui sifflent ce matin. (Puis il se lève, s'approche du bar, et s'assoit sur un tabouret sans faire attention à Lucie) 
 
LUCIE, les yeux collés sur la toilette 
Monsieur a passé une bonne nuit ? 
 
LE COMTE 
J'ai dormi comme une masse. 
 
LUCIE 
La patronne va vous servir le café, mon brave. 
 
LE COMTE 
Je le désire serré de bon matin. 
 
LUCIE 
Votre compagne prendra aussi le café ? 
 
LE COMTE 
Ma Compagne ? Heu !... Eh bien... sans doute ? ! 
 
LUCIE 
Doit-je la réveiller ? 
 
LE COMTE 
Ah non, surtout pas ! Epargnez-moi sa présence cinq minutes, je prie !  
 
LUCIE 
Ce n'est pas le grand amour entre vous, dirait-on ? 
 
LE COMTE 
Je déteste les femmes qui vous oppressent. 
 
LUCIE 
Décidément, rien ne va plus chez le couple de nos jours ! 
 
LE COMTE 
Pourquoi ? c'est votre cas ? 
 
LUCIE 
Mon fiancé à moi, c'est le contraire, il ne m'oppresse pas, il me fuit ! 
 
LE COMTE 
C’est un Lâche qui se comporte de façon irresponsable ! 
 
LUCIE 
Cela ne peut plus durer. 
 
LE COMTE 
Je vous suggère le fouet. 
 
LUCIE 
Je risque de lui faire mal. 
 
LE COMTE 
Pas de pitié ! 
 
 
 
LUCIE 
C'est à dire que nous comptons nous marier en fin d'année... et que...  
 
MADAME WOU, se réveille à ce moment-là 
Ce n'est pas une bague autour du doigt qu'il faudrait lui mettre, mais une corde autour du cou !  
 
MADAME WOU, aperçoit le Comte 
Tiens ! Mais l'on dirait que mon ange est déjà debout. (Elle s'assoit sur ses genoux) 
 
LE COMTE 
Je ne suis pas votre Ange ! Voyons, cessez donc de m'oppresser autant, je vous prie ! 
 
MADAME WOU, monte sur ses genoux 
Monsieur de la Bouche-En-Bié ferait-il la chochotte, ce matin ? 
 
LE COMTE 
Assez ! Assez ! (Il la repousse et la fait tomber)  
 
LUCIE 
Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard ! 
 
LE COMTE 
Lui-même ! 
 
LUCIE 
Enchantée, Monsieur le Comte ! Je suis Mademoiselle De Modestie ! 
 
LE COMTE 
Lucie de Modestie ? 
 
LUCIE 
Elle-même ! 
 
LE COMTE 
Ciel, ma fiancée ! Mais comment se fait-il que vous vous soyez teinte en bleu ? 
LUCIE 
Il parait que Monsieur vaque où bon lui semble, au gré de sa fantaisie. 
 
LE COMTE 
Voyons, il s'agit-là d'un malentendu, ma belle hirondelle !  
 
LUCIE 
Tenez, ma chère, je vous rends votre Toilette ! Je parie que c'est mon, fiancé qui vous la offert, je reconnais là la marque de ses attentions. 
 
LE COMTE 
Qu'allez-vous imaginer-là, très chère. 
 
LUCIE 
Adieu, Monsieur ! (Elle quitte l'Auberge) 
 
LE COMTE 
Je vous en supplie, revenez-moi ! (Il part à sa poursuite) 
 
 
Fin de la Scène 2 
 
 
 
---------------- 
 
 
 
 
Acte 1/ Scène 3 
 
Madame Wou / Mamouzelle 
 
MAMOUZELLE, sort de la cuisine 
Le café est servi ! 
 
MADAME WOU 
Bonjour, patronne ! 
 
MAMOUZELLE 
Bonjour Majesté ! Mais où sont passés Lucie et les campeurs ?  
 
MADAME WOU 
Je crois bien qu'il se sont volatilisés dans la nature !?  
 
MAMOUZELLE 
Mon dieu ! La dame a oublié sa toilette ! Vite, rattrapons-la !  
 
MADAME WOU, se saisit de la toilette 
Une seconde, je vous prie !  
 
MAMOUZELLE 
Rendez-la-moi immédiatement ! 
 
MADAME WOU 
Pas question que vous alliez où que ce soit avec. 
 
MAMOUZELLE 
Il est vrai que tout comme vous, je serais tentée de la garder. Hélas, elle ne nous appartient pas; Il faut la rendre à sa propriétaire.  
 
MADAME WOU 
C'est le musée de Pékin, le propriétaire, Madame. 
 
MAMOUZELLE 
Et mon oeil ! 
MADAME WOU 
Je suis chargée de sa protection. Rendez-la-moi ! 
 
MAMOUZELLE 
Je ne comprends plus rien. 
 
MADAME WOU 
Sachez que cette pièce de collection est d'une grande valeur; elle fut offerte en l'an 2640 avant JC à l'Impératrice de Chine. Cette semaine, Madame Despins l'a présentée au public pour la première fois dans le cadre de son festival de la soie. Sachez qu'elle fut très convoitée durant des siècles. Il n'y a pas longtemps, d'ailleurs, une organisation criminelle tenta de se l'accaparer, mais fort heureusement que l'agent secret Emilio était là !  
 
MAMOUZELLE 
Je ne comprends vraiment rien à votre histoire. 
 
MADAME WOU 
Sans son concours, le musée de Pékin aurait pu dire adieu à la Toilette Impériale. Je me demande bien ce qui est advenu de lui ? Récemment, il quittait ma vie aussi vite qu'il y apparaissait, comme un courant d'air. Je n'ai pas eu le temps de le remercier. Dommage ! J’aurai tellement aimé faire plus ample connaissance avec lui. Je revois encore notre héros braver les dangers.  
 
MAMOUZELLE 
C'est sûr, il vous a marqué, celui-là. 
 
MADAME WOU 
Et pour cause, j'adore les hommes vaillants ! 
 
MAMOUZELLE 
Je n'en dirais pas autant de mon poivrot de mari. 
 
MADAME WOU 
Vous êtes mariée ? 
MAMOUZELLE 
Parfois, je me le demande !? 
 
MADAME WOU 
Il est ici ? 
 
MAMOUZELLE 
Monsieur est parti en virée, tout le Week-end. 
 
MADAME WOU 
Il n'a pas peur de laisser une femme seule dans ce trouve perdu ?  
 
MAMOUZELLE 
Je vous demande pardon... j'ai du travail qui m'attend. 
 
MADAME WOU 
A propos, vous n'auriez pas quelque chose de plus confortable que le plancher à me proposer ? 
 
MAMOUZELLE 
Suivez-moi, Majesté ! 
 
 
Fin de la Scène 3 
 
 
 
 
 
 
--------------- 
 
 
 
Acte 1/ Scène 4 
 
Mamouzelle / Lucie de Modestie / Le Comte 
 
 
LUCIE, entre, suivie du Comte 
Comment avez-vous pu m'humilier de la sorte ?  
 
LE COMTE 
Je n'y suis pour rien, ma belle hirondelle. 
 
LUCIE 
Vous osez nier, la main dans le sac. 
 
LE COMTE 
C'est elle qui m'a fait des avances. 
 
LUCIE 
C'est elle aussi qui vous a forcé à coucher auprès d'elle, cette nuit ?  
 
LE COMTE 
Parfaitement ! A présent, rentrons au château ! 
 
LUCIE 
Allez-y, sans moi ! 
 
LE COMTE 
Comment, vous ne voulez pas rentrer ? 
 
LUCIE 
Non, je ne veux pas rentrer. 
 
LE COMTE 
Vous ne voulez pas me rentrer. 
 
LUCIE 
Je ne veux pas rentrer. 
 
 
 
LE COMTE 
Elle ne veut pas rentrer ! Elle ne veut pas rentrer ! Elle ne veut pas rentrer ! (Il quitte les lieux) 
 
MAMOUZELLE, entre 
Vous ne retournez pas au Château,  
Mademoiselle Lucie ?  
 
LUCIE 
Quel Château ? 
MAMOUZELLE 
Eh bien, le château de Monsieur le Comte ! 
LUCIE 
C'est qui celui-là ? 
MAMOUZELLE 
Quelque chose ne va pas ? 
LUCIE 
La vengeance sera terrible ! 
MAMOUZELLE 
Vous vous êtes encore disputée avec lui, c'est bien cela ?  
LUCIE 
Figurez-vous que j'ai surpris mon fiancé dans les bras d'une chipie, matin. 
 
MAMOUZELLE 
Vraiment ! 
LUCIE 
Cela vous dérange-t-il que je m'installe à l'Auberge pour  
quelques temps ? 
MAMOUZELLE 
Vous êtes chez vous, Mademoiselle. 
LUCIE 
Montrez-moi ma chambre, Mamouzelle. (Elles sortent) 
 
Fin de la Scène 4 
Acte 1 / Scène 5 
 
Sylvestre / Madame Wou / Lucie de Modestie. 
 
Peu après... 
 
SYLVESTRE 
Holà ! Il y a quelqu'un ? J'ai un colis urgent à remettre à Mamouzelle ! Où lest-elle passée, enfin ? Il n'est que dix heures du matin.  
 
MADAME WOU, sort de la chambre 
La patronne fait le ménage, Monsieur. Désolée.  
 
SYLVESTRE 
Ménage ou pas, j'ai un nouveau colis à lui remettre. 
 
MADAME WOU 
Monsieur Sylvestre ! 
 
SYLVESTRE 
Ca par exemple ! Ne me dites pas que c'est vous, Madame Wou ? (Il lui fait le baisemain) Mais dites-moi, Majesté, vous ne deviez pas retourner en Chine ? 
 
MADAME WOU 
Le personnel navigant de l'aéroport de Montpellier est en grève, ces jours-ci. Et vous, que faites-vous ici ? 
 
SYLVESTRE 
Mon boulot, pardi ! Sachez que je suis le facteur régional de Maison-Du-Bois Doré. 
 
MADAME WOU 
Vous ? 
 
SYLVESTRE 
Il est vrai que vous m'avez connu comme comédien, travaillant au service de Madame Despins. 
 
 
MADAME WOU 
Ne me parlez plus jamais d'elle ! Après ce qu'elle m'a fait subir la nuit dernière... 
 
SYLVESTRE 
Je me disais bien que tôt ou tard, vous finiriez par vous embrouiller avec elle. Vous n'êtes pas la seule, croyez-le ! Quelle prise de tête ! 
 
MADAME WOU 
Madame a eu l'audace de me larguer dans ce trou perdu, elle n’a plus voulu me recevoir chez elle. 
 
SYLVESTRE 
Vous n'allez pas regretter le voyage, c'est moi qui vous le dit !  
 
MADAME WOU 
A propos, savez-vous ce qui est advenu de Monsieur Emilio le Baladin ? 
 
SYLVESTRE 
C'est qui ce zèbre ? 
 
MADAME WOU 
Vous savez bien ! Le héros qui nous a sauvé la vie !  
 
SYLVESTRE 
Vous voulez parler de la verrue ? 
 
MADAME WOU 
La verrue ? 
 
SYLVESTRE 
Eh bien oui ! Celui qui a toujours le visage recouvert d'un masque... celui qui se la joue "Batman" ! 
 
MADAME WOU 
Tout à fait ! 
 
SYLVESTRE 
Je me demande ce que vous lui trouvez de si merveilleux, vous autres, les femelles ? 
 
MADAME WOU 
Vous l'avez revu ? 
 
SYLVESTRE 
Vaut mieux que je me casse ! Tenez, vous remettrez ce colis à Mamouzelle de ma part. Vous lui direz, qu'en fait, ce n'était pas un, mais deux colis que ce flemmard de livreur devait lui apporter. 
 
MADAME WOU, le retient par le bras 
Avant de partir, dites-moi au moins s'il va bien, et si j'ai des chances de le revoir ? 
 
SYLVESTRE 
Vaut mieux que je me casse ! (Il sort) 
(Madame Wou pose le colis sur le bar) 
 
LUCIE, sort de la chambre à ce moment-là 
Tiens ! Vous êtes encore là, vous ?  
 
MADAME WOU 
N'ai-je pas le droit, tout autant que vous, de circuler sous ce toit ? 
 
LUCIE 
Il ne tiendra qu'à vous d'éviter de marcher sur mes plates bandes.  
 
MADAME WOU 
Je n'en ai que faire de vos problèmes domestiques.  
 
LUCIE 
Comment ? Vous semez la zizanie entre Christophe Rodolphe Charles Henri et moi, et voilà que maintenant vous avez le toupet de vous décharger de toutes responsabilités. 
MADAME WOU 
Monsieur le Comte et j'en passe ne m'intéresse pas ! Dois-je vous le traduire en Chinois ? 
 
LUCIE 
Soit ! Moi non plus, il ne m'intéresse pas. 
 
MADAME WOU 
C'est votre problème, pas le mien. 
 
LUCIE 
Je m'en trouverai un autre. 
 
MADAME WOU 
C'est vous qui voyez. 
 
LUCIE 
J'en connais un qui pourrait faire l'affaire. 
 
MADAME WOU 
Je lui souhaite bonne chance ! 
 
LUCIE 
Lui, au moins, il saura satisfaire mes moindres petits caprices ! Et je suis certaine qu'il ne m'abandonnera pas lâchement pour aller passer la nuit avec une autre. 
 
MADAME WOU 
Mais qu'attendez-vous pour aller le rejoindre ? 
 
LUCIE 
Encore faudrait-il que je puisse mettre la main sur lui ! Comment faire ?  
 
MADAME WOU 
Je parie que c'est un coureur de jupons ! 
 
 
LUCIE 
Je ne vous permets pas de dire cela, Madame. Lui, voyez-vous, c'est un comédien ! A l'heure qu'il est, il accompagne sa troupe en tournée ! ? Mais où ?  
 
MADAME WOU 
Comment l'avez-vous connu ? 
 
LUCIE 
Je liai rencontré pour la première fois dans l'une des grandes salles du château de mon fiancé où il donnait en représentation une pièce de théâtre avec la troupe « Les Compagnons Balladins ». Nous n'avons pas eu le temps de flirter longtemps ensemble, pour la bonne et simple raison qu'il à du s'en aller aussitôt pour urgence. Il quittait ma vie aussi vite qu'il y apparaissait, comme un courant d'air ! Depuis, je n'ai plus de nouvelles. 
 
MADAME WOU 
C'est ce que tous les hommes font en général. Moi, à votre place, j'en conserverais un bon souvenir. Car, si ça se trouve, vous ne comptez pas plus à ses yeux qu'une autre. 
 
LUCIE 
Pourtant, l'autre jour, il semblait très amoureux de moi. 
 
MADAME WOU 
Il donne cette impression à toutes les femmes. J'en suis certaine !  
 
LUCIE 
Encore un fuyard ! Je comprends mieux pourquoi il est toujours masqué.  
 
MADAME WOU 
Comme c'est étonnant, mon héros à moi l'est également. 
 
LUCIE 
Le mien s'appelle Emilio le Baladin. 
MADAME WOU 
Quelle coïncidence, le mien aussi ! 
 
LUCIE 
S'agirait-il s'agir du même individu ? 
 
MADAME WOU 
Hélas, j'en ai bien peur. 
 
LUCIE 
Il aurait osé me faire croire à l'insu de mon plein gré que j'étais l'unique femme de ses rêves ! ? Le  
Saligaud ! 
 
MADAME WOU 
Après tout, il est libre, ma chère. Que voulez-vous ? 
 
LUCIE 
Cela ne peut se passer ainsi. 
 
MADAME WOU 
En tous les cas, quel homme ! 
 
LUCIE 
C'est une mauviette qui nia daigné révéler sa véritable identité.  
 
MADAME WOU 
Navrée de vous décevoir, ma belle, mais pour ma part, je le trouvais charmant dans son déguisement. 
 
LUCIE 
Il aurait pu retirer son masque. 
 
MADAME WOU 
Le principal est qu'il accourût pour me sauver. 
 
LUCIE 
Lui, vous sauver ? Et de quoi ? 
 
MADAME WOU 
Je lui rends grâce de ce qu'il a fait pour moi ! 
 
LUCIE 
Tu parles ! Pour disparaître ensuite, sans laisser d'adresse. 
 
MADAME WOU 
Je sais qu'il m'adore. 
 
LUCIE 
C'est moi qu'il adore. 
 
MADAME WOU 
Mais en attendant, c'est avec moi qu'il a dansé la valse. 
 
LUCIE 
Vous avez dansé la valse avec lui ?  
 
MADAME WOU 
J'ai dansé la valse avec lui !  
 
LUCIE 
Vous avez dansé la valse avec lui ? 
 
MADAME WOU 
J'ai même eu la chance de frotter mon corps tout contre le sien.  
 
LUCIE 
Vous avez fait cela ? 
 
MADAME WOU 
Vous n'imaginez pas la sensation agréable que cela lui procurait; son corps enlacé tout contre mon corps. J'en ressens encore les vibrations.  
 
MAMOUZELLE, Arrivée entre temps 
Cela suffit, mesdames ! Allez donc régler vos comptes ailleurs ! 
LUCIE, gifle Madame Wou 
Espèce de Chipie ! 
 
MAMOUZELLE, entraîne Madame Wou dans la chambre 
Faites-moi le plaisir d'aller dans votre chambre, Majesté ! 
 
Fin de la Scène 5 
 
 
------------------- 
 
 
Acte 1/ Scène 6 
 
 
Augustin / Lucie de Modestie / Mamouzelle / Madame Wou 
 
AUGUSTIN, la pipe à la bouche 
Douce matinée de printemps, n'est-ce pas ? Idéale pour flâner dans la nature ! 
 
LUCIE 
Tu parles ! 
 
AUGUSTIN, lui baise la main 
« Le printemps a ses vertus, il a bien des mystères à nous faire découvrir... Les arbres se parent de couleurs merveilleuses, et l'amour rejaillit en tout homme... un désir de rencontrer de folles passions en ces temps nouveaux prometteurs d'Aventures se manifeste alors au plus profond de son âme... » Comment allez-vous, Chère Mademoiselle Lucie ? 
 
LUCIE 
Eh bien moi, c'est encore l'hiver dans ma tête ! 
 
AUGUSTIN 
Laissez donc entrer le soleil dans votre coeur ! Laissez-vous tenter par le premier inconnu qui vous offrira des fleurs...  
Il s’agenouille, retire son chapeau et lui fait le baisemain 
 
Mamouzelle fait son entrée et ne dit mot 
 
LUCIE 
Relevez-vous, voyons ! 
 
AUGUSTIN 
En entrant ici, j'ai aperçu une sirène, c'est pourquoi je me sens l'âme vagabonde. L'effet salutaire du printemps caresse mon être d'un doux parfum chatoyant. A cette minute même, je prends le temps de vivre, de penser et d'aimer la vie ! Vous êtes ravissante, ce matin ! Votre robe est magnifique !  
 
LUCIE 
Vraiment ? 
 
AUGUSTIN 
Elle vous va à ravir ! Il est vrai que sur ma femme, elle ne produirait pas un tel effet. 
 
MAMOUZELLE 
Qu'est-ce qui ne lui produirait pas un tel effet ?  
 
AUGUSTIN 
Comprenez-vous, ma femme vient de la campagne... Elle n'est pas élégante. 
 
MAMOUZELLE 
Alors, comme ça, ta femme n'est pas élégante ! 
 
AUGUSTIN 
Ce n'est rien de le dire: elle est lourde, inculte, toujours en colère après les clients, qu'elle ose traiter de poivrots... pour quelques malheureux verres ! Regardez-moi, franchement, est-ce que j'ai l'air d'un poivrot ? Eh bien, vous savez ce qu'on lui dit à ma  
femme ? 
 
 
MAMOUZELLE 
Et bien, qu'est-ce qu'on lui dit à ta femme ? 
 
AUGUSTIN 
Pauvre demeurée ! Voilà ce qu'on lui dit. 
 
MAMOUZELLE 
Ah oui ! Je suis une pauvre demeurée. 
 
AUGUSTIN 
Tu es là, ma chérie ? Tu passes un bon dimanche ? 
 
MAMOUZELLE 
Tu ne devais pas rentrer lundi matin de ta virée ?  
 
AUGUSTIN 
C'est à dire que Bernard m'a foutu à la porte tout à l'heure, et que... 
 
MAMOUZELLE, l'entraîne vers la sortie 
Tu me raconteras ça demain matin.  
 
AUGUSTIN 
Où m'emmènes-tu ? 
 
MAMOUZELLE 
C'est par ici la sortie ! 
 
AUGUSTIN 
Tu ne vois pas que j'ai sommeil, chérie. C'est de l'autre coté la chambre. 
 
MAMOUZELLE 
C'est complet aujourd'hui. 
 
AUGUSTIN 
Je te rappelle que nous partageons le même lit. 
 
MAMOUZELLE 
Et depuis quand ? 
AUGUSTIN 
Depuis le jour où je t'ai épousée, voyons. 
 
MAMOUZELLE 
On en reparlera demain matin. 
 
AUGUSTIN 
Où vais-je aller, en attendant ? 
 
MAMOUZELLE 
Va cuver ton vin ailleurs. Dehors ! 
 
MADAME WOU, sort de la chambre; elle porte sur elle la robe qui se trouvait dans le premier colis destiné à Mamouzelle 
Allons voir à la cuisine s'il y a quelque chose à manger ! (Elle rentre dans la cuisine) 
 
MAMOUZELLE, ressurgit par l'entrée 
Alors, comme ça, je suis une demeurée inculte et lourde ! Alors, comme ça, je ne suis pas élégante... Tout cela parce que je suis une femme de la campagne. Donc, je n'ai pas le droit de porter une jolie robe sur moi, car aux yeux d'un homme, ça ne produirait aucun effet.  
 
MAMOUZELLE, toujours 
Eh bien, c'est ce que l'on va voir, Monsieur le poivrot ! Il n'y a pas que les nunuches qui ont de belles robes ! Tu vas voir ce que tu vas voir, la mienne est plus jolie que la leur ! Tu ne perds rien pour attendre ! (Elle rentre dans la chambre) 
 
MADAME WOU, sort de la cuisine 
Il n'y a rien à manger à la cuisine. Ce n'est pas croyable ! 
 
Madame Wou rentre dans la chambre, puis en ressort aussitôt, suivie de Mamouzelle 
 
MAMOUZELLE 
Qui vous a permis d'enfiler ma robe, Madame ? 
MADAME WOU 
Je n'avais plus d'affaires de rechange. 
 
MAMOUZELLEJe ne vous ai jamais permis de fouiller dans mes affaires.  
 
MADAME WOU 
C'est à dire que je ne voulais pas vous déranger.  
 
MAMOUZELLE 
Avant de se servir, on demande la permission ! Maintenant, allez vous change ! Et que ça saute ! 
 
MADAME WOU 
Et que vais-je enfiler à la place ?13 
 
MAMOUZELLE 
Je regrette, Majesté, cette robe m'appartient. De plus, j'ai l'intention de la porter sur moi, cette après-midi, voyez-vous ? 
 
MADAME WOU 
Impossible ! Vous ne pouvez pas porter cette robe à la campagne.  
 
MAMOUZELLE 
Et pourquoi cela ? 
 
MADAME WOU 
Seule une personne attentionnée le peut. 
 
MAMOUZELLE 
Allez vous changer immédiatement ! 
 
MADAME WOU 
Je n'ai rien d'autre à me mettre. 
 
MAMOUZELLE 
Elle sert à quoi la Toilette Impériale ? 
 
MADAME WOU 
Elle appartient au musée de Pékin; il n'est point question que je la salisse. 
 
MAMOUZELLE 
Je ne veux rien savoir, débrouillez-vous ! 
 
MADAME WOU 
Avec votre permission, puis-je regarder dans votre garde-robe ! ?  
 
MAMOUZELLE 
Il n'en ai pas question ! 
 
MADAME WOU 
Je vous promets que j'en prendrai soin ! 
 
MAMOUZELLE 
Retirez ma robe, un point, c'est tout ! (Elle croise ses bras) Eh bien, j'attends ! 
 
Madame Wou prend la direction de la chambre 
 
Fin de la Scène 6 
 
 
FIN DE L’ACTE 1 
 
 
--------------- 
 
 
 
EPILOGUE 
 
Tania Despins / Mamouzelle / Madame Wou / Roberto (sous les traits d'Emilio le Baladin) 
 
TANIA 
Aïe ! Aïe ! Aïe ! je suis pleine de courbatures. Bonjour Mamouzelle ! 
 
MAMOUZELLE, les bras croisés 
Bonjour, Madame. 
 
TANIA 
Je ne vous dérange pas ? 
 
MAMOUZELLE 
Vous ne me dérangez pas. 
 
TANIA 
Figurez-vous que cette nuit, j'ai crevé. 
 
MAMOUZELLE 
Et alors ? 
 
TANIA 
J'ai passé la nuit dans ma voiture, pas loin d'ici, n’est-ce pas... et je suis pleine de courbatures. 
 
MAMOUZELLE 
Et alors ? 
 
TANIA 
Quelque chose ne va pas ? 
 
MAMOUZELLE 
Tout va très bien. 
 
TANIA 
A propos, je n'ai pas pris mon portable avec moi. 
 
MAMOUZELLE 
Il n'y a plus de téléphone ici. 
 
TANIA 
Où se trouve la cabine la plus proche ? 
 
MAMOUZELLE 
Au village d'à coté. 
 
TANIA 
D'ici à là-bas... cela fait une petite trotte, n'est-ce pas ?  
 
MAMOUZELLE 
C'est à dix minutes d'ici,  
précisément ! 
 
TANIA 
Comprenez que j'ai passé la nuit dehors, dans l'humidité... alors, non seulement je suis courbaturée, mais encore, je suis fatiguée... Mes membres sont tout engourdis, comprenez-vous ? 
 
MAMOUZELLE 
Parfaitement ! 
 
TANIA 
Dites-moi, Mamouzelle, pourriez-vous me rendre un petit service ? Voilà… Comme vous le savez, ma nuit fut mouvementée, c’est pourquoi je me vois mal, à présent, faire un tel effort d'ici au village. Je vous remets le numéro de mon dépanneur. . . 
 
MAMOUZELLE 
Je vous répète qu'il y a un téléphone au village d'à coté. 
 
TANIA 
Ca, je l'entends bien. Mais je suis fourbue, n’est-ce pas.  
 
 
MAMOUZELLE 
La cabine téléphonique est située près de l'église. 
 
TANIA 
La cabine se trouve près de l'église. 
 
MAMOUZELLE, à elle-même 
Mais qu1est-ce qu'elle attend pour me rendre ma robe ?  
 
TANIA 
Dites, Mamouzelle, vous êtes une bonne marcheuse ? Je vous dis ça, parce que moi, voyez-vous, j'ai passé ma nuit assise dans l'auto à faire des contorsions pour trouver la position idéale pour dormir... 
 
MAMOUZELLE 
Et il vous faut vous reposer. Je comprends cela parfaitement !  
 
TANIA 
Mais avant cela, il me faut appeler un dépanneur de toute urgence.  
 
MAMOUZELLE 
La cabine téléphonique est à vingt-cinq minutes d'ici à pieds.  
 
TANIA 
Tout à l'heure, vous m'avez dit dix minutes. 
 
MAMOUZELLE 
A condition de bien connaître les raccourcis. 
 
TANIA 
Les connaissez-vous ? 
 
MAMOUZELLE 
Allez-y, avant que la nuit tombe ! 
 
 
TANIA 
Je ne connais pas les raccourcis. 
 
MAMOUZELLE 
Dans ce cas, prenez la voie normale. 
 
TANIA 
Très bien. (Elle quitte le lieu aussitôt) 
 
MADAME WOU, sort de la chambre 
A propos, Mamouzelle, comptez-vous préparer quelque chose pour le dîner de ce soir ? 
 
MAMOUZELLE 
Je vous signale que vous portez toujours ma robe sur vous ! 
 
MADAME WOU 
Il y a un colis pour vous sur le comptoir. 
 
Madame Wou fait demi-tour et retourne dans la chambre. Mamouzelle se dirige vers le colis, le prend dans ses mains et s'apprête à l'ouvrir... 
 
ROBERTO, entre 
N'ouvrez surtout pas ce colis ! Une Bombe est placée à L’intérieur ! (Il s'approche de Mamouzelle) Ne bougez plus ! Maintenant, vous allez me le donner délicatement... en douceur... (Mamouzelle lui donne le colis) C’est parfait ! (Puis il s'enfuit rapidement) Laissez place, SVP ! 
 
MADAME WOU, sort de la chambre à ce moment-là 
Mon Emilio ! Est-ce bien vous ? (Elle poursuit Emilio) 
 
MAMOUZELLE 
Si j'ai bien compris, sa Majesté ne veut pas me rendre ma robe. Elle ne perd rien pour attendre ! (Elle sort)  
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DU 6ième EPISODE 
 
Affaire à suivre dans le 7ième épisode intitulé :  
« EMILIO LE BALADIN » 
 
 
 
CLIQUEZ SUR LE LIEN POUR ENTRER DANS LE WEB SITE DE L'AUTEUR : EMILIEN CASALI 

(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 2.09.2019
- Déjà 3700 visites sur ce site!