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EMBROUILLE ET Cie et COMPAGNONS DE LA TABLE

Titre : LES AVENTURES FANTASTIQUES DE ROBERTO 
 
« EMBROUILLE ET COMPAGNIE » 
21-ième épisode 
 
 
Personnages : 
Augustin (mari de Mamouzelle) 
Mamouzelle (femme d'Augustin) 
Sylvestre (Le Facteur) 
Mademoiselle Lucie 
(Fiancée du Comte) - 
Monsieur Gérard 
Fernando « Figlio del Vento » 
Monsieur Gérard 
Le Baron De Modestie 
 
Lieux : A l'Auberge de la Licorne, située à l'écart du village de Maison Du Bois Doré, dans le Midi de la France) 
 
EPISODE 21 : « EMBROUILLE ET COMPAGNIE » (1997) 
Troisième partie de la pièce « Brèves de Comptoir » (8 personnages) 
 
GENRE : Comédie 
AUTEUR : Emilien Casali 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) - dépôt d'enregistrement 
 
 
 
Contact : Emilien CASALI – (France) 
e-mail casali-emilien1@orange.fr 
 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ 
http://biblioscolaire.populus.ch/ 
http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
PROLOGUE 
 
Monsieur Gérard / Le Baron De Modestie /  
Mademoiselle Lucie / Maître Jacques. 
 
LE BARON, entre 
Dites-moi, mon vieux, vous n'auriez pas vu ma fille, par hasard ? Je la cherche partout. 
 
MONSIEUR GERARD 
Vous tombez bien, monsieur le Baron, j'ai à vous parler. 
 
LE BARON 
Vous ne choisissez pas le bon moment, mon vieux. 
 
MONSIEUR GERARD 
Il s'agit de ma femme, monsieur le baron... Elle voudrait constituer un parterre d'orchidée devant l'entrée du domaine. 
 
LE BARON 
Je vous ai déjà donné ma réponse. Il n'est pas question que l'on touche aux extérieurs de mon domaine.  
 
MONSIEUR GERARD 
Pourtant, la rente viagère que nous vous versons est conséquente ! 
 
 
LE BARON 
Nous en reparlerons quand je serai mort ! Circulez à présent ! 
 
MONSIEUR GERARD 
Vous allez décevoir ma femme.  
 
LE BARON 
Bonne journée, monsieur Gérard ! (Il aperçoit Mademoiselle Lucie par la fenêtre et l'interpelle) Lucie ! Veux-tu bien venir ici un instant, j'ai à te parler ! Presse-toi, voyons ! J'ai autre chose à faire ce matin ! (Il s'adresse ensuite à monsieur Gérard) Votre femme vous attend dans la vigne, mon vieux. (Il l'entraîne par le bras vers la sortie) Tire-toi d'ici, Andouille !  
 
LUCIE, entre  
Vous désirez me parler, Père ? 
 
LE BARON 
As-tu eu des nouvelles de Christophe Rodolphe et je ne sais trop quoi, ces jours-ci ? 
 
LUCIE 
Toujours pas le moindre coup de fil, père !  
 
LE BARON 
Quelle négligence de sa part ! 
 
LUCIE 
Peut-être lui est-il arrivé un malheur ? ! 
 
LE BARON 
J'espère que non ! Avec tout ce qu'il me doit.  
 
LUCIE 
Que dites-vous ? 
 
LE BARON 
Il faut que ton père t'avoue quelque chose, ma fille : « L'autre soir, vois-tu, peu avant son départ pour Florence, ton cher fiancé est venu me rendre visite à mon logis ; il avait pour intention d'acheter un tableau datant de la Renaissance Italienne à Florence, et comptait l'exposer dès son retour dans son château à l'occasion de son mariage. Or, il n'avait pas la liquidité suffisante pour l'acquérir, alors il vint me demander une avance que j'acceptais de lui remettre immédiatement sans lui poser la moindre question. 
 
LUCIE 
Quelle attention délicate de votre part. 
 
LE BARON 
Je t'en prie, ma fille, ne sois pas si naïve. Ne vois-tu pas que j'ai été berné dans cette histoire ? 
 
LUCIE 
Je ne le pense pas, mon père. 
 
LE BARON 
Alors, dans ce cas, pourquoi n'ose-t’il plus se montrer ? Ce gredin n'a nullement l'intention de me rendre mon argent. Je suis certain qu'il ne réapparaîtra pas de sitôt dans notre Comté. Tôt ou tard, je lui ferai la peau à ce criminel ! Il ne perd rien pour attendre ! 
 
LUCIE 
Je vous en prie, père, ne vous emporter pas ainsi !  
 
LE BARON 
Où qu'elle soit, cette canaille, je la retrouverai ! Personne ne traite ainsi un membre de notre lignée, m'entends-tu ? 
 
 
 
FIN DU PROLOGUE 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 1  
 
LE BARON, LUCIE, MAÎTRE JACQUES 
 
MAÎTRE JACQUES, entre 
Je suis à vous, Mademoiselle Lucie ! 
 
LE BARON 
Je m'apprêtais justement à vous convoquer à mon bureau, Maître jacques. 
 
MAÎTRE JACQUES 
Dès que j'en aurai fini avec mademoiselle votre fille, je vous y rejoindrai, monsieur le Baron de Modestie. 
 
LE BARON 
Je compte sur vous, n’est-ce pas ? (Il sort) 
 
MAÎTRE JACQUES 
A nous deux, mademoiselle Lucie ! 
 
LUCIE 
Faites vite, je vous prie. 
 
MAÎTRE JACQUES 
Où en étais-je, déjà ? 
 
LUCIE 
Au sixième jour, je crois bien ! ? 
 
 
MAÎTRE JACQUES 
-Au septième jour : Moi, Christophe Rodolphe Charles Henri Renê Christian Bernard de la Bouche en Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie, suivant nos accords, mon « Bureau acajou à cylindres Louis XVI moucheté en bronze ciselé et doré ». 
 
-Au huitième jour : Moi, Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche en Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie, suivant nos accords, « Mon fauteuil crapaud datant du second Empire ». 
 
LUCIE 
Que vais-je bien pouvoir faire de toutes ces vieilleries ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Ce n'est pas fini. La suite des lots risque d'être plus intéressante. 
 
LUCIE 
Je vous écoute, Maître Jacques ! 
 
MAÎTRE JACQUES  
-Au neuvième jour : Moi, Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche en Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie, suivant nos accords, « Une table de toilette datant du premier Empire en loupe d'orme » . 
 
LUCIE 
Ce sera mon cadeau de fiançailles ! 
 
MAÎTRE JACQUES  
-au dixième jour : Moi, Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche en Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie , suivant nos accords, « Une chaise à bras Louis XIII à garnitures de damas vert datant du XVIIème siècle ». 
 
LUCIE 
Mais encore ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
-Au onzième jour : Moi, Christophe Rodolphe-Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche en Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie,suivant nos accords, « Une armoire à deux corps en noyer datant de la Renaissance française, de la seconde moitié du XVIème siècle ». 
 
 
LUCIE 
Je vois que mon fiancé a du goût ! Mais encore ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Voici enfin les lots les plus intéressants ! Vous allez pouvoir en juger par vous-même… 
 
LUCIE  
A combien de jours d'absences en sommes-nous, maître ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Quinze jours exactement ! 
 
LUCIE 
Ce qui fait donc quatre lots supplémentaires. Je vous en prie, Maître, annoncez-moi la couleur ! 
 
MAÎTRE JACQUES 
-Au douzième jour : Moi, Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche en Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie, suivant nos accords ... 
 
LUCIE 
Je suis toute ouïe ! 
 
 
MAÎTRE JACQUES 
M'engage à léguer à ma fiancée...  
 
LUCIE 
Je vous écoute. 
 
MAÎTRE JACQUES 
Ceci devrait vous plaire !  
 
LUCIE 
Eh bien ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
M'engage à léguer à ma fiancée, Mademoiselle Lucie, « Mon écurie de pur-sang à Deauville ». 
 
LUCIE 
Ce sera tout ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Chacun d'entre eux représentent une véritable fortune, Mademoiselle. Ils ont été disputés à l'Emir du Koweït. L'un d'entre eux a gagné le dernier prix d'Amérique ! ! 
 
LUCIE 
Fort bien. 
 
MAÎTRE JACQUES  
-Au treizième jour : Moi, Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche en Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie, suivant nos accords, « Mon Ranch "Old Gringo" situé au Texas ». 
 
LUCIE 
J'ignorais qu'il possédait un Ranch au Texas… Cachottier ! 
 
MAÎTRE JACQUES 
-Au quatorzième jour : Moi , Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche-en-Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie,suivant nos accords, « Mon gisement pétrolier » en Arabie Saoudite. 
 
LUCIE 
Il n'y a rien de plus proche dans votre inventaire ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
-Au quatorzième jour : Moi, Christophe Rodolphe Charles Henri René Christian Bernard de la Bouche-en-Biais, Comte de Maison du Bois Doré, m'engage à léguer à Mademoiselle Lucie de Modestie, suivant nos accords, « Mon chalet à Megève ». 
 
 
LUCIE 
Mais l’on se rapproche, dirait-on ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Ce sera tout pour aujourd’hui, mademoiselle Lucie ! 
 
LUCIE 
Et quel est le menu au programme de demain ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Cela reste un secret. 
 
LUCIE 
Si vous me le chuchotez à l'oreille, je vous promets de n'en dire mot à quiconque. 
 
MAÎTRE JACQUES 
N'insistez pas Mademoiselle. 
 
LUCIE 
Il y a bien quelque chose qui vous ferait plaisir en échange de ce renseignement ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
J'avoue avoir un faible pour le fauteuil Crapaud datant du Second Empire. 
 
LUCIE 
Il est à vous ! 
 
FIN DE LA SCENE 1 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
MAÎTRE JACQUES, LUCIE 
 
MAÎTRE JACQUES 
Bien évidemment, vous êtes en droit de découvrir le lot suivant. (Il lui chuchote à l'oreille). 
 
LUCIE 
Que voulez-vous que je fasse de son « jet privé » ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Silence, je vous prie, tout le monde écoute ! 
 
LUCIE 
Il est à vous si vous me faites découvrir le lot suivant. 
 
MAÎTRE JACQUES 
C'est-à-dire que je n'en ai pas le droit, Mademoiselle. 
 
LUCIE 
En plus du « jet privé » , je vous offre le bureau à cylindres Louis XVI en acajou. 
 
MAÎTRE JACQUES 
Je vous promets de l'entretenir tous les jours !  
 
 
LUCIE 
Avec ce que je gagnerai sur mes actions pétrolières d'Arabie Saoudite, je pourrai toujours m'en racheter un autre ! 
 
MAÎTRE JACQUES 
Vous pourrez même vous offrir Versailles. 
 
LUCIE 
Combien de lots restent-ils à découvrir ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Si je fais abstractions des quinze lots déjà cités, il en resterait encore quinze. 
 
LUCIE 
Je présume qu'ils représentent un attachement considérables aux yeux de monsieur le 
Comte ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Je puis vous avouer d'ores et déjà qu'il s'agit en l'espèce de sa fortune globale. Quelle immense preuve d'amour vous 
témoigne-t-il là !  
 
LUCIE, pleure 
Pourquoi m'a-t-il abandonné ? Oh, mon Christounet adoré, ce que je me languis soudain de vous ! ! Qu'a-t-il bien pu vous arriver, mon brave Chevalier ? Voilà deux semaines que vous restez muet ! ? (un temps) Deux semaines ? C'est curieux, tout  
de même ? ! Et puis cette somme prêtée par mon père... Qui sait s'il ne ce s'est pas trouvé quelqu'un d'autre ? Qui sait s'il n'a pas prémédité son coup dans l'espoir de rompre nos fiançailles, pour ne pas avoir à rembourser sa dette ? 
 
MAÎTRE JACQUES 
Voyons, mademoiselle... si tel était le cas, ce dernier ne vous aurait jamais légué sa fortune ! Il aurait sans doute agi autrement. 
 
LUCIE 
Tu parles d'une fortune ! Il s'agit-là d'objets de pacotilles plus encombrants qu'autre chose et qui ferait le bonheur d'un brocanteur ! Ils ne remplaceront jamais tout l'amour que j'ai pour lui. 
 
MAÎTRE JACQUES 
Séchez vos larmes, mademoiselle ! 
 
LUCIE 
Vous ne le connaissez pas comme je le connais. Il est capable de tout pour  
m'humilier. C'est un lâche ! 
 
MAÎTRE JACQUES 
Pensez-vous qu'il vous cache quelque chose ?  
 
LUCIE 
Et dire qu'il possédait un chalet à Megève ! Il devait sans doute y séjourner pendant ses vacances d'hiver avec sa maîtresse ! ? Et moi, pendant ce temps là, je devais rester seule dans ce trou perdu, telle une gourde, à attendre patiemment l'apparition de monsieur le fantôme ! 
 
MAÎTRE JACQUES 
Quoiqu'il en soit, ce chalet est à vous, à présent ! (Il lui tend un stylo) Maintenant, je vous propose de signer sur ce document. 
 
LUCIE, signe 
Allons prendre l'air, à présent !  
 
Lucie et Maître Jacques sortent 
 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
AUGUSTIN, SYLVESTRE,  
FERNANDO, LUCREZIA 
 
AUGUSTIN, fait son retour, suivi de Sylvestre 
Voilà, mon cher facteur, comment on se débarrasse d'un individu gênant ! 
 
SYLVESTRE 
J'ignorais que vous pratiquiez la boxe, cher Maître. 
 
AUGUSTIN 
Comme quoi, il faut toujours se méfier de l'eau qui dort ! 
 
SYLVESTRE 
Je revois encore la scène... Quel uppercut ! Ce guignol « d'Embrouille » n'y a vu que du feu ! 
 
AUGUSTIN 
L'essentiel, c'est d'avoir récupérer le chèque. 
 
SYLVESTRE 
Après de telles péripéties, nous allons pouvoir trinquer ! 
 
AUGUSTIN, lui sert un verre 
Vraiment, ce que j'ai pu être bête ! 
SYLVESTRE 
Oubliez cette histoire, Augustin ! 
 
AUGUSTIN 
Ce n'est pas l'envie qui me manquait de lui prendre sa moto à cet idiot ! 
 
SYLVESTRE 
A votre santé, champion ! 
 
FERNANDO, entre, suivi de Lucrezia Cornutto 
Debout patron ! C'est ma tournée générale. J'arrive avec du renfort. 
 
AUGUSTIN 
Fernando, « Figlio del Vento » ! 
 
FERNANDO 
Tu tiens encore debout, vieille branche ? Ciao, facteur ! 
 
AUGUSTIN 
Quel bon vent t'amène, Fernando ? 
 
FERNANDO 
Je viens rendre visite à mon neveu. J'arrive de Nice à l'instant-même. 
 
AUGUSTIN 
Hélas pour toi, il a disparu !  
 
 
LUCREZIA 
Fernando ! 
 
FERNANDO 
Que désire la Duchesse ? 
 
LUCREZIA 
Je suis très fatiguée ! 
 
FERNANDO 
Messieurs, permettez-moi de vous présenter,, Lucrezia Cornutto, la Duchesse de Vérone ; celle-ci m'accompagne depuis près d'un mois dans tous mes voyages. 
 
SYLVESTRE, lui fait le baisemain 
Mes hommages, Lucrezia !  
 
FERNANDO 
Je vous présente, mon ange, Maître Augustin, le tenancier de l'Auberge de la Licorne. Et voici, Sylvestre, le Facteur le plus souple du coude que le Comté n'ait jamais connu depuis mémoire d'homme ! 
 
LUCREZIA, â Augustin  
Dites-moi, Maestro, vous ne vous ennuyez jamais dans ce trou perdu ? 
 
 
AUGUSTIN 
On trouve toujours des bricoles à faire. 
 
FERNANDO 
Veux-tu bien indiquer une chambre à la Duchesse, cher Maître !  
 
AUGUSTIN 
Suivez-moi, duchesse. (Il rentre dans la chambre avec Lucrezia) 
 
FERNANDO 
Eh bien, facteur, cet été débute bien  
pour vous ? 
 
SYLVESTRE 
A merveille ! Figurez-vous, monsieur Fernando, que je suis en congés sans solde a compté de ce jour. 
 
FERNANDO, lève son verre 
Je porte un toast à votre liberté , Facteur !  
 
SYLVESTRE 
Au repos du guerrier qui en a raz le bol de bosser au service de la poste, et qui va bientôt aller chercher le grand air pur dans des contrées inconnues à l'autre bout du monde ! Et pourquoi pas en Australie, au pays des kangourous ! ? 
 
FERNANDO 
C'est magnifique à ce que l'on dit ! J'ai d’ailleurs failli y aller dans le passé. Malheureusement, je n'ai pas pu obtenir le visa. Alors, je suis allé en Amérique. 
 
SYLVESTRE 
Ca ressemble à quoi l'Amérique ? 
 
FERNANDO 
A une immense scène de théâtre ! 
 
SYLVESTRE 
“All the world a stage and all the men and women merely players !"  
 
FERNANDO 
“To be or not to be , that's the question " ? 
 
SYLVESTRE 
"...And my taylor is rich" ! 
 
FERNANDO 
" And time is money" ! 
 
SYLVESTRE 
Il parait que c'est un pays de gangsters ! ? 
 
FERNANDO 
Pas plus qu'ailleurs. 
 
 
AUGUSTIN, de retour des chambres 
Alors comme ça, " Monsieur le courant d'air " est de retour ! 
 
FERNANDO 
Alors, comme ça, mon neveu a disparu. 
 
AUGUSTIN 
Au dernière nouvelle, il est au Népal. 
 
FERNANDO 
Qu'est-ce qu'il est allé faire là-bas ? C'est plein de gangsters !  
 
SYLVESTRE 
Pas plus qu'ailleurs, monsieur Fernando. 
 
FERNANDO 
Ma fois, il est libre d'aller où bon lui semble ! A propos, ta femme va bien ? 
 
AUGUSTIN 
Ma femme me les gonfle de jours en jours ! Figure-toi qu'elle est enceinte de sept mois... alors, comprends-tu... ? 
 
FERNANDO 
Il va falloir que tu te responsabilises, Papa.  
 
 
AUGUSTIN 
Chaque chose en son temps. 
 
FERNANDO, se sert un verre 
A ta santé, Papa !  
 
AUGUSTIN 
Quel sacrifice ! 
 
FERNANDO 
Et là, elle est à l'hôpital. 
 
AUGUSTIN 
Si seulement, elle y était, ça me ferait des vacances ! 
 
SYLVESTRE 
Je lève mon verre à la santé du futur Papa ! 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 4 
 
AUGUSTIN, FERNANDO, SYLVESTRE, LUCREZIA, LUCIE 
 
AUGUSTIN 
Quel sacrifice ! (Puis) Dis-moi, Fernando, Sylvestre et moi avons remarqué que tu étais en charmante compagnie. Où l'as-tu dénichée celle-là ?  
 
FERNANDO 
Vous la voulez, messieurs, je vous la laisse gratuitement ! 
 
SYLVESTRE 
Ce n'est pas le grand Amour entre vous deux, dirait-on ?  
 
FERNANDO 
En plein dans le mille, facteur ! Je vais bientôt opter pour le célibat. Cette femme ne me plaît pas. Elle est toujours en train de courir après les hommes ; elle n'est jamais satisfaite. Il lui en faut toujours plus. 
 
AUGUSTIN, toujours 
Je ne peux pas la laisser cinq minutes seule, qu'elle est déjà dans les bras du premier inconnu. Elle fatigue à la longue ! Un vrai vampire ! (Puis) Bon, ce n'est pas tout, messieurs ... il faut que j'y aille ... j'ai à faire à Montpellier. 
 
AUGUSTIN 
Tu t'en vas déjà ? 
 
SYLVESTRE 
Vous comptez abandonner votre dame, ici, monsieur Fernando ? 
 
FERNANDO 
Ne vous en faites pas pour elle, elle se trouvera très vite un autre Jules . 
 
AUGUSTIN 
Un petit verre avant de partir ? 
 
FERNANDO 
C'est bon ! j'ai eu ma dose. 
 
AUGUSTIN 
Pas même un dernier coup pour la route ? 
 
FERNANDO, quitte l'Auberge peu à peu, tout en chantant 
« Au revoir Compagnons de la Table ronde et dîtes-moi si le vin est bon ! Dites-moi, oui, oui, oui, dites-moi, non, non, non... dites-moi si le vin est bon ! ? » (Puis) Le bonjour à Mamouzelle, vieille branche et à ta future nichée ! (Il s'enfuit au loin en chantant) « ... Et si je meure, je veux qu'on m'enterre, dans une cave où y a du bon vin... dans une cave, oui, oui, oui ... dans une cave, non, non, non... dans une cave où y a du bon vin ! » 
 
AUGUSTIN, la pipe à la bouche 
Quelle chance de pouvoir se balader tout le temps ! 
 
SYLVESTRE 
Que voulez-vous ? Ce type est un aventurier !  
 
AUGUSTIN 
Il a l'air de savoir ce qu'il veut. 
 
SYLVESTRE 
C’est un célibataire endurci, tout comme moi !  
 
AUGUSTIN 
Mais pas sédentaire. 
 
SYLVESTRE 
Il n'est jamais trop tard pour devenir nomade. Vous ne croyez pas ? 
 
MAMOUZELLE, entre, accompagnée de Mademoiselle Lucie  
Monsieur Sylvestre n'est toujours pas encore parti en voyage ? 
 
 
SYLVESTRE 
Tranquille ! Tranquille ! 
 
MAMOUZELLE 
Vous ne tenez plus sur vos jambes. Et je doute que vous puissiez partir dans cet état ? ! 
 
SYLVESTRE 
Ne vous en faites pas pour moi ! Je sais encore tenir un guidon de mobylette. 
 
MAMOUZELLE 
Reste à savoir si vous pouvez poser les pieds sur les pédales ? 
 
AUGUSTIN, s'adresse à Mamouzelle 
Tu n'as tout de même pas l'intention de le mettre à la porte, ma chérie ? 
 
MAMOUZELLE 
Mets-la en veilleuse, poivrot ! Ce n'est pas à toi que je cause.  
 
SYLVESTRE 
Laissez-la donc grogner un peu, Augustin ! Ca lui passera ! 
 
AUGUSTIN 
Je trouve qu'elle grogne beaucoup ces temps-ci ! 
 
MAMOUZELLE 
Ah oui , je grogne trop ? 
 
SYLVESTRE, lève le doigt 
Je confirme ! 
 
MAMOUZELLE 
Je crois bien que je vais faire un malheur ? 
 
AUGUSTIN 
Noublie-pas ce que t'a dit le docteur Michel, ma chérie : « Si vous ne vous tenez pas tranquille, vous allez faire une fausse couche. 
 
MAMOUZELLE 
Ainsi, tu seras débarrasser du bébé à tout jamais !  
 
LUCIE 
Calmez-vous, Mamouzelle ! 
 
MAMOUZELLE 
Comment peut-on se calmer lorsque l’on a pour époux un individu aussi irresponsable que lui ! ? 
 
AUGUSTIN 
Irresponsable, dis-tu ? 
 
 
 
MAMOUZELLE 
Parfaitement ! Tu es incapable d'assumer tes obligations familiales ! 
 
AUGUSTIN  
Je vais commettre un meurtre, aujourd'hui ! Je suis à bout ! 
 
MAMOUZELLE  
Je ne supporte plus tes caprices, poivrot ! Et puis, d’abord, on voit bien que ce n'est pas toi qui le portes, ce bébé ! 
 
AUGUSTIN 
Pour l'instant, c'est sa mère que je supporte. 
 
MAMOUZELLE, va pour le gifler 
Espèce de... 
 
AUGUSTIN, lui retient le bras 
Espèce de quoi ? 
 
MAMOUZELLE 
Espèce de... 
 
AUGUSTIN 
Espèce de quoi ? 
 
 
 
 
LUCIE 
Cela suffit , Augustin ! Je vous défends de la toucher ! Vous feriez bien de vous remettre en question ! 
 
MAMOUZELLE 
Monsieur aurait besoin d'une psychanalyse. 
 
AUGUSTIN 
Je vais commettre un meurtre aujourd'hui ! 
 
LUCIE 
Pour couper court à vos disputes, je vous propose une petite sortie jusqu'au Pic Saint-Loup ! Qu'en dites-vous, Mamouzelle ? 
 
AUGUSTIN 
C'est une très bonne idée ! 
 
MAMOUZELLE 
Adieu, Monsieur ! 
 
AUGUSTIN 
Adieu, Madame ! 
 
Mamouzelle et Lucie quittent les lieux immédiatement 
 
FIN DE LA SCENE 4 
 
Fin de l’Acte 1 
 
EPILOGUE 
 
SYLVESTRE, AUGUSTIN 
 
 
SYLVESTRE 
Belle journée, ne trouvez-vous pas,  
Augustin ! ? 
 
AUGUSTIN 
Me traiter d’espèce de… en public ! 
 
SYLVESTRE 
C’est pas bien grave ! Allez, calmez-vous !  
 
AUGUSTIN 
C’est ça, je vais me calmer une fois  
pour toute !  
(Il s’apprête à rentrer dans la chambre) 
 
SYLVESTRE 
Où allez-vous comme ça ? 
 
AUGUSTIN 
Elle va voir si je suis un irresponsable. Je reviens… je vais faire ma valise. Préparez-vous, on part en voyage ! 
 
SYLVESTRE 
Où voulez-vous allez à cette heure-ci ? 
 
 
AUGUSTIN 
Vous êtes toujours « O K ! » pour partir à l’autre bout du monde ? 
 
SYLVESTRE 
C'est à dire que je n’ai pas encore préparé ma valise… Voyez-vous, J’hésite encore entre un pays chaud ou bien un pays froid. 
 
AUGUSTIN 
Vous n’aurez pas besoin de grand-chose. Une chemise suffira amplement. 
 
SYLVESTRE 
C’est quoi, votre taille ? 
 
AUGUSTIN 
Pressons , Sylvestre ! 
 
SYLVESTRE 
Et les clients, qu’en faites-vous ? 
 
AUGUSTIN 
Ils n’ont qu’ à se débrouiller sans moi. 
 
 
FIN DE L’EPILOGUE 
 
FIN DU 21-ième épisode 
 
Affaire à suivre dans le 22-ième épisode intitulé :  
 
« COMPAGNIE ET PLUS, SI AFFINITES »  
 
 
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